Bpifrance et Mubadala doublent leurs engagements financiers

Nicolas Dufourcq, directeur général de BpiFrance. (Photo, Eva Levesque)
Nicolas Dufourcq, directeur général de BpiFrance. (Photo, Eva Levesque)
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Publié le Vendredi 03 décembre 2021

Bpifrance et Mubadala doublent leurs engagements financiers

Nicolas Dufourcq, directeur général de BpiFrance. (Photo, Eva Levesque)
  • Outre le méga contrat de vente de 80 Rafale, Emmanuel Macron a acté aux Émirats arabes unis un partenariat d’investissement sur des secteurs d’avenir qui sont au cœur de la relance et des transitions écologiques et numériques
  • «Le partenariat avec les Émirats est une chance. Nous traitons vraiment avec des amis, de vrais professionnels qui ont décidé de bien connaître la France», explique à Arab News en français le directeur général de BpiFrance

DUBAÏ: Emmanuel Macron est reparti de Dubaï ce vendredi soir les valises pleines de contrats et de partenariats. Sa visite a été courte mais efficace, et le président français n’est pas venu pour rien, c’est le moins que l’on puisse dire. Outre le méga contrat de vente de 80 Rafale – l’aboutissement de treize ans de négociations – Emmanuel Macron a acté un partenariat d’investissement sur des secteurs d’avenir qui sont au cœur de la relance et des transitions écologiques et numériques: les start-up, les scale-up, le secteur spatial, les semi-conducteurs, le transport et les énergies décarbonées. Le financement de ces projets contribuera non seulement à la croissance économique en France, mais également à sa résilience et à sa souveraineté technologique.

Deux accords ont été signés entre Mubadala, le deuxième fonds d’investissement d’Abu Dhabi et la Banque publique d’investissement, BpiFrance, pour un montant total de 5,4 milliard d’euros.

Arab News en français s’est entretenu avec Nicolas Dufourcq, directeur général de BpiFrance à l’occasion de la conclusion de ces nouveaux accords.

ANFR: La France vient de signer deux nouveaux accords avec le fonds d'investissement d’Abu Dhabi, Mubadala. Sur quoi portent-ils?

ND: Le partenariat signé aujourd’hui est la prolongation de deux premiers véhicules financiers entre BpiFrance et Mubadala sur les quatre qui existent déjà. Le premier accord porte sur l'investissement de 4 milliards d'euros en France dans les années qui viennent, répartis a hauteur égale entre BpiFrance et Mubadala. On double nos engagements par rapport aux précédents. Sur cette somme, 3,2 millions d’euros seront destinés à des investissements en private equity, dans les entreprises matures. Les 800 millions restants iront dans l’innovation. Il s’agit là de l'engagement dans le cadre du French Emirati Fund (FEF).

Le FEF investit dans les entreprises matures françaises non cotées françaises qui ont un potentiel de croissance confirmé: des grosses PME (petites et moyennes entreprises), des ETI (entreprises de taille intermédiaire), mais aussi dans les fonds qui investissent eux-mêmes dans les entreprises matures.

Le second accord, conclu entre Mubadala et le ministère de l'Économie, des Finances et de la Relance, établit un cadre permettant aux fonds associés au gouvernement d'Abu Dhabi d'investir potentiellement 1,4 milliard d'euros dans des fonds basés en France ou ayant une exposition significative dans l'économie française. Cette enveloppe sera également gérée par BpiFrance. Ici, nous prolongeons notre collaboration dans le capital-risque qui investit directement dans des start-up et dans des fonds de capital-risque français.

ANFR: Quels sont les secteurs dans lesquels vous allez co-investir cette fois-ci?

ND: Ce qui nous intéresse, ce sont les entrepreneurs. C’est ce qui guide nos choix. Avec notre premier instrument, nous nous impliquons dans tous les secteurs: industrie, services, salles de sport, courtage en assurance, activités d’intégration des systèmes informatiques...

ANFR: Sur quels critères sélectionnez-vous les entreprises dans lesquelles vous décidez d’investir? Ce sont forcement des petites entreprises françaises? Pourriez-vous nous donner des exemples?

ND: Nous investissons dans de très belles entreprises, et il y en a de nombreuses en France. Cela nous permet de couvrir toute l’économie, qu’il s’agisse d’entreprises matures ou d’acteurs émergents, c’est-à-dire des start-up. Nous avons investi avec Mubadala dans un certain nombre de fonds d’investissement en capital-risque et dans des entreprises technologiques risquées.

Je pense en particulier à Owkin, qui applique les méthodes d’intelligence artificielle au diagnostic. Mubadala a mis pas mal d’argent dedans. Nous avons également investi dans Siaci Saint Honoré, qui est le leader français du courtage en assurance. D’ailleurs, c’est le seul grand courtier à ne pas être américain. D’autres entreprises sont concernées, comme Vivalto, DomusVi (des Ehpad, des établissements pour personnes âgées), Galileo (un groupe d’éducation privé), Indexia (assurance de téléphone mobile), Cogepart (logistique du dernier kilomètre), Adista (société d’intégration de systèmes et qui déploie de la fibre optique), Omnipac (boîtes d’emballage pour les œufs) ou encore Looping, qui est un parc d’attractions. De nombreux secteurs sont concernés.

ANFR: La deuxième enveloppe de 1,4 milliard d’euros signée aujourd’hui est destinée à des secteurs du futur, donc spécifiques. Lesquels en particulier?

ND: En effet, ce partenariat prévoit des investissements dans de grands secteurs du plan d’investissement France 2030, notamment en ce qui concerne les secteurs de l’espace, de l’énergie et des semi-conducteurs. Grâce à ce véhicule financier, nous allons créer un certain nombre de fonds, qui seront thématiques. Cette nouvelle enveloppe va nous aider à financer la métamorphose de l’économie française vers des secteurs d’avenir.

ANFR: Dans quelle mesure est-il important aujourd’hui pour la France de trouver des investissements étrangers pour les entreprises françaises?

ND: La France est en train de se métamorphoser, donc elle a besoin de capital. Et BpiFrance a une connaissance intime de la manière dont la France se transforme. Passer par BpiFrance pour accéder aux meilleures opportunités d'investissement de capital dans notre économie, c’est très intelligent, et nous sommes bien sûr à disposition de Mubadala pour le faire.

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Nicolas Dufourcq, directeur général de BpiFrance avec un responsable émirati après la signature d'un accord bilatéral avec les Émirats arabes unis à Dubaï, le 3 décembre 2021. (Photo, AFP)

ANFR: Le début de la collaboration entre Mubadala et BpiFrance remonte à 2014. Comment les Émirats arabes unis (EAU) sont devenus un partenaire si important?

ND: Ce partenariat est une chance. Nous avons en face de nous des gens très professionnels, je pense que la collaboration va prospérer, en tout cas, nous allons tout faire pour que ce soit le cas. Nous traitons vraiment avec des amis, qui ont décidé de bien connaître la France. Comme ils la connaissent bien, ils y investissent beaucoup. Quand on comprend bien la France, on décèle son potentiel incroyable. Les EAU sont nos alliés à tous points de vue. Des alliés stratégiques – nous possédons des bases militaires avec des familles françaises qui habitent ici –, mais aussi financiers, diplomatiques, culturels, notamment avec le Louvre Abu Dhabi. Une très grande amitié s’est installée entre nous.

Je pense aussi que les Émirats ont trouvé avec BpiFrance une équipe de très grand professionnels, donc le partenariat fonctionne très bien. Mubadala et BpiFrance se rassemblent beaucoup, nous avons de très gros tickets dans des entreprises stratégiques. Nous nous ressemblons énormément, et en fin de compte, nous sommes un peu jumeaux. BpiFrance est un peu le Mubadala français, on est fait pour s’entendre!

ANFR: Vous investissez également avec Mubadala en Afrique. Quels sont les pays africains dans lesquels vous coopérez?

ND: Effectivement, Mubadala a gardé une enveloppe de 250 millions d’euros pour co-investir avec nous dans des fonds private equity africains. Nous avons une activité historique de financement en Afrique, notamment dans des fonds private equity dans de nombreux pays africains comme le Sénégal, la Côte d’Ivoire, le Maroc, la Tunisie, le Nigeria, l’Afrique du Sud... Mubadala voulait être exposé au continent africain. Les Émiratis profitent de notre connaissance et co-investissent avec nous dans les private equity africains, donc des activités «de fonds de fonds». On ne fait pas d’investissements directs en Afrique.

ANFR: En ce qui concerne le fonds Lac1, quelles sont les performances de vos investissements?

ND: Lac1 marche très bien, avec une performance de 40% la première année. Vu les résultats, il y aura un Lac2. Nous allons commencer à lever Lac2 dans les années qui viennent.

ANFR: Plus largement, quelle est votre présence dans la région?

ND: Nous finançons un fonds qui s’appelle Five capital, basé à Dubaï. Il investit par exemple dans Webedia, qui est propriétaire des principaux sites de médias saoudiens, y compris les influenceurs, les blogueurs... ça marche très fort. Il investit également dans des entreprises d’intelligence artificielle et de machine learning basées dans le Golfe. Il a aussi investi dans une filiale de Suez dans le Golfe. C’est un instrument principalement financé par nous et le saoudien Kingdom Holding Company (KHC). Évidemment, nous possédons aussi notre bureau à Dubaï.

 

EN BREF

Avant la signature des accords du 3 décembre, le partenariats entre Bpifrance et Mubadala portaient sur:

  • Une enveloppe d’1,5 milliard d’euros repartie à parts égales entre Mubadala et Bpifrance. Investissement dans les private equity, les ventures
  • Le fonds Lac1, pour un total de 2 milliards d’euros, financé à égalité entre les deux partenaires
  • Une enveloppe destinée a des investissements en Afrique: 250 millions euros de Mubadala et 110 millions d’euros de Bpifrance

Royal Mansour Marrakech propulse le Maroc parmi l’élite mondiale de l’hôtellerie

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  • L’annonce a été faite lors d’une cérémonie rassemblant à Londres les plus grands acteurs de l’industrie du voyage et de l’hôtellerie, au cœur du site emblématique de l’Old Billingsgate sur les rives de la Tamise
  • Cette troisième édition du classement, couvrant six continents, met en lumière les expériences hôtelières les plus innovantes et inspirantes au monde

DUBAI:  Le Royal Mansour Marrakech confirme son statut d’icône de l’hospitalité de luxe en se hissant à la 13ᵉ place du classement mondial des World’s 50 Best Hotels 2025, dévoilé cette semaine à Londres. L’établissement marocain signe ainsi une progression spectaculaire de 25 places par rapport à 2024 et s’impose comme le meilleur hôtel d’Afrique, tout en décrochant le prestigieux prix de la Plus Forte Progression de l’année.

L’annonce a été faite lors d’une cérémonie rassemblant à Londres les plus grands acteurs de l’industrie du voyage et de l’hôtellerie, au cœur du site emblématique de l’Old Billingsgate sur les rives de la Tamise. Cette troisième édition du classement, couvrant six continents, met en lumière les expériences hôtelières les plus innovantes et inspirantes au monde.

Une reconnaissance mondiale pour le savoir-faire marocain

Conçu par 1 500 artisans marocains, le Royal Mansour Marrakech incarne la quintessence du raffinement et du patrimoine architectural du royaume. À deux pas de la médina, le palace s’étend à travers des jardins luxuriants et des riads privatifs, offrant à ses hôtes une immersion dans l’art de vivre marocain.

Son spa de 2 500 m², baigné de lumière naturelle, est une référence mondiale du bien-être, tandis que son offre gastronomique — signée par des chefs de renom tels que Hélène Darroze et Massimiliano Alajmo — positionne l’établissement au carrefour de la haute cuisine internationale et des traditions marocaines.

Pour Jean-Claude Messant, Directeur général de la Royal Mansour Collection, cette distinction « consacre la vision d’excellence et d’authenticité du groupe ». Il ajoute :« Être reconnu parmi les 15 meilleurs hôtels du monde est une immense fierté pour nos équipes et pour le Maroc. Ces prix reflètent la passion et la rigueur de nos collaborateurs, qui portent haut les valeurs de l’hospitalité marocaine sur la scène internationale. »

Le Maroc, acteur majeur du tourisme haut de gamme

Ce succès s’inscrit dans la dynamique de montée en gamme du secteur hôtelier marocain, qui attire de plus en plus d’investissements internationaux. Marrakech, déjà reconnue comme l’une des capitales mondiales du tourisme de luxe, renforce ainsi sa position face à des destinations emblématiques comme Paris, Dubaï ou Tokyo.

Selon les organisateurs de The World’s 50 Best Hotels, qui reposent sur les votes de 800 experts internationaux issus de l’industrie du voyage, le classement 2025 « illustre l’évolution des attentes des voyageurs vers des expériences culturelles fortes, authentiques et respectueuses du patrimoine local ».

Pour Emma Sleight, Directrice de contenu du classement,« Chaque hôtel de cette liste incarne une approche unique de l’hospitalité. Le Royal Mansour Marrakech, par sa singularité et son attachement à l’artisanat marocain, symbolise cette quête d’exception. »

Une vitrine du savoir-faire marocain à l’international

Avec cette triple distinction — 13ᵉ mondial, meilleur hôtel d’Afrique et plus forte progression — le Royal Mansour Marrakech s’impose comme un ambassadeur du tourisme de luxe marocain, contribuant à renforcer l’image du royaume sur la scène internationale.

Alors que le Maroc ambitionne de doubler ses recettes touristiques à l’horizon 2030, cette reconnaissance mondiale confirme que l’hôtellerie marocaine, entre tradition et innovation, s’impose comme un moteur stratégique de croissance économique et d’attractivité internationale.


France: la famille Saadé étend son empire, devient 2e actionnaire de Carrefour

 Après les médias et le cinéma, la grande distribution: Rodolphe Saadé, le PDG de l'armateur français CMA CGM, et sa famille se sont invités au capital de Carrefour, devenant le deuxième actionnaire du géant français de la distribution. (AFP)
Après les médias et le cinéma, la grande distribution: Rodolphe Saadé, le PDG de l'armateur français CMA CGM, et sa famille se sont invités au capital de Carrefour, devenant le deuxième actionnaire du géant français de la distribution. (AFP)
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  • Rodolphe Saadé remplacera Eduardo Rossi, qui représentait l'actionnaire Peninsula, holding de la famille du milliardaire brésilien Abilio Diniz décédé en février 2024
  • Devenue première actionnaire de Carrefour en mars 2024, Peninsula était récemment repassée en deuxième position avec une participation de 8,5%, qu'elle a finalement cédée

PARIS: Après les médias et le cinéma, la grande distribution: Rodolphe Saadé, le PDG de l'armateur français CMA CGM, et sa famille se sont invités au capital de Carrefour, devenant le deuxième actionnaire du géant français de la distribution.

Carrefour a annoncé mercredi que la famille Saadé avait pris une participation de 4% - un investissement de quelque 400 millions d'euros - de son capital et que Rodolphe Saadé entrerait à son conseil d'administration dès le 1er décembre.

Il y remplacera Eduardo Rossi, qui représentait l'actionnaire Peninsula, holding de la famille du milliardaire brésilien Abilio Diniz décédé en février 2024.

Devenue première actionnaire de Carrefour en mars 2024, Peninsula était récemment repassée en deuxième position avec une participation de 8,5%, qu'elle a finalement cédée.

La société Galfa, détenue par la famille Moulin-Houzé - propriétaire des grands magasins Galeries Lafayette -, reste le premier actionnaire de Carrefour, à hauteur d'environ 9,5%.

"En intégrant son conseil d'administration, je souhaite (...) accompagner le développement du groupe dans la durée", a assuré le dirigeant franco-libanais, enrichi par l'explosion des profits du transport maritime pendant la crise sanitaire.

"L'engagement, la vision et l'expérience de Rodolphe Saadé apporteront une contribution majeure à notre gouvernance, au développement de notre groupe et à sa création de valeur", a commenté le PDG de Carrefour, Alexandre Bompard.

Il s'agit de la première incursion de la famille Saadé dans la grande distribution. En mai, elle avait fait son entrée au capital du groupe de cinéma Pathé, avec pour ambition d'accélérer à l'international dans la production de films et de séries.

Rassurer les marchés 

Rodolphe Saadé a également racheté en 2022 le journal régional La Provence - basé à Marseille dans le sud de la France, où CMA CGM a son siège -, posant ainsi la première pierre d'un groupe de médias français qui compte depuis les journaux La Tribune et La Tribune Dimanche, mais aussi BFMTV, RMC et Brut.

Avec ce nouvel investissement patrimonial dans une multinationale française, qu'elle n'exclut pas de renforcer à l'avenir, la famille Saadé s'associe aussi à un groupe fort au Brésil, l'un des principaux marchés de Carrefour avec la France et l'Espagne.

En septembre 2024, CMA CGM avait annoncé l'acquisition du plus gros opérateur portuaire du pays, Santos Brasil.

"C'est un pays à très fort potentiel où la croissance est au rendez-vous", avait assuré Rodolphe Saadé pour justifier cet investissement, réalisé sur fonds propres.

De son côté, Carrefour va pouvoir rassurer les marchés quant à la stabilité de son actionnariat en compensant partiellement le départ de Peninsula, qui était attendu, quatre ans après celui du milliardaire français Bernard Arnault après 14 années de présence au capital.

En octobre, Carrefour a publié un chiffre d'affaires de 22,6 milliards d'euros pour le troisième trimestre, en recul de 1,5% car pénalisé par l'évolution des changes en Amérique latine. Mais les ventes du distributeur ont résisté à données comparables, notamment en France en dépit des "incertitudes politiques".

Dirigé depuis 2017 par Alexandre Bompard - dont le mandat a été renouvelé cet été pour trois ans après 2026 -, Carrefour a entamé une "revue de portefeuille" en début d'année pour dégager davantage de rentabilité, et requinquer un cours de Bourse mis sous pression l'an dernier.

Dévoilée cet été, la cession de Carrefour Italie doit être effective d'ici à la fin de l'année.

Carrefour fait également évoluer son modèle pour exploiter de plus en plus largement des magasins en franchise et en location-gérance, une variante de la franchise où le distributeur reste propriétaire du fonds de commerce.

 


La Bourse de Paris attendue en petite hausse à l'ouverture

La Bourse de Paris est attendue en petite hausse à l'ouverture, l'optimisme régnant parmi les investisseurs avec l'imminence de la levée du "shutdown" (paralysie budgétaire) aux Etats-Unis mais aussi avec les espoirs de baisses de taux de la Réserve fédérale américaine (Fed). (AFP)
La Bourse de Paris est attendue en petite hausse à l'ouverture, l'optimisme régnant parmi les investisseurs avec l'imminence de la levée du "shutdown" (paralysie budgétaire) aux Etats-Unis mais aussi avec les espoirs de baisses de taux de la Réserve fédérale américaine (Fed). (AFP)
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  • Le contrat à terme du CAC 40 prenait 0,36% une quarantaine de minutes avant l'ouverture du marché à 09H00 heure de Paris. Mardi, l'indice vedette de la place parisienne a terminé en hausse de 1,25%, à 8.156,23 points
  • "Les marchés européens s'apprêtent à ouvrir dans le vert (mercredi) portés par la réouverture (des services) du gouvernement américain et par les spéculations croissantes sur une baisse des taux de la Réserve fédérale dès décembre"

PARIS: La Bourse de Paris est attendue en petite hausse à l'ouverture, l'optimisme régnant parmi les investisseurs avec l'imminence de la levée du "shutdown" (paralysie budgétaire) aux Etats-Unis mais aussi avec les espoirs de baisses de taux de la Réserve fédérale américaine (Fed).

Le contrat à terme du CAC 40 prenait 0,36% une quarantaine de minutes avant l'ouverture du marché à 09H00 heure de Paris. Mardi, l'indice vedette de la place parisienne a terminé en hausse de 1,25%, à 8.156,23 points.

"Les marchés européens s'apprêtent à ouvrir dans le vert (mercredi) portés par la réouverture (des services) du gouvernement américain et par les spéculations croissantes sur une baisse des taux de la Réserve fédérale dès décembre, à la suite d'un nouveau rapport sur l'emploi confirmant un affaiblissement tangible du marché du travail", commente John Plassard, responsable de la stratégie d'investissement chez Cité Gestion Private Bank.

"ADP a publié de nouveaux chiffres, contredisant son précédent rapport qui annonçait 42.000 créations d'emplois privés en octobre", souligne également Ipek Ozkardeskaya, analyste chez Swissquote. "En réalité, les embauches ont ralenti dans la seconde moitié du mois".

Le baromètre ADP est d'ordinaire regardé avec prudence par les analystes mais ces données sur le marché du travail ont pris de l'importance faute de données officielles à cause du blocage budgétaire aux Etats-Unis.

Ces nouveaux chiffres corroborent le rapport mensuel publié par le cabinet de consultants Challenger, Gray & Christmas, qui avait montré que les suppressions d'emplois en octobre aux Etats-Unis étaient au plus haut pour ce mois depuis plus de 20 ans, à plus de 153.000, note Mme Ozkardeskaya.

"C'est certainement un problème pour les politiques, mais pas pour les investisseurs", poursuit-elle. "Ces derniers espèrent que les données seront suffisamment faibles pour justifier une nouvelle baisse de taux (...) par la Réserve fédérale en décembre, ce qui aurait un effet positif sur les valorisations grâce à des coûts d'emprunt plus faibles."

Les marchés saluent également la fin imminente du "shutdown" aux Etats-Unis.

La Chambre des représentants doit voter mercredi pour lever la paralysie budgétaire, une "très grande victoire", a estimé Donald Trump.

Après plus de 40 jours d'impasse, le Sénat a adopté lundi une proposition de loi qui prolonge le budget actuel jusqu'à fin janvier. La Chambre doit en débattre à partir de mercredi, avec un vote attendu possiblement dans la soirée.