Expo 2020 : le pavillon de l'Égypte inaugure à Dubaï un avenir ancré dans le passé

L'Egypte a participé à toutes les expositions universelles depuis leur création au 19e  siècle et s'est toujours fait remarquer. L’Expo 2020 de Dubaï ne déroge pas à la règle. (AFP)
L'Egypte a participé à toutes les expositions universelles depuis leur création au 19e siècle et s'est toujours fait remarquer. L’Expo 2020 de Dubaï ne déroge pas à la règle. (AFP)
L'Egypte a participé à toutes les expositions universelles depuis leur création au 19e  siècle et s'est toujours fait remarquer. L’Expo 2020 de Dubaï ne déroge pas à la règle. (AFP)
L'Egypte a participé à toutes les expositions universelles depuis leur création au 19e siècle et s'est toujours fait remarquer. L’Expo 2020 de Dubaï ne déroge pas à la règle. (AFP)
L'Egypte a participé à toutes les expositions universelles depuis leur création au 19e  siècle et s'est toujours fait remarquer. L’Expo 2020 de Dubaï ne déroge pas à la règle. (AFP)
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L'Egypte a participé à toutes les expositions universelles depuis leur création au 19e  siècle et s'est toujours fait remarquer. L’Expo 2020 de Dubaï ne déroge pas à la règle. (AFP)
L'Egypte a participé à toutes les expositions universelles depuis leur création au 19e siècle et s'est toujours fait remarquer. L’Expo 2020 de Dubaï ne déroge pas à la règle. (AFP)
L'Egypte a participé à toutes les expositions universelles depuis leur création au 19e  siècle et s'est toujours fait remarquer. L’Expo 2020 de Dubaï ne déroge pas à la règle. (AFP)
L'Egypte a participé à toutes les expositions universelles depuis leur création au 19e siècle et s'est toujours fait remarquer. L’Expo 2020 de Dubaï ne déroge pas à la règle. (AFP)
L'Egypte a participé à toutes les expositions universelles depuis leur création au 19e  siècle et s'est toujours fait remarquer. L’Expo 2020 de Dubaï ne déroge pas à la règle. (AFP)
L'Egypte a participé à toutes les expositions universelles depuis leur création au 19e siècle et s'est toujours fait remarquer. L’Expo 2020 de Dubaï ne déroge pas à la règle. (AFP)
L'Egypte a participé à toutes les expositions universelles depuis leur création au 19e  siècle et s'est toujours fait remarquer. L’Expo 2020 de Dubaï ne déroge pas à la règle. (AFP)
L'Egypte a participé à toutes les expositions universelles depuis leur création au 19e siècle et s'est toujours fait remarquer. L’Expo 2020 de Dubaï ne déroge pas à la règle. (AFP)
L'Egypte a participé à toutes les expositions universelles depuis leur création au 19e  siècle et s'est toujours fait remarquer. L’Expo 2020 de Dubaï ne déroge pas à la règle. (AFP)
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Publié le Samedi 13 novembre 2021

Expo 2020 : le pavillon de l'Égypte inaugure à Dubaï un avenir ancré dans le passé

  • Depuis la première exposition universelle au 19e siècle, l'Égypte a émerveillé les visiteurs en associant patrimoine et vision
  • A l'Expo 2020 de Dubaï, le pavillon de l'Égypte met en valeur l'histoire du pays, tout en présentant une vision ambitieuse de son avenir

DUBAÏ : Le pavillon de l'Égypte s'impose comme l'une des principales attractions de l'Expo 2020 de Dubaï. Depuis les premières expositions universelles au 19e  siècle, ce pays s’est toujours fait remarquer. En 1851, il a figuré parmi les participants de marque de la Grande Exposition de Londres.

Les précédentes expositions universelles « Les pavillons de l'Égypte » faisaient parler : elles se concentraient sur le développement agricole et industriel du pays, mais aussi sur son riche passé.

Ainsi, on pouvait lire dans un guide de l'exposition de 1851 que « le pavillon de l'Égypte offrait une très belle présentation des produits chimiques du pays ». Entre 1876 et 1904, l'Égypte a suscité, au cours des expositions universelles, l'intérêt pour son industrie cotonnière et les infrastructures qui la soutenaient, telles que les ponts et les chemins de fer.

Mais par-dessus tout, l'Égypte n'a cessé de se démarquer en proposant des concepts expérimentaux pour ses expositions universelles, en y ajoutant une dimension sensorielle et en faisant sentir à ses visiteurs qu'ils « se trouvaient vraiment en Egypte ».

En 1851, un commentateur a fait remarquer que « l'exposition consacrée à l'Égypte était l'une des plus grandes expositions... son entrée, sous forme d'arche, laissait penser que l'on entrait dans un ancien temple égyptien ».

L'Egypte a participé à toutes les expositions universelles depuis leur création au 19e  siècle et s'est toujours fait remarquer. L’Expo 2020 de Dubaï ne déroge pas à la règle. (AFP)
L'Egypte a participé à toutes les expositions universelles depuis leur création au 19e  siècle et s'est toujours fait remarquer. L’Expo 2020 de Dubaï ne déroge pas à la règle. (AFP)

Dans le même contexte, les reportages consacrés à l'exposition universelle de Saint-Louis qui s'est tenue en 1904 indiquaient qu’ « il ne fait pas de doute que la plus grande attraction de toutes n'est autre que la ‘Rue du Caire’, avec ses 180 hommes, femmes et enfants, ses théâtres, ses chameaux, ses ânes et ses chiens ».

Ce sens du spectacle a persisté au fil des années. À l'Expo 2020 de Dubaï, le pavillon de l'Égypte met en valeur l'histoire du pays, tout en présentant une vision ambitieuse de son avenir.

Conçu par l'architecte égyptien Hazem Hamada, le pavillon s'étend sur une superficie de 3 000 m² et associe le caractère authentique de l'histoire exceptionnelle de l'Égypte à son ambitieuse Vision 2030.

Ce pavillon de quatre étages est idéalement situé à proximité des pavillons du Maroc et de l'Arabie saoudite, dans le District des opportunités. Des hiéroglyphes ornent le bâtiment pour rappeler son héritage, et trois angles aigus près de l'entrée évoquent les pyramides mythiques du pays.

Conçu par l'architecte égyptien Hazem Hamada, le pavillon s'étend sur une superficie de 3 000 m² et incarne le caractère authentique de la formidable histoire de l'Égypte. (AFP)
Conçu par l'architecte égyptien Hazem Hamada, le pavillon s'étend sur une superficie de 3 000 m² et incarne le caractère authentique de la formidable histoire de l'Égypte. (AFP)

Le pavillon de l'Égypte contraste avec celui de sa voisine, la Suisse. Celle-ci a opté pour un mélange d'acier, d'architecture cubique et de façades en miroir : l'ancien et le nouveau se côtoient, audacieux et uniques, chacun à sa manière.

À leur entrée dans le pavillon égyptien, les visiteurs sont invités à parcourir, au cours d'une visite guidée de 15 minutes, les principaux moments de l'histoire égyptienne. Ils sont à la fois guidés par un hôte « réel » et accueillis par un guide virtuel, ce qui met en évidence le mélange d'authenticité et de modernité de l'Égypte.

La première section accueille les visiteurs au son de la musique avec des hiéroglyphes dorés qui sont projetés en cascade sur les murs, comme si c'était de la pluie. Outre ces formes numériques incarnant la modernité, on trouve les célèbres vestiges du passé de l'Égypte.

Parmi ceux-ci figure le sarcophage du prêtre Psamtik, fils de Pediosir,  récemment découvert dans les fouilles archéologiques menées à Saqqara. Une reproduction du masque funéraire en or du roi Toutankhamon est présentée à côté des répliques de trois autres sarcophages.

Ces pièces offrent aux visiteurs un aperçu séduisant de ce qui les attend une fois que le Grand Musée égyptien du Caire, très convoité, ouvrira ses portes ; la plus grande collection de reliques de Toutankhamon y sera exposée pour la première fois depuis leur découverte.

À l'instar des précédents pavillons de l'Égypte dans le cadre des expositions universelles, le pavillon 2020 est soigneusement pensé de manière à marquer les esprits et à transmettre un message plus important.

Ainsi, de nombreux stands mettent l'accent sur la Vision 2030 de l'Égypte et les possibilités de développement durable qu'elle offre. Les organisateurs souhaitent présenter l'Égypte comme une destination propice aux investissements, reliant le monde au continent africain.

La Zone économique du canal de Suez, les villes intelligentes d'Égypte et ses projets touristiques figurent parmi les nombreux moyens d'investissement privilégiés du pays.

La « grande finale » du pavillon réunit tous les éléments dans un montage numérique associant art, musique et danse, et alliant  la tradition à la vision, l'ancien au nouveau. (AFP)
La « grande finale » du pavillon réunit tous les éléments dans un montage numérique associant art, musique et danse, et alliant  la tradition à la vision, l'ancien au nouveau. (AFP)

En relatant le passé de son ancienne civilisation, le pavillon de l'Égypte transmet le message suivant aux investisseurs : « Laissons l'histoire nous guider ». Forte de ses quelque 4 000 années d'innovation et de commerce, l'Égypte peut argumenter que sa vision se fonde sur une expérience solide.

La « grande finale » du pavillon réunit tous les éléments dans un montage numérique associant art, musique et danse, et alliant la tradition à la vision, l'ancien au nouveau, l'eau au désert, les paysages verts aux océans bleus, et le commerce moderne à l'artisanat ancien. Il s'agit d'un spectacle audacieux, unique, séduisant et impressionnant.

Au cours des 6 mois de l'Expo 2020 de Dubaï, le pavillon de l'Égypte accueillera des figures de proue du monde de la science, du sport, des arts et de la culture. Il proposera plus de 100 événements portant sur des sujets aussi variés que le développement urbain, le tourisme, le développement durable, l'agriculture et la qualité de vie des femmes et des adolescents.

Par ailleurs, il consacrera 9 expositions aux antiquités, à l'éducation, à l'immobilier, aux investissements, et proposera des ateliers, des séminaires, des activités de mise en réseau et des salons culturels.

Au vu de l'histoire de l'Égypte, longue et glorieuse en matière d'expositions universelles, il ne faut pas s'étonner de voir que le comité organisateur a réussi à séduire les foules. Grâce à un programme aussi chargé, il ne fait aucun doute que l'Egypte consolidera sa réputation bien méritée au cours de cette exposition, et au cours de bien d'autres à venir.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com

EN BREF

 

* 3 000 m² - Superficie du pavillon de l'Égypte à l'Expo 2020 de Dubaï, d'une hauteur de 19 m et réparti sur 4 étages.

* 3 statues de pharaons antiques offrent un aperçu de ce qui vous attend au Grand Musée Egyptien.

* 4 000 ans de commerce et d'innovation marquent l'histoire de l'Égypte – une réputation qui attire les nouveaux investissements – .


A Paris, le Centre Pompidou s'offre une dernière fête avant cinq ans de fermeture

un feu d'artifice intitulé "Le Dernier Carnaval" au Centre Pompidou (Beaubourg) à l'occasion de sa fermeture pour un projet de rénovation de cinq ans, à Paris, le 22 octobre 2025. (AFP)
un feu d'artifice intitulé "Le Dernier Carnaval" au Centre Pompidou (Beaubourg) à l'occasion de sa fermeture pour un projet de rénovation de cinq ans, à Paris, le 22 octobre 2025. (AFP)
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  • Le Centre Pompidou organise un dernier week-end festif baptisé « Because Beaubourg » avant cinq ans de travaux, transformant ses huit étages en un immense terrain de jeu mêlant concerts, performances et expériences immersives
  • L’événement, réunissant 80 artistes et plusieurs grandes marques partenaires, célèbre la culture et l’esprit d’ouverture du lieu avant sa fermeture pour rénovation complète

PARIS: Dans un tourbillon de musique, d'images et de patins à roulettes, le Centre Pompidou à Paris s'offre un dernier week-end festif avant cinq ans de travaux, avec "Because Beaubourg", événement qui transforme l'intégralité du bâtiment en un immense terrain de jeu.

"Je suis venu parce que j'ai entendu dire que c'était la fermeture. Et j'avais envie de participer à ça une dernière fois, pour en profiter un petit peu", explique à l'AFP Eliot Ibert, 23 ans, en coloriant une fresque participative.

Fermé au public depuis le 22 septembre, le bâtiment aux emblématiques tuyaux colorés rouvre ses portes ce week-end avec un parcours inédit. De vendredi à dimanche, quelque 80 artistes se produisent à travers concerts, DJ sets, performances, masterclasses, projections et expériences immersives sur les huit étages.

"C'est le plus grand événement que le Centre Pompidou ait fait depuis son ouverture", assure Paul Mourey, codirecteur artistique de l'événement, imaginé avec le label Because Music.

- "Spleen" -

Chaque étage propose une expérience différente. Au niveau -1, des pianistes amateurs se succèdent devant une fresque des étudiants des Beaux-Arts, tandis que le Forum, au rez-de-chaussée, devient le théâtre de performances en journée et un club illuminé la nuit.

Le Village des enfants prend place au 3e étage, tandis que plusieurs artistes et sociétés ont investi le 4e niveau. Shygirl, Shay ou Pedro Winter, fondateur du label Ed Banger, ainsi que les entreprises Spotify, Samsung et Snapchat, qui proposent de tester ses lunettes de réalité augmentée, participent à des installations et expériences interactives.

Autant de partenaires qui contribuent à financer l'événement.

Le premier et le sixième étage accueillent, de jour comme de nuit, des artistes tels que Catherine Ringer, Christine and the Queens, Selah Sue, Keziah Jones ou Sébastien Tellier.

Le musicien français, qui profite de l'événement pour promouvoir son nouvel album prévu en janvier, souligne l'importance de participer à cette célébration : "La culture, aujourd'hui, elle est rare. Quand il y a des petits îlots de culture, c'est important d'y être. Je n'avais pas envie de manquer ça."

Brigitte Baleo, 78 ans, retraitée ayant travaillé dix ans à la bibliothèque du Centre Pompidou, confie que la fermeture lui laisse "un peu de spleen".

"Ça tend l'estomac, il y a trop de souvenirs", ajoute-t-elle, émue. "Mais il faut que la fermeture ait lieu, pour réhabiliter ce monument".

Conçu en 1977 comme un lieu "ouvert à tous" par les architectes Renzo Piano et Richard Rogers, le bâtiment souffre aujourd'hui de vétusté.

Désamiantage, accessibilité du lieu, sécurité et complet réaménagement intérieur sont au menu de ses importants travaux de rénovation.

- Rollers et vue panoramique -

Cette fermeture, "c'est quelque chose qui me touche", abonde Florence, qui n'a pas souhaité donner son nom.

Férue d'électro, la Bordelaise de 57 ans vient d'assister au deuxième étage à "Space Opera", un film musical du duo français Justice projeté comme une expérience de clubbing, à quelques pas de l'installation inédite Camera/Man de Thomas Bangalter, un des deux membres de Daft Punk.

Pour encore plus de mouvements, elle compte bien expérimenter le Roller Disco qui fait vibrer l'ancienne galerie 1, au dernier étage.

Entre DJ sets, patins à roulettes et vues panoramiques sur Paris, l'ambiance mêle nostalgie et effervescence festive.

Gulliver Hubard, un étudiant britannique de 20 ans, savoure lui sa première visite. "C'est une chance de le voir avant sa fermeture", assure-t-il.

En journée, le programme est entièrement gratuit, et les organisateurs espèrent accueillir entre 10.000 et 15.000 visiteurs par jour.

Le programme nocturne, payant, a lui été pris d'assaut : les 12.000 billets se sont arrachés en à peine une journée.


AlUla ou comment le désert devient atelier d’art

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  • AlUla se transforme en laboratoire artistique où design, architecture et patrimoine dialoguent avec le désert
  • Entre traditions locales et innovation contemporaine, le désert devient un espace d’expérimentation, d’apprentissage et de création, où culture et paysage s’influencent mutuellement

PARIS: De la résidence de design à la construction du futur musée d’art contemporain confié à Lina Ghotmeh, AlUla se façonne dans le respect de sa mémoire et de son paysage.

À Paris, une table ronde organisée par la RCU et AFALULA a révélé les coulisses de cette transformation, celle d’un territoire millénaire devenu laboratoire d’expérimentation et vitrine du dialogue culturel franco-saoudien.

Dans le parc de l’hôtel des maisons (un hôtel particulier parisien construit au XVIII), la conversation s’est ouverte sur une question presque philosophique : comment bâtir dans le désert sans le dominer ? Comment concevoir à AlUla, ce paysage d’infini, une architecture qui parle à l’échelle humaine ?

La table ronde, intitulée “From the Land Up: Designing AlUla from Desert to Human Scale”, a réuni les acteurs clés du projet et plusieurs anciens résidents du programme AlUla Design Residency, créé il y a deux ans.

Ils ont tous en commun d’avoir approché cette terre d’exception, non comme un territoire vierge, mais comme un organisme vivant, porteur d’histoires et de voix anciennes.

L’événement, organisé par la Commission royale pour AlUla (RCU) et l’agence Française pour le développement d’Alula (AFALULA), a célébré l’ADN rare de cette région, qui est un mélange entre fouilles historiques, architecture, design et diplomatie culturelle notamment avec la villa Hegra. 

AlUla, déjà célèbre pour son patrimoine nabatéen et ses falaises sculptées par le vent, devient aujourd’hui un territoire d’expérimentation artistique mondiale, où le passé inspire le futur, et lui donne forme.

Au centre du projet, la vision de Lina Ghotmeh, architecte franco-libanaise à la tête du futur musée d’art contemporain d’AlUla, « Le musée ne doit pas être une icône posée dans le désert » explique-t-elle, « mais un générateur de liens, un espace de rencontre et d’hospitalité ».

Implanté près d’une ancienne oasis agricole, le musée s’enracinera dans le paysage tout en redonnant vie à des savoir-faire ancestraux, « nous travaillons avec la terre locale, avec des techniques de construction traditionnelles : torchis, terre comprimée, architecture bioclimatique, l’objectif est de renouer avec les ressources naturelles et la mémoire des lieux », souligne l’architecte.

Ghotmeh évoque aussi le dialogue qu’elle a tissé avec la communauté locale, « j’ai passé du temps à rencontrer les habitants, à partager un thé sous un oranger, à écouter les femmes qui ravivent l’artisanat, à visiter les écoles ».

Un jour, une fillette m’a dit, « le musée, c’est le lieu de l’extraordinaire, cette phrase m’accompagne toujours, car au fond, c’est bien de cela qu’il s’agit, créer un lieu qui relie la connaissance, l’émotion et la beauté ».

Dans son approche sensible, le musée devient un prolongement du paysage, un lieu où les visiteurs respireront la même lumière que les habitants, où la culture se fera conversation et échange.

« Il ne s’agit pas d’importer la culture, mais de la créer à partir du territoire », souligne Arnaud Morand, responsable des arts et industries créatives à AFALULA, c’est cette conviction qui guide toute la programmation culturelle d’AlUla.

L’une des premières grandes expositions préfigurant le musée verra le jour en janvier prochain, consiste en une collaboration entre AlUla et le Centre Pompidou, présentée d’abord dans une architecture temporaire conçue sur place avant de voyager dans le monde.

« C’est une coopération basée sur l’échange de savoirs et la lenteur, dit-il. À AlUla, on apprend à prendre le temps, l'art naît du sol, pas de la vitesse ».

Cette philosophie irrigue aussi les résidences de design et d’artistes qu’AFALULA co-dirige sur place, des programmes où jeunes talents et créateurs confirmés expérimentent à ciel ouvert, dans une relation directe avec le territoire, « Là-bas, chaque projet s’élabore dans l’écoute et l’humilité » affirme Morand.

« Lorsque nous arrivons à AlUla, nous devons laisser nos certitudes à la porte du désert » observe Ali Al Gazzaoui responsable du programme de résidences d’artistes, « il faut apprendre à écouter les habitants, à comprendre leur rapport au paysage, à la lumière, à la convivialité ».

C’est cette humilité partagée qui transforme le désert en école, les fondateurs du Studio Raw Material, Dushyant Bansal et Priyanka Sharma, anciens résidents du programme, racontent leur découverte émerveillée d’un lieu où « le matériau est partout de la roche, au sable, à la chaleur, et la lumière, tout devient matière à création ».

Leur expérience les a conduits à réfléchir à une forme de design « hors des centres urbains » à la faveur d’une pratique ancrée dans la vie quotidienne et les gestes ordinaires, « à AlUla, on apprend à se salir les mains, à construire, à inventer avec ce que la nature nous offre ».

Cette approche artisanale et poétique rejoint la vision d’Ali Alghazzawi, pour lui, « notre mission est de créer un écosystème où les créatifs peuvent dialoguer librement avec le paysage et expérimenter, car la durabilité ne se décrète pas, elle se vit ».

Tout ceci confère à AlUla qui est un site touristique d’exception, une autre dimension qui est celle de pépinière d’idées, de territoire d’apprentissage et de création contemporaine.


Le Gray fait son grand retour à Beyrouth : symbole d’espoir et de renouveau

Le chef étoilé Alan Geaam au Le Gray à Beyrouth, le 14 octobre 2025. De retour dans son pays natal après son succès à Paris, il dirige les cuisines de l’hôtel. (AFP)
Le chef étoilé Alan Geaam au Le Gray à Beyrouth, le 14 octobre 2025. De retour dans son pays natal après son succès à Paris, il dirige les cuisines de l’hôtel. (AFP)
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  • Cinq ans après l’explosion du port, Le Gray rouvre ses portes en novembre 2025, devenant un symbole fort de relance pour le centre-ville de Beyrouth et l’hospitalité libanaise
  • Sous la direction de Charles Akl et du chef étoilé Alan Geaam, l’hôtel incarne l’alliance du luxe, de la mémoire et du renouveau culturel, gastronomique et économique de la capitale

BEYROUTH: Cinq ans après l’explosion dévastatrice du port de Beyrouth et la fermeture qui s’en est suivie, l’hôtel Le Gray s’apprête à rouvrir ses portes en novembre 2025, marquant un tournant symbolique pour la capitale libanaise. Situé sur la place des Martyrs, au cœur du centre-ville, cet établissement iconique, membre du réseau Leading Hotels of the World (LHW) retrouve son éclat d’antan et incarne l’espoir d’un renouveau pour l’hospitalité et la culture libanaises.

Un nouveau souffle pour Beyrouth

La réouverture de Le Gray intervient dans un contexte d’effort de relance économique. Depuis l’arrivée d’un nouveau gouvernement en janvier 2025, le Liban semble s’engager dans une phase de stabilisation et de redressement. L’ouverture des Beirut Souks plus tôt en octobre a déjà insufflé un vent d’optimisme dans une ville meurtrie, encore marquée par les séquelles de la guerre de 2024.

« C’est un retour à la vie et une réaffirmation de notre engagement envers Beyrouth, » déclare Charles Akl, directeur général de Le Gray.

« Le Gray a toujours été plus qu’un hôtel : c’est un symbole, un lieu de rencontre, une part de l’âme de la ville. Aujourd’hui, il revient pour redonner espoir et dynamisme au centre-ville. »

La gastronomie au cœur du renouveau

Symbole fort de ce retour : la cuisine. Le chef franco-libanais Alan Geaam, seul chef libanais étoilé au Guide Michelin, prend les commandes des restaurants de l'hôtel. Après vingt-sept ans en France, il signe ici un retour aux sources empreint d’émotion et d’ambition.

« Mon objectif est de porter encore plus haut le nom du Liban sur la scène gastronomique internationale, » confie le chef. « C’est un honneur de revenir à Beyrouth, de former de jeunes talents et de faire rayonner notre cuisine. »

Alan Geaam introduit à cette occasion Qasti Beyrouth, déclinaison locale de son restaurant emblématique présent à Paris et dans d’autres grandes villes, ainsi que Padam, une adresse signature au sein de l’hôtel.

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Qasti Beyrouth : la cuisine d’Alan Geaam au cœur de Le Gray. (Photo: ANFR)

Une redécouverte d’un joyau urbain

À l’occasion du pre-opening de l’hôtel, un groupe de journalistes a été invité à redécouvrir les lieux. L’expérience a été décrite comme un moment d’émotion et de redécouverte, dans un cadre où se mêlent raffinement, art et mémoire.

Avec plus de 100 chambres et suites repensées sous la direction artistique de l’architecte Galal Mahmoud, l’hôtel allie élégance contemporaine et références subtiles à l’histoire et à la culture libanaises. Plus de 600 œuvres d’art ornent les espaces communs et les chambres, transformant l’hôtel en véritable galerie.

Le Gray propose également des espaces événementiels et de conférence modulables, capables d’accueillir aussi bien des événements professionnels que des célébrations privées.

Un lieu au carrefour du passé et de l’avenir

À quelques pas des Beirut Souks, du front de mer et de Zaitouna Bay, Le Gray se trouve à la croisée de l’histoire, de la culture et du renouveau économique. Il se veut désormais moteur du redéploiement touristique du centre-ville.

Pour Charles Akl, cette réouverture dépasse le simple acte économique : « C’est une responsabilité collective : celle de redonner de l’élan à la ville, de raviver les talents, et de réaffirmer la place de Beyrouth sur la carte mondiale de l’hospitalité et de la culture. »

Avec cette réouverture très attendue, Le Gray ne se contente pas de retrouver sa place dans le paysage hôtelier. Il incarne la résilience d’un peuple et la volonté d’un pays de se reconstruire, avec élégance et conviction.