«Most Wanted»: Europol aux trousses du Français Joël Soudron, trafiquant de cocaïne international

Cette photo prise le 24 novembre 2015 montre une vue extérieure du siège d'Europol à La Haye. (Photo, AFP)
Cette photo prise le 24 novembre 2015 montre une vue extérieure du siège d'Europol à La Haye. (Photo, AFP)
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Publié le Samedi 04 décembre 2021

«Most Wanted»: Europol aux trousses du Français Joël Soudron, trafiquant de cocaïne international

  • La France a cette fois jeté son dévolu sur Joël Soudron, un Français de 42 ans originaire de Guadeloupe
  • Sur la photo mise en ligne par Europol, le quadragénaire apparaît barbu, le crâne rasé, vêtu d'une tenue traditionnelle africaine noire et bleue

PARIS : Soupçonné d'être un trafiquant international de cocaïne, le très discret Joël Soudron est depuis vendredi l'homme le plus recherché de France et fait partie de la soixantaine de visages "Most Wanted" diffusés partout par Europol.

Chaque année, l'agence européenne de police criminelle met en avant le pedigree et la carte d'identité de fugitifs originaires des pays de l'UE avec l'espoir de susciter de nouveaux témoignages et d'ouvrir de nouvelles pistes d'enquête pour mettre fin à leur longue cavale.

La France a cette fois jeté son dévolu sur Joël Soudron, un Français de 42 ans originaire de Guadeloupe. 

Sur la photo mise en ligne par Europol, le quadragénaire apparaît barbu, le crâne rasé, vêtu d'une tenue traditionnelle africaine noire et bleue.

Il est traqué par les enquêteurs de la Brigade nationale de recherche des fugitifs (BNRF) en raison des soupçons qui pèsent sur lui dans l'organisation d'un vaste trafic de cocaïne entre les Antilles et la métropole.

«Grande surprise»

En 2004, le tribunal correctionnel de Créteil le condamne, en son absence, à six ans de prison pour des faits de narcotrafic remontant à 2002. Le système, ingénieux, consistait à faire passer la drogue dans des cages où nichaient des chiens achetés à la SPA et dont la présence devait gêner le flair des canidés de la douane à l'aéroport d'Orly.

Sept ans plus tard, lorsque les policiers de l'Office central pour la répression du trafic illicite des stupéfiants (Octris, ancêtre de l'Office antistupéfiants, Ofast) remontent la trace de 230 kg de cocaïne saisis dans le port du Havre, ils tombent des nues. La personne qu'ils identifient en 2011 comme étant le cerveau du réseau, Joël Soudron, leur est totalement inconnue parmi les gros poissons.

"Il est apparu directement à la tête d’un trafic immense, à la grande surprise de tout le monde", souligne un policier.

Au total, les enquêteurs le soupçonnent d'avoir acheminé entre 2005 et 2011 plus d'une trentaine de cargaisons de poudre blanche entre les Caraïbes et l'Europe. 

En Guadeloupe, 270 kg de cocaïne et 280 000 euros en liquide avaient été saisis dans les locaux de la société expéditrice.

Joël Soudron, qui dissimule son identité derrière plusieurs alias, comme James Olivier Kane ou Max Bernard Honorat Dalon, reste lui insaisissable, usant de plusieurs faux passeports de différentes nationalités.

Pourtant, ce n'est pas la première fois qu'il est mis en cause dans une affaire de trafic de stupéfiants. 

En Afrique de l'Ouest

L'argent de la drogue, "plusieurs dizaines de millions d'euros" selon un policier, Joël Soudron l'aurait ensuite beaucoup investi dans l'économie légale en Afrique francophone dans des secteurs aussi variés que "l'immobilier, un restaurant, l'évènementiel".

Le tout, sans jamais apparaître, utilisant de multiples prête-noms servant à la création de sociétés-écrans.

Son parcours est difficile à retracer dans son intégralité mais il a beaucoup voyagé en Afrique de l'Ouest, notamment au Sénégal, en Guinée et au Mali où il a été interpellé en 2016, avant d'être extradé en France et incarcéré à la prison de Réau (Seine-et-Marne) pour purger la peine prononcée en 2004.

Mais en septembre 2018, il profite d'une permission de sortie pour s'enfuir et disparaître des radars. La BNRF présume qu'il est retourné en Afrique pour y poursuivre ses activités florissantes.

"On a déjà eu des narcotrafiquants d’ampleur. Mais pas comme lui avec autant d'argent, de sociétés dans de nombreux pays, et une volonté de discrétion", loin des flambeurs de la Costa del Sol ou de Dubaï, souligne un enquêteur.

Continue-t-il le trafic de cocaïne ? "Rien ne l'étaie", poursuit-il. "Mais s'il est aussi intelligent que l'on pense...".

La BNRF espère que cette campagne 2021 d'Europol sera aussi fructueuse que celle de l'an passé. Le Français François di Pasquali, désigné fugitif le plus recherché de France, pour un viol commis en 2009 sur une octogénaire à Saint-Étienne, avait été arrêté trois mois plus tard près de Barcelone.


Islamabad assure que le cessez-le-feu avec l'Afghanistan «tient»

Le cessez-le-feu entre Islamabad et Kaboul, prolongé jeudi à l'issue d'un cycle de négociations en Turquie "tient", a affirmé le ministère pakistanais des Affaires étrangères. (AFP)
Le cessez-le-feu entre Islamabad et Kaboul, prolongé jeudi à l'issue d'un cycle de négociations en Turquie "tient", a affirmé le ministère pakistanais des Affaires étrangères. (AFP)
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  • "Le cessez-le-feu tient mais toute provocation entraînera une riposte adaptée à la nature de la violation du cessez-le-feu"
  • Un nouveau cycle de discussions est prévu à Istanbul le 6 novembre pour tenter d'instaurer une trêve durable à la frontière entre les deux pays après des affrontements d'une ampleur inédite

ISLAMABAD: Le cessez-le-feu entre Islamabad et Kaboul, prolongé jeudi à l'issue d'un cycle de négociations en Turquie "tient", a affirmé le ministère pakistanais des Affaires étrangères.

"Le cessez-le-feu tient mais toute provocation entraînera une riposte adaptée à la nature de la violation du cessez-le-feu", a assuré Tahir Andrabi, porte-parole de ce ministère. Un nouveau cycle de discussions est prévu à Istanbul le 6 novembre pour tenter d'instaurer une trêve durable à la frontière entre les deux pays après des affrontements d'une ampleur inédite.

 


Soudan: le Conseil de sécurité de l'ONU condamne «l'assaut» des paramilitaires sur El-Facher

Le Conseil de sécurité de l'ONU a condamné jeudi "l'assaut" des paramilitaires soudanais sur la ville d'El-Facher, au Darfour, et ses "impacts dévastateurs sur les civils". (AFP)
Le Conseil de sécurité de l'ONU a condamné jeudi "l'assaut" des paramilitaires soudanais sur la ville d'El-Facher, au Darfour, et ses "impacts dévastateurs sur les civils". (AFP)
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  • Dans cette déclaration, le Conseil exprime sa "profonde inquiétude concernant l'escalade de la violence dans et autour d'El-Facher"
  • El-Facher, dernière grande ville du Darfour qui échappait au contrôle des Forces de soutien rapide (FSR), "déjà le théâtre de niveaux catastrophiques de souffrance humaine, a plongé dans un enfer encore plus noir"

NATIONS-UNIES: Le Conseil de sécurité de l'ONU a condamné jeudi "l'assaut" des paramilitaires soudanais sur la ville d'El-Facher, au Darfour, et ses "impacts dévastateurs sur les civils".

Dans cette déclaration, le Conseil exprime sa "profonde inquiétude concernant l'escalade de la violence dans et autour d'El-Facher", dont les paramilitaires des Forces de soutien rapide viennent de prendre le contrôle, et condamne les "atrocités qu'auraient commises les FSR contre la population civile, y compris exécutions sommaires et détentions arbitraires".

El-Facher, dernière grande ville du Darfour qui échappait au contrôle des Forces de soutien rapide (FSR), "déjà le théâtre de niveaux catastrophiques de souffrance humaine, a plongé dans un enfer encore plus noir, avec des informations crédibles d'exécutions de masse" après l'entrée des paramilitaires, a dénoncé devant le Conseil de sécurité le chef des opérations humanitaires de l'ONU, Tom Fletcher.

"Nous ne pouvons pas entendre les cris, mais pendant que nous sommes assis ici, l'horreur se poursuit. Des femmes et des filles sont violées, des gens mutilés et tués, en toute impunité", a-t-il ajouté.

Mais "la tuerie n'est pas limitée au Darfour", a-t-il alerté, s'inquiétant notamment de la situation dans le Kordofan voisin.

"Des combats féroces au Kordofan-Nord provoquent de nouvelles vagues de déplacement et menacent la réponse humanitaire, y compris autour de la capitale El-Obeid".

Des informations font état "d'atrocités à large échelle commises par les Forces de soutien rapide à Bara, dans le Kordofan-Nord, après la récente prise de la ville", a également dénoncé Martha Ama Akyaa Pobee, sous-secrétaire générale de l'ONU chargée de l'Afrique.

"Cela inclut des représailles contre des soi-disant collaborateurs, souvent ethniquement motivées", a-t-elle déploré.

"Au moins 50 civils ont été tués ces derniers jours à Bara, à cause des combats et par des exécutions sommaires. Cela inclut l'exécution sommaire de cinq bénévoles du Croissant rouge", a-t-elle indiqué.

Le Kordofan "est probablement le prochain théâtre d'opérations militaires pour les belligérants", a-t-elle mis en garde.

"Des attaques de drones de la part des deux parties touchent de nouveaux territoires et de nouvelles cibles. Cela inclut le Nil Bleu, Khartoum, Sennar, le Kordofan-Sud et le Darfour-Ouest, ce qui laisse penser que la portée territoriale du conflit s'élargit", a ajouté la responsable onusienne.

Décrivant la situation "chaotique" à El-Facher où "personne n'est à l'abri", elle a d'autre part noté qu'il était difficile d'y estimer le nombre de victimes.

La guerre au Soudan a fait des dizaines de milliers de morts, des millions de déplacés et provoqué la pire crise humanitaire actuelle, selon l'ONU.

Elle a été déclenchée en avril 2023 par une lutte de pouvoir entre deux anciens alliés: le général Abdel Fattah al-Burhane, commandant de l'armée et dirigeant de facto du Soudan depuis le coup d'Etat de 2021, et le général Mohamed Daglo, à la tête des FSR.


Ouragan Melissa: près de 50 morts dans les Caraïbes, l'aide afflue

Un homme passe devant les débris d'une maison endommagée après le passage de l'ouragan Melissa dans le village de Boca de Dos Rios, province de Santiago de Cuba, Cuba, le 30 octobre 2025. (AFP)
Un homme passe devant les débris d'une maison endommagée après le passage de l'ouragan Melissa dans le village de Boca de Dos Rios, province de Santiago de Cuba, Cuba, le 30 octobre 2025. (AFP)
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  • L’ouragan Melissa, le plus puissant à frapper la Jamaïque en près de 90 ans, a fait près de 50 morts en Haïti et en Jamaïque, laissant derrière lui des destructions massives et des centaines de milliers de sinistrés
  • L’aide internationale afflue vers les Caraïbes, avec des secours venus des États-Unis, du Venezuela, de la France et du Royaume-Uni, alors que les experts rappellent le rôle du réchauffement climatique dans l’intensification de ces catastrophes

CUBA: L'aide internationale afflue vendredi vers les Caraïbes dévastées par le passage de l'ouragan Melissa qui a fait près de 50 morts en Haïti et en Jamaïque.

Habitations en ruines, quartiers inondés et communications coupées... L'heure est à l'évaluation des dégâts causés par Melissa qui devrait désormais faiblir au dessus dans l'Atlantique nord après avoir passé les Bermudes.

Selon le Centre national américain des ouragans (NHC), les inondations devraient s'atténuer aux Bahamas, mais les crues pourraient demeurer à un niveau élevé à Cuba, en Jamaïque, en Haïti et en République dominicaine voisine.

Rendu plus destructeur par le réchauffement climatique, l'ouragan a été le plus puissant à toucher terre en 90 ans lorsqu'il a frappé la Jamaïque mardi en catégorie 5, la plus élevée sur l'échelle Saffir-Simpson, avec des vents d'environ 300 km/h.

"Le bilan confirmé est désormais de 19 morts" dont neuf à l'extrémité ouest de l'île, a déclaré jeudi soir la ministre jamaïcaine de l'Information Dana Morris Dixon, citée par les médias locaux.

De nombreux habitants n'ont toujours pas pu contacter leurs proches, ont expliqué les autorités. L'armée jamaïcaine s'emploie à dégager les routes bloquées, selon le gouvernement.

"Il y a eu une destruction immense, sans précédent, des infrastructures, des propriétés, des routes, des réseaux de communication et d'énergie", a déclaré depuis Kingston Dennis Zulu, coordinateur pour l'ONU dans plusieurs pays des Caraïbes. "Nos évaluations préliminaires montrent que le pays a été dévasté à des niveaux jamais vus auparavant".

- Melissa "nous a tués" -

A Haïti, pas directement touché par l'ouragan mais victime de fortes pluies, au moins 30 personnes, dont dix enfants, sont mortes, et 20 portées disparues, selon le dernier bilan des autorités communiqué jeudi. Vingt-trois de ces décès sont dus à la crue d'une rivière dans le sud-ouest du pays.

A Cuba, les communications téléphoniques et routières restent largement erratiques.

A El Cobre, dans le sud-ouest de l'île communiste, le son des marteaux résonne sous le soleil revenu: ceux dont le toit s'est envolé s'efforcent de réparer avec l'aide d'amis et de voisins, a constaté l'AFP.

Melissa "nous a tués, en nous laissant ainsi dévastés", a déclaré à l'AFP Felicia Correa, qui vit dans le sud de Cuba, près d'El Cobre. "Nous traversions déjà d'énormes difficultés. Maintenant, évidement, notre situation est bien pire."

Quelques 735.000 personnes avaient été évacuées, selon les autorités cubaines.

- Secouristes -

L'aide promise à l'internationale s'achemine dans la zone dévastée.

Les États-Unis ont mobilisé des équipes de secours en République dominicaine, en Jamaïque et aux Bahamas, selon un responsable du département d'État. Des équipes étaient également en route vers Haïti.

Le secrétaire d'État Marco Rubio a également indiqué que Cuba, ennemi idéologique, est inclus dans le dispositif américain.

Le Venezuela a envoyé 26.000 tonnes d'aide humanitaire à son allié cubain.

Le président du Salvador Nayib Bukele a annoncé sur X envoyer vendredi "trois avions d'aide humanitaire en Jamaïque" avec "plus de 300 secouristes" et "50 tonnes" de produits vitaux.

Kits de première nécessité, unités de traitement de l'eau: la France prévoit de livrer "dans les prochains jours" par voie maritime une cargaison d'aide humanitaire d'urgence en Jamaïque, selon le ministère des Affaires étrangères.

Le Royaume-Uni a débloqué une aide financière d'urgence de 2,5 millions de livres (2,8 millions d'euros) pour les pays touchés.

Le changement climatique causé par les activités humaines a rendu l'ouragan plus puissant et destructeur, selon une étude publiée mardi par des climatologues de l'Imperial College de Londres.

"Chaque désastre climatique est un rappel tragique de l'urgence de limiter chaque fraction de degré de réchauffement, principalement causé par la combustion de quantités excessives de charbon, de pétrole et de gaz", a déclaré Simon Stiell, secrétaire exécutif de l'ONU chargé du changement climatique, alors que la grande conférence climatique des Nations unies COP30 s'ouvre dans quelques jours au Brésil.

Avec le réchauffement de la surface des océans, la fréquence des cyclones (ou ouragans ou typhons), les plus intenses augmente, mais pas leur nombre total, selon le groupe d'experts du climat mandatés par l'ONU, le Giec.