Présidentielle: LR choisit son candidat à partir de mercredi

Michel Barnier, Valérie Pécresse, Philippe Juvin, Éric Ciotti et Xavier Bertrand.(Photo, Pool/AFP)
Michel Barnier, Valérie Pécresse, Philippe Juvin, Éric Ciotti et Xavier Bertrand.(Photo, Pool/AFP)
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Publié le Lundi 29 novembre 2021

Présidentielle: LR choisit son candidat à partir de mercredi

  • Le scrutin s'annonce particulièrement incertain, en l'absence de sondages et de favori clair et alors que le nombre d'adhérents a bondi depuis septembre
  • Michel Barnier, sur une ligne de sérieux et d'apaisement, espère que sa fidélité et sa stature internationale paieront

PARIS : Encore quelques jours de suspense pour la droite qui ouvre mercredi le congrès chargé de désigner son candidat à la présidentielle de 2022, au terme d'une brève mais intense campagne très axée sur la sécurité et l'immigration.


Le nom du vainqueur sera connu samedi à 14H30: qui les adhérents choisiront-ils entre Michel Barnier, Xavier Bertrand, Eric Ciotti, Philipp Juvin et Valérie Pécresse?


Le scrutin, électronique, se tiendra à deux tours: le premier du mercredi 08H00 au jeudi 14H00 et le second du vendredi 08H00 au samedi 14H00 (la majorité des fédérations auront aussi un point de vote physique en soutien). Une conférence de presse suivra à 14H30 à chaque fois.


Côté pratique, le parti a tout fait pour sécuriser le processus, confié à la plateforme Neovote: "chaque électeur doit fournir un numéro de portable, une adresse mail et une adresse postale pour pouvoir voter", a rappelé le président de LR Christian Jacob dans le JDD.


Le scrutin s'annonce particulièrement incertain, en l'absence de sondages et de favori clair et alors que le nombre d'adhérents a bondi depuis septembre, avec 140.000 d'entre eux qui pourront voter au congrès.


Michel Barnier, sur une ligne de sérieux et d'apaisement, espère que sa fidélité et sa stature internationale paieront. Favori des sondages nationaux, Xavier Bertrand mise sur le triptyque autorité-territoires-travail pour gommer son éloignement du parti. Tout comme Valérie Pécresse qui promet avec pugnacité l'"ordre", régalien et économique, programme précis à l'appui.


La ligne dure d'Eric Ciotti pourrait elle séduire les plus radicaux chez LR tandis que Philippe Juvin promet une droite des services publics.


Pour défendre ces programmes, les candidats ont multiplié les déplacements à l'approche de l'échéance: Michel Barnier a tenu sa dernière réunion de campagne dimanche dans sa Savoie, à Aix-les-Bains, et ses concurrents devaient faire de même lundi soir: à Boulogne-Billancourt pour Valérie Pécresse, Rilleux-la-Pape (Rhône) pour Xavier Bertrand, Versailles pour Eric Ciotti et Paris pour Philippe Juvin.


Chacun avait auparavant effectué un marathon de déplacements, de fédération en salle des fêtes - jusqu'à 80 pour certains - leur permettant selon leurs calculs de rencontrer jusqu'à 15.000 personnes.


Cette campagne, condensée sur quelques semaines, a remis sur le devant de la scène un parti LR en convalescence depuis ses déroutes électorales, présidentielle puis européenne.

«Leadership»
"La droite a repris le leadership!" assure Christian Jacob qui souhaite "que les discussions du repas de Noël de Français tourne autour de notre candidat".


Le candidat de droite reste distancé dans les sondages pour la présidentielle, derrière Emmanuel Macron et l'extrême droite, mais LR espère qu'une dynamique s'enclenchera à partir de janvier avec la désignation du candidat.


Avec quatre débats télévisés et une élection ramassée sur quelques jours, le parti s'est déjà employé à occuper le terrain malgré la concurrence médiatique d'un Eric Zemmour qui fait durer le suspense sur sa candidature.


Le polémiste identitaire pourrait séduire l'aile dure de LR alors même que la macronie lance des appels du pied aux plus centristes: déportée vers la droite, la campagne pour l'investiture a beaucoup tourné autour des sujets d'immigration et de sécurité.


Droit du sang, peines plancher, construction de prisons... les candidats ont fait assaut de fermeté lors des trois premiers débats télévisés, au risque d'occulter la santé, l'éducation, voire l'économie.


Un paradoxe pour un parti qui a dépensé une énergie considérable, depuis la déroute des européennes, à se reconstruire un socle programmatique, à coup de conventions thématiques allant de l'agriculture au handicap en passant par la dette ou la culture.


"Tout tourne autour d'une France fermée, peureuse", s'est inquiété mi-novembre le député LR Eric Woerth en déplorant la "place disproportionnée" de ces thématiques.


Un dernier débat télévisé, mardi à 21H05 sur France2, pourrait permettre d'élargir les thématiques.


Le vainqueur tiendra de toutes façons un grand meeting le 11 décembre porte de Versailles, avec 5.000 personnes espérées par le parti pour "lancer la mobilisation" autour du candidat.


Laurent Wauquiez dépose une proposition de loi pour interdire le voile aux mineures

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  • Sa proposition vise à modifier la loi du 11 octobre 2010 interdisant la dissimulation du visage dans l'espace public
  • Il apparaît toutefois peu probable que ce texte soit examiné avant deux mois : la journée annuelle réservée aux propositions du groupe LR n’est prévue que le 22 janvier

PARIS: Le chef des députés Les Républicains Laurent Wauquiez a déposé lundi une proposition de loi pour interdire aux mineures de porter le voile dans l'espace public, mais son examen rapide semble peu probable et sa constitutionnalité mise en doute par des juristes.

M. Wauquiez veut interdire "à tout parent d'imposer à sa fille mineure ou de l'autoriser à porter, dans l'espace public, une tenue destinée à dissimuler sa chevelure", selon l'article unique de sa proposition de loi.

Il s'appuie notamment sur un rapport sur les Frères musulmans commandé par le gouvernement et publié en mai dernier, relatant l'augmentation "massive et visible du nombre de petites filles portant le voile".

Il estime que "le voilement de jeunes filles" heurte les principes républicains "les plus fondamentaux", tels que la "protection de l'enfant", "la liberté de conscience" et "l'égalité entre les hommes et les femmes".

Sa proposition vise à modifier la loi du 11 octobre 2010 interdisant la dissimulation du visage dans l'espace public.

Il apparaît toutefois peu probable que ce texte soit examiné avant deux mois : la journée annuelle réservée aux propositions du groupe LR n’est prévue que le 22 janvier.

En outre, des professeurs de droit public interrogés par l'AFP émettent de sérieuses réserves quant à la conformité avec la Constitution de cette proposition déjà formulée, tout en la circonscrivant aux moins de 15 ans, par le patron des députés macronistes Gabriel Attal en mai - même si celui-ci n'avait pas déposé de texte.

Pour la constitutionnaliste Anne-Charlène Bezzina, elle n'a "aucune chance d'être conforme", rappelant que la loi sur la dissimulation du visage que son texte vient modifier a un motif de "sécurité à l'ordre public" et ne "vise aucune religion en particulier".

Or, M. Wauquiez cible très clairement le voile islamique dans l'espace public, contrevenant "au principe de liberté de religion", ajoute l'enseignante.

Jean-Philippe Derosier, professeur de droit public à l’Université de Lille, se dit également "très réservé".

Bien que le texte se heurte au principe de liberté religieuse, Laurent Wauquiez justifie sa démarche par la "préservation des droits de l’enfant", ce qui est "assez habile", reconnaît-il, mais insuffisant pour garantir sa conformité constitutionnelle.

Assimiler le port du voile par une mineure à "une forme d’asservissement" reste juridiquement fragile. "Incontestablement, une fillette de 9 ans pourrait le faire par mimétisme ou sous l'effet d’une instrumentalisation", observe-t-il. "Mais une adolescente de 16 ans peut davantage le porter par conviction personnelle."

Il rappelle par ailleurs que l’interdiction de dissimulation du visage est justifiée par des raisons de sécurité, avec la nécessité de pouvoir "identifier les personnes", un raisonnement difficilement transposable au fait de se couvrir la chevelure.


Quatre associations musulmanes portent plainte contre un sondage Ifop

Le recteur de la grande mosquée de Lyon, Kamel Kabtane, pose dans la grande mosquée de Lyon le 30 septembre 2025. (AFP)
Le recteur de la grande mosquée de Lyon, Kamel Kabtane, pose dans la grande mosquée de Lyon le 30 septembre 2025. (AFP)
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  • Les Conseils départementaux du culte musulman (CDCM) du Loiret, de l'Aube, des Bouches-du-Rhône et de Seine-et-Marne ont déposé plainte contre X auprès du tribunal judiciaire de Paris après la publication le 18 novembre du sondage Ifop
  • Les CDCM sont l'échelon départemental du Conseil français du culte musulman (CFCM), ex-instance de représentation de l'islam auprès des pouvoirs publics, tombée en disgrâce en 2021

PARIS: Quatre associations du culte musulman ont porté plainte lundi pour dénoncer le manque d'objectivité supposé d'un sondage Ifop sur le rapport des fidèles à l'islam, ont annoncé leurs avocats à l'AFP.

Les Conseils départementaux du culte musulman (CDCM) du Loiret, de l'Aube, des Bouches-du-Rhône et de Seine-et-Marne ont déposé plainte contre X auprès du tribunal judiciaire de Paris après la publication le 18 novembre du sondage Ifop "Etat des lieux du rapport à l'islam et à l'islamisme des musulmans de France".

Les CDCM sont l'échelon départemental du Conseil français du culte musulman (CFCM), ex-instance de représentation de l'islam auprès des pouvoirs publics, tombée en disgrâce en 2021.

Ce sondage "viole le principe d'objectivité posé par la loi du 19 juillet 1977 relative à la publication et la diffusion des sondages d'opinion", se "fonde sur des questions orientées" et se "focalise sur des résultats minoritaires mis en avant à des fins polémiques", accusent les avocats Mes Raphaël Kempf et Romain Ruiz, dans un communiqué.

Selon eux, le sondage distille "le poison de la haine dans l'espace public", renforçant "les amalgames".

Contacté par téléphone, François Kraus, directeur du pôle politique/actualités de l'Ifop, a indiqué qu'il répondrait à l'AFP par écrit, ce qu'il n'avait pas fait dans l'après-midi.

Le CFCM avait déjà dans un communiqué vendredi déploré "une nouvelle mise à l’index des citoyens français de confession musulmane et de leurs pratiques religieuses", avec des analyses et données "contestables".

L'enquête Ifop, basée sur un échantillon de 1.005 personnes de religion musulmane, a été commandée par le média confidentiel "Ecran de veille", qui se présente comme "le mensuel pour résister aux fanatismes".

L'attention médiatique et politique s'est beaucoup focalisée sur le sous-échantillon des 15-24 ans, constitué de 291 personnes, et révélant une forte pratique (87% se considèrent religieux, 67% disent prier "au moins une fois par jour", 83% font le ramadan)

François Kraus écrit dans sa conclusion sur le site de l'Ifop que "cette enquête dessine très nettement le portrait d'une population musulmane traversée par un processus de réislamisation, structurée autour de normes religieuses rigoristes et tentée de plus en plus par un projet politique islamiste".

Le sondage a provoqué de vives réactions, l'extrême droite y voyant un signe d'"islamisation", tandis que des représentants de la communauté musulmane ont regretté "une stigmatisation".

"A mal poser les questions, on finit toujours par fabriquer les peurs qu’on prétend mesurer", affirmait dans son billet hebdomadaire le recteur de la Grande mosquée de Paris Chems-eddine Hafiz.

Le politiste Haouès Seniguer qualifie pour sa part de raccourci "grossier et réducteur" l'idée, sous-jacente selon lui au sondage, qu'une observance stricte de l'islam soit la porte d'entrée mécanique vers l'islamisme.


Macron invité de RTL mardi matin

 Emmanuel Macron, en déplacement en Afrique en ce début de semaine, sera l'invité de RTL mardi matin à 07h35, a annoncé la radio lundi dans un communiqué. (AFP)
Emmanuel Macron, en déplacement en Afrique en ce début de semaine, sera l'invité de RTL mardi matin à 07h35, a annoncé la radio lundi dans un communiqué. (AFP)
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  • Après sa participation au G20 ce week-end à Johannesburg et une visite au Gabon, le chef de l'Etat Français a décollé lundi pour l'Angola, où il doit participer au sommet Union européenne-Union africaine
  • Emmanuel Macron se rendra notamment jeudi à Varces (Isère), sur un site de l'armée de terre, où il pourrait annoncer l'instauration d'un service militaire volontaire

PARIS: Emmanuel Macron, en déplacement en Afrique en ce début de semaine, sera l'invité de RTL mardi matin à 07h35, a annoncé la radio lundi dans un communiqué.

Le président de la République sera notamment interrogé sur la situation internationale, alors qu'une nouvelle réunion de la "coalition des volontaires" au soutien de l'Ukraine est prévue mardi en visioconférence.

Après sa participation au G20 ce week-end à Johannesburg et une visite au Gabon, le chef de l'Etat a décollé lundi pour l'Angola, où il doit participer au sommet Union européenne-Union africaine.

M. Macron sera aussi interrogé sur "les menaces qui pèsent sur la France", selon le communiqué de RTL.

Emmanuel Macron se rendra notamment jeudi à Varces (Isère), sur un site de l'armée de terre, où il pourrait annoncer l'instauration d'un service militaire volontaire.