France-Italie, le navire Alan Kurdi relance le débat sur l'accueil des migrants

L'Alan Kurdi a annoncé mercredi faire route vers la ville portuaire du sud de la France après avoir vu échouer ses tentatives de rejoindre l'Italie (Photo, AFP).
L'Alan Kurdi a annoncé mercredi faire route vers la ville portuaire du sud de la France après avoir vu échouer ses tentatives de rejoindre l'Italie (Photo, AFP).
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Publié le Jeudi 24 septembre 2020

France-Italie, le navire Alan Kurdi relance le débat sur l'accueil des migrants

  • Cette demande intervient sur la route maritime migratoire la plus meurtrière du monde, le jour de la présentation à Bruxelles d'une vaste réforme de l'asile à l'échelle européenne
  • Le bateau de l'ONG allemande Sea-Eye, avec 125 migrants à bord, "doit être accueilli dans le port sûr le plus proche", a indiqué Gabriel Attal

PARIS: Nouvelle bataille diplomatique sur les sauvetages en mer? La France a demandé mercredi à l'Italie de laisser accoster le navire humanitaire Alan Kurdi, qui fait route vers Marseille, faute d'avoir pu débarquer sur les côtes italiennes quelque 130 migrants secourus en Méditerranée.

"Nous avons toujours été au rendez-vous de la solidarité avec l'Italie depuis deux ans. Nous portons à ses côtés un mécanisme de solidarité pour la prise en charge des débarquements; nous lui demandons donc de répondre favorablement à la demande faite par l'ONG d'accoster dans le port sûr le plus proche", a indiqué le ministère de l'Intérieur.

Cette demande intervient sur la route maritime migratoire la plus meurtrière du monde, le jour de la présentation à Bruxelles d'une vaste réforme de l'asile à l'échelle européenne, qui contient un volet sur les opérations de sauvetages dont la coordination fait débat depuis la crise migratoire de 2015.

Le bateau de l'ONG allemande Sea-Eye, avec 125 migrants à bord, "doit être accueilli dans le port sûr le plus proche", avait indiqué plus tôt mercredi le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, la France déclinant ainsi implicitement toute possibilité de laisser accoster le navire à Marseille.

"Depuis le début de la crise migratoire, la France ne s'est jamais dérobée à ses responsabilités concernant l'accueil de personnes en détresse qui peuvent se présenter aux frontières de l'Europe", a ajouté M. Attal, et "va continuer à prendre sa part dans cet accueil".

L'Alan Kurdi a annoncé mercredi faire route vers la ville portuaire du sud de la France après avoir vu échouer ses tentatives de rejoindre l'Italie. "L'inaction des autorités italiennes et allemandes nous contraint à cette mesure", a assuré le dirigeant de l'ONG, Gorden Isler.

Alors que va advenir de ce bateau, qui se trouvait mercredi entre la Sicile et la Sardaigne ?

Fin de la criminalisation?

"Tous les acteurs, étatiques et non-étatiques, doivent respecter les principes humanitaires et notamment celui du port sûr le plus proche. Nous travaillons en urgence dans le respect de ces principes avec l'Italie et nos partenaires européens. Une solution sera trouvée et l'ONG doit la respecter", a insisté le ministère de l'Intérieur.

Autrement dit, le navire doit attendre de se voir désigner un port par les autorités italiennes.

De son côté, la ville de Marseille s'était dite prête à accueillir "sans condition" le bateau, même si la France a toujours refusé une telle option.

Le principe du débarquement de rescapés dans le "port sûr" le plus proche, inscrit dans le droit maritime international, revient en général à confier ce premier accueil, lors d'opérations de sauvetage en Méditerranée centrale, à l'Italie ou à Malte.

C'est pour soulager ces pays en première ligne qu'un mécanisme de solidarité spécifique aux sauvetages en mer est prévu dans le nouveau "Pacte européen sur la migration et l'asile", présenté par la commission européenne et qui doit encore être soumis au vote des Vingt-Sept.

Il propose notamment de mettre à l'abri des poursuites judiciaires les ONG sauvant des migrants, alors que depuis plusieurs semaines tous les navires humanitaires ayant accosté en Italie y sont restés immobilisés par les autorités locales.

"Ce nouvel épisode rappelle la nécessité pour l'Union européenne de se doter dans les meilleurs délais d'un nouveau Pacte migratoire, qui doit instaurer un mécanisme plus pérenne de responsabilité et de solidarité pour les sauvetages en mer", a encore réagi le ministère de l'Intérieur.

L'année 2020 a vu une recrudescence en Méditerranée centrale des embarcations chargées de candidats à l'exil vers l'Europe, au départ de la Libye ou de la Tunisie.

Entre janvier et fin juillet, les tentatives de traversée au départ de la Libye ont augmenté de 91% par rapport à la même période l'an dernier, soit un total de 14.481 personnes. Celles au départ de la Tunisie ont flambé, avec 10.174 candidats à l'exil, en hausse de 462%.


Au Vatican, Léon XIV célèbre sa première messe de Noël

Le pape Léon XIV célèbre la messe de la veille de Noël à la basilique Saint-Pierre au Vatican, le 24 décembre 2025. (AFP)
Le pape Léon XIV célèbre la messe de la veille de Noël à la basilique Saint-Pierre au Vatican, le 24 décembre 2025. (AFP)
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  • À la basilique Saint-Pierre, Léon XIV célèbre sa première messe de Noël en tant que pape, plaçant son pontificat sous le signe de la charité, de l’espérance et de la dignité humaine
  • Fidèle à son appel à une paix « désarmée et désarmante », il s’apprête à renouveler ses appels à la trêve et à la paix mondiale

CITÉ DU VATICAN, SAINT-SIÈGE: Léon XIV a célébré mercredi soir la première messe de Noël de son pontificat dans la basilique Saint-Pierre au Vatican, délivrant un message de "charité et d'espérance" face aux dérives d'une "économie faussée".

Peu avant la messe, le pape américain est sorti sur le parvis de la place Saint-Pierre pour saluer les quelque 5.000 fidèles massés sous la pluie pour suivre la cérémonie sur écrans géants, faute de place à l'intérieur de la basilique.

"La basilique Saint-Pierre est très grande, mais malheureusement pas assez pour tous vous accueillir. J'admire et respecte et vous remercie pour votre courage et votre envie d'être ici ce soir", a-t-il lancé en anglais.

Devant les cardinaux, évêques, diplomates et environ 6.000 fidèles, Léon XIV, qui affiche un style plus discret que son prédécesseur François, a ensuite prononcé une homélie très religieuse sans évoquer directement de sujet d'actualité.

"Alors qu’une économie faussée conduit à traiter les hommes comme de la marchandise, Dieu se fait semblable à nous, révélant la dignité infinie de toute personne", a déclaré le pape.

"Proclamons la joie de Noël, qui est la fête de la foi, de la charité et de l’espérance", a-t-il ajouté.

Cette cérémonie commémorant la naissance du Christ, l'une des plus solennelles de l'année, a mêlé chants traditionnels et gestes symboliques. Le pape de 70 ans a décidé de la célébrer à un horaire plus tardif que sous le pontificat de François (19H30).

Autre changement majeur : Léon XIV présidera jeudi matin la messe du jour de Noël, renouant ainsi avec une tradition qui remontait au pontificat de Jean-Paul II (1978-2005).

Il prononcera ensuite à 12H00 (11H00 GMT) sa bénédiction "Urbi et Orbi" (à la ville et au monde) en mondovision depuis le balcon de la basilique, lors de laquelle le pape se livre traditionnellement à un tour d’horizon des conflits dans le monde.

Fervent défenseur d’une paix "désarmée et désarmante", le chef de l'Eglise catholique devrait y renouveler ses appels à la paix. Mardi soir, Léon XIV a déjà demandé une trêve d'un jour pour Noël dans le monde entier, disant regretter le fait que "la Russie semble avoir rejeté la demande de trêve".

Aucun texte du Nouveau testament ne précise le jour et l'heure de naissance de Jésus de Nazareth. Sa célébration le 25 décembre dans la tradition chrétienne a été choisie au IVe siècle en Occident.

Ce Noël 2025 coïncide avec la clôture du Jubilé, "Année sainte" de l'Eglise qui a attiré des millions de pèlerins à Rome.


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.