À Chypre, la petite communauté catholique est en effervescence pour l'arrivée du pape

Le Pape François saluant les religieuses après son audience générale dans le hall Paul VI, le 1er décembre 2021. (AFP).
Le Pape François saluant les religieuses après son audience générale dans le hall Paul VI, le 1er décembre 2021. (AFP).
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Publié le Jeudi 02 décembre 2021

À Chypre, la petite communauté catholique est en effervescence pour l'arrivée du pape

  • La visite du pape est attendue avec une grande impatience par les quelque 25 000 membres de la communauté catholique de ce pays
  • Pour les 5 000 à 7 000 fidèles de l'Église maronite, l’une des Églises catholiques orientales, la visite du pape constitue un signe d'espoir, en particulier pour ceux qui sont originaires du Liban et de la Syrie, pays voisins en crise

NICOSIE: Escalier de l'église repeint, chorales soigneusement préparées, vaccinations Covid à jour: l'effervescence règne au sein des communautés catholique et maronite de Chypre, où le pape François est attendu jeudi prochain.

Cette visite de deux jours sur l'île méditerranéenne est la deuxième d'un pape à Chypre après celle de Benoit XVI en 2010. Elle est attendue avec une grande impatience par les quelque 25 000 membres de la communauté catholique de ce pays qui compte plus d'un million d'habitants, à majorité orthodoxe (80%).

Pour les 5 000 à 7 000 fidèles de l'Église maronite, l’une des Églises catholiques orientales, la visite du pape constitue un signe d'espoir, en particulier pour ceux qui sont originaires du Liban et de la Syrie, pays voisins en crise, mais aussi pour ceux qui souhaitent un avenir pacifié sur cette île divisée.

«Beaucoup de Chypriotes-Grecs, de Chypriotes-Turcs et de maronites ont perdu leurs terres en raison de la guerre», rappelle Neophitou Christofou, un Chypriote maronite qui espère que la visite du pape pourra orienter l'île vers une «réunification».

Chypre est divisée depuis qu’elle a été envahie par l'armée turque, en 1974, en réaction au coup d'État de nationalistes chypriotes-grecs qui souhaitaient la rattacher à la Grèce. La République de Chypre, membre de l'Union européenne, exerce son autorité au Sud. Au Nord, la République turque de Chypre-Nord (RTCN), autoproclamée, est uniquement reconnue par Ankara.

 

Autonomie de l’Église orthodoxe

Le pape François a déjà visité de nombreux pays à majorité orthodoxe, comme la Géorgie, l'Arménie, la Roumanie, la Bulgarie et la Macédoine du Nord.

«L'amitié» du pape François et du patriarche Bartholomée Ier de Constantinople «contribue sans aucun doute à l'approfondissement des relations avec l’ensemble du monde orthodoxe», explique Hyacinthe Destivelle, directeur de l'Institut d'études œcuméniques de l’Angelicum, à Rome.

 

À Chypre, ce voyage – le premier d'un pape depuis 2010 – sera «l'occasion d'approfondir l'amitié et les relations fraternelles avec les responsables de ces Églises», souligne Hyacinthe Destivelle.

Les Églises orthodoxes sont toutes indépendantes de leur propre hiérarchie – contrairement aux Églises catholiques, soumises à l'autorité du pape –, ce qui limite l'influence du patriarche de Constantinople sur l'Église de Grèce.

La petite communauté maronite est présente sur l'île depuis des siècles avec les descendants de marchands chrétiens de Syrie et du Liban, arrivés dès le VIIIe siècle.

Une réplique d'une croix maronite découverte dans le nord de l'île doit d'ailleurs être offerte au souverain pontife.

Ces derniers mois, la profonde crise économique et sociale que traverse le Liban a une nouvelle fois poussé ses membres vers l'île méditerranéenne.

Le pape François a multiplié récemment les messages de soutien au pays du Cèdre et a manifesté son intention de s'y rendre.

«Besoin d’un miracle»

«Nous avons besoin d'une lueur d'espoir», confie Maroun Azar, un maronite libanais qui s'est installé récemment à Larnaca [dans le Sud]. Pour lui, le Liban «a besoin d'un miracle».

«Je ressens une grande joie, comme beaucoup de ceux qui attendent avec impatience de recevoir le pape», se réjouit à Nicosie l'archevêque de la cathédrale Notre-Dame-des-maronites, Selim Sfeir, qui ajoute que cette visite «revêt également un aspect humanitaire par excellence».

Le pape François doit célébrer vendredi après-midi une prière œcuménique avec des réfugiés à l'église catholique Sainte-Croix de Nicosie. La question migratoire représente un enjeu important à Chypre, qui enregistre le plus grand nombre de primo-demandeurs d'asile par habitant de l'Union européenne.

La communauté catholique latine de Chypre – aujourd'hui majoritairement composée de travailleurs immigrés asiatiques (venus des Philippines, de l’Inde, du Sri Lanka) et de réfugiés africains – connaît également la fièvre des préparatifs.

Rhose, une nounou philippine installée à Chypre depuis dix-huit ans, explique avoir demandé à son employeur de l'autoriser à se rendre au stade. «Même si ce n'est que pour deux ou trois heures, je suis si heureuse», confie-t-elle à l'AFP sur le parvis de l'église Sainte-Croix.

Avant le fameux jour, les membres de la chorale, qui réunit latins et maronites, répètent avec ardeur. Pendant les messes, entre les prières et les chants, des informations sur les préparatifs du grand événement sont communiquées aux fidèles.

«Cathédrale à ciel ouvert»

Jusqu'à 7 000 personnes sont attendues à la grande messe de vendredi matin, organisée dans le grand stade de Nicosie, en périphérie de la capitale, fait savoir Jerzy Kraj, archevêque de l'église Sainte-Croix, membre du Patriarcat latin de Jérusalem et coordinateur de la visite du pape avec l'Église maronite. «Nous voulons que le stade devienne une cathédrale à ciel ouvert», déclare-t-il.

Ik Onyigbko, un réfugié nigérian de 40 ans, ne se sent pas tout à fait prêt: «J'attends avec impatience de voir le pape, mais je dois me faire vacciner auparavant», explique-t-il. Un test PCR ou un certificat de vaccination est en effet exigé pour participer à l'événement.

Toutefois, sur cette île divisée, les membres de la petite minorité catholique du Nord ne pourront pas tous accéder à la partie sud, où se dérouleront les cérémonies.

«Seuls ceux qui disposent d'un passeport européen, et non d'un visa turc, pourront venir. [...] Le délai est très court, et il est difficile d'obtenir une autorisation», regrette M. Kraj.


Incendies en Turquie: "amélioration" autour d' Izmir, craintes pour les jours à venir

De la fumée et des flammes s'élèvent d'une zone forestière après un incendie de forêt dans le district de Seferihisar à Izmir, en Turquie, le 30 juin 2025 Les sauveteurs ont évacué plus de 50 000 personnes, principalement dans la province d'Izmir, à l'ouest de la Turquie, alors que les pompiers luttent contre une série d'incendies de forêt, a déclaré lundi l'agence des catastrophes AFAD. (AFP)
De la fumée et des flammes s'élèvent d'une zone forestière après un incendie de forêt dans le district de Seferihisar à Izmir, en Turquie, le 30 juin 2025 Les sauveteurs ont évacué plus de 50 000 personnes, principalement dans la province d'Izmir, à l'ouest de la Turquie, alors que les pompiers luttent contre une série d'incendies de forêt, a déclaré lundi l'agence des catastrophes AFAD. (AFP)
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  • La situation s'améliore mardi autour d'Izmir (ouest) où les incendies font rage depuis dimanche mais le ministre turc de l'Agriculture et des forêts s'alarme du redoublement des vents pour les jours à venir
  • Cinquante mille personnes au total dont 42.000 personnes autour d'Izmir et plus de cinq mille à Hatay ont dû être évacuées lundi

ISTANBUL: La situation s'améliore mardi autour d'Izmir (ouest) où les incendies font rage depuis dimanche mais le ministre turc de l'Agriculture et des forêts s'alarme du redoublement des vents pour les jours à venir.

"La situation est bien meilleure qu'hier concernant les incendies (autour) d'Izmir", sur la côte égéenne, a déclaré le ministre İbrahim Yumaklı lors d'un point de presse.

Il a cependant précisé que six incendies sont toujours en cours dans le pays, attisés par des vents violents qui risquent de redoubler encore dans les prochains jours, particulièrement dans la région de Hatay et Antakya (sud), "la plus problématique", selon lui.

Cinquante mille personnes au total dont 42.000 personnes autour d'Izmir et plus de cinq mille à Hatay ont dû être évacuées lundi et des centaines d'habitations ont été brûlées lundi dans le pays, a annoncé l'autorité turque de gestion des urgences AFAD.

La province de Hatay qui abrite notamment l'antique Antioche avait été dévastée par un violent séisme en février 2023.

Selon M. Yumakli, "342 incendies de forêt se sont déclarés depuis vendredi".

"Nous traversons des périodes difficiles en raison de vents violents et instables" et alors que les températures, normales pour la saison, dépassent les 30°C.

"À partir de demain, des vents violents nous attendent dans une grande partie de Marmara, de l'Égée et de la Méditerranée. Les températures augmenteront de manière significative", a mis en garde le ministre en lançant un appel aux à ne pas allumer de feux à l'extérieur.

"Ne jetez pas vos cigarettes dans les zones herbeuses. Je demande une prise de conscience collective à ce sujet", a insisté le ministre.

La Turquie, épargnée ces derniers jours par les vagues de chaleur qui touchent l'Europe du Sud, est confrontée à des sécheresses récurrentes sous l'effet du changement climatique.


Trump met fin aux sanctions visant la Syrie sauf pour Assad

Le président Donald Trump serre la main du président intérimaire de la Syrie, Ahmad Al-Sharaa, à Riyad, en Arabie saoudite, le 14 mai 2025. (SPA)
Le président Donald Trump serre la main du président intérimaire de la Syrie, Ahmad Al-Sharaa, à Riyad, en Arabie saoudite, le 14 mai 2025. (SPA)
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  • Le président américain Donald Trump a signé lundi un décret formalisant le démantèlement des sanctions américaines contre la Syrie
  • Le chef de la diplomatie syrienne, Assaad al-Chibani, a salué sur X "un tournant important, qui favorise l'entrée de la Syrie dans une nouvelle phase de prospérité et de stabilité

WASHINGTON: Le président américain Donald Trump a signé lundi un décret formalisant le démantèlement des sanctions américaines contre la Syrie, une nouvelle étape dans le rapprochement entre les deux pays après la chute de Bachar al-Assad.

"Il s'agit d'un effort pour promouvoir et soutenir le chemin du pays vers la stabilité et la paix", a déclaré à la presse la porte-parole de la Maison Blanche, Karoline Leavitt, avant la signature du décret à huis clos.

Le président Trump avait créé la surprise en annonçant lors d'une visite à Ryad le 13 mai la levée des sanctions américaines, disant vouloir "donner une chance de grandeur" aux nouvelles autorités de Damas.

Il avait aussi rencontré le lendemain le président syrien par intérim, Ahmad al-Chareh, à la tête de la coalition rebelle dirigée par le groupe islamiste Hayat Tahrir al-Sham (HTS) ayant renversé en décembre le président syrien.

Depuis, Washington a assoupli la plupart de ses sanctions pour faciliter le retour de la Syrie dans le système financier international et met en oeuvre des autorisations pour encourager de nouveaux investissements en Syrie.

Le département d'Etat a délivré une dérogation au titre de la "loi César" sur la protection des civils en Syrie. Cette loi de 2020 prévoyait des sanctions sévères contre toute entité ou entreprise coopérant avec le pouvoir déchu de Bachar al-Assad.

La Syrie, dirigée par le clan Assad pendant plusieurs décennies, fait l'objet de sanctions internationales depuis 1979. Celles-ci ont été renforcées après la répression par le pouvoir de Bachar al-Assad de manifestations prodémocratie en 2011, élément déclencheur de la guerre.

Le décret présidentiel, qui évoque les "mesures positives" prises par les autorités syriennes depuis la chute d'Assad, démantèle l'architecture globale qui entoure les sanctions américaines, dont une déclaration "d'urgence nationale" en date de 2004.

Le chef de la diplomatie syrienne, Assaad al-Chibani, a salué sur X "un tournant important, qui favorise l'entrée de la Syrie dans une nouvelle phase de prospérité, de stabilité et d'ouverture sur la communauté internationale".

" Avec la levée de ce grand obstacle à la reprise économique, s'ouvrent les portes tant attendues de la reconstruction et du développement, ainsi que de la réhabilitation des infrastructures vitales, créant ainsi les conditions nécessaires pour un retour digne et sûr des déplacés syriens dans leur patrie", a-t-il ajouté.

- Normalisation ? -

Les Etats-Unis maintiennent toutefois les sanctions visant Assad, qui a fui en Russie, "ses associés, les auteurs de violations des droits de l'homme, les trafiquants de drogue et personnes liées à l'Etat islamique", selon le décret.

Le retrait de la Syrie de la liste américaine des pays accusés de soutenir le terrorisme n'est pas encore à l'ordre du jour mais le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio a clairement fait savoir que Washington envisageait de le faire.

"Je réexaminerai les désignations de HTS et du président al-Chareh comme terroristes mondiaux spécialement désignés, ainsi que la désignation de la Syrie comme Etat soutenant le terrorisme", a-t-il dit dans un communiqué.

La levée des sanctions américaines survient alors que le ministre israélien des Affaires étrangères, Gideon Saar, a affirmé lundi qu'Israël était "intéressé" par une normalisation de ses relations avec la Syrie et le Liban dans le cadre des accords d'Abraham de 2020.

Parrainés par le président américain lors de son premier mandat à la Maison Blanche, ces accords ont vu Bahreïn, les Emirats arabes unis, le Maroc et le Soudan établir des liens formels avec Israël.

L'émissaire américain pour la Syrie Tom Barrack a assuré à ce sujet lundi que les frappes israéliennes contre l'Iran avait offert une "fenêtre de tir qui n'a jamais existé" auparavant au Moyen-Orient.


Washington doit exclure de nouvelles frappes pour une reprise des discussions, selon Téhéran

Téhéran a été informé que les Etats-Unis ne voulaient "pas s'engager dans un changement de régime en Iran" en ciblant le Guide suprême du pays, l'ayatollah Ali Khamenei, a aussi rapporté le ministre iranien. (AFP)
Téhéran a été informé que les Etats-Unis ne voulaient "pas s'engager dans un changement de régime en Iran" en ciblant le Guide suprême du pays, l'ayatollah Ali Khamenei, a aussi rapporté le ministre iranien. (AFP)
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  • Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a martelé vouloir empêcher Téhéran de se doter de la bombe atomique
  • Une ambition farouchement rejetée par le pouvoir iranien qui revendique toutefois un droit au nucléaire civil notamment pour produire de l'énergie

LONDRES: Les discussions diplomatiques avec Washington ne pourront reprendre que si les États-Unis excluent de nouvelles frappes sur l'Iran, a déclaré le vice-ministre iranien des Affaires étrangères, Majid Takht-Ravanchi, à la BBC.

"Nous entendons dire que Washington veut nous parler", a dit le responsable iranien, dans une interview diffusée dimanche soir par la BBC.

"Nous ne nous sommes pas mis d'accord sur une date. Nous ne nous sommes pas mis d'accord sur les modalités", a-t-il indiqué. "Nous cherchons une réponse à cette question: allons-nous assister à une répétition d'un acte d'agression alors que nous sommes engagés dans le dialogue?", a poursuivi le responsable iranien.

Les Etats-Unis "n'ont pas encore clarifié leur position", a souligné Majid Takht-Ravanchi.

Téhéran a été informé que les Etats-Unis ne voulaient "pas s'engager dans un changement de régime en Iran" en ciblant le Guide suprême du pays, l'ayatollah Ali Khamenei, a aussi rapporté le ministre iranien.

Israël a ouvert le 13 juin les hostilités en bombardant l'Iran et en tuant ses principaux responsables militaires et des scientifiques liés à son programme nucléaire.

Les Etats-Unis se sont joints à l'offensive de leur allié israélien en bombardant trois sites nucléaires dans la nuit du 21 au 22 juin.

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a martelé vouloir empêcher Téhéran de se doter de la bombe atomique.

Une ambition farouchement rejetée par le pouvoir iranien qui revendique toutefois un droit au nucléaire civil notamment pour produire de l'énergie.

Après 12 jours de bombardements réciproques, un cessez-le-feu est entré en vigueur le 24 juin, imposé par le président américain Donald Trump.

Ce dernier a prévenu que le Pentagone mènerait "sans aucun doute" de nouvelles frappes si l'Iran enrichissait de l'uranium à des niveaux lui permettant de fabriquer des armes nucléaires.

Majid Takht-Ravanchi a de nouveau revendiqué le droit de l'Iran à enrichir de l'uranium à hauteur de 60% pour produire de l'énergie.

"Le niveau peut être discuté, la capacité peut être discutée, mais dire que vous (...) devriez avoir zéro enrichissement, et que si vous n'êtes pas d'accord, nous allons vous bombarder, c'est la loi de la jungle", a critiqué le ministre.