Dans le nord de Chypre, des maronites retrouvent leur village abandonné

Les Chypriotes maronites, entre 5 000 et 7 000 personnes, sont issus de quatre villages: Agia Marina, Karpasia, Kormakitis et Asomatos. (Photo, AFP)
Les Chypriotes maronites, entre 5 000 et 7 000 personnes, sont issus de quatre villages: Agia Marina, Karpasia, Kormakitis et Asomatos. (Photo, AFP)
Short Url
Publié le Dimanche 05 décembre 2021

Dans le nord de Chypre, des maronites retrouvent leur village abandonné

  • Une autorisation exceptionnelle a été accordée à un groupe d'une cinquantaine de personnes à la demande du cardinal maronite Béchara Raï, venu du Liban
  • L'église d'Agia Marina est un des seuls bâtiments à ne pas avoir été occupé par l'armée turque

AGIA MARINA: Ninos Josephides, un Chypriote maronite de 68 ans, n'a que rarement l'occasion de se rendre dans son village natal d'Agia Marina, transformé en site militaire après l'invasion du tiers nord de l'île par la Turquie il y a 47 ans.

"Ma maison était là, juste en face de l'église. Elle a été détruite. Il y avait beaucoup de maisons ici", raconte-t-il à une équipe de l'AFP, qui a participé samedi à une visite organisée par l'église maronite dans ces villages que la communauté a dû abandonner en 1974.

Une autorisation exceptionnelle a été accordée à un groupe d'une cinquantaine de personnes à la demande du cardinal maronite Béchara Raï, venu du Liban voisin à l'occasion du la visite jeudi et vendredi du pape François à Chypre.

L'église d'Agia Marina est un des seuls bâtiments à ne pas avoir été occupé par l'armée turque, qui utilise les quelques maisons qui restent.

Les Chypriotes maronites, entre 5 000 et 7 000 personnes, sont issus de quatre villages: Agia Marina, Karpasia, Kormakitis et Asomatos.

L'île méditerranéenne est divisée depuis 1974, après que la Turquie a envahi son tiers nord en réponse à un coup d'Etat de nationalistes chypriotes-grecs qui voulaient la rattacher à la Grèce. 

Bien que le coup d'Etat ait échoué, les forces turques ne se sont pas retirées depuis et les Chypriotes-grecs, dont la majorité sont orthodoxes, ont fui vers la partie sud, laissant derrière eux leurs tous leurs biens.

Les négociations, sous l'égide de l'ONU pour la réunification du seul pays divisé de l'Union européenne, sont suspendues depuis 2014.

Contraints de fuir 

Les maronites, une minorité appartenant à l'Eglise catholique, sont eux restés dans les villages de Kormakitis et Karpasia, bien que leur nombre ait diminué au fil des ans. Mais les villages d'Agia Marina et d'Asomatos ont été abandonnés.

"Notre village a été bombardé et ses habitants ont été contraints de fuir. Ils pensaient qu'ils reviendraient le lendemain. Ca n'a pas été le cas", se souvient Ninos Josephides.

Mais quand en 2003, le passage entre les deux parties de l'île a été ouvert, les Chypriotes-grecs et les maronites avaient pu retrouver leurs villages, découvrant parfois que leurs maisons avaient été détruites, étaient occupées par l'armée ou habitées par d'autres. 

Quant à Agia Marina et Asomatos, ils ont été transformés en bases militaires pour l'armée turque. Plus de 30.000 soldats turcs sont stationnés dans la partie nord de l'île.

Cinq fois par an, les autorités de la République turque de Chypre-Nord (RTCN, autoproclamée et reconnue uniquement par Ankara) autorisent les maronites à se rendre à Agia Marina à l'occasion des fêtes religieuses, où l'église est l'un des derniers bâtiments encore debout.

Jeudi, le pape François avait appelé au dialogue pour "guérir" la "terrible lacération" dont souffre l'île.

«Repartir de zéro»

A Asomatos, les maronites sont autorisés à célébrer une messe hebdomadaire. Ils doivent s’enregistrer deux jours avant et quitter le village dès la fin de la messe.

"Ma mère avait refusé de partir" après l'invasion turque, raconte Maria Partella Stefani, 71 ans. "Elle vendait du pain aux soldats turcs pour survivre. A sa mort, les forces turques ont confisqué sa maison", dit-elle. 

"Je suis née et j'ai grandi ici. Je me suis mariée ici. Ma maison a été construite trois mois avant l'invasion. Elle est maintenant occupée par un commandant de l'armée turque", confie-t-elle avec tristesse. Aujourd'hui, elle vit dans la partie sud de l'île, tout comme sa soeur Anetta.

"J'ai été forcée de partir (...) et j'ai dû repartir de zéro", poursuit Anetta, ajoutant que son rêve serait de retourner dans son village.

"Pour les maronites, ces villages sont leurs foyers" et leurs racines, a déclaré à l'AFP l'archevêque maronite de Chypre, Salim Sfeir, soulignant l'importance de la visite du cardinal maronite pour le "moral" de toute la communauté. 


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
Short Url
  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
Short Url
  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Short Url
  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.