Un coureur finlandais va traverser le Quart Vide, le plus grand désert de sable du monde

Le Quart Vide représente la plus grande étendue de sable ininterrompue du monde. Il couvre la majeure partie du tiers sud de la péninsule Arabique. (Shutterstock)
Le Quart Vide représente la plus grande étendue de sable ininterrompue du monde. Il couvre la majeure partie du tiers sud de la péninsule Arabique. (Shutterstock)
Le coureur finlandais Jukka Viljanen fait la une de la brochure d’information publiée par Delta Adventure. (Photo fournie)
Le coureur finlandais Jukka Viljanen fait la une de la brochure d’information publiée par Delta Adventure. (Photo fournie)
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Publié le Lundi 06 décembre 2021

Un coureur finlandais va traverser le Quart Vide, le plus grand désert de sable du monde

  • Le coureur Jukka Viljanen partira le 6 décembre pour un voyage de vingt-cinq jours à travers 1 300 kilomètres de terrain désertique
  • «Les dunes me passionnent et me stimulent. J’adore le désert», déclare-t-il dans un entretien exclusif à Arab News

RIYAD: Un aventurier finlandais s’est lancé un défi un peu fou: faire partie des pionniers qui ont battu tous les records en parcourant le Rub al-Khali, le Quart Vide d’Arabie saoudite. Le 6 décembre, le coureur Jukka Viljanen part pour un voyage de vingt-cinq jours à travers 1 300 kilomètres de terrain désertique. Il a l’intention de devenir la première personne à traverser cet immense désert.

Le Quart Vide est la plus grande étendue de sable ininterrompue du monde. Il couvre la majeure partie du tiers sud de la péninsule Arabique. Ce vaste paysage de dunes en constante évolution a été exploré entre les années 1930 et 1950 par des explorateurs comme Bertram Thomas, le premier Occidental connu à avoir traversé le désert, Wilfred Thesiger, et leurs compagnons arabes.

Plus récemment, en 2019, la photographe Anna Aiko a traversé le Rub al-Khali à dos de chameau, alors que l’explorateur italien Max Calderan, qui habite depuis longtemps Dubaï, a réussi la première traversée en solo du Quart Vide en 2020. Les explorateurs précédents avaient traversé des sections plus courtes du Rub al-Khali à dos de chameau ou avec des véhicules tout-terrain.

Compte tenu du terrain inhospitalier et des conditions éprouvantes, ce voyage est une véritable épreuve d’endurance, quelle que soit la manière dont on l’entreprend. Cependant, M. Viljanen a le désir de relever un défi plus important encore: traverser l’ensemble du désert en courant, à raison de cinquante kilomètres par jour environ. Ce challenge a été organisé par Delta Adventures, chef de file en matière de voyages et d’aventures dans le désert en Arabie saoudite.

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Le sportif finlandais Jukka Viljanen. (Photo d’archives)

«J’ai commencé le raid aventure il y a quinze ans. Les dunes me passionnent et me stimulent. J’adore le désert», déclare M. Viljanen dans un entretien exclusif accordé à Arab News.

«C’est un véritable défi pour moi, puisque le Quart Vide n’a pas encore été intégralement traversé. Je veux réussir avec mon équipe. Je veux marquer l’histoire en réussissant ma traversée.»

EN BREF

Compte tenu du terrain inhospitalier et des conditions éprouvantes, ce voyage est une véritable épreuve d’endurance, quelle que soit la manière dont on l’entreprend. Cependant, M. Viljanen a le désir de relever un défi plus important encore: traverser l’ensemble du désert en courant, à raison de cinquante kilomètres par jour environ. Ce challenge a été organisé par Delta Adventures, chef de file en matière de voyages et d’aventures dans le désert en Arabie saoudite.

«Ce rêve de parcourir le Quart Vide, c’est ma passion. Je suis très inspiré par le Rub al-Khali, qui est à la fois le plus grand et le plus beau désert de sable du monde. C’est cette passion qui me motive et alimente ma quête d’aventure. C’est elle qui m’a conduit jusqu’ici.»

Viljanen affirme avoir fixé au 6 décembre la date du début de son aventure pour une raison particulière. «Il s’agit de la fête nationale finlandaise», confie-t-il.

Cette expédition sera sa première course dans le Quart Vide, bien que ce sportif ait déjà participé à des courses dans d’autres déserts saoudiens. Il a eu l’occasion de courir dans plusieurs environnements difficiles à travers le monde.

«En 2007, je suis allé au pôle Nord, où j'ai participé à un marathon en raquettes», raconte-t-il. Ensuite, j'ai réalisé un nouveau marathon avec un vélo de montagne.»

«Après le pôle Nord, j’ai décidé de me poser davantage de défis. En 2008, j’ai participé à une autre course de deux cents kilomètres dans le Sahara libyen. Puis je suis allé en Antarctique, le continent le plus méridional, au pôle Sud. Quelques années plus tard, j’ai décidé de courir à travers d’autres déserts. Ma première aventure a eu lieu en 2010 dans le désert du Kalahari.»

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«Les dunes me passionnent et me stimulent. J’adore le désert.» Jukka Viljanen

M. Viljanen a parcouru plus de mille kilomètres au sein du Kalahari en vingt jours, traversant certaines des régions sauvages les plus éloignées du Botswana.

«Quelques années plus tard, j’ai été le premier à traverser le désert du Sahara, soit 1 628 kilomètres en trente et un jours», indique-t-il. «Il y a deux ans, j’ai pu traverser la plus grande calotte glaciaire du monde, celle du Groenland. C’est une course de six cents kilomètres environ», poursuit-il.

Si ses expériences et ses exploits sont impressionnants, le jeune Finlandais n’a pas l’intention de s’arrêter de sitôt, bien au contraire.

«Je veux aller toujours plus loin et sortir de ma zone de confort», explique M. Viljanen. «Je souhaite mettre la barre encore plus haut et c’est pour cette raison que je suis ici, en Arabie saoudite. Je veux être la première personne à traverser le Quart Vide en courant.»

Il courra seul, mais une équipe de soutien composée de Saoudiens et d’un ami finlandais l’accompagnera. Les chefs d’équipe sont Mohammed al-Khamis et Ady al-Khamis, les propriétaires de Delta Adventures.

«Je les connais depuis 2014, quand je suis venu à Riyad pour la première fois, précise le coureur. Ils ont déjà traversé le Quart Vide. Je les considère comme des membres de ma famille.»

Le climat de l’Arabie saoudite est très différent de celui de sa Finlande natale, mais l’aventurier sait s’adapter à toutes les situations.

«Certes, il fait beaucoup plus chaud, mais je m’y suis habitué grâce à mes expériences dans les déserts du Sahara et du Kalahari», poursuit-il. «J’aime qu’il fasse chaud, pour moi c’est un atout.»

Il espère avoir l'occasion de discuter avec des jeunes en Arabie saoudite afin de partager ses expériences, de les inspirer peut-être dans leurs propres vies et de doper leurs ambitions.

«J’aimerais parler au peuple saoudien après le voyage», confie-t-il. «Je reviendrai ici pour partager mon histoire. Les gens devraient repousser leurs limites, se fixer de nouveaux objectifs dans leur vie et sortir de leur univers familier. Rien ne peut être accompli si l’on reste dans sa zone de confort. Les gens ont beaucoup de potentiel, mais ils ne le savent pas; nous devons les motiver à être des modèles pour les autres.»

«Le principal message que je voudrais faire passer est qu’il faut se lancer un défi. Je pense être quelqu’un d’inspirant et je motiverai les Saoudiens pour les pousser à accepter le défi et à sortir de leur zone de confort, parce que c’est ainsi que la magie se produit. Le Quart Vide est loin d’être une zone de confort; c’est là-bas que la magie prend forme.»

C’est la cinquième fois que M. Viljanen se rend en Arabie saoudite. Il est toujours aussi impressionné par les traditions saoudiennes et par l’accueil qui lui est réservé.

«En plus de ma passion pour la course à pied, je veux découvrir de nouvelles cultures. Je suis émerveillé par l’accueil chaleureux du peuple saoudien. J’ai assisté à une cérémonie de mariage saoudien mercredi dernier. C’était une véritable chance. J’ai participé à la danse traditionnelle, que j’ai beaucoup appréciée», conclut-il.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Un an après la chute d’Assad, les Syriens affichent un fort soutien à al-Chareh

Des citoyens syriens brandissent leurs drapeaux nationaux lors des célébrations marquant le premier anniversaire du renversement de l'ancien président Bachar al-Assad à Damas, lundi. (AP)
Des citoyens syriens brandissent leurs drapeaux nationaux lors des célébrations marquant le premier anniversaire du renversement de l'ancien président Bachar al-Assad à Damas, lundi. (AP)
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  • Un sondage révèle un optimisme croissant et un large soutien aux progrès du gouvernement après la chute d’Assad
  • L’Arabie saoudite apparaît comme le pays étranger le plus populaire, Trump reçoit également un soutien marqué

LONDRES : Alors que les Syriens ont célébré cette semaine le premier anniversaire de la chute de Bachar Al-Assad, une enquête menée dans le pays révèle un soutien massif au nouveau président et place l’Arabie saoudite comme principal partenaire international apprécié.

L’ancien président avait fui le pays le 8 décembre 2024, après une offensive éclair de l’opposition jusqu’à Damas, mettant fin à 14 ans de guerre civile.

La campagne était menée par Ahmad al-Chareh, aujourd’hui président du pays, qui s’efforce de stabiliser la Syrie et de rétablir des relations avec ses partenaires internationaux.

Ces efforts ont été salués dans un sondage récemment publié, montrant que 81 % des personnes interrogées ont confiance dans le président et 71 % dans le gouvernement national.

Les institutions clés bénéficient également d’un fort soutien : plus de 70 % pour l’armée et 62 % pour les tribunaux et le système judiciaire.

L’enquête a été menée en octobre et novembre par Arab Barometer, un réseau de recherche américain à but non lucratif.

Plus de 1 200 adultes sélectionnés aléatoirement ont été interrogés en personne à travers le pays sur une large gamme de sujets, notamment la performance du gouvernement, l’économie et la sécurité.

Le large soutien exprimé envers al-Chareh atteint un niveau enviable pour de nombreux gouvernements occidentaux, alors même que la Syrie fait face à de profondes difficultés.

Le coût de la reconstruction dépasse les 200 milliards de dollars selon la Banque mondiale, l’économie est dévastée et le pays connaît encore des épisodes de violence sectaire.

Al-Chareh s’efforce de mettre fin à l’isolement international de la Syrie, cherchant l’appui de pays de la région et obtenant un allègement des sanctions américaines.

Un soutien clé est venu d’Arabie saoudite, qui a offert une aide politique et économique. Le sondage place le Royaume comme le pays étranger le plus populaire, avec 90 % d’opinions favorables.

Le Qatar recueille lui aussi une forte popularité (plus de 80 %), suivi de la Turquie (73 %).

La majorité des personnes interrogées — 66 % — expriment également une opinion favorable envers les États-Unis, saluant la décision du président Donald Trump d’assouplir les sanctions et l’impact attendu sur leur vie quotidienne.

Après sa rencontre avec al-Chareh à Washington le mois dernier, Trump a annoncé une suspension partielle des sanctions, après en avoir déjà assoupli plusieurs volets.

Le sondage montre que 61 % des Syriens ont une opinion positive de Trump — un niveau supérieur à celui observé dans une grande partie du Moyen-Orient.

En revanche, l’enthousiasme est bien moindre concernant les efforts américains pour normaliser les relations entre la Syrie et Israël.

Seuls 14 % soutiennent cette démarche, et à peine 4 % disent avoir une opinion favorable d’Israël.

Lors du chaos provoqué par la chute d’Assad, l’armée israélienne a occupé de nouveaux territoires dans le sud de la Syrie et a mené de fréquentes attaques au cours de l’année écoulée.

Plus de 90 % des Syriens considèrent l’occupation israélienne des territoires palestiniens et les frappes contre l’Iran, le Liban et la Syrie comme des menaces critiques pour leur sécurité.

Dans Foreign Policy, Salma Al-Shami et Michael Robbins (Arab Barometer) écrivent que les résultats de l’enquête donnent des raisons d’être optimiste.

« Nous avons constaté que la population est pleine d’espoir, favorable à la démocratie et ouverte à l’aide étrangère », disent-ils. « Elle approuve et fait confiance à son gouvernement actuel. »

Mais ils notent aussi plusieurs sources d’inquiétude, notamment l’état de l’économie et la sécurité interne.

Le soutien au gouvernement chute nettement dans les régions majoritairement alaouites.

La dynastie Assad, au pouvoir pendant plus de 50 ans, était issue de la minorité alaouite, dont les membres occupaient de nombreux postes clés.

L’économie reste la principale préoccupation : seuls 17 % se disent satisfaits de sa performance, et beaucoup s’inquiètent de l’inflation, du chômage et de la pauvreté.

Quelque 86 % déclarent que leurs revenus ne couvrent pas leurs dépenses, et 65 % affirment avoir eu du mal à acheter de la nourriture le mois précédent.

La sécurité préoccupe aussi : 74 % soutiennent les efforts du gouvernement pour collecter les armes des groupes armés et 63 % considèrent l’enlèvement comme une menace critique.

À l’occasion de l’anniversaire de la chute d’Assad, lundi, al-Chareh a affirmé que le gouvernement œuvrait à construire une Syrie forte, à consolider sa stabilité et à préserver sa souveraineté.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Israël mène une série de frappes contre le Hezbollah au Liban

Des soldats libanais debout sur un véhicule militaire à Alma Al-Shaab, près de la frontière avec Israël, dans le sud du Liban. (AFP)
Des soldats libanais debout sur un véhicule militaire à Alma Al-Shaab, près de la frontière avec Israël, dans le sud du Liban. (AFP)
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  • Israël a frappé vendredi plusieurs sites du Hezbollah au sud et à l’est du Liban, ciblant notamment un camp d’entraînement de sa force d’élite al-Radwan, malgré le cessez-le-feu conclu en novembre 2024
  • Ces raids interviennent alors que l’armée libanaise doit achever le démantèlement des infrastructures militaires du Hezbollah le long de la frontière israélienne d’ici le 31 décembre

BEYROUTH: Israël a mené une série de frappes aériennes contre le sud et l'est du Liban vendredi matin, selon les médias officiels, l'armée israélienne affirmant viser des objectifs du Hezbollah pro-iranien dont un camp d'entrainement.

Malgré un cessez-le-feu conclu en novembre 2024 avec le groupe islamiste libanais, Israël continue de mener des attaques régulières contre le Hezbollah, l'accusant de se réarmer.

Selon l'Agence nationale d'information (Ani), les raids de vendredi, qualifiés en partie de "violents", ont visé une dizaine de lieux, certains situés à une trentaine de km de la frontière avec Israël.

Dans un communiqué, l'armée israélienne a affirmé avoir "frappé un complexe d'entrainement" de la force d'élite du Hezbollah, al-Radwan, où des membres de la formation chiite apprenaient "l'utilisation de différents types d'armes", devant servir dans "des attentats terroristes".

L'armée israélienne a également "frappé des infrastructures militaires supplémentaires du Hezbollah dans plusieurs régions du sud du Liban", a-t-elle ajouté.

L'aviation israélienne avait déjà visé certains des mêmes sites en début de semaine.

Ces frappes interviennent alors que l'armée libanaise doit achever le démantèlement le 31 décembre des infrastructures militaires du Hezbollah entre la frontière israélienne et le fleuve Litani, situé à une trentaine de km plus au nord, conformément à l'accord de cessez-le-feu.

Les zones visées vendredi se trouvent pour la plupart au nord du fleuve.

Le Hezbollah a été très affaibli par la guerre, avec notamment l'assassinat de son chef historique, Hassan Nasrallah, par une frappe israélienne en septembre 2024 à Beyrouth.

Depuis, les Etats-Unis ont accru la pression sur les autorités libanaises pour désarmer le groupe.


Pluies diluviennes et vents puissants ajoutent au chaos qui frappe Gaza

Sous des trombes d'eau, l'océan de toile et de bâches s'est transformé en marécage. Tous les auvents dégoulinent à grosses gouttes. (AFP)
Sous des trombes d'eau, l'océan de toile et de bâches s'est transformé en marécage. Tous les auvents dégoulinent à grosses gouttes. (AFP)
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  • A al-Zawaida, dans le centre de la bande de Gaza, des mares forcent les gens à marcher dans l'eau stagnante, qui leur arrive aux chevilles, ou à sauter d'un îlot de sable émergé à un autre
  • Selon un rapport de l'ONU, 761 sites, abritant environ 850.000 déplacés, présentent un risque élevé d'inondation dans la bande de Gaza

GAZA: Pelle à la main, des Palestiniens portant des sandales en plastique et des pulls fins creusent des tranchées autour de leurs tentes dans le quartier de Zeitoun, à Gaza-ville, rempart dérisoire face aux pluies torrentielles qui s'abattent depuis des heures.

Dès mercredi soir, la tempête Byron a balayé le territoire palestinien, bordé par la mer Méditerranée, inondant les campements de fortune et ajoutant à la détresse de la population, déplacée en masse depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas, le 7 octobre 2023.

A Zeitoun, le campement planté au milieu des décombres a des allures cauchemardesques, sous un ciel chargé de gros nuages gris et blancs.

Sous des trombes d'eau, l'océan de toile et de bâches s'est transformé en marécage. Tous les auvents dégoulinent à grosses gouttes.

Accroupis sur des briques posées dans la boue, un groupe d'enfants mangent à même des faitouts en métal devant l'ouverture d'un petit abri en plastique, en regardant le ciel s'abattre sur le quartier.

"Nous ne savions pas où aller" 

A al-Zawaida, dans le centre de la bande de Gaza, des mares forcent les gens à marcher dans l'eau stagnante, qui leur arrive aux chevilles, ou à sauter d'un îlot de sable émergé à un autre.

"La nuit dernière a été terrible pour nous et pour nos enfants à cause des fortes pluies et du froid, les enfants ont été trempés, les couvertures et les matelas aussi. Nous ne savions pas où aller", raconte à l'AFP Souad Mouslim, qui vit sous une tente avec sa famille.

"Donnez-nous une tente décente, des couvertures pour nos enfants, des vêtements à porter, je le jure, ils ont les pieds nus, ils n'ont pas de chaussures", implore-t-elle.

"Jusqu'à quand allons-nous rester comme ça? C'est injuste", dit-elle en élevant la voix pour couvrir le bruit des gouttes frappant la toile.

Selon un rapport de l'ONU, 761 sites, abritant environ 850.000 déplacés, présentent un risque élevé d'inondation dans la bande de Gaza.

Le territoire connait généralement un épisode de fortes pluies en fin d'automne et en hiver, mais la dévastation massive due à la guerre l'a rendu plus vulnérable.

"La situation est désespérée", résume Chourouk Mouslim, une déplacée originaire de Beit Lahia, dans le nord de Gaza, elle aussi sous une tente à al-Zawaida.

"Nous ne pouvons même pas sortir pour allumer un feu" pour cuisiner ou se chauffer, déplore-t-elle, avant d'ajouter qu'elle n'a de toutes les manières ni bois, ni gaz.

Dans ce territoire dont les frontières sont fermées, où l'aide humanitaire arrive en quantité insuffisante selon l'ONU, malgré l'entrée en vigueur d'une trêve le 10 octobre, les pénuries empêchent une population déjà démunie de faire face à ce nouveau problème.

Lointaine reconstruction 

Sous les tentes, les plus chanceux bâchent le sol ou le recouvrent de briques pour empêcher que le sable humide ne détrempe leurs affaires. Dans les zones où le bitume n'a pas été arraché, des bulldozers continuent de déblayer les décombres des bâtiments détruits.

Beaucoup de gens restent debout, à l'entrée des abris, plutôt que de s'asseoir une surface mouillée.

"La tempête a eu un impact grave sur la population, des bâtiments se sont effondrés et une grande partie des infrastructures étant détruite, elles ne permettent plus d'absorber cet important volume de pluie", note Mahmoud Bassal, le porte-parole de la Défense civile de Gaza.

Cette organisation, qui dispense des premiers secours sous l'autorité du Hamas, a affirmé que la tempête avait causé la mort d'une personne, écrasée par un mur ayant cédé. Elle a ajouté que ses équipes étaient intervenues après l'effondrement partiel de trois maisons durant les fortes pluies.

La Défense civile a averti les habitants restés dans des logements partiellement détruits ou fragilisés par les bombardements qu'ils se mettaient en danger.

"Les tentes, c'est inacceptable", estime M. Bassal, "ce qui doit être fourni maintenant, ce sont des abris qu'on peut déplacer, équipés de panneaux solaires, avec deux pièces, une salle de bain et toutes les installations nécessaires pour les habitants. Seulement à ce moment-là, la reconstruction pourra commencer".