Bruxelles veut imposer la transparence des publicités politiques

Christopher Wylie, lanceur d'alerte de Cambridge Analytica, invité par la Commission européenne à prendre la parole lors du colloque annuel sur les droits fondamentaux. (Photo, AFP)
Christopher Wylie, lanceur d'alerte de Cambridge Analytica, invité par la Commission européenne à prendre la parole lors du colloque annuel sur les droits fondamentaux. (Photo, AFP)
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Publié le Vendredi 26 novembre 2021

Bruxelles veut imposer la transparence des publicités politiques

  • «La publicité numérique à des fins politiques devient une course effrénée aux méthodes sales et opaques»
  • La Commission veut imposer aux plateformes de préciser qui les finance, en réaction au scandale Cambridge Analytica

La Commission européenne a présenté jeudi une proposition de règlement pour assurer la transparence des publicités politiques, en imposant aux plateformes les diffusant de préciser qui les finance, en réaction notamment au scandale Cambridge Analytica.

"La publicité numérique à des fins politiques devient une course effrénée aux méthodes sales et opaques", a dénoncé la vice-présidente de la Commission européenne, chargée des valeurs et de la transparence, Vera Jourova.

Ces messages pour le compte d'une personnalité ou d'un parti politique, ou de nature à influencer le résultat d'élections, et dont la diffusion est rémunérée, devront être clairement présentés aux internautes comme relevant de la publicité. Le projet de règlement ne concerne pas les messages que postent elles-mêmes sur les réseaux sociaux les personnalités politiques.

Le texte prévoit que les publicités politiques devront s'accompagner d'informations sur l'identité du sponsor et ses coordonnées, affichées clairement. Les utilisateurs devront aussi facilement pouvoir avoir accès à des informations sur la période pendant laquelle ces messages ont vocation à être publiés, les montants dépensés pour leur publication et les échéances électorales auxquelles ils sont liés.

Le ciblage de ces publicités basé sur des données personnelles relatives à l'origine ethnique, les convictions religieuses, les opinions politiques, l'appartenance syndicale, la santé ou l'orientation sexuelle d'une personne est interdit, sauf consentement explicite, conformément au Règlement général sur la protection des données (RGPD) instauré en 2018.

"Nous avons vu trop d'exemples de risques liés au numérique, comme les émeutes au Capitole cette année, Cambridge Analytica ou les dernières révélations de Frances Haugen, la lanceuse d'alerte de Facebook", a déclaré Vera Jourova lors d'une conférence de presse.

Les mesures présentées sont "une réaction à ces événements et aux failles identifiées dans nos systèmes".

Le scandale de Cambridge Analytica, en 2018, avait révélé comment cette entreprise britannique avait utilisé les données personnelles de dizaines de millions d'utilisateurs de Facebook à leur insu pour mener des campagnes massives afin d'influencer les électeurs britanniques et américains.

Dans les cas où les plateformes sont autorisées à un tel ciblage, souvent réalisé à l'aide de l'intelligence artificielle, elles seront tenues de fournir un certain nombre d'informations sur les techniques utilisées et le public visé.

"Soit les entreprises comme Facebook sont capables de dire publiquement qui elles ciblent, pourquoi et comment, soit elles ne seront pas autorisées à le faire", a expliqué Vera Jourova.

La commissaire européenne a précisé que les règles sur la transparence des publicités politiques s'appliqueraient "à l'ensemble de la chaîne de production des publicités: parti politique, société de relations publiques, plateforme numérique, courtier en données ou influenceur". "Il ne s'agit pas seulement de Facebook ou de Google", a-t-elle expliqué.

Certains réseaux sociaux, comme Twitter ou TikTok, ont banni la publicité politique.

La supervision d'éventuelles violations relèvera des autorités nationales de protection de données ou d'autres autorités désignées par les Etats membres. Les sanctions doivent aussi être fixées au niveau national.

La proposition, qui devra être avalisée par le Parlement européen et les Etats membres, complète le règlement sur les services numériques ("Digital Services Act", DSA), un projet de législation européenne destiné à mieux réguler internet, actuellement en discussion.

La Commission vise une entrée en vigueur des nouvelles règles d'ici le printemps 2023, avant les élections européennes de 2024.

Le lobby des entreprises technologiques a salué les efforts européens d'unifier les approches des Etats membres en matière de publicité politique.

"Des précisions sont toutefois nécessaires, sur les définitions et les conditions pour le ciblage", a réagi Victoria de Posson, de la Computer and Communications Industry Association (CCIA). "Nous encourageons les législateurs à continuer le dialogue avec l'industrie et les représentants de la société civile pour (...) améliorer le fonctionnement de la loi dans la pratique", a-t-elle dit.


Trump reçoit Netanyahu lundi en vue d'un cessez-le-feu à Gaza

Benjamin Netanyahu sera reçu par Donald Trump à la Maison Blanche, lundi. (Photo AFP)
Benjamin Netanyahu sera reçu par Donald Trump à la Maison Blanche, lundi. (Photo AFP)
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  • Il s'agira de la troisième rencontre en six mois entre le Premier ministre israélien et le président américain, qui entretiennent une relation étroite, une situation tout à fait inhabituelle.
  • Elle survient deux semaines après que les États-Unis ont rejoint l'offensive militaire israélienne contre l'Iran, Washington bombardant trois sites nucléaires et obtenant peu après un arrêt des combats entre les deux pays ennemis.

WASHINGTON : L'un veut « déraciner » le Hamas, l'autre un cessez-le-feu dans la bande de Gaza : Benjamin Netanyahu sera reçu par Donald Trump à la Maison Blanche, lundi. Cette rencontre sera déterminante pour l'avenir du territoire palestinien, et il sera également question de l'Iran.

Il s'agira de la troisième rencontre en six mois entre le Premier ministre israélien et le président américain, qui entretiennent une relation étroite, une situation tout à fait inhabituelle.

Elle survient deux semaines après que les États-Unis ont rejoint l'offensive militaire israélienne contre l'Iran, Washington bombardant trois sites nucléaires et obtenant peu après un arrêt des combats entre les deux pays ennemis.

La fin de cette guerre de 12 jours a ravivé les espoirs d'un arrêt des combats dans la bande de Gaza, où les conditions humanitaires sont catastrophiques pour une population de plus de deux millions d'habitants.

Donald Trump, qui a déclaré cette semaine qu'il se montrerait « très ferme » avec M. Netanyahu, appelle à un cessez-le-feu de 60 jours dans la bande de Gaza, las d'une guerre sans fin.

« Je veux surtout que les habitants de Gaza soient en sécurité. Ils ont vécu l'enfer », a-t-il affirmé jeudi, alors qu'on lui demandait s'il voulait toujours que les États-Unis prennent le contrôle du territoire palestinien, comme il l'avait annoncé en février. 

« Grand marchandage » 

Une nouvelle proposition de trêve, négociée après la venue à Washington du ministre israélien Ron Dermer, a été soumise au mouvement islamiste palestinien par les médiateurs qatari et égyptien.

Donald Trump a sommé le Hamas d'accepter cette « ultime » proposition de cessez-le-feu, après 21 mois d'une guerre dévastatrice dans la bande de Gaza déclenchée en représailles à l'attaque du Hamas sur le sol israélien, le 7 octobre 2023.

Vendredi soir, celui-ci a déclaré être prêt à « engager immédiatement » des négociations, soutenu par son allié, le Jihad islamique.

Selon une source palestinienne, la trêve serait assortie de la libération de la moitié des otages encore en vie détenus par le Hamas, en échange de prisonniers palestiniens.

« Je crois qu'on va assister à une réunion stratégique façon « grand marchandage » comme les aime Trump », a déclaré à l'AFP Michael Horowitz, analyste géopolitique indépendant.

Selon lui, « même M. Netanyahu a conscience qu'on arrive au bout de ce qui peut être fait à Gaza, et qu'il est temps de planifier une sortie ». Netanyahu la veut sûrement graduelle. »

Le dirigeant israélien est sous pression au sein de son gouvernement de coalition et cherchera à temporiser, tout en plaidant pour qu'une « sortie graduelle de la guerre se fasse en parallèle avec un effort de normalisation avec des partenaires régionaux comme l'Arabie saoudite », explique l'expert. 

 « Rien à offrir » à l'Iran

En 2020, les accords d'Abraham, parrainés par Donald Trump lors de son premier mandat, ont mené à la normalisation des relations entre plusieurs pays arabes, dont le Maroc et les Émirats arabes unis.

Cependant, de nombreux pays arabes, en particulier l'Arabie saoudite, ont jusqu'à présent refusé de se joindre à ce processus, tant que la guerre à Gaza se poursuit et qu'il n'y a pas de trajectoire définie vers la création d'un État palestinien, ce que le gouvernement israélien rejette catégoriquement.

Concernant le dossier du nucléaire iranien, Donald Trump a affirmé lundi dernier qu'il n'avait « rien à offrir » à l'Iran, avec qui il « ne parle pas ».

Fort des frappes de la nuit du 21 au 22 juin, qui, selon lui, ont « anéanti » le programme nucléaire iranien, le président américain a prévenu qu'il n'hésiterait pas à bombarder à nouveau le pays s'il cherchait à se doter de l'arme atomique.

Les relations entre MM. Netanyahu et Trump n'ont pas toujours été de tout repos.

Lors de leur précédent entretien, en avril, Donald Trump avait stupéfait M. Netanyahu en annonçant des négociations directes avec l'Iran.

Mais « Bibi », le surnom donné à M. Netanyahu, a été le premier dirigeant étranger invité du second mandat de Donald Trump.

Et leur alliance contre l'Iran semble avoir scellé leur réconciliation.

Le président américain a dit voir en lui « un grand héros », allant même jusqu'à appeler à l'abandon des poursuites judiciaires pour corruption le visant dans son pays. 


Trump estime qu'il "pourrait y avoir un accord sur Gaza la semaine prochaine"

Des volutes de fumée se dégagent après une frappe israélienne dans la ville de Gaza, au centre de la bande de Gaza, le 2 juillet 2025, dans le cadre du conflit entre Israël et le groupe armé palestinien Hamas. (AFP)
Des volutes de fumée se dégagent après une frappe israélienne dans la ville de Gaza, au centre de la bande de Gaza, le 2 juillet 2025, dans le cadre du conflit entre Israël et le groupe armé palestinien Hamas. (AFP)
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  • Donald Trump a déclaré vendredi qu'il "pourrait y avoir un accord sur Gaza la semaine prochaine"
  • A la question d'un journaliste à bord d'Air Force One lui demandant s'il était optimiste quant à un accord de cessez-le-feu dans la bande de Gaza, le président américain a répondu "très", mais a ajouté "cela change de jour en jour"

Morristown, États-Unis: Donald Trump a déclaré vendredi qu'il "pourrait y avoir un accord sur Gaza la semaine prochaine", avant une visite à la Maison Blanche prévue lundi du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.

A la question d'un journaliste à bord d'Air Force One lui demandant s'il était optimiste quant à un accord de cessez-le-feu dans la bande de Gaza, le président américain a répondu "très", mais a ajouté "cela change de jour en jour".

En réponse aux informations selon lesquelles le Hamas avait répondu positivement aux propositions de négociations pour un cessez-le-feu, il a déclaré : "C'est bien. Ils ne m'en ont pas informé. Nous devons en finir avec cela. Nous devons faire quelque chose pour Gaza".


Turquie: l'un des feux près d'Izmir maîtrisé, mais la forêt brûle encore

Les températures vont progressivement augmenter à partir du weekend pour atteindre les 40 degrés en début de semaine prochaine. (AFP)
Les températures vont progressivement augmenter à partir du weekend pour atteindre les 40 degrés en début de semaine prochaine. (AFP)
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  • "Grâce à la lutte acharnée de nos héros forestiers toute la nuit durant et aux interventions aériennes dès les premières lueurs du jour, l'incendie de Çesme a été maîtrisé. Notre intense lutte aérienne et terrestre continue à Ödemis et Buca",
  • En revanche la lutte contre les flammes attisées par le vent, sur un terrain boisé et sec, continue en deux autres endroits, a précisé Ibrahim Yumakli

ISTANBUL: L'un des incendies qui ravagent la région touristique d'Izmir, près de la station balnéaire de Cesme sur la côte égéenne de la Turquie (ouest), a été maîtrisé, a annoncé vendredi le ministre de l'Agriculture et des Forêts.

En revanche la lutte contre les flammes attisées par le vent, sur un terrain boisé et sec, continue en deux autres endroits, a précisé Ibrahim Yumakli.

"Grâce à la lutte acharnée de nos héros forestiers toute la nuit durant et aux interventions aériennes dès les premières lueurs du jour, l'incendie de Çesme a été maîtrisé. Notre intense lutte aérienne et terrestre continue à Ödemis et Buca", aux abords d'Izmir, la troisième ville du pays, a déclaré le ministre sur X.

Ces incendies poussés par des vents à plus de 85 km/heure ont fait deux morts, un employé des forêts qui participait à la lutte contre le feu et un octogénaire coincé chez lui.

Au moins cinq districts ont dû être évacués jeudi dans la région d'Ödemis.

Six avions et une vingtaine d'hélicoptères restent mobilisés sur ce site, selon l'agence étatique Anadolu.

"Le vent souffle de manière irrégulière et change constamment de direction rendant l'intervention depuis les airs et au sol très difficile car le feu se propage rapidement et change lui aussi rapidement de direction" a déploré jeudi le gouverneur provincial d'Izmir, Süleyman Elban.

En outre les températures vont progressivement augmenter à partir du weekend pour atteindre les 40 degrés en début de semaine prochaine.

La Turquie a enregistré "624 incendies juste au cours de la semaine écoulée dont 621 ont été éteints" a précisé le ministre.

Depuis le début de l'année, le pays confronté à une sécheresse récurrente a constaté le départ de plus de trois mille feux dont 1.300 dans les zones forestières.