Omicron fait planer le spectre d'une nouvelle paralysie mondiale

“Face a l’inconnu, mieux vaut prendre des précautions drastiques", semble être l’adage de nombreux pays dans le monde. (Photo, AP)
“Face a l’inconnu, mieux vaut prendre des précautions drastiques", semble être l’adage de nombreux pays dans le monde. (Photo, AP)
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Omicron fait planer le spectre d'une nouvelle paralysie mondiale

  • La dangerosité de ce nouveau variant réside en sa particularité à se propager très rapidement, encore plus vite que le variant Delta
  • Pour le moment, aucun cas de décès lié au nouveau variant n’a été relevé dans le monde

CASABLANCA : Fermetures des frontières, intensification des restrictions sanitaires, alertes de l’OMS. Le refrain est désormais connu, un nouveau variant de la Covid-19 est apparu. 
L’histoire se répète, puisque le variant Omicron est né juste avant la période des fêtes, tout comme le variant Delta en 2020, ceci au grand dam des populations et des gouvernements mondiaux.

La dangerosité de ce nouveau variant réside en sa particularité à se propager très rapidement, encore plus vite que le variant Delta. A titre d’exemple, en Afrique du Sud, où il a été séquencé pour la première fois la semaine dernière, on s’attend à ce que le nouveau variant fasse 10 000 cas par jour en fin de semaine.


L’Afrique «punie»

L'Afrique du Sud ayant déjà constaté ces dernières semaines une rapide hausse des contaminations: près de 2 800 nouveaux cas ont été enregistrés dimanche, contre seulement 500 la semaine précédente et 275 auparavant. Près des trois quarts des cas signalés récemment sont dus au variant Omicron.

Comme à l'apparition de chaque nouveau variant de la Covid-19, les conséquences sont désastreuses. Première victime collatérale de l’Omicron, l’Afrique australe. Dès l’annonce faite par l’Afrique du Sud de l’apparition du nouveau variant, la sentence mondiale est tombée tel un couperet : de nombreux pays ont imposé des restrictions de voyages avec l’Afrique du Sud et de nombreux pays d’Afrique australe.

L'Afrique du Sud a regretté dès samedi la fermeture des frontières à ses concitoyens et voyageurs, arguant que la détection du nouveau variant Omicron, grâce à l'excellence des équipes scientifiques du pays, ne devrait pas se traduire par une telle "punition".

Les Etats-Unis, par la voix de d’Antony Blinken, ont félicité l'Afrique du Sud pour sa "transparence" avec le reste du monde dès la découverte du variant Omicron.
"Le secrétaire d'Etat Blinken a félicité les scientifiques sud-africains pour l'identification rapide du variant Omicron", indique le département d'Etat dans un communiqué, à la suite d’un appel téléphonique entre Blinken et son homologue sud-africain Naledi Pandor.

Maigre consolation pour l’Afrique du Sud, qui a demandé, dimanche à la "levée immédiate et urgente". Le président Cyril Ramaphosa s'est dit "profondément déçu" par ces fermetures de frontières "complètement injustifiées" et qui représentent une forme de "discrimination à l'égard de notre pays" et des pays voisins affectés par les mêmes mesures, lors d'une allocution télévisée. 
 

Maroc: des vols spéciaux pour rapatrier en France les personnes bloquées

Des vols spéciaux sont organisés pour rapatrier en France les personnes bloquées au Maroc après la fermeture dimanche soir des frontières aériennes en raison de la propagation rapide du nouveau variant Omicron du Covid-19, a-t-on appris lundi de source diplomatique française.

"Des vols spéciaux sont mis en place pour les personnes n'ayant pas pu rentrer en France. Ils sont soumis à "autorisation" des autorités marocaines, a indiqué dans un tweet l'ambassadrice de France, Hélène Le Gal, qui invite les personnes concernées à se rapprocher des compagnies Air France et Transavia.   

Ces vols spéciaux sont opérationnels uniquement au départ du Maroc vers la France, a précisé une source diplomatique française.  

Rabat a décidé le 25 novembre, avant l'apparition du variant Omicron, de suspendre les vols réguliers à destination et en provenance de France en raison de la recrudescence de l'épidémie de Covid-19 dans l'Hexagone.

Cette décision est effective depuis dimanche à minuit et "jusqu'à nouvel ordre".

Le Maroc a également suspendu le transport maritime de passagers avec la France depuis dimanche soir.

Il est toutefois possible que quelques ferries puissent assurer des liaisons "s'il y a une demande" et avec l'agrément des autorités marocaines, a ajouté la source diplomatique.   

Cette suspension ne s'applique pas à la circulation de véhicules utilitaires destinés au transport de marchandises et de messagerie.

Ces annonces surviennent "afin de préserver les acquis du Maroc dans la lutte contre la pandémie et protéger la santé des citoyens", selon le Comité interministériel de suivi de la pandémie.

La France est de loin le premier partenaire économique du Maroc. Les liens culturels et humains sont également étroits: plus de 1,3 million de Marocains vivent en France et près de 80 000 Français résident au Maroc.

En outre, Rabat a annoncé dimanche que tous les vols directs de passagers à destination du Maroc étaient suspendus pour deux semaines à compter de ce lundi à 23H59 (22H59 GMT).

Une évaluation de la situation "sera entreprise régulièrement afin d'ajuster, au besoin, les mesures nécessaires", selon le Comité interministériel de suivi.

Comme pour la France, des vols de rapatriement seront programmés, au cas par cas, par les ambassades étrangères en coordination avec Rabat.

Le Maroc -- pays où le tourisme est un secteur économique clé -- a interdit l'accès de son territoire aux ressortissants des pays d'Afrique australe après l'identification du variant Omicron en Afrique du Sud.

La situation épidémiologique s'est améliorée au Maroc et a permis la levée début novembre du couvre-feu nocturne en vigueur depuis des mois.

«Risque très élevé» pour l’OMS

Le nouveau variant Omicron du coronavirus présente "un risque très élevé" au niveau mondial, a prévenu lundi l'Organisation mondiale de la santé, et le G7 réunit en urgence ses ministres de la Santé à Londres sur la question.

La liste des pays où Omicron est détecté ne cesse de s'allonger, notamment en Europe, après des premiers cas repérés en Afrique australe courant novembre, poussant de nombreux Etats à suspendre les voyages vers cette région et instaurer des restrictions préventives.

L'organisation, qui craint "de futurs pics de Covid-19", avait dès vendredi classé le variant "préoccupant", les données préliminaires suggérant qu'il présente "un risque accru de réinfection", ce qui prendra "plusieurs semaines" à vérifier. 

Au-delà de l'Afrique australe, des cas liés à la nouvelle souche ont été détectés à travers les pays du G7, du Canada à l'Italie, en passant par l'Allemagne et le Royaume-Uni, où six nouveaux cas ont encore été confirmés lundi en Ecosse.

Une situation qui conduit les ministres de la Santé de la France, des Etats-Unis, du Canada, d'Allemagne, d'Italie, du Japon et du Royaume-Uni à se retrouver lundi à Londres "pour discuter de l'évolution de la situation sur Omicron", lors d'une "réunion d'urgence", a annoncé Londres, à la tête de la présidence tournante du G7.

En France, où huit cas suspects sont signalés mais non confirmés, la détection du variant Omicron est "très probablement une question d'heures", d'après le ministre de la Santé Olivier Véran.
 

Emmanuel et Brigitte Macron ont reçu leur rappel de vaccin anti-Covid

Emmanuel et Brigitte Macron ont reçu ce week-end leur rappel vaccinal contre le Covid-19, et se sont en même temps fait vacciner contre la grippe.

"Rappel vaccinal" et "vaccin contre la grippe" sont tous deux cochés en vert dans un tweet diffusé lundi matin par le président français.

"Brigitte Macron a reçu ce week-end une dose de rappel du vaccin contre le Covid-19. Elle a également été vaccinée contre la grippe", a indiqué son entourage.

Le rappel vaccinal contre le Covid - une troisième dose, ou une deuxième pour les personnes ayant contracté le Covid par le passé - a été ouvert samedi à tous les majeurs ayant reçu leur dernière injection il y a cinq mois.

Emmanuel Macron avait attrapé le Covid en décembre 2020, avec des symptômes de fatigue, maux de tête et toux sèche avait-il alors décrit, et avait été pour cela isolé pendant sept jours. Il avait ensuite reçu une première dose de vaccin fin mai.

Alors qu'une cinquième vague de l'épidémie touche la France, Emmanuel Macron a également exhorté lundi les Français à se faire vacciner et effectuer leurs rappels.

"Nous avons tenu ensemble, continuons à rester unis, solidaires et responsables. Pour vous, pour ceux que vous aimez, pour nos soignants, prenez rendez-vous sur santé.fr", leur a-t-il demandé dans un second tweet.

Si dangereux que ça ?

“Face a l’inconnu, mieux vaut prendre des précautions drastiques", semble être l’adage de nombreux pays dans le monde. Si quelques heures après l’annonce de la découverte du nouveau variant, de nombreux gouvernements ont restreint leurs entrées, la dangerosité du variant Omicron, elle, est encore mal évaluée.

Ce qui est certain pour l’instant, c’est la capacité du virus à se propager très rapidement. Le variant Omicron du Covid-19 présente en effet beaucoup plus de mutations que le variant Delta selon une première image de ce nouveau variant initialement détecté en Afrique du Sud, réalisée et publiée par le prestigieux hôpital Bambino Gesù de Rome.

L'équipe de recherche du Bambino Gesù s'est concentrée dans son étude sur la recherche des mutations au niveau de "la structure tridimensionnelle de la protéine spike", a précisé Claudia Alteri, professeure de microbiologie clinique à l'université d'Etat de Milan et chercheuse à l'hôpital Bambino Gesù de Rome. 

Cette protéine, qui est la partie du virus "étudiée avec le plus d'attention", est "responsable de la reconnaissance du récepteur humain et de l'entrée du virus à l'intérieur des cellules". "C'est sur la spike qu'agissent les anticorps monoclonaux et bien sûr les vaccins", souligne-t-elle.

"Cela ne signifie pas automatiquement que ces variations sont plus dangereuses, simplement que le virus s'est encore adapté à l'espèce humaine en générant un autre variant", précisent les chercheurs. 

Par ailleurs, un médecin sud-africain, qui a traité une trentaine de patients Covid contaminés par le nouveau variant Omicron, dit n'avoir constaté pour l'instant que des symptômes légers sur les patients contaminés. 

Pour le moment, aucun cas de décès lié au nouveau variant n’a été relevé dans le monde.
 

Le gouvernement allemand critique l'affluence à un match de Bundesliga

"Difficile à comprendre": le gouvernement allemand a critiqué l'affluence de 50 000 supporters à Cologne pour le derby rhénan face à Mönchengladbach, en pleine quatrième vague de Covid-19.

"Il est très difficile de comprendre que 50 000 personnes se réunissent dans un stade de football", a dénoncé lors d'une conférence de presse régulière le porte-parole du gouvernement d'Angela Merkel, Steffen Seibert.

"On peut s'étonner de ces images quand (...) les marchés de Noël sont fermés dans d'autres régions", a ajouté M. Seibert.

Quelque 50 000 personnes ont assisté samedi au derby de Rhénanie du nord-Westphalie entre le FC Cologne et Mönchengladbach, remporté 4 à 1 par l'équipe recevante. 

Cette forte affluence de supporters, souvent sans masque et peu soucieux du respect des gestes barrières, a suscité de nombreuses critiques en Allemagne.

Le système fédéral allemand confère aux 16 régions une importante autonomie dans l'organisation des évènements publics. Un autre match de Bundesliga opposant Leipzig au Bayer Leverkusen s'est, lui, joué à huis clos.

"Cette inégalité entre les différents Länder lorsqu'il s'agit de grands événements, et pas seulement sportifs, est extrêmement insatisfaisante", a dénoncé Steve Alter, porte-parole du ministère de l'Intérieur, lors de la même conférence de presse.

"Réduire les contacts doit s'appliquer peu à peu à nous tous", a souligné M. Seibert, prévenant que "les plus hautes incidences ne resteraient pas dans le sud et l'est" du pays, les zones les plus touchées par cette nouvelle vague d'infections.

Le taux d'incidence sur 7 jours a atteint lundi un niveau record en Allemagne de 452,4.

 

La bourse panique

Dès l’annonce de la découverte du variant Omicron, l’effet sur l'économie a été instantané en Europe : les indices européens ont subi leurs pires séances depuis plus d'un an: Paris a chuté de 4,75%, Londres de 3,64%, Francfort de 4,15% et Madrid de 4,96%.

Pour Paris c'est même la pire séance depuis le 18 mars 2020, au moment de l'instauration du premier confinement en France. A Londres, un tel repli n'avait pas été enregistré depuis juin 2020.

A New York, le Dow Jones a connu sa plus forte chute de l'année, et abandonné 2,53%, tandis que le Nasdaq a cédé 2,23% et le S&P 500 2,27%.

Le repli a aussi touché les Bourses asiatiques et les cours du pétrole, fortement dépendants des anticipations de l'activité économique, qui ont perdu plus de 10%. 

Les pays européens, qui font déjà face à une cinquième vague de contaminations de Covid-19, commencent d'ores et déjà à prendre des mesures face à l'apparition d'un nouveau variant, détecté en Afrique du Sud. 

Et l'Union européenne a recommandé vendredi aux Etats membres de suspendre les vols en provenance et à destination de l'Afrique australe, tandis qu'un cas a été identifié en Belgique, le premier en Europe.

Les investisseurs se sont tournés vers le marché obligataire, traditionnel refuge en période d'incertitudes, provoquant une nette baisse des rendements. L'emprunt souverain américain à 10 ans est tombé à 1,48%, contre 1,64% à la clôture de mercredi (le marché était fermé jeudi). 

Les monnaies refuges, comme le yen japonais ou le franc suisse, et l'or étaient également recherchés par les investisseurs soucieux de prendre un minimum de risques. 

Cependant, dès lundi matin, la tendance semblait s’inverser : les prix du pétrole remontaient fortement à l'orée d'une semaine qui s'annonce mouvementée entre évaluation de la demande, négociations sur le nucléaire iranien et réunion de l'Opep+, après leur lourde chute de vendredi dûe à la détection d'un nouveau variant, Omicron.

Vers 10H25 GMT (11H25 à Paris), le baril de Brent pour livraison en janvier bondissait de 4,13% à 75,72 dollars, et à New York, le WTI pour le même mois gagnait 4,67% à 71,33 dollars.

Les deux références du brut ont perdu vendredi plus de 10% en l'espace d'une seule séance, une première depuis les débuts de la pandémie, en avril 2020.

"Le pétrole brut reprend du poil de la bête lundi après le choc" provoqué par l'annonce de la détection d'un nouveau variant de Covid-19 en Afrique du Sud, constate Avtar Sandu, analyste de Phillip Futures.

Mais les inquiétudes autour de ce nouveau variant, "qui pourrait faire dérailler la reprise économique et les plans de certaines banques centrales", sont loin d'être dissipées, ajoute-t-il.

 

(Avec AFP)


La Corée du Nord affirme que tout nouveau comité de surveillance des sanctions est voué à l'échec

L'ambassadeur de la Corée du Nord auprès des Nations Unies, Kim Song, s'exprime lors d'une réunion de l'Assemblée générale des Nations Unies après que la Chine et la Russie ont opposé leur veto à de nouvelles sanctions contre la Corée du Nord au Conseil de sécurité de l'ONU, au siège de l'ONU à New York, New York, États-Unis, le 8 juin. , 2022 (Photo, Reuters).
L'ambassadeur de la Corée du Nord auprès des Nations Unies, Kim Song, s'exprime lors d'une réunion de l'Assemblée générale des Nations Unies après que la Chine et la Russie ont opposé leur veto à de nouvelles sanctions contre la Corée du Nord au Conseil de sécurité de l'ONU, au siège de l'ONU à New York, New York, États-Unis, le 8 juin. , 2022 (Photo, Reuters).
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  • La Corée du Nord est soumise depuis 2006 à des sanctions du Conseil de sécurité de l'ONU liées à son programme nucléaire
  • Séoul et Washington affirment que Pyongyang envoie des armes à la Russie, possiblement en échange d'une aide technique

SEOUL: Les efforts visant à mettre en place un nouveau comité d'experts pour surveiller l'application des sanctions internationales visant la Corée du Nord sont voués à l'échec, a déclaré son ambassadeur à l'ONU dans des propos rapportés par un média d'Etat dimanche.

"Les forces hostiles pourraient installer (un) deuxième et (un) troisième comités d'experts à l'avenir mais ils sont tous destinés à connaître l'autodestruction", a lancé l'ambassadeur Kim Song dans un communiqué en langue anglaise diffusé par l'agence de presse officielle KCNA.

En mars, la Russie a mis son veto au Conseil de sécurité de l'ONU à un projet de résolution prolongeant d'un an le mandat du comité d'experts chargé de surveiller l'application des sanctions des Nations Unies visant Pyongyang.

Cette dissolution est un "jugement historique à l'encontre d'une organisation illégale et fomenteuse de complots (...) en vue d'éliminer le droit à l'existence d'un Etat souverain", selon Kim Song.

La Corée du Nord est soumise depuis 2006 à des sanctions du Conseil de sécurité de l'ONU liées à son programme nucléaire, renforcées plusieurs fois en 2016 et 2017. Depuis 2019, la Russie et la Chine, mettant notamment en avant la situation humanitaire en Corée du Nord, réclament l'allègement de ces sanctions, qui n'ont pas de date de fin.

Armes 

N'ayant pas obtenu gain de cause, Moscou a pris pour cible le comité d'experts chargé de surveiller l'application de ces mesures, comité dont les rapports font référence.

Séoul et Washington affirment que Pyongyang envoie des armes à la Russie, possiblement en échange d'une aide technique pour son programme de satellites espions.

Lors d'une visite en Corée du Sud en avril, l'ambassadrice des Etats-Unis à l'ONU, Linda Thomas-Greenfield, a souligné l'importance de garantir l'application des sanctions en Corée du Nord.

D'après l'ambassadrice, Washington travaille avec Séoul, Tokyo et d'autres capitales à trouver "des moyens créatifs" pour reprendre la surveillance des sanctions.

En 2023, la Corée du Nord a conduit un nombre record d'essais de missiles en dépit des sanctions. L'année précédente, Pyongyang a déclaré son statut de puissance nucléaire "irréversible".


Attaque au couteau en Australie, un adolescent de 16 ans «radicalisé» abattu par la police

La police pense que l'adolescent a envoyé des messages à des membres de la communauté musulmane qui ont immédiatement prévenu la police (Photo, AFP).
La police pense que l'adolescent a envoyé des messages à des membres de la communauté musulmane qui ont immédiatement prévenu la police (Photo, AFP).
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  • L'homme «d'âge mûr» blessé par un unique coup de couteau lors de l'attaque se trouve dans un état «grave» mais stable
  • Deux jours après cette attaque dans un centre commercial, un évêque d'une église assyrienne avait également été poignardé

SYDNEY: Un adolescent de 16 ans "radicalisé" et atteint de troubles mentaux a été abattu samedi soir par la police dans la banlieue de Perth, dans l'ouest de l'Australie, après avoir blessé une personne lors d'une attaque au couteau, ont rapporté les autorités dimanche.

L'adolescent, armé d'un couteau, "s'est précipité" sur les forces de l'ordre et a été mortellement touché par le tir d'un agent, a indiqué le Premier ministre de l'Etat d'Australie-Occidentale Roger Cook lors d'une conférence de presse.

"Il y a des indications selon lesquelles il s'était radicalisé en ligne. Mais je tiens à rassurer la population, à ce stade il semble qu'il ait agi seul", a déclaré M. Cook.

La police a reçu un appel samedi soir de la part d'un homme avertissant qu'il allait commettre "des actes de violence" mais sans donner son nom ni sa localisation, a fait part aux journalistes le responsable de la police de l'Etat, Col Blanch.

Quelques minutes plus tard, a-t-il ajouté, la police a reçu un appel d'urgence pour les avertir qu'un "homme avec un couteau courait" au niveau d'un parking de Willetton, dans la banlieue sud de Perth.

L'individu était armé d'un couteau de cuisine de 30 centimètres de long et d'après des images d'une caméra-piéton de la police, l'adolescent a refusé de le poser à terre comme le demandaient les forces de l'ordre, a indiqué M. Blanch.

Les agents ont tiré au moyen de deux pistolets à impulsion électrique mais "aucun des deux n'a eu totalement l'effet escompté", a-t-il relaté.

"L'homme a continué à avancer vers (un agent) muni d'une arme à feu qui a tiré un seul coup et mortellement blessé" l'individu, a raconté le responsable de la police. L'adolescent est décédé à l'hôpital plus tard dans la nuit.

«Radicalisation en ligne»

L'homme "d'âge mûr" blessé par un unique coup de couteau lors de l'attaque se trouve dans un état "grave" mais stable, a dit le responsable policier.

La police pense que l'adolescent a envoyé des messages à des membres de la communauté musulmane qui ont immédiatement prévenu la police, a-t-il expliqué sans divulguer d'informations sur leur contenu.

L'adolescent avait "des problèmes de santé mentale mais aussi des problèmes de radicalisation en ligne", d'après la même source.

Ces dernières années, l'assaillant était suivi dans le cadre d'un programme de lutte contre la violence et l'extrémisme.

"Il ne s'agit pas d'une approche fondée sur la dimension criminelle, c'est un programme visant à aider des individus qui expriment des idéologies préoccupantes pour notre communauté", a expliqué M. Blanch.

Le Premier ministre australien Anthony Albanese a expliqué avoir été tenu au courant des faits par la police et les services de renseignement selon qui il n'y a pas de "menace en cours".

"Nous sommes une nation attachée à la paix et il n'y a pas de place pour l'extrémisme violent en Australie", a écrit M. Albanese sur les réseaux sociaux.

Les crimes violents sont rares en Australie, mais cet incident survient moins d'un mois après une autre attaque au couteau qui a fait six morts dans un centre commercial de Sydney (sud-est).

L'auteur de cette attaque, Joel Cauchi, un homme de 40 ans souffrant de troubles mentaux, avait été abattu par la police. Ses parents ont indiqué que leur fils a été diagnostiqué schizophrène à l'âge de 17 ans, puis qu'il a quitté leur domicile du Queensland (nord-est) et abandonné son traitement.

Deux jours après cette attaque dans un centre commercial, un évêque d'une église assyrienne avait également été poignardé lors d'un sermon diffusé en direct dans une église de Sydney. La victime a survécu à ses blessures. Un adolescent de 16 ans a depuis été inculpé d'"acte terroriste".


Comme un «air de révolution» en Hongrie face au système Orban

Ervin Nagy lors d'un entretien avec l'AFP à Budapest, en Hongrie (Photo, AFP).
Ervin Nagy lors d'un entretien avec l'AFP à Budapest, en Hongrie (Photo, AFP).
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  • Jamais depuis le retour au pouvoir de Viktor Orban en 2010, la Hongrie n'avait connu pareil mouvement de contestation
  • Sans se laisser abattre, Peter Magyar a entamé depuis plusieurs semaines une tournée en province afin d'y récolter des voix

DEBRECEN: Acteur en vue en Hongrie, Ervin Nagy a délaissé les planches et studios de tournage pour battre le pavé. Comme des milliers d'autres, il est saisi par la fièvre Magyar, du nom de ce dissident qui défie Viktor Orban.

Dimanche, il participera à un grand rassemblement dans la ville de Debrecen (est), bastion du parti Fidesz du Premier ministre nationaliste, à un mois des élections européennes.

Depuis l'irruption en février sur la scène politique de Peter Magyar, ex-haut fonctionnaire entré en rébellion, le comédien de 47 ans s'est lancé à ses côtés dans ce combat "pour un renouveau" du pays d'Europe centrale.

Il a même mis à disposition son camion à plateau d'où le tribun s'est adressé à la foule un soir, de manière spontanée.

"Nous n'avions pas le temps de trouver un podium", raconte Ervin Nagy à l'AFP. "Il flottait comme un air de la révolution de 1956", s'enflamme-t-il, en allusion au soulèvement de la Hongrie contre la mainmise soviétique.

«Galvanisés»

Jamais depuis le retour au pouvoir de Viktor Orban en 2010, la Hongrie n'avait connu pareil mouvement de contestation, de l'avis des experts, qui évoquent un défi sans précédent pour le dirigeant.

Après le scandale provoqué par la grâce accordée à un homme condamné dans une affaire de pédocriminalité, Peter Magyar a su capitaliser sur la colère pour drainer des dizaines de milliers de personnes dans les rues de Budapest.

"Apathiques et frustrés" par un pouvoir indéboulonnable, "ils ont été soudainement galvanisés par l'arrivée de cet homme sensé et téméraire", lance l'acteur.

S'il a adhéré par le passé à la cause des enseignants, il n'avait pas d'ambitions politiques jusqu'à ce que Peter Magyar le contacte. "Il m'a convaincu en une heure", se souvient-il.

En trois mois à peine, cette nouvelle figure de l'opposition a évincé les partis existants, avec son discours conservateur pourfendant la corruption qui ruine à ses yeux le pays.

Son mouvement Tisza (Respect et liberté), qui se veut "ni à gauche ni à droite", est désormais crédité de 25% d'intentions de vote auprès des électeurs sûrs de leur choix, selon un récent sondage réalisé par l'institut Median auprès de 1.000 personnes en vue du scrutin européen du 9 juin.

Sa force, pour ses partisans: connaître le système de l'intérieur. Longtemps diplomate à Bruxelles, le charismatique avocat de 43 ans a aussi partagé pendant des années la vie de Judit Varga, ancienne ministre de la Justice, avec laquelle il a eu trois enfants.

«Mini-dictature»

Si Viktor Orban balaie l'arrivée de ce concurrent d'un revers de la main, son parti "se démène pour tuer dans l'oeuf" cette vague de contestation, décrypte pour l'AFP l'analyste Zoltan Lakner.

Des affiches le taxant de "serviteur de Bruxelles" ont fleuri dans le pays, tandis que les journaux pro-gouvernementaux ont publié des dizaines d'articles pour salir sa réputation, d'accusations de violences conjugales - qu'il nie fermement - à des remarques sur ses "lunettes de soleil de femme".

Une nouvelle autorité de surveillance, créée pour prévenir "les interférences étrangères" dans le processus électoral, a également lancé une enquête à son encontre.

"Si Magyar parvient à unir les électeurs de l'opposition", aujourd'hui fragmentée en plusieurs partis sans envergure, il pourrait alors présenter un réel danger pour le pouvoir, estime le politologue.

Même si d'autres jugent le mouvement éphémère et incapable de déstabiliser la solide assise construite par le Premier ministre, qui a progressivement mis au pas les contre-pouvoirs en 14 ans et installé une redoutable propagande selon l'Union européenne, l'ONU et l'OSCE.

Sans se laisser abattre, Peter Magyar a entamé depuis plusieurs semaines une tournée en province afin d'y récolter des voix, son passage à Debrecen lui permettant tester sa popularité.

Sur scène, il sera entouré de plusieurs célébrités hongroises "suffisamment courageuses" pour s'afficher à ses côtés, souligne Ervin Nagy, qui affirme avoir été "placé sur une liste noire" pour avoir osé un jour critiquer un membre du Fidesz.

La Hongrie est devenue "une sorte de mini-dictature", assène-t-il. "Ils ne vous battent pas à mort, mais si vous vous élevez contre les autorités, il y aura des conséquences".