Ultradroite: deux hommes mis en examen pour provocation à un acte de terrorisme

Depuis 2017, plusieurs projets d'actions violentes de l'ultradroite visant notamment des personnalités politiques ont été déjoués. (Photo, AFP)
Depuis 2017, plusieurs projets d'actions violentes de l'ultradroite visant notamment des personnalités politiques ont été déjoués. (Photo, AFP)
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Publié le Samedi 20 novembre 2021

Ultradroite: deux hommes mis en examen pour provocation à un acte de terrorisme

  • Le premier suspect adhérait à une tendance dite «accélérationniste», qui vise à provoquer ou encourager des affrontements entre communautés
  • Il administrait des chaînes de la messagerie cryptée Telegram où il publiait des messages très violents et appelait à se préparer, en s'armant, à la guerre civile

PARIS : Un militant d'ultradroite originaire du sud-ouest a été mis en examen vendredi à Paris notamment pour provocation à un acte de terrorisme et apologie, tandis qu'un autre homme, qui n'appartient pas à cette mouvance, est également poursuivi pour lui avoir vendu des armes, selon une source judiciaire.

Tous les deux ont été placés en détention provisoire. L'information judiciaire ouverte par le Parquet national antiterroriste (Pnat) ne vise pas l'association de malfaiteurs terroriste criminelle, selon la même source, qui souligne qu'à ce stade, l'enquête n'a pas démontré la préparation d'un projet violent. 

Les investigations, notamment l'exploitation de toutes les données et supports numériques, se poursuivent toutefois.

Les deux hommes ont été interpellés mardi dans le Tarn-et-Garonne et en Gironde et placés en garde à vue par la direction générale de la sécurité intérieure (DGSI).

Ils ont été repérés, selon des sources judiciaire et policière, par des échanges sur la messagerie cryptée Telegram. 

Tous les deux s'écrivaient pour effectuer des "achats d'armes", avait indiqué une source policière.

Le premier suspect a été arrêté à Montauban, où il est employé municipal. Agé de 46 ans, il administrait des chaînes de la messagerie cryptée Telegram, enraciné dans une idéologie d'ultradroite et adhérait à une tendance dite "accélérationniste", qui vise à provoquer ou encourager des affrontements entre communautés.

Selon une source proche du dossier, il publiait des messages très violents et expliquait qu'il fallait se préparer, en s'armant, à la guerre civile.

Il a été mis en examen pour provocation à un acte de terrorisme, apologie, détention d'arme de guerre et de substances explosives en relation avec une entreprise terroriste et acquisition d'armes de catégorie C sans les avoir déclarées.

Selon une source proche du dossier, son casier mentionne une condamnation, pour exhibition sexuelle.

L'autre homme, âgé de 60 ans, chasseur, a été interpellé dans un hameau de Saint-Denis-de-Pile (Gironde).

Il lui est notamment reproché d'avoir vendu illégalement des armes de chasse au premier, ce qui lui vaut une mise en examen notamment pour cession d'armes de catégorie C sans déclaration préalable.

"Il n'y a aucun lien entre mon client et la mouvance d'ultradroite de quelque manière que ce soit", a réagi auprès de l'AFP son avocate, Me Julie Gonidec. "Il n'a rien à avoir avec les quelconques postures idéologiques" de l'autre mis en cause, a-t-elle ajouté. "Ils ne se sont jamais vus, il n'y avait qu'un lien de transactions par la vente d'armes de chasse".

En 2006, il avait été condamné aux assises à 14 ans de réclusion pour meurtre, selon une source proche.

Il avait par ailleurs présidé la société de chasse d'un village voisin. Le maire de cette commune évoque "quelqu’un de relativement ouvert": "je ne l’ai jamais entendu de tenir de propos racistes". "Que lui soit capable de fomenter une attaque, j’y crois pas du tout", a assuré cet élu.

Lors des perquisitions, "plusieurs dizaines d'armes de toutes sortes (des armes longues, courtes, des munitions etc.), ainsi que du matériel entrant dans la composition d'explosifs" ont été découverts, selon une source policière.

Depuis 2017, plusieurs projets d'actions violentes de l'ultradroite visant notamment des personnalités politiques ont été déjoués.


Un homme tué par balles près de Grenoble

Un homme non identifié et porteur de deux impacts de balles a été retrouvé mort dans la nuit de mardi à mercredi à Echirolles, en périphérie de Grenoble, a indiqué la police. (AFP)
Un homme non identifié et porteur de deux impacts de balles a été retrouvé mort dans la nuit de mardi à mercredi à Echirolles, en périphérie de Grenoble, a indiqué la police. (AFP)
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  • L'homme a été retrouvé par une passante, vers 02H00, gisant inanimé au sol dans une mare de sang
  • La Division de la criminalité organisée et spécialisée (DCOS, ex-PJ) a été saisie de l'enquête

GRENOBLE: Un homme non identifié et porteur de deux impacts de balles a été retrouvé mort dans la nuit de mardi à mercredi à Echirolles, en périphérie de Grenoble, a indiqué la police.

L'homme a été retrouvé par une passante, vers 02H00, gisant inanimé au sol dans une mare de sang, la mâchoire brisée, avec une trottinette à ses pieds. En arrêt cardio-respiratoire, il a été déclaré décédé sur place par le SAMU.

Deux impacts de balles dans son dos et dans sa mâchoire ont été relevés par la suite par le médecin légiste, selon même la source.

La Division de la criminalité organisée et spécialisée (DCOS, ex-PJ) a été saisie de l'enquête.


«Mieux vaut être un homme en politique»: quand les députés testent le programme Evars

En plein débat budgétaire, les associations veulent convaincre les élus de débloquer des moyens pour ces séances, qu'elles évaluent à 620 millions d’euros par an. (AFP)
En plein débat budgétaire, les associations veulent convaincre les élus de débloquer des moyens pour ces séances, qu'elles évaluent à 620 millions d’euros par an. (AFP)
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  • Prévu dans la loi depuis 2001 et doté d'un contenu depuis la rentrée, le programme d'Education à la vie affective, relationnelle et sexuelle (Evars) aborde, de façon adaptée à chaque âge, la santé reproductive, la prévention, l’égalité filles-garçons
  • A l'Assemblée, une petite vingtaine de députés, sur 577, ont répondu mardi après-midi à l'invitation de Marie-Charlotte Garin (écologiste), Véronique Riotton (EPR) et le Collectif pour une véritable éducation à la sexualité

PARIS: "Mieux vaut être un homme, en politique, qu’une femme". Comme des collégiens ou des lycéens, des députés ont suivi une séance d'Evars, un programme proposé aux élèves pour notamment remettre en cause les stéréotypes sexistes.

Prévu dans la loi depuis 2001 et doté d'un contenu depuis la rentrée, le programme d'Education à la vie affective, relationnelle et sexuelle (Evars) aborde, de façon adaptée à chaque âge, la santé reproductive, la prévention, l’égalité filles-garçons, la lutte contre les violences sexistes et sexuelles, ainsi que les questions d’orientation et d’identité sexuelles.

A l'Assemblée, une petite vingtaine de députés, sur 577, - principalement de la gauche au centre-droit - ont répondu mardi après-midi à l'invitation de Marie-Charlotte Garin (écologiste), Véronique Riotton (EPR) et le Collectif pour une véritable éducation à la sexualité (Planning familial, Sidaction, Fédération des centres d' information sur les droits des femmes et des familles...) qui milite depuis 2023 pour la généralisation de ces séances.

"Nous voulons faire de la pédagogie auprès des députés pour qu’ils deviennent nos ambassadeurs dans les territoires", explique Marie-Charlotte Garin, en signalant que les députés reçoivent des courriers de parents opposés au programme, notamment de l'association Parents vigilants.

"Nous voulons faire vivre ces séances aux députés pour leur donner des arguments, il y a beaucoup de fantasmes autour de ce programme", observe Mme Riotton, présidente de la Délégation aux droits des femmes.

"On galère" 

Après une première partie sur des sujets à destination des CP (vocabulaire des parties intimes, prévention des violences sexuelles), le Planning familial propose ensuite aux élus de tester "la rivière du doute", outil utilisé cette fois au collège pour réfléchir aux stéréotypes sexistes.

"Je vais vous dire une affirmation et ceux qui sont d'accord se placent à gauche, ceux qui sont contre à droite: +Il vaut mieux être un homme en politique qu’une femme+, lance sa présidente Sarah Durocher.

Chez les députés présents, six sont d'accord. Et comme en classe, le dialogue s’engage.

"Je dis oui, mais c’est ce qu’il faut changer", commence Jean-Francois Rousset (EPR).

"C'est plus difficile d'être une femme, on galère, c'est difficile de se faire entendre", confirme Soumya Bourouaha (GDR). "Il y a beaucoup à changer et ça ne viendra pas des hommes" , renchérit une autre élue.

Second stéréotype: "Les hommes savent naturellement prendre la parole en public. D'accord ou pas?"

"Qu'ils soient compétents ou pas, la réalité montre qu’ils osent plus", remarque Anne-Cécile Violland (Horizons). "Tout à l'heure, j’ai pris spontanément la parole et je ne m’en suis même pas aperçu", constate Jean-Francois Rousset.

 "Sujet politique" 

"Nous voulons que ce programme devienne un sujet politique, dont s'emparent les députés. Il permet d'éviter les LGBTphobies, les féminicides, les maladies sexuellement transmissibles, c'est bénéfique pour les individus et collectivement", plaide Sarah Durocher.

En plein débat budgétaire, les associations veulent convaincre les élus de débloquer des moyens pour ces séances, qu'elles évaluent à 620 millions d’euros par an.

Depuis 2001, la loi impose trois séances annuelles d’information et d’éducation à la sexualité dans les écoles, collèges et lycées, mais elles n’ont jamais été généralisées.

Saisi par le Planning familial, Sidaction et SOS Homophobie, le tribunal administratif de Paris a reconnu mardi que l’État avait manqué à ses obligations, en tardant jusqu'en février dernier pour adopter le programme Evars. Dans son jugement, il écarte les arguments avancés par le ministère de l'Education qui avait fait valoir "la sensibilité du sujet et les controverses qu'il suscite" pour expliquer ce retard.

Les trois associations demandent "la reconnaissance" du "rôle central des associations" dans sa mise en œuvre". "Nous avons formé 150.000 jeunes dans 3.600 établissements, mais nous avons refusé autant de demandes faute de moyens", explique la présidente du Planning.

Pour Sandrine Josso (Horizons), "les députés devraient aussi suivre une formation sur les violences sexistes et sexuelles. Il en existe une depuis 2022 et personne n’y va".


Ukraine: Zelensky accueilli par Macron à Paris pour faire le point sur les négociations

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a été accueilli lundi par son homologue français Emmanuel Macron au palais présidentiel de l'Elysée pour faire le point sur les intenses négociations en cours pour tenter de mettre fin à la guerre en Ukraine. (AFP)
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a été accueilli lundi par son homologue français Emmanuel Macron au palais présidentiel de l'Elysée pour faire le point sur les intenses négociations en cours pour tenter de mettre fin à la guerre en Ukraine. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a été accueilli lundi par son homologue français Emmanuel Macron au palais présidentiel de l'Elysée
  • Cette nouvelle visite en France, la dixième depuis le début de l'invasion russe de l'Ukraine en février 2022, intervient au lendemain de discussions entre délégations américaine et ukrainienne en Floride

PARIS: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a été accueilli lundi par son homologue français Emmanuel Macron au palais présidentiel de l'Elysée pour faire le point sur les intenses négociations en cours pour tenter de mettre fin à la guerre en Ukraine, a constaté un journaliste de l'AFP.

Cette nouvelle visite en France, la dixième depuis le début de l'invasion russe de l'Ukraine en février 2022, intervient au lendemain de discussions entre délégations américaine et ukrainienne en Floride, et à la veille d'une rencontre à Moscou entre l'émissaire de Donald Trump, Steve Witkoff, et le président russe Vladimir Poutine.