Fulgurantes et silencieuses: les motos entrevoient leur futur électrique

Une vue montre une station d'échange de batterie sur le stand du fabricant de deux-roues électriques Yadea à l'EICMA, la 78e édition du salon international du vélo et de la moto lors de son ouverture le 23 novembre 2021 à Milan. (AFP)
Une vue montre une station d'échange de batterie sur le stand du fabricant de deux-roues électriques Yadea à l'EICMA, la 78e édition du salon international du vélo et de la moto lors de son ouverture le 23 novembre 2021 à Milan. (AFP)
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Publié le Vendredi 26 novembre 2021

Fulgurantes et silencieuses: les motos entrevoient leur futur électrique

  • Les grandes marques moto, qui freinaient des deux mains sur l'électrique, pourraient arriver sur le marché dans les prochaines années
  • Le patron de Kawasaki, Hiroshi Ito, a promis mardi à l'Eicma que le géant japonais présenterait en 2022 «un minimum de trois véhicules électriques»

RHO: Zero, Energica, Verge: les marques de puissantes motos électriques se multiplient mais leurs ventes restent anecdotiques, en attendant des progrès technologiques et surtout une baisse des prix.


Alors que le marché des scooters électriques explose, il s'est vendu seulement 16 521 motos à batterie entre janvier et septembre en France, Allemagne, Italie, Espagne et au Royaume-Uni, sur un marché de près de 800 000 motos.


Les électriques ont pourtant des fans: à Paris, Jean-Jacques, 37 ans, roule depuis six mois en Zero SR/F, une grosse sportive électrique de 110 chevaux, qui atteint les 100 kilomètres/heure en trois secondes et des poussières. 


Avec sa grosse batterie sous le pilote, elle affiche jusqu'à 270 kilomètres d'autonomie, mais seulement 135 en conduite rapide. 


"J'avais l'habitude des grosses motos, et avec les vibrations j'avais l'impression qu'elles allaient exploser. Là, ça se manoeuvre comme un vélo. Et à 10 ou 180 kilomètres/heure, c'est la même pêche", témoigne le motard.


"Pour partir en balade, c'est un peu compliqué, mais je ne sors jamais de Paris, et je recharge au travail", explique Jean-Jacques, avant de filer sans un bruit. 


La marque californienne est le principal constructeur électrique présent depuis mardi à l'Eicma, le grand salon de la moto de Milan, avec sa gamme de neuf motos, à partir de 16 000 euros (hors subventions). Soit une entrée de gamme au même prix que de nombreuses motos thermiques premium. 


A quelques stands de là, la petite marque finlandaise Verge propose pour 25 000 euros sa TS, une moto au design agressif dont les livraisons doivent débuter en 2022.


La startup française Nawa a annoncé de son côté que son premier prototype roulant était prêt, avec sa silhouette vintage et sa technologie futuriste: aidée par des "supercondensateurs", soit des nanotubes de  carbone fortement chargés en énergie, la batterie au lithium obtiendrait un surcroît de puissance.

«C'est bluffant»
"En agrément de conduite, en puissance, c'est bluffant", abonde Lyonel Lecoeur, de la marque française (thermique) Mash. "Mais aujourd'hui, ce n'est pas prêt". 


"Il faut cocher trois cases: une autonomie proche de celle d'une thermique, entre 150 et 200 kilomètres; un prix proche aussi; et le plus important: un temps de recharge équivalent à celui que je passe à la pompe", détaille le professionnel. "On va lancer des vélos électriques, on met un pied dedans".


"C'est dans la tête, ce n'est pas une question d'autonomie", conteste Marchel Bulthuis, qui importe des sportives Energica aux Pays-Bas depuis 2013. "Les gens ne comprennent pas les électriques avant d'en avoir piloté une. L'essentiel est qu'on puisse les recharger vite: avec une pause de 20 à 30 minutes, on repart rechargé à 80%". 


Aucune nostalgie des rugissements du moteur? "Je roule pour m'amuser, pas pour faire du bruit", répond M. Bulthuis. L'entrepreneur vise 200 ventes en 2022.


Les grandes marques moto, qui freinaient des deux mains sur l'électrique, pourraient arriver sur le marché dans les prochaines années. 


Harley-Davidson s'est lancée dès 2019 avec sa électrique LiveWire, vendue près de 34.000 euros et affichant 235 kilomètres d'autonomie. La marque de Milwaukee était début novembre à la COP26, où elle a mis quelques engins à la disposition de la police de Glasgow. 


Le patron de Kawasaki, Hiroshi Ito, a promis mardi à l'Eicma que le géant japonais présenterait en 2022 "un minimum de trois véhicules électriques". 


"J'ai eu l'occasion de piloter un véhicule électrique, et j'ai été très impressionné. Les moteurs à essence sont fantastiques, mais les électriques le sont aussi", a souligné M. Ito.


Ducati, à l'instar de sa maison-mère Volkswagen, a également annoncé fin octobre la transition énergétique de ses puissantes motos rouges: elle fournira les motos de la Coupe du monde de moto électrique (MotoE) entre 2023 et 2026.


La marque ne se fixe toutefois pas de délai pour sortir une version routière. "Ca ne sera, pour sûr, pas avant 2025, mais peut-être avant 2030", avait estimé le PDG de Ducati Claudio Domenicali.


France : le gouvernement échappe à la sanction de Fitch et Moody's

Un gros plan montre un site web de média avec la note triple "A" ( AAA ) suivie d’un point d’interrogation. (Photo Thomas Coex AFP)
Un gros plan montre un site web de média avec la note triple "A" ( AAA ) suivie d’un point d’interrogation. (Photo Thomas Coex AFP)
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  • Fitch, qui avait dégradé la note française l'an dernier, à «AA-» avec perspective stable, a réaffirmé cette note, qui signifie que le risque de défaut reste très faible
  • Le déficit public de la France a lourdement dérapé à 5,5% du PIB en 2023 au lieu de 4,9% espérés, en raison surtout de moindres recettes que prévu, et les 110,6% de PIB de dette représentent le troisième plus fort ratio de dette de l'UE

PARIS : Leur avis sur la solidité de la dette française était particulièrement guetté vendredi après une série de mauvaises nouvelles concernant les finances publiques depuis février. Mais Fitch et Moody's, deux des plus grandes agences de notation, ont laissé leurs notes inchangées.

Fitch, qui avait dégradé la note française l'an dernier, à «AA-» avec perspective stable, a réaffirmé cette note, qui signifie que le risque de défaut reste très faible. Elle avait prévenu dès le début du mois qu'elle ne comptait pas la changer.

Moody's pour sa part n'a pas à proprement parler «réaffirmé» sa note de Aa2, avec perspective stable, un cran au-dessus de celle de Fitch, mais ne l'a pas modifiée non plus.

Le déficit public de la France a lourdement dérapé à 5,5% du PIB en 2023 au lieu de 4,9% espérés, en raison surtout de moindres recettes que prévu, et les 110,6% de PIB de dette représentent le troisième plus fort ratio de dette de l'UE après la Grèce et l'Italie. Le gouvernement a dû annoncer en urgence depuis février deux trains d'efforts budgétaires de 10 milliards d'euros chacun.

Le ministre des Finances Bruno Le Maire a aussitôt «pris note» de ces nouvelles dans un bref communiqué, ajoutant que «cette décision doit nous inviter à redoubler de détermination pour rétablir nos finances publiques et tenir l’objectif fixé par le président de la République: être sous les 3% (de PIB, NDLR) de déficit en 2027».

«Nous tiendrons notre stratégie fondée sur la croissance et le plein emploi, les réformes de structure et la réduction des dépenses publiques», assure le ministre.

Dans leurs communiqués respectifs, il est clair que ni Fitch ni Moody's ne croient au retour du déficit sous les 3% en 2027, qui est une exigence de Bruxelles.

Pour Moody's cependant, la perspective pourrait s'améliorer si le gouvernement «réussit à faire adopter et à appliquer des mesures» permettant de réduire significativement la dette. Mais la perspective et la note elle-même pourraient à l'inverse se dégrader à l'avenir si la situation de la dette se détériorait en France davantage que chez ses «pairs».

Fitch observe que la note de la France se justifie à la fois par une économie «vaste et diversifiée», des institutions «fortes et efficaces» et «une stabilité reconnue». Mais qu'en revanche, cette notation est affaiblie par les finances publiques et en particulier le niveau élevé de dette.

- «Signal positif» -

Les notes attribuées par les deux agences classent encore la dette française parmi celles de «haute qualité». La France a perdu en 2012 son triple A, marquant les dettes souveraines les plus sûres, comme celle de l'Allemagne actuellement.

«La France est dans une situation plutôt solide, les marchés lui prêtent à un taux qui n’a pas bougé malgré les mauvaises nouvelles économiques», remarquait vendredi après-midi sur franceinfo Xavier Timbeau, directeur de l'Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE).

Pour lui, une dégradation aurait eu plutôt un «impact assez fort dans le débat politique» avant les élections européennes du 9 juin: ce qu'il prédisait comme un argument pour que ces agences n'abaissent pas la note de la France, afin «de ne pas jouer avec le feu dans une période électorale».

Le gouvernement aura encore à affronter le 31 mai la notation de la plus regardée des agences, S&P, qui place la France sur la même ligne que Moody's, à AA, mais avec une perspective négative, signifiant que la note pourrait baisser à moyen terme.

M. Le Maire va devoir aller défendre le Programme de Stabilité («PSTAB») et les prévisions de retour du déficit public sous 3% en 2027 qu'il contient, devant les députés lundi, puis devant les sénateurs mardi.

Le président (LFI) de la Commission des Finances de l'Assemblée Eric Coquerel a considéré sur X que la décision des agences n'avait «aucune importance», mais «n'empêchait pas la politique budgétaire et économique du gouvernement de nous emmener dans le mur».

Le rapporteur général du budget à l'Assemblée nationale, Jean-René Cazeneuve (Renaissance), a estimé au contraire que le maintien des notes était «un signal positif qui valide notre politique de réduction du déficit et les décisions prises en début d'année dès que le ralentissement de la croissance s'est confirmé».


Monnaie numérique, IA et santé mentale au programme de l’Open Forum Riyadh

Des représentants gouvernementaux, des artistes, des leaders de la société civile, des entrepreneurs et des PDG de multinationales interviendront au cours des différentes tables rondes. (Photo, AFP)
Des représentants gouvernementaux, des artistes, des leaders de la société civile, des entrepreneurs et des PDG de multinationales interviendront au cours des différentes tables rondes. (Photo, AFP)
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  • Cet événement se déroulera parallèlement à la réunion spéciale du WEF sur la collaboration mondiale
  • «Dans le cadre de Vision 2030 de l’Arabie saoudite, Riyad est devenue une capitale mondiale pour le leadership éclairé, l’action et les solutions»

LONDRES: L'Open Forum Riyadh, une série de tables rondes publiques qui se tiendront dans la capitale saoudienne dimanche et lundi, «mettra l’accent sur les défis et les opportunités au niveau mondial», selon les organisateurs.

Cet événement, fruit d’une collaboration entre le Forum économique mondial (WEF) et le ministère saoudien de l’Économie et de la Planification, se déroulera parallèlement à la réunion spéciale du WEF sur la collaboration mondiale, la croissance et l’énergie pour le développement, qui aura lieu à Riyad les 28 et 29 avril.

«Dans le cadre de Vision 2030 de l’Arabie saoudite, Riyad est devenue une capitale mondiale pour le leadership éclairé, l’action et les solutions, favorisant l’échange de connaissances et d’idées innovantes», affirme dans un communiqué de presse Faisal F. Alibrahim, ministre saoudien de l’Économie et de la Planification. Ce dernier précise que l’organisation de l’Open Forum de cette année à Riyad «témoigne de l’influence et du rôle croissants de la ville sur la scène internationale».

Le forum est ouvert au public et «vise à faciliter le dialogue entre les leaders éclairés et le grand public sur une série de sujets, notamment les défis environnementaux, la santé mentale, les monnaies numériques, l’intelligence artificielle [IA], le rôle des arts dans la société, l’entrepreneuriat moderne et les villes intelligentes», indique un communiqué.

Au programme, des tables rondes qui portent sur l’impact des monnaies numériques au Moyen-Orient, sur le rôle de la culture dans la diplomatie publique, sur le développement urbain pour les villes intelligentes ainsi que sur les actions qui ont pour objectif d’améliorer le bien-être mental dans le monde.

L’Open Forum, qui a lieu chaque année, a été créé en 2003 dans le but de permettre à un public plus large de participer aux activités du WEF. Il a été organisé dans plusieurs pays, dont le Cambodge, l’Inde, la Jordanie et le Vietnam.

Des représentants gouvernementaux, des artistes, des leaders de la société civile, des entrepreneurs et des PDG de multinationales interviendront au cours des différentes tables rondes.

Parmi les intervenants de cette année figurent Yazid A. al-Humied, gouverneur adjoint et responsable des investissements dans la région Mena au Fonds public d’investissement saoudien (PIF), la princesse Rima bent Bandar al-Saoud, ambassadrice d’Arabie saoudite aux États-Unis, et la princesse Beatrice, fondatrice du Big Change Charitable Trust et membre de la famille royale britannique.

Michèle Mischler, responsable des affaires publiques suisses et de la durabilité au WEF, a fait savoir dans un communiqué de presse que la participation du public aux tables rondes de l’Open Forum «favorise la diversité des points de vue, enrichit le dialogue mondial et renforce les solutions collectives pour un avenir plus inclusif et durable».

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le FMI ouvre son premier bureau dans la région Mena à Riyad

Le bureau permettra une collaboration plus étroite entre le FMI et les institutions régionales. (Shutterstock)
Le bureau permettra une collaboration plus étroite entre le FMI et les institutions régionales. (Shutterstock)
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  • Ce nouveau bureau a pour but de renforcer le développement des capacités, la surveillance régionale et la communication
  • Il permettra une collaboration plus étroite entre le FMI et les institutions régionales, les gouvernements et les autres parties prenantes

RIYAD: Le Fonds monétaire international (FMI) a ouvert son premier bureau dans la région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord (Mena) à Riyad.

Le bureau a été inauguré lors de la Conférence régionale conjointe sur les politiques industrielles de diversification, organisée conjointement par le FMI et le ministère des Finances le 24 avril.

Selon l’agence de presse saoudienne (SPA), ce nouveau bureau a pour but de renforcer le développement des capacités, la surveillance régionale et la communication afin de favoriser la stabilité, la croissance et l’intégration régionale, promouvant ainsi les partenariats au Moyen-Orient et au-delà.

En outre, le bureau permettra une collaboration plus étroite entre le FMI et les institutions régionales, les gouvernements et les autres parties prenantes, indique la SPA. Cette dernière indique que le FMI a remercié l’Arabie saoudite de sa contribution financière visant à renforcer le développement des capacités dans ses États membres, y compris les pays fragiles.

Abdoul Aziz Wane, chef de mission chevronné du FMI qui a une connaissance approfondie de l’institution et dispose d’un vaste réseau de décideurs et d’universitaires dans le monde entier, sera le premier directeur du bureau de Riyad.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com