Autriche: Kurz parti, son successeur à la chancellerie prêt à s'effacer aussi

Deux mois à peine après sa démission de la chancellerie, Sebastian Kurz a annoncé jeudi quitter à 35 ans la vie politique, une chute aussi spectaculaire que son ascension et qui devrait par ricochets entraîner le départ de son successeur. (Photo, AFP)
Deux mois à peine après sa démission de la chancellerie, Sebastian Kurz a annoncé jeudi quitter à 35 ans la vie politique, une chute aussi spectaculaire que son ascension et qui devrait par ricochets entraîner le départ de son successeur. (Photo, AFP)
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Publié le Vendredi 03 décembre 2021

Autriche: Kurz parti, son successeur à la chancellerie prêt à s'effacer aussi

  • Sebastian Kurz a annoncé jeudi quitter à 35 ans la vie politique
  • Sebastian Kurz avait quitté le pouvoir début octobre à la suite du lancement d'une enquête pour corruption à son encontre

VIENNE : Deux mois à peine après sa démission de la chancellerie, Sebastian Kurz a annoncé jeudi quitter à 35 ans la vie politique, une chute aussi spectaculaire que son ascension et qui devrait par ricochets entraîner le départ de son successeur.

Alexander Schallenberg, qu'il avait désigné pour le remplacer en octobre, a fait savoir dans la soirée qu'il était "prêt à laisser son poste" au nouveau chef du parti conservateur ÖVP.

"Je suis fermement convaincu que les deux fonctions - chef du gouvernement et président du parti - devraient être de nouveau aux mains d'une même personne", a-t-il déclaré dans un communiqué.

Une réunion des instances de l'ÖVP est prévue vendredi. Le ministre de l'Intérieur Karl Nehammer fait figure de favori.

Sebastian Kurz avait quitté le pouvoir début octobre à la suite du lancement d'une enquête pour corruption à son encontre, tout en restant à la tête de sa formation dont il présidait aussi le groupe parlementaire.

Mais celui qui était présenté hier comme "l'enfant prodige" de la politique autrichienne a décidé de mettre fin à l'ensemble de ses mandats.

"C'est un nouveau chapitre de ma vie qui s'ouvre aujourd'hui", a-t-il expliqué aux journalistes à Vienne, disant vouloir consacrer du temps à son fils Konstantin, né le week-end dernier.

Il a également évoqué un nouveau "défi professionnel" dans les mois à venir.

« Scandales en série »

"Cette décision n'a pas été facile à prendre mais malgré tout, je ne ressens aucune amertume", a ajouté l'ex-chancelier.

Il a expliqué avoir été "usé" par les récentes accusations du parquet, qu'il rejette et qui ont "entamé son enthousiasme". "Je ne suis ni un saint ni un criminel, je suis un être humain avec des forces et des faiblesses", a-t-il dit.

Le scandale a éclaté en octobre, lorsque plusieurs lieux, dont la chancellerie et le ministère des Finances, ont été perquisitionnés dans le cadre d'une enquête portant sur des soupçons de détournement de fonds publics entre 2016 et 2018.

Ce détournement présumé avait pour but de financer la parution de sondages falsifiés et une couverture médiatique élogieuse à l'égard de Sebastian Kurz dans les médias d'un influent groupe de presse autrichien, Österreich.

En échange, ce dernier était récompensé via l'achat de lucratifs encarts publicitaires, selon les éléments du parquet.

L'annonce jeudi de M. Kurz a par ailleurs provoqué la démission du ministre des Finances Gernot Blümel, un de ses fidèles qui est également mis en cause par la justice.

Sebastian Kurz était le plus jeune chef de gouvernement du monde quand il a accédé à la chancellerie à l'âge de 31 ans.

La coalition qu'il avait formée avec l'extrême droite s'était effondrée en 2019 lorsque son allié s'était retrouvé, déjà, au coeur d'une autre affaire de corruption.

De nouvelles élections lui avaient permis de retrouver son poste jusqu'à sa démission en octobre.

De l'extrême droite aux écolos

Né en 1986 d'un père technicien et d'une mère enseignante, le Viennois a connu avant cette chute brutale une carrière fulgurante.

Il devient secrétaire d'Etat à seulement 24 ans, sans avoir achevé son cursus de droit. Il est ensuite nommé ministre des Affaires étrangères à 27 ans puis devient chancelier en 2017.

Il devait alors sa popularité jusqu'en Allemagne voisine à son opposition à l'accueil des réfugiés et à des promesses de baisses massives d'impôts pour les classes moyennes.

La rafale de mesures anti-immigration votées sous son premier mandat et ses relations tendues avec les médias ou des pays comme la Turquie ont fait de lui une personnalité clivante.

Sebastian Kurz a certes toujours revendiqué ses convictions pro-européennes et pro-israéliennes. Mais il a rarement recadré le FPÖ, alors que les provocations xénophobes de l'extrême droite ont écorné l'image de l'Autriche en Europe et aux Etats-Unis.

En janvier 2020, il s'était allié aux Verts, une première pour sa famille politique.

Ces derniers excluent aujourd'hui de nouvelles élections, malgré des sondages en forte baisse pour la droite en manque d'incarnation et les pressions de l'opposition.

"Nous assurons la stabilité dans ce pays", a assuré jeudi le vice-chancelier écologiste Werner Kogler, alors que l'Autriche a dû se reconfiner face à la nouvelle vague épidémique de Covid-19.


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
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  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.