Biden à l'offensive pour faire baisser le prix du pétrole

Le président Joe Biden a déclaré vouloir mettre en circulation 50 millions de barils prélevés sur les réserves stratégiques de pétrole de la première puissance mondiale, la plus importante quantité jamais puisée. (Photo, AFP)
Le président Joe Biden a déclaré vouloir mettre en circulation 50 millions de barils prélevés sur les réserves stratégiques de pétrole de la première puissance mondiale, la plus importante quantité jamais puisée. (Photo, AFP)
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Publié le Mercredi 24 novembre 2021

Biden à l'offensive pour faire baisser le prix du pétrole

  • Les Etats-Unis ne touchent qu'avec parcimonie à leurs réserves, actuellement 609 millions de barils enterrées en Louisiane et au Texas
  • Mettant leur rivalité de côté, les USA ont fait savoir que la Chine se joignait à cette initiative, tout comme l'Inde, le Japon, la Corée du Sud ou encore le Royaume-Uni

WASHINGTON : Jamais les Etats-Unis n'avaient autant puisé dans leurs réserves stratégiques de pétrole: Joe Biden a annoncé mardi une "initiative majeure" pour faire baisser les prix de l'or noir, et donc de l'essence, espérant enfin convaincre les Américains qu'il est le président de la classe moyenne.

Avant que ses compatriotes ne prennent la route pour la fête très familiale de Thanksgiving, qui tombe jeudi, le démocrate a lancé l'initiative dont bruissait le marché depuis quelque temps: il va mettre en circulation 50 millions de barils prélevés sur les réserves stratégiques de pétrole de la première puissance mondiale, la plus importante quantité jamais puisée.

"Nous lançons une initiative majeure", a dit le président américain dans un discours, sur fond de photographies de station-service et de citernes. L'initiative "ne va pas faire baisser les prix du jour au lendemain" mais elle "fera une différence", a-t-il promis depuis la Maison Blanche.

Joe Biden a également accusé de nouveau les majors pétrolières d'être en partie responsables des hauts prix de l'essence.

"Le prix de l'essence sur le marché de gros a chuté d'environ 10% au cours des dernières années, mais le prix à la pompe n'a pas bougé d'un centime", a-t-il lancé.

"En d'autres termes, les sociétés d'approvisionnement d'essence paient moins et gagnent beaucoup plus", a-t-il déclaré, accusant les entreprises d'"empocher la différence" entre les prix de gros et de détail. "C'est inacceptable", a ajouté le président américain.

Habituellement, les Etats-Unis ne touchent qu'avec parcimonie à leurs réserves - actuellement 609 millions de barils, ce qui en fait les plus importantes au monde - enterrées en Louisiane et au Texas, en cas de catastrophes naturelles ou de crises internationales.

Or non seulement Joe Biden y puise pour corriger les prix, mais il dit le faire en coordination avec d'autres gros consommateurs d'or noir, ce qui est inédit.

Pour l'occasion, Washington et Pékin ont mis leur rivalité de côté: les Etats-Unis ont fait savoir que la Chine se joignait à cette initiative, tout comme l'Inde, le Japon, la Corée du Sud ou encore le Royaume-Uni, mais sans guère donner de détails.

La porte-parole de la Maison Blanche Jen Psaki a indiqué que les Etats-Unis avaient eu des "discussions avec ces pays" qui, de leur côté, "ont déjà annoncé" libérer une partie de leurs réserves, ou ont l'intention de le faire.

L'un des ténors du camp républicain, le sénateur Lindsey Graham, a dénoncé par communiqué un "abus" de l'utilisation de ces réserves, destinées selon lui aux "urgences."

Le sujet est politiquement brûlant, particulièrement pour Joe Biden qui a pour principal objectif de faciliter la vie de la classe moyenne, découragée face à la mondialisation et à la pandémie de Covid-19.

Le président veut réveiller le rêve américain de l'aisance matérielle à la portée de tous, pour prouver la supériorité du modèle démocratique sur les dictatures. Et dans les faits, tant bien que mal, Joe Biden déroule son programme.

Message positif

Il a promulgué un plan monstre de rénovation des infrastructures de 1200 milliards de dollars, et fait avancer la procédure législative pour un pharaonique programme de 1750 milliards de dollars de dépenses sociales et climatiques.

Sur le front de la pandémie, les Etats-Unis ont entrepris de vacciner les enfants et d'administrer des rappels aux adultes.

Mais malgré ces avancées, et un marché de l'emploi qui progresse, Joe Biden est impopulaire. Selon le site FiveThirtyEight, qui agrège des sondages, sa cote de popularité était inférieure à 43% mardi.

L'inflation, qui atteint des sommets, y est sans doute pour quelque chose. Et en particulier la hausse des prix à la pompe, dans un pays où prendre la voiture est autant une nécessité, faute de transports publics développés, qu'un mode de vie.

Le prélèvement de 50 millions de barils de réserve est symbolique - cela ne couvre que trois jours de demande des raffineries américaines.

Joe Biden espère surtout un impact psychologique, à la fois sur des pays producteurs qui renâclent à ouvrir les vannes, et sur son opinion publique.

Le président, après avoir épuisé le vocabulaire de l'effort contre la pandémie et de la lutte contre la récession, a aussi envie de déployer un message plus positif.

"Pour cette fête de Thanksgiving nous avons tant de raisons d'être reconnaissants", a-t-il lancé mardi.


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
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  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.