Omicron fait planer le pessimisme aux quatre coins de la planète

Divers fabricants, dont Moderna, AstraZeneca, Pfizer/BioNTech et Novavax se sont dits confiants dans leur capacité à combattre Omicron en créant un nouveau vaccin. (Photo, AFP)
Divers fabricants, dont Moderna, AstraZeneca, Pfizer/BioNTech et Novavax se sont dits confiants dans leur capacité à combattre Omicron en créant un nouveau vaccin. (Photo, AFP)
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Publié le Mardi 30 novembre 2021

Omicron fait planer le pessimisme aux quatre coins de la planète

  • Jamais un variant du Covid-19 n'avait provoqué autant d'inquiétude depuis l'émergence de Delta, actuellement dominant et déjà très contagieux
  • Le patron du laboratoire pharmaceutique Moderna affiche pour sa part un pessimisme sur l'efficacité des vaccins existants contre le variant

ATHENES :  Le patron du laboratoire pharmaceutique Moderna affiche un pessimisme sur l'efficacité des vaccins existants contre le variant Omicron du coronavirus, au moment où de nouvelles restrictions sanitaires se multiplient dans le monde, comme au Royaume-Uni et au Japon mardi.

Divers fabricants, dont Moderna, AstraZeneca, Pfizer/BioNTech et Novavax se sont néanmoins dits confiants dans leur capacité à combattre Omicron en créant un nouveau vaccin. La Russie a, elle, annoncé travailler sur une version de son "Spoutnik V" ciblant spécifiquement Omicron, dans le "cas improbable" où le sérum actuel ne suffirait pas.

Pour le moment toutefois, il y aura une "baisse significative" de l'efficacité des vaccins actuels face à Omicron et il faudra plusieurs mois pour en élaborer un nouveau, juge Stéphane Bancel, dirigeant de Moderna, dans un entretien au Financial Times. "Tous les scientifiques à qui j'ai parlé (...) disent 'Cela ne va pas le faire'", assure-t-il.

 

Variant Omicron: possible de développer «très rapidement» un vaccin, affirme un scientifique d'Oxford

Le scientifique britannique qui a dirigé les recherches sur le vaccin d'Oxford/AstraZeneca contre le coronavirus a affirmé samedi qu'un nouveau sérum pourrait être développé "très rapidement" contre le variant Omicron. 

Le professeur Andrew Pollard, directeur de l'Oxford Vaccine Group, a estimé "extrêmement improbable" que ce nouveau variant se propage fortement au sein de la population vaccinée, "comme nous l'avons vu l'année dernière" avec le variant Delta.  

Mais si c'était le cas, "il serait possible d'agir très rapidement", a-t-il affirmé sur la BBC, car "les processus de mise au point d'un nouveau vaccin sont de mieux en mieux huilés".

Il estime cependant que les vaccins actuels devraient fonctionner contre la nouvelle souche jugée "préoccupante" par l'OMS, mais que cela ne serait certain que dans les semaines à venir. 

Aucun cas du variant Omicron n'a pour le moment été détecté au Royaume-Uni, l'un des pays d'Europe les plus endeuillés par le virus avec plus de 144.500 morts. Le gouvernement a cependant annoncé jeudi de sévères restrictions pour les passagers en provenance de six pays africains, dont l'Afrique du Sud, où le variant a été détecté pour la première fois. 

En Europe, un cas lié au variant Omicron a pour le moment été découvert en Belgique et un autre en Allemagne. Une soixantaine de personnes testées positives à leur retour d'Afrique du Sud inquiètent aussi les Pays-Bas, sans toutefois qu'il soit pour le moment confirmé qu'elles portent le nouveau variant. 

Ce dernier a aussi été identifié au Malawi, en Israël sur une personne venue du Malawi, au Botswana et à Hong Kong.

Dans un communiqué, AstraZeneca a déclaré avoir "développé, en étroite collaboration avec l'Université d'Oxford, une plate-forme vaccinale qui nous permet de répondre rapidement aux nouvelles variantes qui peuvent apparaître". La société pharmaceutique britannique a annoncé qu'elle "menait déjà des recherches dans les endroits où le variant a été identifiée". 

Les fabricants de vaccins Pfizer/BioNTech, Moderna et Novavax se sont également déclarés confiants dans leur capacité à combattre la souche Omicron.

omicron

Jamais un variant du Covid-19 n'avait provoqué autant d'inquiétude depuis l'émergence de Delta, actuellement dominant et déjà très contagieux.


"Il y a des raisons d'être préoccupés face à ce nouveau variant, mais pas de raison de paniquer", a relativisé le président américain Joe Biden lundi, prévenant qu'Omicron apparaîtrait "tôt ou tard" aux Etats-Unis. 


Le pays le plus endeuillé au monde par le Covid-19 (près de 780.000 morts), qui s'était rouvert au reste du monde début novembre, s'est refermé lundi aux voyageurs venant de huit pays d'Afrique australe.


De leur côté, les ministres de la Santé de sept des nations les plus industrialisées (G7) ont appelé lundi à "une action urgente" face à ce "variant hautement transmissible". 


L'Organisation mondiale de la santé (OMS) juge "élevée" la "probabilité qu'Omicron se répande au niveau mondial", reconnaissant que de nombreuses inconnues demeurent: contagiosité, efficacité des vaccins existants, gravité des symptômes.


Elément rassurant: à ce jour, aucun décès associé à Omicron n'a été signalé.

Hausse exponentielle

En Afrique du Sud, la majorité des nouvelles contaminations sont déjà liées à Omicron et le gouvernement prédit une hausse exponentielle.


Ces données laissent penser que le variant a un grand potentiel de propagation et rappellent l'urgence d'une vaccination à l'échelle mondiale, seule à même de permettre une couverture immunitaire globale permettant de contrôler l'épidémie, alors que l'Afrique est très peu vaccinée.


Se considérant "punie" pour avoir révélé son existence, l'Afrique du Sud a réclamé la levée "immédiate et urgente" des restrictions de voyages, jugeant "regrettable" que certaines nations africaines prennent aussi ces mesures.


Ainsi le Gabon refuse dorénavant sur son sol les voyageurs provenant de huit pays d'Afrique australe.


Le variant Omicron pourrait peser sur l'économie et l'inflation, a averti lundi le président de la banque centrale américaine Jerome Powell, soulignant des "risques à la baisse pour l'emploi et l'activité économique".


La Chine a également reconnu mardi qu'Omicron compliquerait l'organisation des Jeux olympiques d'hiver de Pékin (4-20 février 2022), mais a réaffirmé sa confiance dans la réussite de l'événement.

 

Omicron apparaît à l'heure où la pandémie a déjà fait 5 millions de morts depuis le début de la pandémie

La pandémie de Covid-19 a fait au moins 5.206.370 morts depuis son apparition fin 2019 en Chine, selon un comptage de l'AFP.

C'était sans compter avec le nouveau variant baptisé "Omicron" et qui en dépit des symptômes a priori légers qu'il provoque, inquiètent scientifiques et politiques.

Signalée initialement en Afrique du Sud la semaine dernière, cette nouvelle souche s'est propagée sur tous les continents, du Canada à l'Italie, en passant par le Japon, l'Allemagne, l'Espagne, le Portugal ou encore le Royaume-Uni, où six nouveaux cas ont encore été confirmés lundi.

Cela a poussé de nombreux Etats à suspendre les voyages vers l'Afrique australe, instaurer des dispositifs préventifs et, pour les plus fournis en vaccins, à exhorter leur population à se faire injecter une 3e dose.


Au Royaume-Uni, pays parmi les plus endeuillés par la pandémie (près de 145.000 morts), porter un masque dans les transports et les magasins est redevenu obligatoire mardi. Tous les voyageurs y arrivant doivent faire un test PCR et s'isoler jusqu'au résultat, les tests antigéniques n'étant plus valables.


Depuis ce weekend, Londres n'acceptait déjà plus les non-Britanniques venant de 10 pays africains (Afrique du Sud, Namibie, Lesotho, Eswatini, Zimbabwe, Botswana, Malawi, Mozambique, Zambie et Angola).


L'Europe, redevenue depuis plusieurs semaines l'épicentre de la pandémie, semble le continent le plus touché actuellement par Omicron. 


Les Pays-Bas ont fait état de 14 passagers arrivés ce week-end d'Afrique du Sud porteurs d'Omicron. Mais le variant était déjà en circulation dans le pays le 19 novembre, soit presque une semaine avant l'annonce sud-africaine sur l'existence du variant, ont indiqué mardi les autorités néerlandaises.


La France a signalé son premier cas mardi, sur l'île de la Réunion, et recommande désormais la vaccination aux 5-11 ans présentant un risque de forme grave de la maladie. Le régulateur européen avait approuvé le vaccin pour tous les 5-11 ans quelques jours plus tôt.


En Allemagne, qui connaît une véritable flambée épidémique, la Cour constitutionnelle a jugé mardi justifiées et proportionnelles les mesures de confinement partiel prises par le gouvernement depuis le début de la pandémie, ouvrant la voie à un prochain nouveau durcissement des restrictions.


En Asie, le Japon, trois semaines après avoir assoupli certaines restrictions, interdit depuis mardi "toutes les entrées de ressortissants étrangers". Le gouvernement a confirmé mardi son premier cas d'Omicron, chez un homme revenu de Namibie.


Israël, où un cas a été confirmé chez un voyageur revenu du Malawi, prohibe également, depuis dimanche, l'entrée des étrangers sur son territoire.

 

L'émergence du variant Omicron, détecté pour la première fois en Afrique du Sud, rappelle l'urgence d'une vaccination à l'échelle mondiale, seule à même de permettre une couverture immunitaire globale permettant de contrôler l'épidémie.

La trop faible vaccination d'une partie de la planète est-elle la cause de l'émergence de nouveaux variants, potentiellement plus dangereux que l'hégémonique Delta? Les vaccins sont-ils l'arme fatale pour en finir un jour avec cette pandémie aux multiples épisodes?

Autant de questions qui se posent et se reposent depuis l'apparition du variant Omicron qui inquiète le monde entier depuis plusieurs jours.

Toutes les pistes ne se résument pas à une vaccination insuffisante. Les experts du Conseil scientifique français, chargé d'aider le gouvernement sur la crise sanitaire, jugent ainsi probable qu'Omicron soit apparu chez une personne immunodéprimée.

Le variant serait l'héritier d'une longue lignée de mutations, accumulées lors d'une infection "chronique" par le Sars-COV2, chez une personne atteinte d'un déficit immunitaire sévère.

Mais, quelle que soit son origine, ce variant "se répandra d'autant moins vite que la population autour est immunisée", souligne à l'AFP Arnaud Fontanet, membre du conseil scientifique et épidémiologiste à l'Institut Pasteur.

Or, en Afrique du Sud, seul le quart de la population est vaccinée. Et, plus largement, "on peut imaginer qu'une multiplication du virus lors d'épidémies incontrôlées offre autant d'opportunités pour l'émergence de variants".

 

(Avec AFP)


Canada: le libéral Mark Carney donné vainqueur après une campagne centrée sur Trump

Le Premier ministre canadien et chef du Parti libéral, Mark Carney, salue ses partisans lors d'une fête de victoire à Ottawa (Ontario), le 29 avril 2025. (AFP)
Le Premier ministre canadien et chef du Parti libéral, Mark Carney, salue ses partisans lors d'une fête de victoire à Ottawa (Ontario), le 29 avril 2025. (AFP)
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  • Le Parti libéral de Mark Carney a remporté lundi les législatives canadiennes, selon les projections des médias locaux, après une campagne centrée sur les menaces du président américain Donald Trump contre le pays
  • Toutefois, selon des résultats encore préliminaires, les libéraux pourraient rester minoritaires au Parlement et seraient donc contraints de gouverner avec l'appui d'un autre parti

OTTAWA: Le Parti libéral de Mark Carney a remporté lundi les législatives canadiennes, selon les projections des médias locaux, après une campagne centrée sur les menaces du président américain Donald Trump contre le pays.

Toutefois, selon des résultats encore préliminaires, les libéraux pourraient rester minoritaires au Parlement et seraient donc contraints de gouverner avec l'appui d'un autre parti.

Il y a quelques mois encore, la voie semblait toute tracée pour permettre aux conservateurs canadiens emmenés par Pierre Poilievre de revenir aux affaires, après dix ans de pouvoir de Justin Trudeau.

Mais le retour de Donald Trump à la Maison Blanche et son offensive inédite contre le Canada, à coups de droits de douane et de menaces d'annexion, ont changé la donne.

A Ottawa, où les libéraux sont réunis pour la soirée électorale dans une aréna de hockey, l'annonce des résultats a provoqué une salve d'applaudissements et des cris enthousiastes.

"Je suis si heureuse", lâche sur place Dorothy Goubault, originaire de la région des Mille Iles en Ontario. "Je suis contente car nous avons quelqu'un qui peut parler à M. Trump à son niveau. M. Trump est un homme d'affaires. M. Carney est un homme d'affaires, et je pense qu'ils peuvent tous les deux se comprendre".

Pour le ministre Steven Guilbeault, "les nombreuses attaques du président Trump sur l'économie canadienne, mais aussi sur notre souveraineté et notre identité même, ont vraiment mobilisé les Canadiens", a-t-il déclaré sur la chaine publique CBC.

Et les électeurs "ont vu que le Premier ministre Carney avait de l'expérience sur la scène mondiale".

Mark Carney n'avait pas encore pris la parole à minuit locales (04H00 GMT), tandis que se poursuivait le dépouillement.

Dans les longues files devant les bureaux de vote toute la journée, les électeurs ont souligné l'importance de ce scrutin, parlant d'élections historiques et déterminantes pour l'avenir de ce pays de 41 millions d'habitants.

- "Chaos" -

À 60 ans, Mark Carney, novice en politique mais économiste reconnu, a su convaincre une population inquiète pour l'avenir économique et souverain du pays qu'il était la bonne personne pour piloter le pays en ces temps troublés.

Cet ancien gouverneur de la banque du Canada et de Grande-Bretagne n'a cessé de rappeler pendant la campagne que la menace américaine est réelle pour le Canada.

"Ils veulent nos ressources, notre eau. Les Américains veulent notre pays", a-t-il prévenu.

"Le chaos est entré dans nos vies. C'est une tragédie, mais c'est aussi une réalité. La question clé de cette élection est de savoir qui est le mieux placé pour s'opposer au président Trump?", a-t-il expliqué pendant la campagne.

Pour faire face, il a promis de maintenir des droits de douane sur les produits américains tant que les mesures de Washington seront en place.

Mais aussi de développer le commerce au sein de son pays en levant les barrières douanières entre provinces et de chercher de nouveaux débouchés, notamment en Europe.

En face, le chef conservateur, qui avait promis des baisses d'impôts et des coupes dans les dépenses publiques, n'a pas réussi à convaincre les électeurs de ce pays du G7, 9e puissance mondiale, de tourner le dos aux libéraux.

Pierre Poilievre aura aussi souffert jusqu'au bout de la proximité, de par son style et certaines de ses idées, avec le président américain, ce qui lui a aliéné une partie de l'électorat, selon les analystes.

Au QG des conservateurs à Ottawa, Jason Piche se dit toutefois "surpris" des résultats, "je pensais que ce serait plus serré que ça".

Un peu plus loin, Jean-Guy Bourguignon, homme d'affaires de 59 ans, se dit carrément "très triste". "Est-ce que c'est vraiment ça le pays dans lequel nous voulons vivre?", demande-t-il alors qu'il énumère les politiques des libéraux, qu'il juge liberticides.

Près de 29 millions d'électeurs étaient appelés aux urnes dans ce vaste pays du G7 qui s'étend sur six fuseaux horaires. Et plus de 7,3 millions de personnes avaient voté par anticipation, un record.


Ukraine: Poutine annonce une trêve du 8 au 10 mai, "tentative de "manipulation" répond Zelensky

Le président russe Vladimir Poutine prononce un discours lors d'une réunion du Conseil des législateurs à Saint-Pétersbourg, le 28 avril 2025. (AFP)
Le président russe Vladimir Poutine prononce un discours lors d'une réunion du Conseil des législateurs à Saint-Pétersbourg, le 28 avril 2025. (AFP)
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  • Le président russe Vladimir Poutine a annoncé lundi une trêve sur le front en Ukraine durant trois jours du 8 au 10 mai
  • Son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky denonçant une "tentative de manipulation"

MOSCOU: Le président russe Vladimir Poutine a annoncé lundi une trêve sur le front en Ukraine durant trois jours du 8 au 10 mai, à l'occasion de la commémoration de la victoire sur l'Allemagne nazie, son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky denonçant une "tentative de manipulation".

Le président américain Donald Trump exhorte Kiev et Moscou à conclure un cessez-le-feu et un accord de paix, trois ans après le début de l'offensive russe ayant déjà fait des dizaines de milliers de morts civils et militaires.

"A partir de minuit entre le 7 et le 8 mai, et jusqu'à minuit entre le 10 et le 11 mai, la partie russe annonce un cessez-le-feu", a indiqué le Kremlin dans un communiqué. "Pendant cette période, toutes les opérations de combat seront arrêtées".

D'après la présidence russe, Vladimir Poutine a pris cette décision unilatérale "pour des raisons humanitaires" et à l'occasion des célébrations du 80e anniversaire de la victoire sur l'Allemagne nazie.

Pour M. Zelensky, au contraire, "il y a désormais une nouvelle tentative de manipulation". "Pour une raison, a-t-il dit dans son adresse quotidienne, tout le monde doit attendre le 8 mai et ne cesser le feu qu'ensuite pour garantir le silence" lors de la parade du 9 mai sur la place Rouge à Moscou.

La Russie commémore le 9 mai cet événement dont Vladimir Poutine a fait un marqueur essentiel de la puissance retrouvée du pays. Les dirigeants d'une vingtaine de pays sont attendus pour un défilé militaire en grande pompe sur la place Rouge à Moscou.

Le Kremlin a dit considérer que l'Ukraine "devrait suivre cet exemple", tout en prévenant que les forces russes "fourniront une réponse adéquate et efficace" en cas de violation de la trêve.

Vladimir Poutine avait déjà déclaré un bref cessez-le-feu de 30 heures les 19 et 20 avril à l'occasion de Pâques. Les deux camps s'étaient ensuite accusés de l'avoir violé, même si une baisse de l'intensité des combats avait été ressentie dans plusieurs secteurs du front.

- "accroître la pression sur la Russie"-

La Maison Blanche a soutenu lundi que Donald Trump souhaitait un cessez-le-feu "permanent" en Ukraine et pas seulement une trêve temporaire.

Les Etats-Unis, jusque-là le premier soutien de l'Ukraine, veulent tourner la page aussi vite que possible quitte, craint Kiev, à accepter des dispositions très favorables à Moscou.

Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio a dit dimanche à son homologue russe, Sergueï Lavrov, qu'il était temps de mettre fin à une "guerre insensée" en Ukraine, selon un communiqué lundi.

De son côté, le président français Emmanuel Macron a affirmé que "dans les huit à dix jours prochains, nous allons accroître la pression sur la Russie", dans un entretien publié par le magazine Paris Match.

Il a estimé avoir "convaincu les Américains de la possibilité d’une escalade des menaces, et potentiellement de sanctions" contre Moscou.

- Conditions maximalistes de Poutine -

La Russie maintient des conditions maximalistes concernant l'Ukraine, dont elle veut la reddition et le renoncement à rejoindre l'Otan, tout en s'assurant de pouvoir garder les territoires ukrainiens annexés.

La reconnaissance internationale de l'annexion russe de la Crimée et de quatre autres régions ukrainiennes est une condition "impérative" à la paix, a encore martelé lundi le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov.

La Russie a annexé la péninsule ukrainienne de Crimée en mars 2014, ce que la communauté internationale, Etats-Unis compris, n'a jamais reconnu.

En septembre 2022, quelques mois après le déclenchement de son assaut à grande échelle, elle a aussi revendiqué l'annexion de quatre régions ukrainiennes qu'elle occupe partiellement, celles de Donetsk, Lougansk, Kherson et Zaporijjia.

La Russie, qui a l'avantage sur le front, a revendiqué lundi la prise de Kamyanka, un village de la région de Kharkiv, dans le nord-est de l'Ukraine.

La Corée du Nord a pour la première fois reconnu lundi avoir envoyé des troupes en Russie et qu'elles avaient aidé Moscou à reprendre aux Ukrainiens les zones de la région de Koursk dont ils s'étaient emparés.

Trois personnes ont par ailleurs été tuées lundi dans une attaque russe contre un village de la région de Donetsk (est), selon les services du procureur régional.


Canada: le suspect de l'attaque à la voiture-bélier qui a fait 11 morts inculpé

Le Premier ministre canadien Mark Carney s'est rendu dimanche à Vancouver, où il a assisté dimanche, des fleurs à la main, à une veillée religieuse organisée pour les victimes, selon le média CPAC. (AFP)
Le Premier ministre canadien Mark Carney s'est rendu dimanche à Vancouver, où il a assisté dimanche, des fleurs à la main, à une veillée religieuse organisée pour les victimes, selon le média CPAC. (AFP)
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  • L'homme présenté comme un habitant de Vancouver, qui a comparu devant un tribunal avant d'être remis en garde à vue, a agi délibérément et a des antécédents de troubles mentaux, selon la police
  • "Le parquet de Colombie-Britannique a inculpé Kai-Ji Adam Lo", le suspect âgé de 30 ans, "de huit chefs de meurtre", a déclaré la police dans un communiqué, ajoutant que d'autres inculpations étaient attendues

VANCOUVER: Le suspect d'une attaque à la voiture-bélier qui a tué 11 personnes et fait des dizaines de blessés lors d'un festival de la communauté philippine de Vancouver a été inculpé de meurtre, a annoncé dimanche la police.

"Le parquet de Colombie-Britannique a inculpé Kai-Ji Adam Lo", le suspect âgé de 30 ans, "de huit chefs de meurtre", a déclaré la police dans un communiqué, ajoutant que d'autres inculpations étaient attendues.

L'homme présenté comme un habitant de Vancouver, qui a comparu devant un tribunal avant d'être remis en garde à vue, a agi délibérément et a des antécédents de troubles mentaux, selon la police.

Aucun motif n'a été confirmé pour cette attaque survenue samedi soir dans la ville de Vancouver, dans l'ouest du pays, en pleine campagne électorale alors que les Canadiens sont appelés aux urnes lundi pour des élections législatives. La police a exclu cependant la piste terroriste.

Le Premier ministre canadien Mark Carney s'est rendu dimanche à Vancouver, où il a assisté dimanche, des fleurs à la main, à une veillée religieuse organisée pour les victimes, selon le média CPAC.

"La nuit dernière, des familles ont perdu une sœur, un frère, une mère, un père, un fils ou une fille", a-t-il déclaré. "Ces familles vivent le cauchemar de toutes les familles.

Le suspect a "un lourd passé d'interactions, avec la police et des soignants, liées à la santé mentale", a déclaré Steve Rai, un haut responsable de la police de Vancouver, lors d'une conférence de presse dimanche.

"Même si je ne peux pas m'exprimer à ce stade sur un possible mobile, je peux désormais dire, confiant, que les éléments de ce dossier ne nous mènent pas à penser qu'il s'agit d'un acte terroriste", a-t-il ajouté.

"Il y a désormais 11 décès confirmés, et nous pensons que des dizaines d'autres sont blessés, dont certains gravement", a poursuivi Steve Rai, prévenant que le nombre de morts pourrait augmenter.

"Il s'agit du jour le plus sombre de l'histoire de Vancouver", a-t-il estimé.

Des corps "écrasés" 

Peu après 20H00 locales samedi (03h00 GMT dimanche) selon la police, "un homme au volant d'un SUV Audi noir" a foncé à travers la foule dans le quartier Sunset on Fraser de la ville de la côte pacifique où des membres de la communauté philippine s'étaient rassemblés pour célébrer la journée Lapu-Lapu, qui commémore une victoire du XVIe siècle contre les explorateurs européens.

Abigail Andiso a raconté au Vancouver Sun qu'elle a entendu de grands bruits, puis des hurlements: "Il y avait des corps. Ils ont été écrasés. Certains étaient déjà morts sur place".

Des images partagées sur les réseaux sociaux et vérifiées par l'AFP montrent un véhicule, un SUV noir dont l'avant est très endommagé, arrêté dans une rue jonchée de débris avec des camions de restauration rapide tout autour.

Sheila Nocasa était sur place peu avant l'incident. Elle a dit à l'AFP être "sous le choc", "anéantie".

Des personnes sont venues dimanche déposer des fleurs pour rendre hommage aux victimes sur le site de l'attaque.

"C'est très traumatisant", a indiqué à l'AFP Mohamad Sariman, qui travaillait dans un food truck au festival Lapu Lapu et qui dit avoir entendu une "grosse détonation".

De nombreuses communautés asiatiques, notamment chinoise, indienne et philippine, vivent dans l'ouest du Canada, pour beaucoup autour de Vancouver, troisième agglomération du pays.

Dimanche, le roi Charles III, chef d'Etat du Canada, s'est dit "profondément attristé" par cette "terrible tragédie". Le président français Emmanuel Macron a dit sa "solidarité aux Canadiens et à la communauté philippine".

De son côté, le président des Philippines Ferdinand Marcos a déclaré dans un communiqué qu'il était "complètement bouleversé d'apprendre ce terrible incident".

"J'ai peur" 

"J'étais choqué" en apprenant la nouvelle, a déclaré dimanche matin à l'AFP Julie Dunbar, une retraitée de la capitale Ottawa. Elle rappelle tristement qu'il "est arrivé la même chose à Toronto" en 2018, quand un homme avait tué 11 personnes avec un van. "J'ai peur de la société dans laquelle on vit".

Ce drame fait monter la tension à quelques heures du scrutin, lundi. La campagne électorale a été dominée par la question de la guerre économique avec les Etats-Unis de Donald Trump et ses menaces d'annexion.

Le nouveau Premier ministre Mark Carney, qui se présente comme un rempart face au président américain, est donné favori par les sondages. Il a modifié le programme de son dernier jour de campagne en raison de l'attaque à Vancouver.