Le téléchargement de TikTok interdit aux Etats-Unis à partir de dimanche

Comme TikTok n'est pas passé sous pavillon américain comme l'exigeait Donald Trump, les systèmes d'exploitation d'appareils mobiles Android (Google) et iOS (Apple) n'auront plus le droit de proposer l'appli au téléchargement aux Etats-Unis (Photo, AFP).
Comme TikTok n'est pas passé sous pavillon américain comme l'exigeait Donald Trump, les systèmes d'exploitation d'appareils mobiles Android (Google) et iOS (Apple) n'auront plus le droit de proposer l'appli au téléchargement aux Etats-Unis (Photo, AFP).
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Publié le Samedi 26 septembre 2020

Le téléchargement de TikTok interdit aux Etats-Unis à partir de dimanche

  • Donald Trump accuse depuis des mois l'application, qui appartient au groupe chinois ByteDance, d'espionnage au profit de Pékin en collectant les données de ses utilisateurs
  • Dans son décret du 6 août, Trump avait qualifié de menace pour la "sécurité nationale" et avait annoncé qu'elle serait interdite de transactions avec des entreprises aux Etats-Unis

WASHINGTON: Cinquante jours après le premier décret présidentiel à son encontre, et après de nombreux tractations et rebondissements diplomatiques, TikTok n'a jamais été aussi près du couperet : le réseau social est censé disparaître des plateformes de téléchargement d'applications dimanche soir aux Etats-Unis.

Sauf intervention d'un juge, à partir de dimanche à 23H59 (soit 03H59 GMT lundi), les utilisateurs américains actuels pourront continuer à utiliser l'appli, mais plus faire de mise à jour, et les nouveaux téléchargements seront impossibles.

Donald Trump accuse depuis des mois l'application, qui appartient au groupe chinois ByteDance, d'espionnage au profit de Pékin en collectant les données de ses utilisateurs - sans preuves.

Dans son décret du 6 août, il l'avait qualifié de menace pour la "sécurité nationale" et avait annoncé qu'elle serait interdite de transactions avec des entreprises aux Etats-Unis à moins d'être vendue à un groupe américain.

Jeudi, un juge d'une cour de Washington a donné 24 heures au gouvernement pour repousser l'ultimatum ou expliquer sa position.

Mais l'administration Trump n'a pas changé d'avis, selon un document adressé vendredi à la justice.

Comme TikTok n'est pas passé sous pavillon américain comme l'exigeait Donald Trump, les systèmes d'exploitation d'appareils mobiles Android (Google) et iOS (Apple) n'auront plus le droit de proposer l'appli au téléchargement aux Etats-Unis.

A moins que le juge Carl Nichols ne décide d'intervenir ce weekend. Jeudi, le magistrat avait évoqué une audience pour ce dimanche.

Dernière chance

TikTok avait sollicité cette semaine un recours en urgence auprès du tribunal fédéral de Washington, assurant qu'une telle interdiction ne serait pas conforme à la Constitution du pays.

La plateforme a aussi fait valoir que bloquer les téléchargements lui causerait des dommages irréparables, alors qu'elle gagnait quelque 424.000 nouveaux utilisateurs américains chaque jour au début de l'été.

"Sans nouveaux utilisateurs, nous ne pouvons pas rester en compétition avec les autres plateformes", a précisé Vanessa Pappas, la patronne par intérim de TikTok, dans la plainte.

Carl Nichols a indiqué jeudi son désaccord avec les avocats du gouvernement, selon qui l'interdiction "maintiendrait le statu quo" puisqu'elle n'empêche pas les utilisateurs actuels de continuer à se servir de TikTok.

Le juge a seul le pouvoir d'accorder un répit à l'appli de vidéos musicales et humoristiques, fréquentée tous les mois par 100 millions d'Américains.

Les négociations commerciales avec des groupes américains se sont en effet soldées par un accord qui ne semble satisfaire aucune des parties en présence.

Le weekend dernier, TikTok a confirmé un projet de création d'une nouvelle société, TikTok Global, impliquant Oracle en tant que partenaire technologique aux Etats-Unis et Walmart en tant que partenaire commercial.

Il prévoit une prise de participation de 12,5% d'Oracle et de 7,5% de Walmart. Les Américains détiendraient quatre des cinq sièges au conseil d'administration.

Guerre commerciale

Mais ce projet dépend du bon vouloir du président américain et du gouvernement chinois, en pleine guerre commerciale.

Lundi, l'hôte de la Maison Blanche, en campagne pour sa réélection, a martelé qu'il ne donnerait pas son aval si le nouveau groupe restait sous contrôle chinois tout en affirmant que Oracle et Walmart allaient posséder la majorité du nouveau groupe.

ByteDance, qui comprend des investisseurs américains, a qualifié ces informations "de rumeurs erronées".

Mais jeudi le groupe chinois a annoncé avoir effectué une "demande d'autorisation" d'exportation de technologie, sans préciser à quel sujet.

Cette initiative pourrait concerner le fameux algorithme qui a fait le succès de TikTok : il permet d'afficher aux utilisateurs les contenus les plus susceptibles de les intéresser, en fonction de leurs goûts, et de les conduire à passer le plus de temps possible à visionner vidéo après vidéo sur la plateforme.

La Chine refuse que ce précieux système informatique ne tombe dans l'escarcelle américaine. Le 28 août, Pékin a ainsi inclus les algorithmes dans la liste des technologies d'intelligence artificielle ne pouvant être exportées sans autorisation.

Elections

Si les tractations n'aboutissent pas, une interdiction complète des activités de TikTok sur le sol américain pourrait entrer en vigueur à partir du 12 novembre, a prévenu le Trésor.

Pris dans cet étau politique, les dirigeants américains de TikTok ont lancé cet été une campagne de communication pour prouver leur ancrage américain.

La société se pose en défenseur de la liberté d'expression et des débats démocratiques à l'approche des élections américaines du 3 novembre. "Le mélange de divertissement léger et d'humour qu'offre l'appli a permis la croissance initiale de TikTok. Mais aujourd'hui, (...) beaucoup de créateurs de contenus utilisent notre appli pour exprimer leur solidarité avec des mouvements sociaux, faire valoir leurs préférences politiques ou soutenir des candidats, avec des audiences de millions de personnes", a assené TikTok dans son recours.

Nouveau répit pour TikTok aux Etats-Unis
Par Julie JAMMOT/ AFP -
Possible dénouement à la saga TikTok avec un accord impliquant Oracle et Walmart
Par Juliette MICHEL/AFP -

France: la pleine puissance du nouveau réacteur nucléaire EPR repoussée à la fin de l'automne

Cette photographie prise le 25 avril 2024 montre la centrale nucléaire de Flamanville, dans le nord-ouest de la France, alors que la centrale nucléaire Flamanville 3 est prête à démarrer. (AFP)
Cette photographie prise le 25 avril 2024 montre la centrale nucléaire de Flamanville, dans le nord-ouest de la France, alors que la centrale nucléaire Flamanville 3 est prête à démarrer. (AFP)
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  • EDF prévoit désormais que son nouveau réacteur EPR de Flamanville, en Normandie dans l'ouest du pays, atteindra sa pleine puissance "avant la fin de l'automne"
  • Le redémarrage du réacteur est désormais prévu au 1er octobre, décalant de fait le passage à 100% de puissance du réacteur

PARIS: Electricité de France (EDF) prévoit désormais que son nouveau réacteur EPR de Flamanville, en Normandie dans l'ouest du pays, atteindra sa pleine puissance "avant la fin de l'automne", alors que le groupe espérait jusqu'à présent pouvoir franchir cette étape d'ici la fin de l'été.

La prolongation d'un arrêt "pour réaliser une opération de contrôle et de maintenance préventive sur une soupape de protection du circuit primaire principal" conduit à modifier "la date d'atteinte de la pleine puissance, désormais prévue avant la fin de l'automne", a indiqué l'électricien public français sur son site internet vendredi.

Alors que le réacteur à eau pressurisée de nouvelle génération était à l'arrêt depuis le 19 juin pour des opérations d'essais de mise en service, classiques pour de nouvelles installations nucléaires, EDF a décidé le 2 juillet de le maintenir à l'arrêt pour intervenir sur des soupapes.

EDF avait en effet constaté pendant les essais que deux des trois soupapes placées au sommet du pressuriseur qui permet de maintenir l'eau du circuit primaire à une pression de 155 bars "n'étaient pas complètement conformes" aux attendus en termes d'"étanchéité".

En raison de ces "aléas", EDF a décidé vendredi de prolonger cet arrêt pour mener une opération de maintenance préventive sur la 3e soupape.

"Les expertises menées sur les deux premières soupapes conduisent EDF, dans une démarche pro-active de sûreté, à étendre les vérifications à la troisième soupape en profitant de la logistique déjà en place et mobilisant les compétences disponibles", a expliqué le groupe.

Le redémarrage du réacteur est désormais prévu au 1er octobre, décalant de fait le passage à 100% de puissance du réacteur.

"Il y a 1.500 critères de sûreté qui sont testés lors d'un premier démarrage" de réacteur, a expliqué à l'AFP une porte-parole d'EDF. Lors de ces phases d'essais et de contrôle, il est parfois nécessaire de "refaire des réglages", selon elle.

Le réacteur de nouvelle génération a été raccordé au réseau électrique le 21 décembre 2024, avec douze ans de retard par rapport à la date prévue. Son coût a explosé par rapport au devis initial de 3,3 milliards d'euros: selon un rapport de la Cour des comptes française publié en,janvier, EDF l'estime aujourd'hui à 22,6 milliards d'euros aux conditions de 2023.


Engie confirme ses perspectives 2025 malgré un contexte "incertain et mouvant"

Cette photographie montre le parc éolien offshore de Yeu-Noirmoutier au large de l'Ile-d'Yeu, dans l'ouest de la France, le 23 juin 2025. (AFP)
Cette photographie montre le parc éolien offshore de Yeu-Noirmoutier au large de l'Ile-d'Yeu, dans l'ouest de la France, le 23 juin 2025. (AFP)
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  • Engie a confirmé vendredi ses perspectives pour 2025 malgré un contexte "incertain" et une baisse des prix qui a pesé sur ses résultats au premier semestre
  • L'énergéticien se dit confiant sur la suite et maintient ses prévisions pour 2025

PARIS: Engie a confirmé vendredi ses perspectives pour 2025 malgré un contexte "incertain" et une baisse des prix qui a pesé sur ses résultats au premier semestre, et se dit désormais plus confiant pour ses projets renouvelables aux Etats-Unis après une période d'incertitude.

Son résultat net récurrent a reculé de 19% à 3,1 milliards d’euros au cours des six premiers mois de l'année. Le résultat opérationnel (Ebit) hors nucléaire est ressorti à 5,1 milliards d'euros, en baisse de 9,4% en raison d'une base de comparaison élevée par rapport au premier semestre 2024 et "dans un contexte de baisse des prix".

Mais l'énergéticien se dit confiant sur la suite et maintient ses prévisions pour 2025.

"Nous abordons les prochains mois avec confiance et nous confirmons notre +guidance+ annuelle", a commenté Catherine MacGregor, sa directrice générale, citée dans le communiqué de résultats.

Elle a néanmoins insisté sur le contexte économique et géopolitique "assez incertain et mouvant", lors d'une conférence téléphonique.

A la Bourse de Paris, Engie cédait 2,45% à 10H53 (8H53 GMT) à 19,15 euros vendredi, après avoir lâché 5% à l'ouverture.

Interrogée sur les Etats-Unis, Catherine MacGregor s'est montrée plus confiante après une période d'incertitude qui a suivi l'entrée en fonction du gouvernement Trump.

"Avec la promulgation du +Big beautifull bill+ (la loi budgétaire de Donald Trump, ndlr) et une première clarification du cadre réglementaire et fiscal qui était attendue, nous nous apprêtons à lancer trois projets pour plus de 1,1 GW de capacité totale, éolien, solaire et batteries qui vont conforter notre croissance jusqu'en 2028", a-t-elle déclaré.

Engie a pour l'heure "juste en dessous de 9 GW en opération aux États-Unis", a-t-elle rappelé.

"Il y avait beaucoup, beaucoup d'incertitudes sur le traitement qui serait donné à ces projets", a-t-elle souligné, mais avec cette nouvelle loi, "on a beaucoup plus de clarté".

"Le marché aux États-Unis reste évidemment très, très porteur", a-t-elle poursuivi. "Les projections de demande d'électricité sont absolument massives et aujourd'hui, il n'y a pas de scénarios (...) sans une grande partie de projets renouvelables", notamment en raison du fort développement des centres de données dans le pays.

Le groupe table sur un résultat net récurrent - qui exclut des coûts de restructuration et la variation de la valeur de ses contrats de couverture - "entre 4,4 et 5,0 milliards d'euros" en 2025.

Engie vise par ailleurs un Ebit hors nucléaire "dans une fourchette indicative de 8,0 à 9,0 milliards d'euros" en 2025.

"Comme prévu, l'Ebit hors nucléaire va atteindre son point bas cette année et le second semestre 2025 sera en hausse par rapport à 2024", a indiqué Catherine MacGregor.

Le bénéfice net en données publiées s'établit à 2,9 milliards d'euros au premier semestre, en hausse de 50%, en raison d'un impact moindre de la variation de la valeur de ses contrats de couverture.

Le chiffre d'affaires a atteint 38,1 milliards d'euros au premier semestre, en croissance de 1,4%.

Engie disposait d'une capacité totale renouvelables et de stockage de 52,7 gigawatts (GW) à fin juin 2025, en hausse de 1,9 GW par rapport à fin 2024. A cela s'ajoutent 95 projets en cours de construction qui représentent une capacité totale de près de 8 GW.

Le groupe dispose d'un portefeuille de projets renouvelables et de batteries en croissance qui atteint 118 GW à fin juin 2025, soit 3 GW de plus qu'à fin décembre 2024.


ArcelorMittal: les taxes douanières américaines érodent la rentabilité au premier semestre

La cokerie d'ArcelorMittal Bremen sur le site de Bottrop est photographiée depuis la plate-forme d'observation Tetraeder à Bottrop, dans l'ouest de l'Allemagne, le 21 juillet 2025. (AFP)
La cokerie d'ArcelorMittal Bremen sur le site de Bottrop est photographiée depuis la plate-forme d'observation Tetraeder à Bottrop, dans l'ouest de l'Allemagne, le 21 juillet 2025. (AFP)
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  • ArcelorMittal a vu sa rentabilité érodée au premier semestre par les taxes douanières de Donald Trump sur les importations d'acier depuis le Canada ou le Mexiqu
  • ArcelorMittal espère la mise en place effective de mesures de soutien à l'acier en Europe d'ici à la fin de l'année

PARIS: ArcelorMittal, qui a vu sa rentabilité érodée au premier semestre par les taxes douanières de Donald Trump sur les importations d'acier depuis le Canada ou le Mexique, espère la mise en place effective de mesures de soutien à l'acier en Europe d'ici à la fin de l'année.

Malgré un résultat net en hausse de 39% au premier semestre 2025, à 2,6 milliards de dollars, le bénéfice avant intérêt, impôt, dépréciation et amortissement (Ebitda) du deuxième fabricant d'acier mondial a reculé de 10%, à 3,4 milliards de dollars, notamment après l'application de droits de douane de 50% sur l'acier importé aux Etats-Unis depuis le Canada et le Mexique à partir du 4 juin, a expliqué le groupe dans un communiqué jeudi.

Le chiffre d'affaires a aussi pâti du recul de 7,5% des prix moyens de l'acier dans le monde: les ventes se sont amoindries de 5,5%, à 30,72 milliards de dollars au premier semestre.

Jeudi à la Bourse de Paris, après ces annonces, le titre ArcelorMittal a terminé la séance en recul de 2,58%, à 27,52 euros.

Le directeur général du groupe, Aditya Mittal, s'est félicité de la reprise à 100% du site de Calvert aux Etats-Unis, qui devient un site d'acier bas carbone grâce à la construction d'un nouveau four à arc électrique.

En Europe, les tendances à l'accroissement des dépenses publiques sur la défense et les infrastructures "sont un encouragement pour l'industrie de l'acier", a jugé M. Mittal.

Néanmoins, alors que le plan d'action annoncé en mars par la Commission européenne a lancé des "signaux clairs" pour défendre la production européenne d'acier, "nous attendons toujours la concrétisation des mesures de sauvegarde (ou quotas sur les importations d'acier en Europe, NDLR) du mécanisme d'ajustement carbone aux frontières et sur les prix de l'énergie", a-t-il souligné.

A condition que ces mesures soient mises en place, le groupe prévoit d'investir 1,2 milliard d'euros pour un four à arc électrique sur son site français de Dunkerque (Nord), a-t-il rappelé.

Au total, ArcelorMittal en exploite 29 dans le monde, pour une capacité de production de 21,5 millions de tonnes d'acier recyclé par an, qui augmentera à 23,4 millions de tonnes en 2026 après la mise en service des deux sites espagnols de Gijon et Sestao.