France: les éléphants des cirques peuvent prendre leur retraite en Limousin

Selon l'Afpdz, un éléphant peut vivre jusqu'à 70 ans à l'état sauvage, 60 ans en captivité. Pour Tony Verhulst, Gandhi « pourrait vivre encore 20 ans » dans son nouveau foyer. (Photo/AFP)
Selon l'Afpdz, un éléphant peut vivre jusqu'à 70 ans à l'état sauvage, 60 ans en captivité. Pour Tony Verhulst, Gandhi « pourrait vivre encore 20 ans » dans son nouveau foyer. (Photo/AFP)
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Publié le Mercredi 24 novembre 2021

France: les éléphants des cirques peuvent prendre leur retraite en Limousin

  • Depuis la mi-octobre, Gandhi, une éléphante d'Asie de 52 ans, se promène sur les vertes collines du Limousin, dans le centre de la France
  • Une maison de retraite pour éléphants, ça ne rentre pas vraiment dans les cases de l’administration

BUSSIERE-GALANT : Depuis la mi-octobre, Gandhi, une éléphante d'Asie de 52 ans, se promène sur les vertes collines du Limousin, dans le centre de la France: elle est la première pensionnaire d'un refuge inédit en Europe, destiné à recueillir les vieux pachydermes issus des zoos et cirques.

L'idée a germé dans la tête de deux ex-soigneurs de zoos flamands, Sofie Goetghebeur et Tony Verhulst, pour répondre à l'interdiction -en place dans une vingtaine de pays européens et en voie d'adoption en France- d'employer des animaux sauvages dans les cirques et spectacles.

Pour édifier leur "sanctuaire" Elephant Haven, Tony Verhulst, 49 ans, dont 15 passés comme soigneur d'éléphants au zoo d'Anvers et sa compagne Sofie, spécialisée dans les soins aux grands singes, se sont établis en 2016 dans une vieille ferme au toit en ardoises, nichée au milieu de 29 ha de pâturages à Bussière-Galant (dans le centre), 1.300 habitants, au cœur du parc naturel Périgord-Limousin.

Le maire Emmanuel Dexet, d'abord "un peu surpris" mais "content" de l'arrivée de nouveaux acquéreurs pour d'anciennes terres agricoles délaissées, se laisse séduire par le projet.

Pendant cinq ans, la commune et le couple -- qui à terme, compte recueillir six ou sept éléphants -- échafaudent avec les autorités françaises des procédures, notamment sur la sécurité au cas où les éléphants s'échapperaient dans les vastes forêts de noyers et de châtaigniers de la région.

"Une maison de retraite pour éléphants, ça ne rentre pas vraiment dans les cases de l’administration", s'amuse aujourd'hui le maire.

En parallèle, le couple, épaulé ponctuellement par "plus d'une centaine de bénévoles", bâtit un parcours de huit hectares, clôturé par d'épais câbles de grues fixés jusqu'à 2,50 m de hauteur sur d'anciens poteaux d'électricité en béton armé.

Gandhi s'y promène une vingtaine de minutes cette matinée de novembre pour y déguster branches de châtaigniers et de saules, salades, quelques citrons -sa friandise préférée- régulièrement offerts par le voisinage.

Si le vénérable pachyderme a vécu en captivité une moitié de sa vie au Danemark, puis l’autre en Bretagne, le vent frais sur ces vallons à 400 m d'altitude la convainc de rentrer dans son enclos flambant neuf, chauffé constamment à 18°C par deux pompes à chaleur et un poêle.

Les aménagements auront coûté un total d'un million d’euros, financés d'abord par l'épargne du couple, puis des dons de particuliers et d'ONG de protection animale -Fondation Brigitte Bardot, One Voice, World Animal Protection, Animal Trust-, raconte Sofie Goetghebeur.

Trouver d'autres pensionnaires

Ici, l'enclos comprend six boxes pour accueillir au maximum trois femelles et les "séparer" si nécessaire car, selon M. Verhulst, "en zoo, les vieux éléphants se bagarrent quand ils manquent de place".

Reste désormais à trouver d'autre pensionnaires. Pas une mince affaire...

Les cirques itinérants français possèderaient "une quinzaine d'éléphants", selon William Kerwich, président du syndicat des capacitaires d'animaux de cirques et de spectacles. Mais "on ne les donnera ni à eux, ni aux autres", prévient-t-il.

Pour Cécile Erny, directrice de l'association française des parcs zoologiques (Afdpz), l'ouverture de refuges tiers est "une intention toujours louable".

Mais, de par leur "mission de conservation", la centaine de zoos français, qui abritent "22 éléphants africains et 13 asiatiques", "assure l'accompagnement des animaux jusqu'à la fin de leur vie avec des soins appropriés et des enclos aménagés".

Pour M. Kerwich, les deux créateurs d’Elephant Haven "sont sans doute des passionnés" mais soutenus par "une arche d'associations animalistes" meilleures pour "l'appel à pognon" que pour les soins aux animaux, tempète-t-il.

Méfiant, ce circassien cite l'exemple de l'ex-zoo de Pont-Scorff (Morbihan, dans l'ouest de la France) où vivait Gandhi. Racheté par une ONG pour préparer le retour des animaux à la vie sauvage, il fut placé en liquidation judiciaire un an après.

"Remettre un éléphant dans un groupe, ça prend plusieurs années" et "enfermé six mois dans l'année" dans le centre montagneux de la France, "c'est une mort rapide assurée", craint-il.

Selon l'Afpdz, un éléphant peut vivre jusqu'à 70 ans à l'état sauvage, 60 ans en captivité. Pour Tony Verhulst, Gandhi "pourrait vivre encore 20 ans" dans son nouveau foyer.


Macron et von der Leyen inciteront lundi les chercheurs étrangers à choisir l'Europe

Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques »
  • « Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

PARIS : À Paris, le président Emmanuel Macron et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen participeront lundi à une conférence pour vanter les mérites de l'Europe auprès des chercheurs étrangers, notamment américains, confrontés à « un certain nombre de menaces », a annoncé l'Élysée mercredi.

Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques », ont affirmé ses services à la presse.

Le message de cette rencontre sera « très clair » : « Choose Science, Choose Europe ».

Selon son entourage, il s'agit de dire, « dans un moment où les libertés académiques connaissent un certain nombre de reculs ou de menaces, que l'Europe est un continent attractif et que l'innovation, l'attractivité, la science et la recherche sont des éléments essentiels pour la croissance européenne ».

Le chef de l'État aura à cette occasion un entretien avec la présidente de la Commission européenne, qui participera à la conférence. 

Le 18 avril, Emmanuel Macron avait donné rendez-vous le 5 mai aux chercheurs « du monde entier ». Sur le réseau X, il les avait invités à « choisir la France et l'Europe », dans une tentative d'attirer les chercheurs américains menacés par la politique de Donald Trump.

« Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

Parallèlement, le gouvernement a lancé une plateforme baptisée « Choose France for Science », présentée comme « une première étape pour préparer l'accueil des chercheurs internationaux ».

Depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche en janvier, chercheurs et universités sont dans le collimateur de son gouvernement et redoutent pour leur avenir, entre libertés académiques et de recherche menacées et financements réduits.

De plus en plus de chercheurs ou d'aspirants chercheurs réfléchissent donc à quitter le pays, considéré jusqu'ici comme le paradis de la recherche dans nombre de domaines.

En France, dès début mars, le ministre chargé de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Philippe Baptiste, a demandé aux universités de réfléchir à des moyens de les accueillir. 


« La France ne se définit ni par une race, ni par une religion », affirme Macron

Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • « La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République.
  • Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

AUBAGNE, FRANCE : lors d'une cérémonie militaire commémorant la bataille de Camerone, à Aubagne, où est basé le commandement de la Légion étrangère, Emmanuel Macron a affirmé  mercredi que « la France ne se définit ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée ».

« La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République devant plusieurs dizaines de légionnaires réunis pour commémorer la bataille de Camerone, qui s'est déroulée le 30 avril 1863 au Mexique.

« La France se définit par une volonté chaque jour recommencée d'accomplir de grandes choses avec une poignée de notre terre dans la main. Un rêve d'universel, un idéal, cette solidarité, cette fidélité à la patrie », a poursuivi M. Macron, qui s'est déplacé à Aubagne (Bouches-du-Rhône) pour commémorer cet événement fondateur de la Légion étrangère, célébré chaque année par tous les régiments. 

M. Macron a prononcé ce discours après avoir reçu mardi des représentants d'institutions musulmanes qui ont dénoncé le « climat islamophobe ambiant » et demandé au président de la République des « actes concrets » pour protéger les musulmans, après le meurtre d'un fidèle dans une mosquée du Gard.

À Aubagne, le président a passé en revue les troupes de la Légion étrangère, la force combattante de l'armée de terre qui compte plus de 9 500 hommes.

Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

L'hymne national a été joué et deux avions Rafale ont survolé la cérémonie à laquelle ont assisté les élus locaux et plusieurs centaines de spectateurs.

La cérémonie de Camerone, qui est une fête de la Légion, commémore une bataille survenue à Camerone, dans l'État de Veracruz, dans l'est du Mexique, au cours de laquelle 62 légionnaires français ont résisté à 2 000 soldats mexicains lors de l'expédition française au Mexique. 

Le président Macron a décrit la bataille menée par une « poignée de légionnaires assiégés par 2 000 ennemis » qui ont « tenu une position pendant 11 heures », saluant une « histoire de courage insensé ».

Chargés de protéger le passage d'un convoi de ravitaillement pour les troupes françaises assiégeant la ville de Puebla, les légionnaires retranchés dans une hacienda du village de Camaron de Tejeda avaient fait le serment de se battre jusqu'à la mort.

Après une journée d'affrontement, les derniers encore en état de combattre refusèrent de se rendre et chargèrent les Mexicains à la baïonnette. 


Panneaux solaires, spatial, pharmacie : neuf projets d'usines reçoivent des subventions France 2030

Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
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  • Neuf nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.
  • Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines ».

PARIS : La giga-usine Holosolis de cellules photovoltaïques en Moselle, ainsi qu'un site de chimie verte en Martinique : 9 nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.

Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines », destiné à soutenir les projets d'ouverture d'usines des start-up et PME industrielles innovantes, indique un communiqué.

À l'exception d'un projet de ferme aquacole écoresponsable « Mangrove » en Bretagne et d'un projet de chimie verte SHB Biotech en Martinique pour la production d'ingrédients naturels à partir de co-produits agricoles, les projets retenus s'inscrivent géographiquement dans la moitié est de la France. 

L'usine de la société française Holosolis, annoncée en grande pompe lors du sommet Choose France de 2023 pour produire des cellules et modules photovoltaïques à Hambach en Moselle, figure sur la liste. Le montant de l'aide n'a pas été divulgué.

Holosolis, dont l'actionnaire principal est InnoEnergy (institut européen d'innovation et de technologie), est un consortium européen de partenaires engagés dans la transition énergétique et la réindustrialisation. Il réunit la société d'investissement immobilier Idec, l'industriel breton Armor Group, le spécialiste français de l'agrivoltaïsme TSE et le groupe allemand Heraeus. Son usine, un investissement de 851 millions d'euros susceptible de générer 1 700 emplois, a obtenu un permis de construire en janvier.

Autre projet soutenu : celui du groupe Bordet en Bourgogne Franche-Comté qui se lance dans la production de carbone végétal pour remplacer les matières fossiles dans l'industrie chimique ou la cimenterie, grâce à un procédé de pyrolyse. 

Un autre projet de chimie est soutenu : Separative (SEP30), une société auvergnate bardée de brevets qui propose des solutions innovantes pour réduire la consommation d'énergie et l'empreinte carbone de l'industrie pharmaceutique.

Dans le secteur de la santé, InBrain Pharma, également aidée, est basée dans les Hauts-de-France et développe une technologie de perfusion cérébrale (Percepar) permettant l'administration ciblée de médicaments pour corriger les troubles des maladies neurologiques. En Île-de-France, Vertikale propose une solution qui miniaturise les bioprocédés et simplifie la production de médicaments biologiques.

Dans le secteur spatial, France 2030 a accordé une subvention à la société Latitude, basée dans le Grand Est, qui développe un micro-lanceur (Zephyr).

Enfin, dans l'agroalimentaire, l'entreprise de biotechnologie Mycophyto, située à Grasse, qui développe des solutions biologiques (biostimulants, bio-intrants) pour tous types de cultures, reçoit également une subvention.