Omicron fait planer le spectre d'une nouvelle paralysie mondiale

“Face a l’inconnu, mieux vaut prendre des précautions drastiques", semble être l’adage de nombreux pays dans le monde. (Photo, AP)
“Face a l’inconnu, mieux vaut prendre des précautions drastiques", semble être l’adage de nombreux pays dans le monde. (Photo, AP)
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Omicron fait planer le spectre d'une nouvelle paralysie mondiale

  • La dangerosité de ce nouveau variant réside en sa particularité à se propager très rapidement, encore plus vite que le variant Delta
  • Pour le moment, aucun cas de décès lié au nouveau variant n’a été relevé dans le monde

CASABLANCA : Fermetures des frontières, intensification des restrictions sanitaires, alertes de l’OMS. Le refrain est désormais connu, un nouveau variant de la Covid-19 est apparu. 
L’histoire se répète, puisque le variant Omicron est né juste avant la période des fêtes, tout comme le variant Delta en 2020, ceci au grand dam des populations et des gouvernements mondiaux.

La dangerosité de ce nouveau variant réside en sa particularité à se propager très rapidement, encore plus vite que le variant Delta. A titre d’exemple, en Afrique du Sud, où il a été séquencé pour la première fois la semaine dernière, on s’attend à ce que le nouveau variant fasse 10 000 cas par jour en fin de semaine.


L’Afrique «punie»

L'Afrique du Sud ayant déjà constaté ces dernières semaines une rapide hausse des contaminations: près de 2 800 nouveaux cas ont été enregistrés dimanche, contre seulement 500 la semaine précédente et 275 auparavant. Près des trois quarts des cas signalés récemment sont dus au variant Omicron.

Comme à l'apparition de chaque nouveau variant de la Covid-19, les conséquences sont désastreuses. Première victime collatérale de l’Omicron, l’Afrique australe. Dès l’annonce faite par l’Afrique du Sud de l’apparition du nouveau variant, la sentence mondiale est tombée tel un couperet : de nombreux pays ont imposé des restrictions de voyages avec l’Afrique du Sud et de nombreux pays d’Afrique australe.

L'Afrique du Sud a regretté dès samedi la fermeture des frontières à ses concitoyens et voyageurs, arguant que la détection du nouveau variant Omicron, grâce à l'excellence des équipes scientifiques du pays, ne devrait pas se traduire par une telle "punition".

Les Etats-Unis, par la voix de d’Antony Blinken, ont félicité l'Afrique du Sud pour sa "transparence" avec le reste du monde dès la découverte du variant Omicron.
"Le secrétaire d'Etat Blinken a félicité les scientifiques sud-africains pour l'identification rapide du variant Omicron", indique le département d'Etat dans un communiqué, à la suite d’un appel téléphonique entre Blinken et son homologue sud-africain Naledi Pandor.

Maigre consolation pour l’Afrique du Sud, qui a demandé, dimanche à la "levée immédiate et urgente". Le président Cyril Ramaphosa s'est dit "profondément déçu" par ces fermetures de frontières "complètement injustifiées" et qui représentent une forme de "discrimination à l'égard de notre pays" et des pays voisins affectés par les mêmes mesures, lors d'une allocution télévisée. 
 

Maroc: des vols spéciaux pour rapatrier en France les personnes bloquées

Des vols spéciaux sont organisés pour rapatrier en France les personnes bloquées au Maroc après la fermeture dimanche soir des frontières aériennes en raison de la propagation rapide du nouveau variant Omicron du Covid-19, a-t-on appris lundi de source diplomatique française.

"Des vols spéciaux sont mis en place pour les personnes n'ayant pas pu rentrer en France. Ils sont soumis à "autorisation" des autorités marocaines, a indiqué dans un tweet l'ambassadrice de France, Hélène Le Gal, qui invite les personnes concernées à se rapprocher des compagnies Air France et Transavia.   

Ces vols spéciaux sont opérationnels uniquement au départ du Maroc vers la France, a précisé une source diplomatique française.  

Rabat a décidé le 25 novembre, avant l'apparition du variant Omicron, de suspendre les vols réguliers à destination et en provenance de France en raison de la recrudescence de l'épidémie de Covid-19 dans l'Hexagone.

Cette décision est effective depuis dimanche à minuit et "jusqu'à nouvel ordre".

Le Maroc a également suspendu le transport maritime de passagers avec la France depuis dimanche soir.

Il est toutefois possible que quelques ferries puissent assurer des liaisons "s'il y a une demande" et avec l'agrément des autorités marocaines, a ajouté la source diplomatique.   

Cette suspension ne s'applique pas à la circulation de véhicules utilitaires destinés au transport de marchandises et de messagerie.

Ces annonces surviennent "afin de préserver les acquis du Maroc dans la lutte contre la pandémie et protéger la santé des citoyens", selon le Comité interministériel de suivi de la pandémie.

La France est de loin le premier partenaire économique du Maroc. Les liens culturels et humains sont également étroits: plus de 1,3 million de Marocains vivent en France et près de 80 000 Français résident au Maroc.

En outre, Rabat a annoncé dimanche que tous les vols directs de passagers à destination du Maroc étaient suspendus pour deux semaines à compter de ce lundi à 23H59 (22H59 GMT).

Une évaluation de la situation "sera entreprise régulièrement afin d'ajuster, au besoin, les mesures nécessaires", selon le Comité interministériel de suivi.

Comme pour la France, des vols de rapatriement seront programmés, au cas par cas, par les ambassades étrangères en coordination avec Rabat.

Le Maroc -- pays où le tourisme est un secteur économique clé -- a interdit l'accès de son territoire aux ressortissants des pays d'Afrique australe après l'identification du variant Omicron en Afrique du Sud.

La situation épidémiologique s'est améliorée au Maroc et a permis la levée début novembre du couvre-feu nocturne en vigueur depuis des mois.

«Risque très élevé» pour l’OMS

Le nouveau variant Omicron du coronavirus présente "un risque très élevé" au niveau mondial, a prévenu lundi l'Organisation mondiale de la santé, et le G7 réunit en urgence ses ministres de la Santé à Londres sur la question.

La liste des pays où Omicron est détecté ne cesse de s'allonger, notamment en Europe, après des premiers cas repérés en Afrique australe courant novembre, poussant de nombreux Etats à suspendre les voyages vers cette région et instaurer des restrictions préventives.

L'organisation, qui craint "de futurs pics de Covid-19", avait dès vendredi classé le variant "préoccupant", les données préliminaires suggérant qu'il présente "un risque accru de réinfection", ce qui prendra "plusieurs semaines" à vérifier. 

Au-delà de l'Afrique australe, des cas liés à la nouvelle souche ont été détectés à travers les pays du G7, du Canada à l'Italie, en passant par l'Allemagne et le Royaume-Uni, où six nouveaux cas ont encore été confirmés lundi en Ecosse.

Une situation qui conduit les ministres de la Santé de la France, des Etats-Unis, du Canada, d'Allemagne, d'Italie, du Japon et du Royaume-Uni à se retrouver lundi à Londres "pour discuter de l'évolution de la situation sur Omicron", lors d'une "réunion d'urgence", a annoncé Londres, à la tête de la présidence tournante du G7.

En France, où huit cas suspects sont signalés mais non confirmés, la détection du variant Omicron est "très probablement une question d'heures", d'après le ministre de la Santé Olivier Véran.
 

Emmanuel et Brigitte Macron ont reçu leur rappel de vaccin anti-Covid

Emmanuel et Brigitte Macron ont reçu ce week-end leur rappel vaccinal contre le Covid-19, et se sont en même temps fait vacciner contre la grippe.

"Rappel vaccinal" et "vaccin contre la grippe" sont tous deux cochés en vert dans un tweet diffusé lundi matin par le président français.

"Brigitte Macron a reçu ce week-end une dose de rappel du vaccin contre le Covid-19. Elle a également été vaccinée contre la grippe", a indiqué son entourage.

Le rappel vaccinal contre le Covid - une troisième dose, ou une deuxième pour les personnes ayant contracté le Covid par le passé - a été ouvert samedi à tous les majeurs ayant reçu leur dernière injection il y a cinq mois.

Emmanuel Macron avait attrapé le Covid en décembre 2020, avec des symptômes de fatigue, maux de tête et toux sèche avait-il alors décrit, et avait été pour cela isolé pendant sept jours. Il avait ensuite reçu une première dose de vaccin fin mai.

Alors qu'une cinquième vague de l'épidémie touche la France, Emmanuel Macron a également exhorté lundi les Français à se faire vacciner et effectuer leurs rappels.

"Nous avons tenu ensemble, continuons à rester unis, solidaires et responsables. Pour vous, pour ceux que vous aimez, pour nos soignants, prenez rendez-vous sur santé.fr", leur a-t-il demandé dans un second tweet.

Si dangereux que ça ?

“Face a l’inconnu, mieux vaut prendre des précautions drastiques", semble être l’adage de nombreux pays dans le monde. Si quelques heures après l’annonce de la découverte du nouveau variant, de nombreux gouvernements ont restreint leurs entrées, la dangerosité du variant Omicron, elle, est encore mal évaluée.

Ce qui est certain pour l’instant, c’est la capacité du virus à se propager très rapidement. Le variant Omicron du Covid-19 présente en effet beaucoup plus de mutations que le variant Delta selon une première image de ce nouveau variant initialement détecté en Afrique du Sud, réalisée et publiée par le prestigieux hôpital Bambino Gesù de Rome.

L'équipe de recherche du Bambino Gesù s'est concentrée dans son étude sur la recherche des mutations au niveau de "la structure tridimensionnelle de la protéine spike", a précisé Claudia Alteri, professeure de microbiologie clinique à l'université d'Etat de Milan et chercheuse à l'hôpital Bambino Gesù de Rome. 

Cette protéine, qui est la partie du virus "étudiée avec le plus d'attention", est "responsable de la reconnaissance du récepteur humain et de l'entrée du virus à l'intérieur des cellules". "C'est sur la spike qu'agissent les anticorps monoclonaux et bien sûr les vaccins", souligne-t-elle.

"Cela ne signifie pas automatiquement que ces variations sont plus dangereuses, simplement que le virus s'est encore adapté à l'espèce humaine en générant un autre variant", précisent les chercheurs. 

Par ailleurs, un médecin sud-africain, qui a traité une trentaine de patients Covid contaminés par le nouveau variant Omicron, dit n'avoir constaté pour l'instant que des symptômes légers sur les patients contaminés. 

Pour le moment, aucun cas de décès lié au nouveau variant n’a été relevé dans le monde.
 

Le gouvernement allemand critique l'affluence à un match de Bundesliga

"Difficile à comprendre": le gouvernement allemand a critiqué l'affluence de 50 000 supporters à Cologne pour le derby rhénan face à Mönchengladbach, en pleine quatrième vague de Covid-19.

"Il est très difficile de comprendre que 50 000 personnes se réunissent dans un stade de football", a dénoncé lors d'une conférence de presse régulière le porte-parole du gouvernement d'Angela Merkel, Steffen Seibert.

"On peut s'étonner de ces images quand (...) les marchés de Noël sont fermés dans d'autres régions", a ajouté M. Seibert.

Quelque 50 000 personnes ont assisté samedi au derby de Rhénanie du nord-Westphalie entre le FC Cologne et Mönchengladbach, remporté 4 à 1 par l'équipe recevante. 

Cette forte affluence de supporters, souvent sans masque et peu soucieux du respect des gestes barrières, a suscité de nombreuses critiques en Allemagne.

Le système fédéral allemand confère aux 16 régions une importante autonomie dans l'organisation des évènements publics. Un autre match de Bundesliga opposant Leipzig au Bayer Leverkusen s'est, lui, joué à huis clos.

"Cette inégalité entre les différents Länder lorsqu'il s'agit de grands événements, et pas seulement sportifs, est extrêmement insatisfaisante", a dénoncé Steve Alter, porte-parole du ministère de l'Intérieur, lors de la même conférence de presse.

"Réduire les contacts doit s'appliquer peu à peu à nous tous", a souligné M. Seibert, prévenant que "les plus hautes incidences ne resteraient pas dans le sud et l'est" du pays, les zones les plus touchées par cette nouvelle vague d'infections.

Le taux d'incidence sur 7 jours a atteint lundi un niveau record en Allemagne de 452,4.

 

La bourse panique

Dès l’annonce de la découverte du variant Omicron, l’effet sur l'économie a été instantané en Europe : les indices européens ont subi leurs pires séances depuis plus d'un an: Paris a chuté de 4,75%, Londres de 3,64%, Francfort de 4,15% et Madrid de 4,96%.

Pour Paris c'est même la pire séance depuis le 18 mars 2020, au moment de l'instauration du premier confinement en France. A Londres, un tel repli n'avait pas été enregistré depuis juin 2020.

A New York, le Dow Jones a connu sa plus forte chute de l'année, et abandonné 2,53%, tandis que le Nasdaq a cédé 2,23% et le S&P 500 2,27%.

Le repli a aussi touché les Bourses asiatiques et les cours du pétrole, fortement dépendants des anticipations de l'activité économique, qui ont perdu plus de 10%. 

Les pays européens, qui font déjà face à une cinquième vague de contaminations de Covid-19, commencent d'ores et déjà à prendre des mesures face à l'apparition d'un nouveau variant, détecté en Afrique du Sud. 

Et l'Union européenne a recommandé vendredi aux Etats membres de suspendre les vols en provenance et à destination de l'Afrique australe, tandis qu'un cas a été identifié en Belgique, le premier en Europe.

Les investisseurs se sont tournés vers le marché obligataire, traditionnel refuge en période d'incertitudes, provoquant une nette baisse des rendements. L'emprunt souverain américain à 10 ans est tombé à 1,48%, contre 1,64% à la clôture de mercredi (le marché était fermé jeudi). 

Les monnaies refuges, comme le yen japonais ou le franc suisse, et l'or étaient également recherchés par les investisseurs soucieux de prendre un minimum de risques. 

Cependant, dès lundi matin, la tendance semblait s’inverser : les prix du pétrole remontaient fortement à l'orée d'une semaine qui s'annonce mouvementée entre évaluation de la demande, négociations sur le nucléaire iranien et réunion de l'Opep+, après leur lourde chute de vendredi dûe à la détection d'un nouveau variant, Omicron.

Vers 10H25 GMT (11H25 à Paris), le baril de Brent pour livraison en janvier bondissait de 4,13% à 75,72 dollars, et à New York, le WTI pour le même mois gagnait 4,67% à 71,33 dollars.

Les deux références du brut ont perdu vendredi plus de 10% en l'espace d'une seule séance, une première depuis les débuts de la pandémie, en avril 2020.

"Le pétrole brut reprend du poil de la bête lundi après le choc" provoqué par l'annonce de la détection d'un nouveau variant de Covid-19 en Afrique du Sud, constate Avtar Sandu, analyste de Phillip Futures.

Mais les inquiétudes autour de ce nouveau variant, "qui pourrait faire dérailler la reprise économique et les plans de certaines banques centrales", sont loin d'être dissipées, ajoute-t-il.

 

(Avec AFP)


Un médecin syrien condamné à perpétuité en Allemagne pour crimes contre l'humanité sous Assad

L'Allemagne a déjà poursuivi et jugé des auteurs de crimes contre l'humanité et de crimes de guerre commis hors de son territoire, notamment des Syriens et des Irakiens, au nom du principe juridique de compétence universelle. (AFP)
L'Allemagne a déjà poursuivi et jugé des auteurs de crimes contre l'humanité et de crimes de guerre commis hors de son territoire, notamment des Syriens et des Irakiens, au nom du principe juridique de compétence universelle. (AFP)
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  • Agé de 40 ans, il réfutait toutes les accusations, parmi lesquelles celles d'avoir mis le feu aux parties génitales d'un adolescent et d'avoir administré une injection létale à un détenu qui avait résisté aux coups
  • "Il a tué deux personnes et blessé grièvement neuf autres", a affirmé en rendant son verdict le juge Christoph Koller, soulignant que ces actes commis en 2011 et 2012 "s'inscrivaient dans la réaction brutale du régime dictatorial et injuste d'Assad"

FRANCFORT: Un médecin syrien, accusé de tortures d'opposants au régime de Bachar al-Assad, a été condamné à la prison à vie lundi par la justice allemande, après un procès fleuve de plus de trois ans à Francfort.

Arrivé en Allemagne en 2015, où il a exercé comme chirurgien orthopédique jusqu'à son arrestation en 2020 après avoir été reconnu par d'autres réfugiés syriens, Alaa Moussa était jugé pour de multiples crimes sur des détenus dans des hôpitaux militaires de Damas et de Homs durant la guerre civile en Syrie.

Agé de 40 ans, il réfutait toutes les accusations, parmi lesquelles celles d'avoir mis le feu aux parties génitales d'un adolescent et d'avoir administré une injection létale à un détenu qui avait résisté aux coups.

"Il a tué deux personnes et blessé grièvement neuf autres", a affirmé en rendant son verdict le juge Christoph Koller, soulignant que ces actes commis en 2011 et 2012 "s'inscrivaient dans la réaction brutale du régime dictatorial et injuste d'Assad" aux manifestations des opposants.

Dénonçant "une violation massive des droits de l'Homme" par l'accusé, le juge a souligné que le verdict était aussi une façon de montrer "que la souffrance des victimes n'est pas oubliée".

"Outre les difficultés inhérentes à un délai de 12 ans, le régime syrien a tenté jusqu'à sa chute (en décembre 2024, ndlr) d'exercer une influence sur la procédure" allemande, a-t-il poursuivi, évoquant des menaces sur des proches des témoins.

Etant donné la gravité des faits, la condamnation à la perpétuité d'Alaa Moussa a été assortie d'une peine de sûreté pour une durée non encore définie (qui sera décidée au bout de quinze ans d'incarcération).

Lors de son procès commencé le 19 janvier 2022, entouré de hautes mesures de sécurité, Alaa Moussa avait été confronté à plus d'une cinquantaine de témoins et d'anciennes victimes.

Certains avaient témoigné masqués et beaucoup avaient fait état de menaces et d'intimidation à l'encontre de leur famille restée au pays alors que l'ombre des services secrets syriens planait sur les audiences.

Une situation qui s'est détendue après la chute, durant le procès, du dictateur Bachar al-Assad, renversé en décembre 2024 et désormais réfugié en Russie.

Parmi les témoins, un ancien lieutenant d'Alep, âgé aujourd'hui d'une quarantaine d'années, emprisonné après avoir refusé de tirer sur des manifestants en novembre 2011.

"Puni pour ses actes" 

Il avait affirmé avoir vu Alaa Moussa infliger des injections à des malades allongés sur le sol, qui sont décédés peu après, dans l'hôpital militaire où il sévissait.

"Aucun tortionnaire, quel que soit le lieu où il a commis son crime, ne peut être certain d'échapper à la justice. Il devra toujours s'attendre à être puni pour ses actes", a asséné le juge Christoph Koller lors de son verdict.

L'Allemagne a déjà poursuivi et jugé des auteurs de crimes contre l'humanité et de crimes de guerre commis hors de son territoire, notamment des Syriens et des Irakiens, au nom du principe juridique de compétence universelle.

Il y a deux semaines, la justice allemande avait ainsi condamné à la prison à vie un ancien chef d'une milice syrienne soutenant l'ex-président Bachar al-Assad, reconnu coupable notamment de meurtre, d'actes de torture et de séquestration entre 2012 et 2014.

Lors du premier procès au monde sur des exactions du régime de Bachar al-Assad tenu en Allemagne, Anwar Raslan, un ex-gradé des services de renseignement syriens, avait été condamné en janvier 2022 à la prison à vie pour le meurtre de 27 prisonniers et des faits de torture sur au moins 4.000 autres, en 2011 et 2012, dans la prison Al-Khatib.

Des procès sur les crimes commis en Syrie ont également eu lieu ailleurs en Europe, notamment en France et en Suède.

Le conflit en Syrie, déclenché par des protestations pacifiques violemment réprimées en 2011, a fait plus d'un demi-million de morts, déplacé des millions de personnes et ravagé l'économie et les infrastructures du pays.


Ukraine: l'aide européenne compense le désengagement américain, selon le Kiel Institute

Gabriel Felbermayr, économiste autrichien et président de l'Institut de Kiel pour l'économie mondiale, participe à une conférence de presse le 11 mars 2020 à Berlin afin de commenter l'impact économique et politique de l'épidémie du nouveau coronavirus. (Photo de Tobias SCHWARZ / AFP)
Gabriel Felbermayr, économiste autrichien et président de l'Institut de Kiel pour l'économie mondiale, participe à une conférence de presse le 11 mars 2020 à Berlin afin de commenter l'impact économique et politique de l'épidémie du nouveau coronavirus. (Photo de Tobias SCHWARZ / AFP)
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  • « L'Europe comble largement le retrait de l'aide américaine », écrit l'institut dans un communiqué, qui recense l'aide militaire, financière et humanitaire promise et livrée à l'Ukraine depuis l'invasion russe du 24 février 2022.
  • Début 2025, les données du Kiel Institute montrent que « la récente augmentation de l'aide européenne a été tirée par un petit groupe de pays », au premier rang desquels se trouvent « les pays nordiques et le Royaume-Uni ».

PARIS : Selon l'institut de recherche allemand Kiel Institute, une hausse de l'aide des pays européens à l'Ukraine a permis début 2025 de combler le vide laissé par le désengagement de la nouvelle administration américaine de Donald Trump.

« L'Europe comble largement le retrait de l'aide américaine », écrit l'institut dans un communiqué, qui recense l'aide militaire, financière et humanitaire promise et livrée à l'Ukraine depuis l'invasion russe du 24 février 2022.

Alors que « les États-Unis, qui étaient auparavant le plus gros donateur à l'Ukraine, n'ont pas annoncé de nouvelle enveloppe depuis début janvier », l'Ukraine a tout de même reçu plus d'aide de janvier à avril 2025 qu'en moyenne les années précédentes sur la même période. 

« Reste à savoir s'il s'agit d'une hausse temporaire ou du début d'une évolution plus durable du rôle de l'Europe en tant que principal soutien de l'Ukraine », a déclaré Christoph Trebesch, qui dirige l'équipe du Kiel Institute chargée de suivre les engagements en faveur de l'Ukraine, cité dans le communiqué.

Début 2025, les données du Kiel Institute montrent que « la récente augmentation de l'aide européenne a été tirée par un petit groupe de pays », au premier rang desquels se trouvent « les pays nordiques et le Royaume-Uni ».

En revanche, « il est frappant de constater le peu d'aide allemande allouée ces derniers mois », a-t-il commenté. « Au lieu d'augmenter son soutien après l'arrivée de Trump au pouvoir, nous observons une forte baisse de l'aide allemande par rapport aux années précédentes. »

« La tendance est la même pour l'Italie et l'Espagne », a-t-il précisé. 

Au 30 avril 2025, 294 milliards d'euros au total ont été alloués à des dépenses précises en faveur de l'Ukraine (sur 405 milliards promis), selon les derniers chiffres du Kiel Institute. Les 111 milliards restants ont été promis à long terme, mais pas encore alloués.

Sur la somme déjà donnée, 140 milliards d'euros correspondent à de l'aide militaire, 133 milliards à de l'aide financière et 21 milliards à de l'aide humanitaire.

Les principaux donateurs sont l'Union européenne et ses membres (131 milliards d'euros donnés ou alloués), les États-Unis (115 milliards) et le Royaume-Uni (19 milliards).

En matière d'aide militaire, l'Europe, le Royaume-Uni compris, « dépasse pour la première fois depuis juin 2022 les États-Unis », selon le Kiel Institute. Les Européens ont déjà donné ou alloué 72 milliards d'euros d'aide militaire à l'Ukraine depuis le début de la guerre, contre 65 milliards pour les États-Unis. 


Les dirigeants du G7, dont Trump, se rejoignent au Canada tandis qu'un conflit oppose l'Iran et Israël

Le logo du G7 2025 est visible sur la pelouse devant le centre des médias de Banff, à l'approche du sommet du Groupe des Sept (G7) qui se tiendra à Kananaskis, dans la province canadienne de l'Alberta, le 16 juin 2025. (Photo : Ben Sheppard / AFP)
Le logo du G7 2025 est visible sur la pelouse devant le centre des médias de Banff, à l'approche du sommet du Groupe des Sept (G7) qui se tiendra à Kananaskis, dans la province canadienne de l'Alberta, le 16 juin 2025. (Photo : Ben Sheppard / AFP)
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  • Les pays du G7 ont entamé dimanche des négociations dans l'espoir de trouver un langage commun concernant le conflit entre l'Iran et Israël.
  • La priorité absolue pour tous sera d'éviter les drames, malgré les nombreux sujets de frictions, des droits de douane imposés par Donald Trump à la guerre en Ukraine, ou encore à celle du Moyen-Orient.

KANANASKIS, CANADA : Les pays du G7 ont entamé dimanche des négociations dans l'espoir de trouver un langage commun concernant le conflit entre l'Iran et Israël, alors que leurs dirigeants, dont le président américain, se retrouvent pour un sommet sous tension dans les Rocheuses canadiennes.

Il s'agit du premier grand sommet depuis que Donald Trump est revenu au pouvoir en janvier, ce qui a fragilisé l'unité du club des grandes démocraties industrialisées (Allemagne, Royaume-Uni, Canada, États-Unis, France, Italie et Japon).

Le président américain, qui n'a cessé de menacer le Canada ces derniers mois, est arrivé en fin de journée dans ce pays, avec sur la tête une casquette blanche portant son slogan « Make America Great Again » (« Rendre sa grandeur à l'Amérique »).

Pour cette réunion qui se déroule à Kananaskis, dans le parc national de Banff, dans l'ouest du Canada, il retrouvera ses alliés du G7 ainsi que les dirigeants de nombreux autres pays invités : l'Inde, l'Ukraine, le Mexique, l'Afrique du Sud et l'Australie seront notamment présents.

La priorité absolue pour tous sera d'éviter les drames, malgré les nombreux sujets de frictions, des droits de douane imposés par Donald Trump à la guerre en Ukraine, ou encore à celle du Moyen-Orient.

Mais parviendront-ils à parler d'une voix commune, notamment sur cette région du monde ?

Israël a stupéfié le monde vendredi en ouvrant un nouveau front avec une campagne militaire surprise et massive contre l'Iran.

Selon une source gouvernementale citée par l'AFP, les dirigeants du G7 travaillent à une déclaration commune. Reste à décider s'il s'agit d'appeler à la désescalade ou simplement de soutenir Israël en affirmant que le pays a le droit de se défendre. 

Mais cette guerre n'est pas le seule enjeu des discussions à Kananaskis. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky est parmi les invités et doit s'entretenir avec Donald Trump

Le président américain, qui s'est rapproché de façon spectaculaire de Moscou, a de nouveau eu un entretien téléphonique samedi avec le président russe Vladimir Poutine. Ce dernier lui a dit être prêt à un nouveau round de négociations.

De leur côté, les Européens tentent de convaincre Donald Trump de promulguer de nouvelles sanctions contre Moscou, ciblant plus précisément les ventes de pétrole russe. 

Tous les pays souhaitent par ailleurs aborder l'aspect commercial avec le président Trump. En imposant des taxes douanières d'au moins 10 % sur la plupart des produits entrant aux États-Unis, ce dernier a dévié le cours de la mondialisation et menacé l'économie mondiale d'un ralentissement général. 

Ce sommet du G7 est la première visite du président américain sur le sol canadien depuis qu'il a menacé son voisin du nord, estimant qu'il serait préférable qu'il devienne le 51^e État américain.

Le Premier ministre canadien, Mark Carney, et Donald Trump se rencontreront lundi matin lors d'un tête-à-tête. Outre MM. Carney et Zelensky, le dirigeant américain doit aussi rencontrer la présidente mexicaine Claudia Sheinbaum.