En manque de soignants, les hôpitaux allemands sous haute tension face au Covid

Faute de places disponibles dans son service de soins intensifs, le personnel de l'hôpital bavarois de Freising a dû prendre une décision inédite depuis le début de la pandémie en Allemagne: transférer un patient atteint du Covid-19 dans un établissement du nord de l'Italie. (Photo/AFP)
Faute de places disponibles dans son service de soins intensifs, le personnel de l'hôpital bavarois de Freising a dû prendre une décision inédite depuis le début de la pandémie en Allemagne: transférer un patient atteint du Covid-19 dans un établissement du nord de l'Italie. (Photo/AFP)
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Publié le Jeudi 18 novembre 2021

En manque de soignants, les hôpitaux allemands sous haute tension face au Covid

  • En 18 mois de pandémie, les hôpitaux allemands ont régulièrement été sollicités pour prendre en charge des malades de pays européens débordés
  • Mais avec la nouvelle vague de Covid-19 qui déferle depuis octobre, c'est la première économie d'Europe qui se demande désormais combien de temps son système de santé va tenir

FREISING : Faute de places disponibles dans son service de soins intensifs, le personnel de l'hôpital bavarois de Freising a dû prendre une décision inédite depuis le début de la pandémie en Allemagne: transférer un patient atteint du Covid-19 dans un établissement du nord de l'Italie.

En 18 mois de pandémie, les hôpitaux allemands ont régulièrement été sollicités pour prendre en charge des malades de pays européens débordés.

Mais avec la nouvelle vague de Covid-19 qui déferle depuis octobre, c'est la première économie d'Europe qui se demande désormais combien de temps son système de santé va tenir.

"La semaine dernière, nous avons dû transférer un patient à Merano (en Italie) parce que nous n'avions plus de capacité d'accueil, et les hôpitaux bavarois environnants étaient également complets", explique à l'AFP Thomas Marx, directeur médical de l'hôpital de Freising, une ville de 50 000 habitants.

Avec un taux d'incidence de 550 infections pour 100 000 habitants sur sept jours, la Bavière est l'une des régions les plus touchées par ce rebond de l'épidémie.

"Nous sommes aux limites de nos capacités", s'inquiète le docteur Marx, 43 ans.

Son service de soins intensifs compte actuellement 13 patients, "trois au-dessus de notre capacité habituelle", précise le médecin. Cinq sont atteints du Covid, tous non vaccinés.

Au niveau national, le nombre de malades du Covid en soins intensifs reste inférieur au pic atteint fin 2020, mais les hôpitaux sont plus vulnérables en raison d'un manque criant de personnel soignant.

"Il n'existe pas de seuil unique à partir duquel nous pourrions dire +maintenant, tout le système de santé va s'effondrer+", selon Gerald Gass, président de l'association allemande des hôpitaux.

Mais il y a déjà des "signes avant-coureurs", a-t-il déclaré cette semaine au quotidien Handelsblatt, citant les tensions dans les hôpitaux de Bavière et de Thüringe, une autre région particulièrement touchée.

"Cette situation s'aggrave avec chaque nouveau cas de Covid en soins intensifs", a-t-il ajouté.

Personnel épuisé

A l'hôpital de Freising, le docteur Marx décrit "une grosse incompréhension" des soignants devant une dégradation de la situation qui était, selon lui, "prévisible et aurait pu être évitée".

Avec un taux de vaccination de 67,7%, l'Allemagne fait figure de mauvaise élève parmi les pays de l'ouest de l'Europe.

Jeudi, le Parlement adoptera en urgence un projet de loi rétablissant des restrictions pour tenter d'enrayer la hausse des nouvelles infections quotidiennes -entre 30 000 et 50 000 cette semaine.

Le plan prévoit un retour massif au télétravail et la nécessité d'un pass sanitaire pour emprunter les transports.

Le texte préparé par la coalition gouvernementale, qui succèdera bientôt à la majorité d'Angela Merkel, doit permettre aux Länder de prendre des mesures visant les personnes non vaccinées. Plusieurs régions, y compris Berlin, leur interdisent déjà l'accès aux événements culturels, sportifs voire aux restaurants.

Si la situation est cette fois-ci beaucoup plus délicate dans les hôpitaux allemands, c'est qu'ils disposent de "4 000 lits de soins intensifs de moins qu'il y a un an en raison du personnel soignant épuisé qui a quitté son emploi ou réduit son temps de travail", explique Gernot Marx, président de l'Association allemande de médecine intensive (DIVI).

Une pénurie que vit au quotidien le docteur Niklas Schneider, chef du service de soins intensifs de la clinique Munich Schwabing : "Nous avons beaucoup moins de soignants que lors des premières vagues".

Comme à Freising, son service de soins intensifs est au maximum de son occupation. Le docteur Schneider a des mots forts, parlant d'une situation de "catastrophe".

Selon le magazine Spiegel, seul un quart des 1 300 unités de soins intensifs est en mesure de fonctionner à pleine capacité, du fait du manque de soignants.

"L'équipe tient bon, mais nous sommes incroyablement frustrés", regrette M. Schneider. "Frustrés parce qu'au final, nous sommes le dernier recours pour tout ce qui ne fonctionne pas dans la société dans son ensemble".


L'UE promet 88 millions d'euros en faveur de l'Autorité palestinienne

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  • "Nous avons signé plus de 82 millions d'euros", qui viennent s'ajouter aux six millions d'euros déjà annoncés, s'est félicitée devant la presse la commissaire européenne chargée de la Méditerranée, Dubravka Suica
  • Quelque soixante délégations rassemblant les 27 de l'UE, les pays arabes et plusieurs organisations internationales se sont retrouvées jeudi à Bruxelles, sans la présence d'Israël

BRUXELLES: Les pays de l'Union européenne vont verser quelque 88 millions d'euros pour aider l'Autorité palestinienne, pressée de se réformer par les Européens, soucieux de son rôle futur dans le cadre du plan Trump pour la région.

"Nous avons signé plus de 82 millions d'euros", qui viennent s'ajouter aux six millions d'euros déjà annoncés, s'est félicitée devant la presse la commissaire européenne chargée de la Méditerranée, Dubravka Suica, à l'issue d'une conférence des donateurs à Bruxelles.

Quelque soixante délégations rassemblant les 27 de l'UE, les pays arabes et plusieurs organisations internationales se sont retrouvées jeudi à Bruxelles, sans la présence d'Israël.

"Aujourd'hui, nous avons présenté les progrès réalisés dans le cadre de notre programme de réforme nationale, qui est mis en œuvre, pas seulement promis, mais mis en œuvre et en avance sur le calendrier, ce qui a été reconnu par nos partenaires", a indiqué de son côté le Premier ministre palestinien Mohammed Mustafa.

Et cela "en dépit d'un environnement défavorable", a-t-il ajouté, accusant Israël de chercher "à affaiblir l'Autorité palestinienne ainsi que sa capacité à fonctionner".

Mme Suica a réitéré sur ce point les appels lancés par l'Union européenne pour qu'Israël accepte de libérer les recettes fiscales dues à l'Autorité palestinienne, indispensables à son fonctionnement.

"Cela a été dit par tous les participants", a-t-elle assuré.

Concernant Gaza, M. Mustafa a assuré que l'Autorité palestinienne avait un plan, soutenu par les pays arabes pour sa reconstruction. "Nous gouvernerons, nous réformerons et nous dirigerons la reconstruction de Gaza", a-t-il assuré.

L'Union européenne est le principal soutien financier de l'Autorité palestinienne. Elle conditionne toutefois le versement futur de cette aide à des réformes, qu'elle juge indispensables pour que cette Autorité soit en mesure de jouer pleinement son rôle dans le cadre de la solution à deux États, israélien et palestinien, que les Européens défendent depuis des années.

"Tout notre soutien à l'Autorité palestinienne est lié aux efforts pour poursuivre l'agenda des réformes", a rappelé Mme Suica.


Zelensky va rencontrer des responsables du Pentagone sur fond d'initiative américaine pour régler le conflit

 Volodymyr Zelensky va rencontrer jeudi à Kiev des haut responsables du Pentagone, a annoncé son administration, au lendemain du dévoilement des éléments d'un plan américain pour mettre fin à la guerre menée par la Russie en Ukraine, à des conditions favorables au Kremlin. (AFP)
Volodymyr Zelensky va rencontrer jeudi à Kiev des haut responsables du Pentagone, a annoncé son administration, au lendemain du dévoilement des éléments d'un plan américain pour mettre fin à la guerre menée par la Russie en Ukraine, à des conditions favorables au Kremlin. (AFP)
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  • Depuis le retour au pouvoir de Donald Trump en janvier, peu de responsables américains se sont rendus en Ukraine
  • Selon un média américain Axios, Washington et Moscou préparent discrètement un plan pour mettre fin à la guerre en Ukraine, lancée en février 2022 avec l'invasion russe du pays voisin

KIEV: Volodymyr Zelensky va rencontrer jeudi à Kiev des haut responsables du Pentagone, a annoncé son administration, au lendemain du dévoilement des éléments d'un plan américain pour mettre fin à la guerre menée par la Russie en Ukraine, à des conditions favorables au Kremlin.

Cette réunion intervient au retour d'une visite infructueuse mercredi en Turquie du président ukrainien, qui espérait que Washington s'investisse à nouveau dans les négociations de paix. Mais l'émissaire de Donald Trump, Steve Witkoff, ne s'est pas déplacé.

Elle intervient également au lendemain d'une frappe russe ayant tué au moins 26 personnes dans une ville de l'ouest de l'Ukraine, l'une des attaques les plus meurtrières de Moscou sur son voisin ukrainien cette année.

La délégation du Pentagone, conduite par le secrétaire à l'Armée américaine, Daniel Driscoll, a rencontré mercredi le commandant en chef des armées ukrainiennes Oleksandre Syrsky et le ministre ukrainien de la Défense Denys Chmygal, selon leurs communiqués respectifs.

Le président Zelensky doit recevoir la délégation jeudi soir, a indiqué la présidence.

Depuis le retour au pouvoir de Donald Trump en janvier, peu de responsables américains se sont rendus en Ukraine.

Selon un média américain Axios, Washington et Moscou préparent discrètement un plan pour mettre fin à la guerre en Ukraine, lancée en février 2022 avec l'invasion russe du pays voisin.

Un haut responsable ukrainien a indiqué à l'AFP que ce plan requiert notamment que l'Ukraine cède à la Russie des territoires qu'elle occupe et réduise son armée de moitié.

Le Kremlin s'est refusé à tout commentaire et Washington et Kiev n'ont pas commenté publiquement les propositions de ce plan.

 


Grèce: découverte d'une toile géante avec 111.000 araignées dans une grotte

Appelée la "Sulfur cave", exceptionnellement riche en soufre, la grotte est située dans les gorges de Vromoner, une zone géologique à la frontière entre l'Albanie et la Grèce (nord-ouest), à 450km d'Athènes. (AFP)
Appelée la "Sulfur cave", exceptionnellement riche en soufre, la grotte est située dans les gorges de Vromoner, une zone géologique à la frontière entre l'Albanie et la Grèce (nord-ouest), à 450km d'Athènes. (AFP)
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  • La toile d'araignée découverte couvre quelque 106 m2 et comprend "69.000 individus de tégénaires domestiques (Tegenaria domestica) et plus de 42.000 de Prinerigone vagans (Linyphiidae)"
  • Des images, reçues mercredi par l'AFP, montrent des pans de cette immense toile, pendant sur la paroi comme un lourd rideau de velours noir, dans les profondeurs de cette grotte sous le regard fasciné d'un scientifique équipé comme un spéléologue

ATHENES: Des scientifiques ont récemment découvert une toile d'araignée géante de plus de 100 m2 avec quelque 111.000 araignées dans une grotte à la frontière entre la Grèce et l'Albanie, selon une étude publiée dans la revue Subterranean Biology.

Appelée la "Sulfur cave", exceptionnellement riche en soufre, la grotte est située dans les gorges de Vromoner, une zone géologique à la frontière entre l'Albanie et la Grèce (nord-ouest), à 450km d'Athènes.

La toile d'araignée découverte couvre quelque 106 m2 et comprend "69.000 individus de tégénaires domestiques (Tegenaria domestica) et plus de 42.000 de Prinerigone vagans (Linyphiidae)".

Des images, reçues mercredi par l'AFP, montrent des pans de cette immense toile, pendant sur la paroi comme un lourd rideau de velours noir, dans les profondeurs de cette grotte sous le regard fasciné d'un scientifique équipé comme un spéléologue.

"Mon dieu, incroyable! Quelle texture!", s'exclame en anglais ce scientifique touchant la toile avec ses doigts.

Selon lui, dans chacun de ces trous il y a une arachnide à l'origine de ces "mégapoles" d'araignées. On voit ensuite un membre de l'équipe réussir à attraper une araignée et la poser dans une tube à essai.

Dans la revue, les chercheurs évoquent "la découverte (...) d’un assemblage extraordinaire d’araignées coloniales" alors que ces deux espèces sont normalement solitaires.

Il s'agit du "premier cas documenté de formation de toile coloniale chez ces espèces", notent d'ailleurs les experts qui précisent que cette immense toile est formée "de nombreuses toiles individuelles, (...) chacune étant stratégiquement placée à un endroit où les ressources trophiques (la nourriture disponible, ndlr) sont abondantes".

"Certaines sections de la toile peuvent se détacher de la paroi sous leur propre poids", expliquent-ils.

Des sources d'eau situées dans les recoins profonds de la grotte alimentent un ruisseau sulfuré qui traverse toute la longueur du passage principal de la grotte, selon l'étude.

Les araignées partagent la grotte avec de nombreux autres insectes, notamment des mille-pattes, des scorpions et des coléoptères.

La découverte de cette immense toile a été rapportée pour la première fois par des membres de la Société spéléologique tchèque, selon l'étude.