Picasso, mélomane récalcitrant, génie de la musique en peinture

L'exposition, qui se tient à la Philharmonie de Paris -retardée de cinq mois en raison du virus- rassemble plus de 250 oeuvres en lien avec la musique, avec entre autres des toiles comme "Violon et feuille de musique", "Nature morte au piano", "la femme au tambourin". (AFP).
L'exposition, qui se tient à la Philharmonie de Paris -retardée de cinq mois en raison du virus- rassemble plus de 250 oeuvres en lien avec la musique, avec entre autres des toiles comme "Violon et feuille de musique", "Nature morte au piano", "la femme au tambourin". (AFP).
Short Url
Publié le Mardi 22 septembre 2020

Picasso, mélomane récalcitrant, génie de la musique en peinture

  • "Je n'aime pas la musique", aurait dit Picasso
  • Pourtant, l'oeuvre de l'artiste, l'un des plus célébrés au monde et qui a fait l'objet d'un nombre incalculable d'expositions, "regorge d'instruments, de musiciens, de danse"

PARIS : "Je n'aime pas la musique", aurait dit Picasso. Mais une exposition inédite à Paris montre que le génie espagnol était un passionné de rythmes populaires, un explorateur minutieux d'instruments et surtout, le créateur d'une vraie musique pittoresque.

"Il n'était pas mélomane; a priori il ne savait pas lire une partition, il n'avait pas besoin de la musique pour travailler comme Chagall", Matisse ou Braque, affirme à l'AFP Cécile Godefroy, commissaire de l'exposition "Les musiques de Picasso" à la Philharmonie de Paris (22 septembre-3 janvier).

Pourtant, l'oeuvre de l'artiste, l'un des plus célébrés au monde et qui a fait l'objet d'un nombre incalculable d'expositions, "regorge d'instruments, de musiciens, de danse", dit-elle.

Il y a quatre ans, cette historienne de l'art a pris pour point de départ de l'exposition cette affirmation qui semble chez lui contradictoire, ce "Je ne n'aime pas la musique", attribuée à Picasso (1881-1973) par la journaliste française Hélène Parmelin dans les années 60. 

L'exposition --retardée de cinq mois en raison du virus-- rassemble plus de 250 oeuvres en lien avec la musique, avec entre autres des toiles comme "Violon et feuille de musique", "Nature morte au piano", "la femme au tambourin".

On y retrouve aussi trois sculptures en terre cuite blanche représentant des joueurs de flûte et de diaule (une flûte double à deux corps provenant de l'Antiquité).

Elles avaient été créées pour le jardin de sa villa "La Californie" sur la Côte d'Azur où il vécut pendant les années 50.

Des instruments démontés, recréés

A l'origine de cette attirance, une enfance aux côtés d'un père, José Ruiz Blasco, passionné de flamenco. Petit, "il traînait dans les quartiers gitans de Malaga (sa ville natale, ndlr) en compagnie de son père et ça l'a beaucoup marqué", d'après Mme Godefroy.

Cela lui a surtout donné un goût pour la musique populaire, comme celle qu'il écoutera plus tard d'artistes ambulants à Barcelone, dans les corridas, le cirque et les cabarets du quartier de Montmartre, où il s'installa en 1909.

C'est "cette musique de fond de salle, bruyante (qui) se partage, (qui) est fraternelle" que reflète Picasso dans ses premières toiles, notamment à travers la figure d'Arlequin, comme celui qui joue, le regard triste, une petite guitare dans une peinture à l'huile.

Sans surprise, la guitare était son "instrument favori", un symbole en relation avec son Espagne natale, note la commissaire et la figure du saltimbanque, qui devient une forme d'auto-représentation de l'artiste, est présente à travers son oeuvre prolifique.

L'exposition réunit pour la première fois une vingtaine d'instruments à cordes et à vent que Picasso collectionnait pour les étudier, avec une méthodologie digne d'un scientifique.

Dans sa période cubiste, l'artiste, qui a vécu la majeure partie de sa vie en France, démontait des objets pour les recréer, que ce soit avec un morceau de carton ou sur une toile. 

Dans les instruments, "tout y est, même les composantes qui sont invisibles", comme "Le violon", peinture à l'huile de 1914.

Compagnon pendant près de 20 ans avec la ballerine Olga Khokholova, ami de grands musiciens comme Erik Satie et Igor Stravinsky, il n'était peut-être pas mélomane mais on "voyait bien que tout ce qui représentait la musique le fascinait", souligne la commissaire.

Musiciens et ballerines ont habité toutes ses périodes successives, y compris le néoclassique, ce qu'illustre bien le chef d'oeuvre "La Flûte de Pan" (1923), qui représente un adolescent jouant du syrinx auprès d'un autre dans un décor théâtral d'inspiration méditerranéenne.

Vers la fin de sa vie, la musique se convertit en une célébration. Faunes, satyres et autres personnages mythologiques peuplent ses oeuvres qui débordent d'énergie et de sensualité et font "entendre" une musique pittoresque qui fait allusion à l'univers de l'artiste.


Cinéma: «Frères», Mathieu Kassovitz et Yvan Attal en enfants sauvages

L'acteur et réalisateur français Yvan Attal pose en marge de la 8e édition du Festival Cinéma et musique de film à La Baule, dans l'ouest de la France, le 30 juin 2022. (Photo de Loic VENANCE / AFP)
L'acteur et réalisateur français Yvan Attal pose en marge de la 8e édition du Festival Cinéma et musique de film à La Baule, dans l'ouest de la France, le 30 juin 2022. (Photo de Loic VENANCE / AFP)
Short Url
  • Le scénario est inspiré de la vie de Michel de Robert de Lafregeyre et de son frère Patrice, qui grandirent dans un bois
  • Le film, deuxième long métrage d'Olivier Casas, revient, par allers-retours entre passé et présent, sur ces sept années de «liberté extrême»

BORDEAUX: Une mère absente, une forêt, la survie et une fraternité salvatrice: dans "Frères", film inspiré d'une histoire vraie en salles mercredi, Yvan Attal et Mathieu Kassovitz jouent deux frangins unis par le secret d'une enfance passée dans un bois de Charente-Maritime.

Le scénario est inspiré de la vie de Michel de Robert de Lafregeyre et de son frère Patrice, qui grandirent dans un bois situé près du quartier de pêcheurs de Châtelaillon-Plage, au sud de La Rochelle, de 1949 à 1956.

Le film, deuxième long métrage d'Olivier Casas, revient, par allers-retours entre passé et présent, sur ces sept années de "liberté extrême" durant lesquelles les enfants, âgés de 5 et 6 ans au début, ont vécu dans une cabane construite au milieu des arbres, se nourrissant de baies, de poissons et de lièvres.

Il s'agit d'une "histoire d'amour entre deux frères" plutôt que d'une "histoire de survie", a nuancé le réalisateur lors d'une avant-première à Bordeaux.

Les deux frères, que leur mère n'est jamais venue récupérer à la colonie de vacances où ils avaient passé l'été 1949, se sont retrouvés livrés à eux-mêmes dans la nature, s'adaptant au froid et au manque de nourriture grâce à leur ingéniosité.

Finalement récupérés par leur mère en 1956, ils vécurent ensuite chez un couple de précepteurs parisiens, avant d'être séparés puis envoyé en pension dans le Nord-Pas-de-Calais pour l'un, scolarisé dans un lycée parisien auprès de sa mère pour l'autre.

Michel de Robert de Lafregeyre, aujourd'hui âgé de 78 ans et incarné par Yvan Attal, a étudié l'architecture et en a fait son métier. Son frère Patrice, joué par Mathieu Kassovitz, devenu directeur d'une clinique en Alsace, s'est suicidé en 1993, à l'âge de 48 ans.

C'est après sa mort que Michel de Robert de Lafregeyre a raconté leur histoire, jusque-là gardée secrète, à ses proches.

Il y a neuf ans, il a répondu aux questions de son ami Olivier Casas, qui a voulu en faire un film. L'ancien architecte, qui ne pensait pas que sa vie se retrouverait ainsi "sur la place publique", a accepté. En hommage à son frère.


ilmi, le PNU lance un programme d’études muséales

Le programme d’études muséales comprend des cours de microcrédit, de diplôme, de mineure et au choix. (Commission des musées)
Le programme d’études muséales comprend des cours de microcrédit, de diplôme, de mineure et au choix. (Commission des musées)
Short Url
  • Nouveaux cours de microcertification ouverts à tous les diplômés du secondaire et de premier cycle
  • Le programme comprend des cours d’arabe, d’anglais, en personne, à distance, à long et à court terme

RIYAD : Un nouveau programme d’études muséales en Arabie saoudite a ouvert ses portes pour l’inscription, offrant des cours de microcertification et de longue durée.

Il est le résultat d’un partenariat entre ilmi, un centre d’apprentissage des sciences, de la technologie, de la lecture, de l’ingénierie, des arts et des mathématiques, et l’Université Princess Nourah bint Abdulrahman.

ilmi — qui signifie « mes connaissances » en arabe — est un centre de science et d’innovation qui vise à autonomiser les jeunes en Arabie saoudite.

Une initiative d’ONG philanthropique créée par la princesse Sara bint Mashour bin Abdulaziz, épouse du prince héritier Mohammed bin Salman, ilmi est incubée, soutenue et financée par la Fondation Mohammed bin Salman, Misk, et opère en partenariat avec Mohammed bin Salman Nonprofit City.

Le programme d’études muséales comprend des microdiplômes, des diplômes, des cours mineurs et des cours au choix.

Il est ouvert aux jeunes diplômés du secondaire et de l’université désireux d’obtenir des postes de niveau d’entrée dans les musées, ainsi qu’aux professionnels à la recherche de nouveaux ensembles de compétences et de carrières.

Créé par ilmi et des experts du PNU d’Arabie saoudite et du monde entier, le programme offre un mélange d’apprentissage en ligne et en personne, ainsi que des options de scolarité en arabe et en anglais.

Les cours de microcrédit combineront l’apprentissage en ligne et en personne et sont offerts aux candidats de plus de 18 ans.

Les cours comprennent des études d’impact sur les musées, l’éducation et la sensibilisation aux musées, une introduction aux technologies muséales, les bases de la gestion des musées et l’intégration de la technologie numérique.

Les cours proposés aux étudiants du PNU comprennent une introduction aux musées facultatifs et aux mineurs spécialisés dans les musées et la technologie numérique, la conception d’expositions et le développement de contenu.

Un diplôme de deux ans en gestion de musée sera également disponible pour les étudiants du PNU et les jeunes diplômés du secondaire.

Les inscriptions pour le premier cours en ligne sur les microtitres de compétences commencent ce mois-ci : Principes fondamentaux de la gestion des musées.

Tous les autres cours de microdiplômes auront lieu en mai et juin, avec les programmes de diplôme, mineur et électif commençant en septembre au début de l’année académique 2024/25.

Les diplômés du programme peuvent également postuler pour travailler aux côtés d’experts ilmi alors qu’ils conçoivent et lancent des programmes d’apprentissage uniques et informels à travers le Royaume.

Pour plus d’informations et pour vous inscrire, cliquez ici.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Saudi Cinema Encyclopedia imprime le premier lot de livres de cinéma

L’objectif des livres est d’améliorer les connaissances des cinéastes. (Fournie)
L’objectif des livres est d’améliorer les connaissances des cinéastes. (Fournie)
Short Url
  • Lancement initial de 22 titres dans le cadre du plan de sortie de 100 livres d’ici la fin de l’année
  • La première série de sorties sera disponible au public lors du 10e Saudi Film Festival, qui se tiendra du 2 au 9 mai de cette année

RIYAD : L’Encyclopédie du cinéma saoudien, une initiative lancée par la Saudi Cinema Association, débutera avec une première sortie de ses 22 premiers livres, écrits par un groupe international d’auteurs, comme premier lot de publications.

Le projet vise à publier 100 livres dans sa première année, publiés par la maison d’édition Josour Al-Thaqafah.

La première série de sorties sera disponible au public lors du 10e Festival du film saoudien, qui se tiendra du 2 au 9 mai de cette année.

L’objectif est d’établir un programme périodique pour la production de livres en arabe afin d’élever l’industrie cinématographique du Royaume d’amateur à une région connue pour son professionnalisme et sa spécialisation.

Abdulwhab Aloryad, directeur de la rédaction de l’Encyclopédie du cinéma saoudien et du bulletin du Festival du film saoudien « Saafa », a déclaré à Arab News que les livres ont été publiés pour améliorer les connaissances des cinéastes.

« Cette encyclopédie vise à ajouter à ce que le Saudi Film Festival a commencé et à être un contributeur actif dans le cinéma saoudien, renforçant les convictions des organisateurs du festival et leurs efforts pour créer une industrie cinématographique compétitive au niveau mondial », a-t-il déclaré.

« La série continuera d’être une icône dans la connaissance du cinéma, avec ses objectifs centraux de dévoiler les talents saoudiens et arabes dans la paternité, en présentant les derniers nouveaux livres en arabe, et le transfert de connaissances spécialisées dans ce domaine de diverses autres langues vers l’arabe pour être accessible à ceux qui s’intéressent à l’industrie cinématographique. »

« Depuis son lancement en 2008, le Saudi Film Festival a cru en son rôle authentique dans le développement culturel et intellectuel destiné aux professionnels de l’industrie cinématographique. Il s’est concentré sur le projet de connaissance et a conduit la roue de la création et de la traduction dans tous les domaines liés à l’industrie cinématographique afin d’élever toutes les étapes de l’industrie cinématographique.

« Partant de cette conviction, le festival a adopté un programme périodique pour la production de livres, présentant plus de 50 livres dans ses éditions précédentes qui mettent en lumière divers aspects de l’industrie cinématographique. »

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com