Les agriculteurs de roses à Taïf se préparent pour la saison de préproduction

La valeur du marché de roses à Taïf est estimée à 52 millions de riyals saoudiens, soit environ 13,8 millions de dollars, avec un potentiel de croissance de 700 millions de RS, soit environ 185 millions de dollars, si de nouvelles opportunités sont correctement exploitées. (Photo, Shutterstock)
La valeur du marché de roses à Taïf est estimée à 52 millions de riyals saoudiens, soit environ 13,8 millions de dollars, avec un potentiel de croissance de 700 millions de RS, soit environ 185 millions de dollars, si de nouvelles opportunités sont correctement exploitées. (Photo, Shutterstock)
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Publié le Lundi 22 novembre 2021

Les agriculteurs de roses à Taïf se préparent pour la saison de préproduction

  • L'exportation des roses à l'étranger est vouée à l’échec parce que le climat et l’atmosphère ne sont pas les mêmes qu’à Taïf
  • La rareté de la rose de Taïf a mené de nombreux historiens à proposer des versions différentes qui expliquent son origine

LA MECQUE: Les agriculteurs se préparent pour la récolte des roses de Taïf – symbole qui fait la fierté des Saoudiens – qui aura lieu l’année prochaine, et craignent un gel hivernal précoce.

On dit que cette belle fleur, de couleur rose clair ou rose vif, appartient à la famille de la rose de Damas. La légende raconte que les jeunes pousses ont été introduites au Royaume depuis cinq siècles, après qu’un sultan ottoman a offert des semis d’une rose de Levant à un gentilhomme à La Mecque. Ce dernier a ensuite ordonné qu’on les envoie à la montagne Al-Hada, à Taïf, pour qu’ils y soient plantés, la région étant connue pour son climat doux et frais, semblable à celui du Levant.

Taïf abrite 2 000 fermes de roses. C’est une région située à 1 900 mètres au-dessus du niveau de la mer, offrant ainsi un environnement idéal pour la croissance des roses. Ces fleurs sont plantées chaque année au début de la saison agricole durant laquelle les branches portent le fruit de la rose.

Cette année, des spécialistes en culture ont averti que l’hiver prochain constituerait une véritable menace pour les plantations et que certains propriétaires de fermes étaient à la recherche de tuyaux de pulvérisation d’eau chaude pour lutter contre le gel.

Selon un rapport de 2018 de l'Autorité générale des petites et moyennes entreprises, la valeur du marché de roses à Taïf est estimée à 52 millions de riyals saoudiens, soit environ 13,8 millions de dollars, avec un potentiel de croissance de 700 millions de RS, soit environ 185 millions de dollars, si de nouvelles opportunités sont correctement exploitées.

De précédentes tentatives de culture des roses de Taïf en Europe et dans les pays arabes ont été vouées à l’échec. Des experts de culture ont mis leur expérience et leurs conseils à la disposition des pays européens, mais la qualité des roses qui y poussaient n’était pas semblable à celles du Royaume, faute à une atmosphère et un sol très différents.

EN BREF

Taïf abrite 2 000 fermes de roses. C’est une région située à 1 900 mètres au-dessus du niveau de la mer, offrant ainsi un environnement idéal pour la croissance des roses

Ces fleurs sont plantées chaque année au début de la saison agricole durant laquelle les branches portent le fruit de la rose

Awad Al-Talhi, propriétaire d’une ferme de roses à Al-Shafa à Taïf, a déclaré à Arab News que les zones élevées de Taïf étaient les meilleurs endroits pour planter les roses, mais que cela les exposait également au gel – chose qui menace en grande partie le succès des fermes.

Al-Talhi a ajouté que le meilleur moyen de faire face aux vagues de gel était d'utiliser des réservoirs spécialisés reliés à des tuyaux de pulvérisation d'eau chaude pour se débarrasser des buissons gelés. La pulvérisation d'eau chaude est efficace mais coûteuse.

«Les agriculteurs de roses commencent à tailler les arbres au début de chaque année. Cela dure environ deux mois et demi, dépendamment de la taille de la ferme. Pendant cette période, les arbres ne sont pas arrosés. Vers la mi-mars, la saison de la récolte des roses de Taïf commence», a indiqué Al-Talhi.

Al-Talhi a ensuite précisé que l'arrosage régulier se faisait tous les cinq jours jusqu'en avril, en parallèle avec la fin de la taille des rosiers.

Les roses sont sensibles à plusieurs maladies et insectes nuisibles. Elles peuvent survivre sans un programme de lutte antiparasitaire, mais risquent de ne pas être très attrayantes. Un programme de lutte contre les parasites commence par le choix du site, la préparation du sol, le drainage, l'espacement approprié, le choix du cultivar et l'entretien des plantes. Ces facteurs favorisent des roses saines capables de résister à la pression des maladies et des insectes.

La première mention des roses de Taif nous provient du voyageur suisse Johann Ludwig Burckhardt, qui a visité Taïf en 1814. Maurice Tamiser, médecin en chef des armées françaises, les a, lui aussi, évoquées en 1834 lorsqu'il a été envoyé au Hejaz par Mohammed Ali. Parmi les autres premiers observateurs des roses de Taïf, citons le diplomate français Léon Roches (1841) et l'écrivain suisse Charles Didier (1854), ainsi que d'autres voyageurs.

«Des délégations étrangères visitent Taïf de temps en temps, y réalisent des études agricoles et emportent des plants agricoles dans leurs pays, mais elles n'ont pas réussi à obtenir la même qualité. Elles réussiront peut-être lors de la première année, mais la qualité de la récolte ne sera pas aussi bonne que celle à Taïf», a-t-il ajouté.

«À travers les années, il y a eu de nombreuses tentatives pour planter ce genre de roses dans d'autres régions et pays. En effet, les pèlerins qui venaient au Royaume étaient fascinés par son odeur. Elle a fini par être cultivée dans d'autres régions, mais elle ne sent pas aussi bon que la rose de Taïf», a déclaré Khaled Al-Omari, membre du Comité coopératif pour la rose de Taïf.

«Au fil des siècles, et après avoir longtemps étudié la qualité des roses plantées sur les hauteurs de Taïf, il a été prouvé que le sol de Taïf était le plus approprié pour la culture de cette fleur», a-t-il poursuivi.

Al-Omari a dit à Arab News que la rose de Taïf ne pouvait être exportée en raison de sa fragilité. Cependant, il était possible d’exporter son parfum grâce à l'ancienne méthode de distillation qui préserve la qualité de la senteur.

«Les personnes qui s’y connaissent en termes de distillation des roses peuvent réussir à préserver la qualité du parfum, bien que ce soit un processus difficile et délicat. Il y a quelque chose dans l'eau et le sol : les roses de Taïf plantées dans d’autres régions poussent différemment, elles n'ont ni la même qualité ni la même odeur», a confirmé Al-Omari.

Selon lui, la rareté de la rose de Taïf a mené de nombreux historiens à proposer des versions différentes qui expliquent l’origine de la rose et qui citent la date à laquelle elle est apparue à Taïf.

Autrefois, les femmes utilisaient la rose comme une décoration colorée et un parfum qu'elles plaçaient entre les plis de leurs vêtements.

«Les propriétaires des usines de roses utilisaient des pots spéciaux qu'ils apportaient d'Inde. Le premier parfum produit par les propriétaires ce ces anciennes usines a été envoyé au médecin des pèlerins. C’est alors qu’il est devenu le parfum des rois, des princes et des personnes haut placées.»

La rose est devenue célèbre après avoir été associée à la royauté et à la haute société. Elle demeure mondialement demandée en raison de sa rareté et de sa qualité. Alors que la distillation n’est plus assurée que par quelques familles qui se sont transmis le savoir-faire au fil des générations, la production est désormais limitée aux grandes entreprises internationales spécialisées dans l'industrie de la parfumerie.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Une nouvelle initiative cinématographique à AlUla vise à stimuler le talent créatif saoudien

Le programme propose des cours de formation et des ateliers couvrant toutes les étapes de la production cinématographique, de l'écriture du scénario et de la réalisation à la cinématographie, au montage et à la post-production. (SPA)
Le programme propose des cours de formation et des ateliers couvrant toutes les étapes de la production cinématographique, de l'écriture du scénario et de la réalisation à la cinématographie, au montage et à la post-production. (SPA)
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  • Les efforts visent à soutenir les jeunes talents et à contribuer à la croissance du secteur cinématographique du Royaume
  • Villa Hegra organise également des programmes éducatifs et interactifs pour les enfants afin de développer leurs talents et leurs capacités créatives

ALULA : Villa Hegra, en collaboration avec Film AlUla, a lancé un programme spécialisé dans la réalisation de films pour développer les compétences cinématographiques et soutenir les talents créatifs, a rapporté lundi l'Agence de presse saoudienne.

Cette initiative reflète l'engagement de Villa Hegra à renforcer l'activité culturelle et cinématographique tout en favorisant un environnement inspirant pour les créateurs de contenu et les cinéphiles.

Le programme propose des cours de formation et des ateliers couvrant toutes les étapes de la production cinématographique, de l'écriture du scénario et de la réalisation à la cinématographie, au montage et à la post-production.

Ces efforts visent à soutenir les jeunes talents et à contribuer à la croissance du secteur cinématographique du Royaume, a ajouté la SPA.

Villa Hegra organise également des programmes éducatifs et interactifs pour les enfants afin de développer leurs talents et leurs capacités créatives.

Ces programmes comprennent des ateliers qui simplifient les concepts scientifiques et les intègrent aux pratiques artistiques modernes, créant ainsi un environnement d'apprentissage qui encourage la découverte et l'innovation.

Ils ont suscité une forte participation des élèves dans tout le gouvernorat en raison de leur approche pratique et interactive, qui renforce la réflexion et la créativité des enfants.

Les initiatives sont mises en œuvre en collaboration avec des institutions françaises et saoudiennes, reflétant ainsi la diversité culturelle et les partenariats internationaux tout en améliorant la qualité du contenu éducatif pour les jeunes générations.

Villa Hegra est la première fondation culturelle franco-saoudienne basée à AlUla. Lancée en octobre, elle soutient la scène culturelle de la région en proposant des plateformes éducatives qui développent les compétences des enfants et des jeunes saoudiens, tout en renforçant la présence d'AlUla sur la scène culturelle internationale.


Eurovision: Nemo rend son trophée 2024 pour protester contre la participation d'Israël

Le chanteur suisse Nemo, qui représentait la Suisse avec la chanson « The Code », célèbre sur scène avec son trophée après avoir remporté la finale du 68e Concours Eurovision de la chanson (CEC) 2024, le 11 mai 2024 à la Malmö Arena de Malmö, en Suède. (AFP)
Le chanteur suisse Nemo, qui représentait la Suisse avec la chanson « The Code », célèbre sur scène avec son trophée après avoir remporté la finale du 68e Concours Eurovision de la chanson (CEC) 2024, le 11 mai 2024 à la Malmö Arena de Malmö, en Suède. (AFP)
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  • L’artiste suisse Nemo, vainqueur de l’Eurovision 2024, rend son trophée pour protester contre la participation maintenue d’Israël, dénonçant une contradiction avec les valeurs d’unité et de dignité affichées par l’UER
  • Cinq pays — Islande, Espagne, Pays-Bas, Irlande et Slovénie — ont déjà annoncé leur boycott de l’édition 2026, sur fond de critiques liées à la guerre à Gaza et d’accusations d’irrégularités de vote

GENEVE: L'artiste suisse Nemo, qui a remporté l’Eurovision 2024 en Suède, a annoncé jeudi rendre son trophée pour protester contre le maintien de la participation d'Israël dans la compétition, qui a déjà provoqué le boycott de cinq pays.

"En tant que personne et en tant qu'artiste, aujourd'hui, je ne pense plus que ce trophée ait sa place sur mon étagère", a déclaré dans une vidéo postée sur Instagram Nemo, qui s'était déjà joint aux appels réclamant l'exclusion d'Israël du plus grand événement musical télévisé en direct au monde.

"L'Eurovision prétend défendre l'unité, l'inclusion et la dignité de tous (...) Mais la participation continue d'Israël, alors que la commission d'enquête internationale indépendante (mandatée par) l'ONU a conclu à un génocide, démontre un conflit évident entre ces idéaux et les décisions prises par" l'Union européenne de Radio-Télévision (UER), a déclaré le chanteur de 26 ans.

"Il ne s'agit pas d'individus ou d'artistes. Il s'agit du fait que le concours a été utilisé à maintes reprises pour redorer l'image d'un État accusé de graves atrocités", a ajouté Nemo, devenu en 2024 le premier artiste non binaire à être sacré à l'issue d'une édition déjà marquée par une controverses sur la participation d'Israël en pleine guerre dans la bande de Gaza.

Mercredi, la télévision publique islandaise RUV a annoncé boycotter l'édition 2026 de l'Eurovision après le feu vert donné à la participation d'Israël, devenant le cinquième pays à ne pas participer au prochain concours à Vienne.

Début décembre, la majorité des membres de l'UER avaient estimé qu'il n'était pas nécessaire de voter sur la participation d'Israël avec sa télévision publique KAN.

Cette décision a déclenché instantanément les annonces de boycott des diffuseurs de l'Espagne, des Pays-Bas, de l'Irlande et de la Slovénie, sur fond de critiques de la guerre dans la bande de Gaza mais aussi d'accusations d'irrégularités dans les votes lors des précédentes éditions.

"Quand des pays entiers se retirent, il est évident que quelque chose ne va pas du tout. C'est pourquoi j'ai décidé de renvoyer ce trophée au siège de l'UER à Genève, avec gratitude et un message clair : incarnez vos valeurs", a ajouté Nemo, avant de déposer son trophée dans une boite.


Layali Diriyah réchauffe le cœur historique du Royaume

Layali Diriyah est organisé dans l'une des fermes du district d'Al-Murayih, transformant ce site historique en une expérience vivante et en plein air. (Photo AN/Huda Bashatah)
Layali Diriyah est organisé dans l'une des fermes du district d'Al-Murayih, transformant ce site historique en une expérience vivante et en plein air. (Photo AN/Huda Bashatah)
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  • L’événement constitue un pilier de la Diriyah Season, célébration vibrante de la culture saoudienne
  • La gastronomie y occupe une place majeure, avec un large éventail de cuisines saoudiennes et internationales

​​​​​​RIYAD : Layali Diriyah est de retour comme pièce maîtresse de la Diriyah Season de cette année, attirant les visiteurs vers un Al-Murayih transformé en une célébration en plein air de la culture, de la cuisine et de l’artisanat saoudiens.

L’événement se tient tous les jours de 17h à 2h du matin jusqu’en mars 2026. Des allées bordées de palmiers illuminées de guirlandes scintillantes instaurent une atmosphère mêlant l’héritage traditionnel najdi à la créativité saoudienne contemporaine.

Pour de nombreux visiteurs, le cadre lui-même fait partie de l’expérience. Shatha Abdulaziz, une visiteuse, a confié à Arab News : « Mon expérience a été merveilleuse et très agréable. Ce qui m’a réellement impressionnée, c’est l’atmosphère paisible, le thème traditionnel, l’organisation et les détails.

« Bien que je sois déjà venue lors des saisons précédentes, je pense qu’il y a eu une amélioration significative cette année. »

La gastronomie est un attrait majeur, avec un large choix de cuisines saoudiennes et internationales, dont des spécialités italiennes et méditerranéennes proposées par des restaurants exclusifs présents cette année.

« Ce fut une excellente expérience », a déclaré le visiteur Mohammed Fahad, ajoutant que l’attention portée aux détails était remarquable, tout comme « l’authenticité historique dans chaque recoin de Diriyah Nights ».

Il a ajouté : « Cela mêle véritablement le présent et le passé avec une touche raffinée et artistique. »

Des boutiques et stands proposent des articles en édition limitée à ceux en quête d’une expérience de shopping singulière.

Rawan Alsubaie, habituée de Diriyah mais présente à Layali Diriyah pour la première fois, a souligné le caractère exclusif des produits.

Elle a expliqué : « J’ai regardé certaines boutiques et stands et je les ai trouvés uniques, avec des produits introuvables en dehors de Diriyah Nights.

« Il y a des parfums que je n’ai trouvés nulle part ailleurs. J’ai même demandé aux commerçants s’ils avaient d’autres points de vente, mais ils m’ont dit que non, ce que je trouve remarquable.

« Je suis venue en m’attendant à découvrir quelque chose d’exceptionnel et, effectivement, l’endroit est magnifique, surtout durant la saison hivernale. C’est parfait. »

La Diriyah Season de cette année continue de mettre en valeur la richesse de l’héritage najdi tout en embrassant la créativité qui façonne l’Arabie saoudite moderne.

À travers des spectacles, des expositions et des expériences immersives, les visiteurs découvrent les traditions qui définissent Diriyah, ainsi que l'énergie qui anime son renouveau culturel.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com