La France resserre les liens avec l'Indonésie après le revers AUKUS

Cette photo prise et publiée par le palais présidentiel indonésien le 24 novembre 2021 montre le président indonésien Joko Widodo (à droite) accueillant le ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian lors de leur réunion au palais présidentiel à Jakarta. (Photo, AFP)
Cette photo prise et publiée par le palais présidentiel indonésien le 24 novembre 2021 montre le président indonésien Joko Widodo (à droite) accueillant le ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian lors de leur réunion au palais présidentiel à Jakarta. (Photo, AFP)
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Publié le Mercredi 24 novembre 2021

La France resserre les liens avec l'Indonésie après le revers AUKUS

  • Le ministre français a signé avec son homologue indonésienne Retno Marsudi « un plan d'action pour le renforcement de ce partenariat stratégique » datant de 2011
  • La relation sera approfondie « dans la défense et les affaires maritimes, avec notamment la création d'un dialogue maritime bilatéral » en 2022, a-t-il précisé

JAKARTA : La France s'est engagée dans un "partenariat renforcé" avec l'Indonésie, plus grand pays d'Asie du Sud-Est, a annoncé mercredi à Jakarta le ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves le Drian, après le revers infligé par l'Australie à sa stratégie indopacifique.

Le ministre a signé avec son homologue indonésienne Retno Marsudi "un plan d'action pour le renforcement de ce partenariat stratégique" datant de 2011, a-t-il indiqué à des journalistes au cours d'une visite de deux jours dans l'archipel.

La relation sera approfondie "dans la défense et les affaires maritimes, avec notamment la création d'un dialogue maritime bilatéral" en 2022, a-t-il précisé, mais aussi dans la santé, l'énergie et le changement climatique.

Jean-Yves le Drian a rencontré mardi le ministre indonésien de la Défense, Prabowo Subianto, alors que l'Indonésie est en négociation depuis plusieurs mois pour l'acquisition de 36 avions de chasse Rafale. Jakarta est aussi intéressé par des sous-marins, corvettes et d'autres équipements militaires sur fond de tensions croissantes entre Pékin et les pays riverains de la mer de Chine méridionale.

La France a vu sa stratégie pour s'affirmer dans l'Indo-Pacifique ébranlée par la rupture par l'Australie d'un mégacontrat d'achat de sous-marins français et de l'annonce d'une alliance stratégique, nommée AUKUS, entre ce pays, les États-Unis et le Royaume-Uni face aux tensions croissantes avec la Chine.

Après cette déconvenue, Paris veut renforcer son alliance avec ses partenaires anciens, Japon et Inde, mais aussi avec l'Indonésie, la Malaisie, le Vietnam, la Corée du Sud, la Nouvelle-Zélande et l'Asean.

L'alliance AUKUS a irrité la Chine qui la décrit comme une menace pesant sur la stabilité de la région, et a été critiquée par plusieurs pays asiatiques.

La ministre des Affaires étrangères indonésienne s'était dite "très inquiète" en septembre de cette alliance, craignant qu'elle ne relance la prolifération nucléaire dans la région.

Mais le ministre de la Défense indonésien a nuancé cette position, disant "comprendre" l'Australie, au cours d'une conférence du centre de réflexion sur la défense IISS à Bahrain ce week-end.

"La priorité de chaque pays est de protéger son intérêt national. S'ils se sentent menacés". Cela, "nous le comprenons et nous le respectons", a déclaré Prabowo Subianto.

Négociations commerciales

L'Indonésie va voir son poids diplomatique renforcé quand elle prendra la présidence du G20 en décembre tandis que la France s'apprête en janvier à assurer la présidence de l'Union européenne au premier semestre 2022.

"La France veut jouer le rôle de trait d'union entre l'Europe et l'Indo-Pacifique", a souligné le ministre.  

Le président indonésien Joko Widodo a encouragé des relations plus étroites entre les deux pays, au cours d'une rencontre avec le chef de la diplomatie française.

Il a appelé à une accélération des négociations pour un accord de libre échange entre l'Indonésie et l'Union européenne, mais mis en garde contre des mesures commerciales "discriminatoires".

"Je soutiens le commerce durable. Mais je conteste le fait que des problèmes environnementaux soient utilisés comme des barrières commerciales", a indiqué le président selon un communiqué.

L'UE et l'Indonésie négocient depuis 2016 un accord commercial qui achoppe notamment sur un différend sur l'huile de palme, dont l'Indonésie est le premier pays exportateur.

L'Indonésie et la Malaisie s'opposent catégoriquement aux restrictions à l'utilisation d'agrocarburants à base d'huile de palme imposées par l'UE, pour lutter contre la déforestation.

La visite du ministre français a débouché également sur une lettre d'intention pour des financements de 500 millions d'euros pour la transition énergétique en Indonésie entre l'Agence française de développement (AFD), le monopole de l'électricité indonésien PLN et le gouvernement.

"La transition énergétique n'est pas une option mais une nécessité. C'est pourquoi une collaboration est nécessaire pour le processus de transition", a souligné Retno Marsudi.

 


Macron et von der Leyen inciteront lundi les chercheurs étrangers à choisir l'Europe

Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques »
  • « Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

PARIS : À Paris, le président Emmanuel Macron et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen participeront lundi à une conférence pour vanter les mérites de l'Europe auprès des chercheurs étrangers, notamment américains, confrontés à « un certain nombre de menaces », a annoncé l'Élysée mercredi.

Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques », ont affirmé ses services à la presse.

Le message de cette rencontre sera « très clair » : « Choose Science, Choose Europe ».

Selon son entourage, il s'agit de dire, « dans un moment où les libertés académiques connaissent un certain nombre de reculs ou de menaces, que l'Europe est un continent attractif et que l'innovation, l'attractivité, la science et la recherche sont des éléments essentiels pour la croissance européenne ».

Le chef de l'État aura à cette occasion un entretien avec la présidente de la Commission européenne, qui participera à la conférence. 

Le 18 avril, Emmanuel Macron avait donné rendez-vous le 5 mai aux chercheurs « du monde entier ». Sur le réseau X, il les avait invités à « choisir la France et l'Europe », dans une tentative d'attirer les chercheurs américains menacés par la politique de Donald Trump.

« Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

Parallèlement, le gouvernement a lancé une plateforme baptisée « Choose France for Science », présentée comme « une première étape pour préparer l'accueil des chercheurs internationaux ».

Depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche en janvier, chercheurs et universités sont dans le collimateur de son gouvernement et redoutent pour leur avenir, entre libertés académiques et de recherche menacées et financements réduits.

De plus en plus de chercheurs ou d'aspirants chercheurs réfléchissent donc à quitter le pays, considéré jusqu'ici comme le paradis de la recherche dans nombre de domaines.

En France, dès début mars, le ministre chargé de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Philippe Baptiste, a demandé aux universités de réfléchir à des moyens de les accueillir. 


« La France ne se définit ni par une race, ni par une religion », affirme Macron

Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • « La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République.
  • Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

AUBAGNE, FRANCE : lors d'une cérémonie militaire commémorant la bataille de Camerone, à Aubagne, où est basé le commandement de la Légion étrangère, Emmanuel Macron a affirmé  mercredi que « la France ne se définit ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée ».

« La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République devant plusieurs dizaines de légionnaires réunis pour commémorer la bataille de Camerone, qui s'est déroulée le 30 avril 1863 au Mexique.

« La France se définit par une volonté chaque jour recommencée d'accomplir de grandes choses avec une poignée de notre terre dans la main. Un rêve d'universel, un idéal, cette solidarité, cette fidélité à la patrie », a poursuivi M. Macron, qui s'est déplacé à Aubagne (Bouches-du-Rhône) pour commémorer cet événement fondateur de la Légion étrangère, célébré chaque année par tous les régiments. 

M. Macron a prononcé ce discours après avoir reçu mardi des représentants d'institutions musulmanes qui ont dénoncé le « climat islamophobe ambiant » et demandé au président de la République des « actes concrets » pour protéger les musulmans, après le meurtre d'un fidèle dans une mosquée du Gard.

À Aubagne, le président a passé en revue les troupes de la Légion étrangère, la force combattante de l'armée de terre qui compte plus de 9 500 hommes.

Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

L'hymne national a été joué et deux avions Rafale ont survolé la cérémonie à laquelle ont assisté les élus locaux et plusieurs centaines de spectateurs.

La cérémonie de Camerone, qui est une fête de la Légion, commémore une bataille survenue à Camerone, dans l'État de Veracruz, dans l'est du Mexique, au cours de laquelle 62 légionnaires français ont résisté à 2 000 soldats mexicains lors de l'expédition française au Mexique. 

Le président Macron a décrit la bataille menée par une « poignée de légionnaires assiégés par 2 000 ennemis » qui ont « tenu une position pendant 11 heures », saluant une « histoire de courage insensé ».

Chargés de protéger le passage d'un convoi de ravitaillement pour les troupes françaises assiégeant la ville de Puebla, les légionnaires retranchés dans une hacienda du village de Camaron de Tejeda avaient fait le serment de se battre jusqu'à la mort.

Après une journée d'affrontement, les derniers encore en état de combattre refusèrent de se rendre et chargèrent les Mexicains à la baïonnette. 


Panneaux solaires, spatial, pharmacie : neuf projets d'usines reçoivent des subventions France 2030

Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
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  • Neuf nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.
  • Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines ».

PARIS : La giga-usine Holosolis de cellules photovoltaïques en Moselle, ainsi qu'un site de chimie verte en Martinique : 9 nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.

Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines », destiné à soutenir les projets d'ouverture d'usines des start-up et PME industrielles innovantes, indique un communiqué.

À l'exception d'un projet de ferme aquacole écoresponsable « Mangrove » en Bretagne et d'un projet de chimie verte SHB Biotech en Martinique pour la production d'ingrédients naturels à partir de co-produits agricoles, les projets retenus s'inscrivent géographiquement dans la moitié est de la France. 

L'usine de la société française Holosolis, annoncée en grande pompe lors du sommet Choose France de 2023 pour produire des cellules et modules photovoltaïques à Hambach en Moselle, figure sur la liste. Le montant de l'aide n'a pas été divulgué.

Holosolis, dont l'actionnaire principal est InnoEnergy (institut européen d'innovation et de technologie), est un consortium européen de partenaires engagés dans la transition énergétique et la réindustrialisation. Il réunit la société d'investissement immobilier Idec, l'industriel breton Armor Group, le spécialiste français de l'agrivoltaïsme TSE et le groupe allemand Heraeus. Son usine, un investissement de 851 millions d'euros susceptible de générer 1 700 emplois, a obtenu un permis de construire en janvier.

Autre projet soutenu : celui du groupe Bordet en Bourgogne Franche-Comté qui se lance dans la production de carbone végétal pour remplacer les matières fossiles dans l'industrie chimique ou la cimenterie, grâce à un procédé de pyrolyse. 

Un autre projet de chimie est soutenu : Separative (SEP30), une société auvergnate bardée de brevets qui propose des solutions innovantes pour réduire la consommation d'énergie et l'empreinte carbone de l'industrie pharmaceutique.

Dans le secteur de la santé, InBrain Pharma, également aidée, est basée dans les Hauts-de-France et développe une technologie de perfusion cérébrale (Percepar) permettant l'administration ciblée de médicaments pour corriger les troubles des maladies neurologiques. En Île-de-France, Vertikale propose une solution qui miniaturise les bioprocédés et simplifie la production de médicaments biologiques.

Dans le secteur spatial, France 2030 a accordé une subvention à la société Latitude, basée dans le Grand Est, qui développe un micro-lanceur (Zephyr).

Enfin, dans l'agroalimentaire, l'entreprise de biotechnologie Mycophyto, située à Grasse, qui développe des solutions biologiques (biostimulants, bio-intrants) pour tous types de cultures, reçoit également une subvention.