Bélarus: les migrants de la frontière évacués vers un centre d'accueil

Les migrants bloqués depuis plusieurs jours à la frontière bélarusse ont été relogés jeudi dans un centre logistique à proximité, pendant que plusieurs centaines d'entre eux étaient rapatriés en Irak, après avoir abandonné tout espoir de gagner l'Europe via la Pologne voisine. (Photo/AFP)
Les migrants bloqués depuis plusieurs jours à la frontière bélarusse ont été relogés jeudi dans un centre logistique à proximité, pendant que plusieurs centaines d'entre eux étaient rapatriés en Irak, après avoir abandonné tout espoir de gagner l'Europe via la Pologne voisine. (Photo/AFP)
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Publié le Vendredi 19 novembre 2021

Bélarus: les migrants de la frontière évacués vers un centre d'accueil

  • Mardi soir, plus d'un millier de personnes avaient déjà trouvé refuge dans ce vaste hangar situé près de la frontière, mais quelque 800 autres, selon Minsk, avaient encore passé la nuit dehors par des températures inférieures à 0°C dans des tentes ou près
  • Le camp de fortune, installé dans une zone boisée, non loin du poste frontalier de Brouzgui, a été occupé par jusqu'à quelque 2 000 personnes ces derniers jours

SOKOLKA : Les migrants bloqués depuis plusieurs jours à la frontière bélarusse ont été relogés jeudi dans un centre logistique à proximité, pendant que plusieurs centaines d'entre eux étaient rapatriés en Irak, après avoir abandonné tout espoir de gagner l'Europe via la Pologne voisine.

"Au 18 novembre, tous les réfugiés du camp de fortune à la frontière bélarusso-polonaise, près du point de passage de Brouzgui, ont été transférés, sur la base du volontariat vers un centre logistique", ont indiqué les gardes-frontières du Bélarus sur Telegram. Des photos du camp semblant abandonné ont été diffusées.

Mardi soir, plus d'un millier de personnes avaient déjà trouvé refuge dans ce vaste hangar situé près de la frontière, mais quelque 800 autres, selon Minsk, avaient encore passé la nuit dehors par des températures inférieures à 0°C dans des tentes ou près de feux de camp.

Ces derniers ont finalement été relogés du fait de "conditions météorologiques qui se dégradent". Dans le hangar, les migrants reçoivent, selon les gardes-frontières bélarusses, "des repas chauds, des vêtements chauds et des produits de première nécessité".

Le camp de fortune, installé dans une zone boisée, non loin du poste frontalier de Brouzgui, a été occupé par jusqu'à quelque 2 000 personnes ces derniers jours.

Signe des drames humains se déroulant dans cette forêt froide et humide, le Centre polonais d'aide internationale, une ONG, a déclaré jeudi y être intervenu auprès d'un couple syrien qui a dit avoir perdu son fils âgé d'un an.

Affirmant suivre ces "nouvelles tragiques", le président du Parlement européen David Sassoli a déclaré qu'il était "déchirant de voir un enfant mourir dans le froid aux portes de l'Europe".

Rapatriement en Irak

Jeudi soir, 431 migrants ont été rapatriés en Irak, la plupart à Erbil, au Kurdistan irakien d'où la majorité sont originaires, les autres à Bagdad.

De nombreux enfants et femmes se trouvaient sur ce vol de rapatriement, le premier depuis le début de la crise migratoire, organisé, selon Bagdad, "sur la base du volontariat".

L'évacuation de ces migrants intervient après une semaine de tensions croissantes entre le Bélarus et l'Union européenne.

Le Belarus, qui est accusé d'avoir orchestré cet afflux en délivrant des visas pour se venger de sanctions occidentales, a affirmé jeudi que 7 000 migrants se trouvaient sur son territoire, se disant prêt à "rapatrier" 5 000 d'entre eux.

Minsk a aussi assuré que la chancelière allemande Angela Merkel, qui s'est entretenue mercredi avec l'autoritaire dirigeant bélarusse Alexandre Loukachenko, allait négocier avec l'UE un "corridor humanitaire" pour évacuer les 2 000 migrants restants vers l'Allemagne.

"L'Allemagne n'a pas donné son accord à cela", a démenti auprès de l'AFP une source gouvernementale à Berlin.

Arrestations

Jeudi, les grandes puissances du G7 ont "condamné l'orchestration par le régime bélarusse" de cette crise migratoire, sommant Minsk d'y mettre un terme "immédiatement" et d'autoriser l'accès à l'aide humanitaire.

En attendant, sur le terrain, les tentatives de traversée de la frontière continuaient.

Varsovie, qui a érigé une clôture barbelée et déployé plus de 15 000 militaires à sa frontière, a annoncé jeudi avoir interpellé quelque 200 personnes qui avaient réussi à pénétrer illégalement sur son territoire la nuit précédente.

Selon les gardes-frontières polonais, environ 500 migrants ont tenté de traverser la frontière. Lors de cette tentative, cinq personnes d'une même famille, dont trois enfants de 7 à 9 ans, ont été blessées et ont dû être hospitalisées, ont précisé les gardes-frontières.

Le ministère polonais de la Défense a accusé les "forces spéciales" bélarusses d'avoir "forcé les migrants à jeter des pierres sur les soldats polonais afin de détourner leur attention".

L'incident n'a pas pu être vérifié de manière indépendante, car les journalistes sont interdits dans la zone frontalière immédiate du côté polonais.

Lors d'un autre incident, des séquences vidéo diffusées par les gardes-frontières bélarusses montraient un chien garde-frontière lituanien mordant un homme allongé sur le sol dans un sac de couchage.

Loukachenko « légitimé »?

Depuis le début de la crise, en été, au moins 11 migrants sont morts des deux côtés de la frontière, selon des organisations humanitaires.

Si Bruxelles a vivement critiqué le régime de M. Loukachenko, plusieurs responsables européens ont néanmoins repris langue avec lui, suscitant l'inquiétude de Varsovie.

Le Premier ministre polonais Mateusz Morawiecki a ainsi dénoncé jeudi toute tentative d'entretiens officiels avec le régime de M. Loukachenko, estimant que cela reviendrait à le "légitimer".

Le président français Emmanuel Macron a répété jeudi "sa pleine solidarité avec la Pologne", lors de deux entretiens téléphoniques avec son homologue Andrzej Duda et le Premier ministre polonais Mateusz Morawiecki.

Il a aussi, selon l'Elysée, "réaffirmé la nécessité pour l'Europe de maintenir la pression sur Alexandre Loukachenko", dont la réélection l'an dernier n'a pas été reconnue par les Occidentaux, qui ont dénoncé des fraudes massives.


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
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  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.