L'artiste Mark Bradford et la «Chasse à la Licorne» comme métaphore raciale

Visiteurs à l'exposition "AGORA" de l'artiste américain Mark Bradford au Serralves Museum of Contemporary Art Art de Porto, au nord du Portugal, le 25 novembre 2021. (Patricia De Melo Moreira/AFP)
Visiteurs à l'exposition "AGORA" de l'artiste américain Mark Bradford au Serralves Museum of Contemporary Art Art de Porto, au nord du Portugal, le 25 novembre 2021. (Patricia De Melo Moreira/AFP)
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Publié le Samedi 27 novembre 2021

L'artiste Mark Bradford et la «Chasse à la Licorne» comme métaphore raciale

  • Réputé pour ses projets philanthropes, en faveur notamment des jeunes des quartiers du sud de Los Angeles où il a grandi, Mark Bradford refuse toutefois l'étiquette d'activiste
  • A Porto, une première série d'œuvres inédites s'inspire des tapisseries du début du XVIe siècle représentant "La Chasse à la Licorne".

PORTO, Portugal : Dans une grande exposition qui vient d'ouvrir à Porto, au Portugal, le peintre américain Mark Bradford s'interroge sur les clivages raciaux qui embrasent son pays et sur sa place d'artiste noir engagé, refusant les stéréotypes.

"Quand j'arrive, les gens réagissent d'abord à ma taille, puis à ma couleur, et après peut-être ils voient Mark... Ce corps dans lequel je suis né est toujours politique aux États-Unis", explique-t-il lors de la présentation de l'exposition "Agora", qui s'est ouverte vendredi au Musée d'art contemporain de la Fondation Serralves à Porto, dans le nord du Portugal.

"Je négocie avec les stéréotypes chaque jour de ma vie, mais je ne m'identifie pas à eux", ajoute cet homme affable mesurant plus de deux mètres, qui explique avoir dû cultiver sa capacité à "changer de forme".

Réputé pour ses projets philanthropes, en faveur notamment des jeunes des quartiers du sud de Los Angeles où il a grandi, il refuse toutefois l'étiquette d'activiste.

"Je ne suis qu'un artiste, mais nous devrions peut-être élargir l'idée de ce que peut être un artiste", dit-il, en appelant ses contemporains à cesser de se représenter les artistes "uniquement comme ces gens tragiques et romantiques qu'ils aiment parfois voir dans les films".

- Chasse à la licorne -

A Porto, une première série d'œuvres inédites s'inspire des tapisseries du début du XVIe siècle représentant "La Chasse à la Licorne".

Sur ces toiles abstraites de plusieurs mètres de large, le motif original est occulté sous plusieurs couches de papier, de peinture et autres matériaux qui forment une texture irrégulière et bigarrée.

"Dans ces tapisseries mondialement célèbres de la licorne, ce qui m'a frappé c'est qu'il s'agit essentiellement d'un carnage: quelque chose qui est pris en chasse, quelque chose d'inhabituel, de différent", dit-il.

Cela résonne avec "les débats qui avaient lieu aux États-Unis au sujet des libertés civiques, alors même que des Noirs américains étaient littéralement pourchassés", ajoute l'artiste de 60 ans.

Cité par le magazine Time parmi les cent personnalités les plus influentes de 2021, il n'avait pas monté une exposition aussi importante en Europe depuis qu'il avait représenté les États-Unis à la Biennale de Venise en 2017.

- Obsessions récurrentes -

Sur d'autres toiles, sa peinture épaisse, tantôt quadrillée ou lacérée, recouvre des cartes représentant les points chauds des émeutes raciales qui ont secoué Los Angeles dans les années 1960.

Là aussi, Mark Bradford trace des parallèles avec les récits entendus dans le salon de coiffure de sa mère, mais aussi avec les émeutes qu'il a lui-même vécues en 1992, l'apparition du sida ou la pandémie actuelle.

L'artiste trouve des points communs entre ces différentes crises: certains éléments de langage et, surtout, une "obsession intense" pour les cartes et les chiffres, "sans penser aux gens, seulement aux données".

Évoquant trois œuvres réalisées en plein confinement, seul dans son studio, il se rappelle aussi des jours de 1992 où il devait travailler en cachette comme coiffeur, métier qu'il a exercé avant d'entamer ses études d'arts à 31 ans.

L'exposition présentée à Porto jusqu'au 19 juin 2022 propose "une méditation d'un artiste engagé avec le monde, qui n'est pas isolé dans son studio, qui réagit, assimile et témoigne du temps que nous vivons", résume le directeur artistique du musée de Serralves, le Français Philippe Vergne.

Son titre, "Agora", référence à l'espace de débat public de la Grèce antique, joue sur le double sens d'un mot qui, en portugais, veut aussi dire "maintenant".


En ce Noël, unissons-nous pour souhaiter la paix dans toute la région

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  • Noël au Moyen-Orient incarne un message puissant d’harmonie interconfessionnelle, de résilience et de respect mutuel
  • De Bethléem à Riyad, les célébrations deviennent un acte d’espoir partagé et un appel sincère à la paix régionale

RIYAD : Fidèle à une tradition initiée en décembre 2022, Arab News souhaite un joyeux Noël à ses lecteurs chrétiens et à tous ceux qui célèbrent cette fête. Cette édition spéciale met cette année en lumière Noël à travers le Moyen-Orient, en soulignant l’harmonie interconfessionnelle, la résilience et l’intégration culturelle. Le tout est porté par un message particulier, sincère et plein d’espoir : voir la paix se diffuser dans toute la région en 2026.

En tête de cette couverture figure une tribune exclusive du grand érudit Dr Mohammad bin Abdulkarim Al-Issa, secrétaire général de la Ligue islamique mondiale et président de l’Organisation des savants musulmans. Son message rappelle un principe essentiel : « Il n’existe aucun texte de la charia interdisant de féliciter les non-musulmans à l’occasion de leurs fêtes religieuses, y compris Noël. » Il présente cette bienveillance non comme un affaiblissement de la foi, mais comme l’expression de sa force — une force qui affirme la dignité humaine et favorise l’harmonie sociale si nécessaire aujourd’hui.

Ce même esprit de solidarité face à la souffrance résonne depuis Bethléem, où le pasteur palestinien, le révérend Dr Munther Isaac, explique que le christianisme palestinien est indissociable de l’identité nationale. En réponse à la dévastation de Gaza, sa communauté a érigé une crèche faite de gravats, l’enfant Jésus enveloppé dans un keffieh. « C’était un message de foi », affirme-t-il. « Le Christ est solidaire de ceux qui souffrent… parce qu’il est né dans la souffrance. »

De cette profondeur naissent aussi des récits de renouveau. À Damas, les illuminations festives réapparaissent alors que des Syriens de toutes confessions s’accrochent à une paix fragile. Au Liban, les célébrations percent la morosité politique par des instants de joie. En Jordanie, les espaces publics s’illuminent de sapins et des hymnes de Noël de Fairouz, tandis qu’aux Émirats arabes unis, la diaspora multiculturelle s’anime dans une effervescence festive et unitaire.

La profondeur historique et intellectuelle de l’héritage chrétien de la région est mise en lumière par le Dr Abdellatif El-Menawy, qui rappelle le rôle indispensable de l’Égypte dans la transformation du christianisme, passé d’un message spirituel à une véritable civilisation. Cet héritage ancien trouve aujourd’hui une expression moderne et dynamique.

En Arabie saoudite, la période des fêtes est reconnue à travers une hospitalité innovante, où des chefs réinventent les menus de Noël en y intégrant des saveurs locales et une identité culinaire créative.

Cette édition spéciale offre bien plus qu’une simple atmosphère festive. Elle dépeint un Moyen-Orient où les différentes confessions approfondissent leurs propres racines en respectant celles des autres, où les célébrations sont tissées de résistance historique, et où le message de Noël — espoir, paix et humanité partagée — résonne avec confiance et optimisme.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le prince héritier parraine le lancement d’un centre de calligraphie arabe à Médine

Le ministre de la Culture, le prince Badr ben Abdullah ben Farhane, prend la parole lors de l'inauguration du Centre mondial pour la calligraphie arabe Prince Mohammed ben Salmane. (Fourni)
Le ministre de la Culture, le prince Badr ben Abdullah ben Farhane, prend la parole lors de l'inauguration du Centre mondial pour la calligraphie arabe Prince Mohammed ben Salmane. (Fourni)
Un nouveau centre dédié à la calligraphie arabe, placé sous le patronage du prince héritier Mohammed ben Salmane, a officiellement ouvert ses portes lundi à Médine. (Fourni)
Un nouveau centre dédié à la calligraphie arabe, placé sous le patronage du prince héritier Mohammed ben Salmane, a officiellement ouvert ses portes lundi à Médine. (Fourni)
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  • Le Centre mondial Prince Mohammed ben Salmane pour la calligraphie arabe a été inauguré par le prince Salman ben Sultan ben Abdulaziz

RIYAD : Un nouveau centre dédié à la calligraphie arabe, sous le patronage du prince héritier Mohammed ben Salmane, a officiellement ouvert ses portes à Médine lundi.

Le Centre mondial Prince Mohammed ben Salmane pour la calligraphie arabe a été inauguré par le prince Salman ben Sultan ben Abdulaziz, gouverneur de la région de Médine.

Il était accompagné du ministre de la Culture, le prince Badr ben Abdallah ben Farhane, qui a visité les espaces d’exposition du nouveau centre et assisté à des présentations sur la programmation culturelle et les réalisations du centre.

Ils ont également découvert des collections mettant en valeur l’importance artistique et historique de la calligraphie arabe.

Lors de l’inauguration, le prince Badr a déclaré : « Depuis cette terre d’érudition et de savoir, nous lançons fièrement une plateforme mondiale dédiée à la calligraphie arabe, un patrimoine culturel inestimable. »

Il a ajouté que le soutien « généreux et illimité » du prince héritier envers le secteur culturel avait rendu ce projet possible.

Le ministre a précisé que le centre montrait au monde l’héritage de la calligraphie arabe tout en soulignant l’engagement de l’Arabie saoudite à préserver son identité et son patrimoine culturel.

Selon le prince Badr, le centre représente une vision ambitieuse visant à élever la calligraphie arabe comme outil universel de communication et élément central de l’héritage, de l’art, de l’architecture et du design arabes.

Le centre a également pour objectif de renforcer l’identité culturelle du Royaume et sa présence internationale, en ciblant calligraphes, talents émergents, artistes visuels, chercheurs en arts islamiques, institutions éducatives et culturelles, ainsi que les passionnés d’art et de patrimoine à travers le monde.

Il proposera des programmes spécialisés, incluant services de recherche et d’archivage, enseignement de la calligraphie, bourses académiques, musée permanent, expositions itinérantes, association internationale de calligraphie et incubateur soutenant les entreprises liées à la calligraphie.

D’autres initiatives incluent des programmes de résidence d’artistes, des ateliers dirigés par des experts, l’élaboration de programmes pédagogiques standardisés, ainsi que des partenariats éducatifs internationaux visant à la conservation du patrimoine et à la promotion mondiale de cet art ancestral.

L’établissement du centre à Médine revêt une signification particulière, compte tenu du rôle historique de la ville comme berceau de la calligraphie arabe et de son association avec la transcription du Coran et la préservation du savoir islamique.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


La musique traditionnelle du rababah attire les foules au festival du chameau

(SPA)
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  • Des performances sont proposées à l’exposition « Security Oasis » du ministère de l’Intérieur
  • Le rababah, instrument de musique traditionnel à une seule corde, attire un large public au festival

RIYAD : Le rababah, un instrument traditionnel local à une seule corde issu des communautés bédouines, a suscité l’intérêt des visiteurs du Festival du chameau du roi Abdulaziz, qui se tient jusqu’au 2 janvier, rapporte l’Agence de presse saoudienne.

L’instrument se joue en faisant glisser un archet sur son unique corde, tandis que les doigts de l’autre main contrôlent la hauteur du son.

Il est souvent accompagné de vers poétiques chantés, dans un mélange de musique et de tradition orale.

La principauté de la région des Frontières du Nord présente des performances de rababah dans le cadre de l’exposition « Security Oasis » du ministère de l’Intérieur, organisée lors du festival du chameau.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com