Covid-19: face à la flambée, le gouvernement ajuste sa riposte avant les fêtes

Jean Castex a recommandé aux Français de limiter les «moments de convivialité» en intérieur dans les sphères privées et professionnelles. (Photo, AFP)
Jean Castex a recommandé aux Français de limiter les «moments de convivialité» en intérieur dans les sphères privées et professionnelles. (Photo, AFP)
Short Url
Publié le Mardi 07 décembre 2021

Covid-19: face à la flambée, le gouvernement ajuste sa riposte avant les fêtes

  • Un Conseil de défense sanitaire s'est tenu à la mi-journée pour répondre à une situation qui n'a cessé de se dégrader au cours des dernières semaines
  • Vingt-cinq cas du variant Omicron sont désormais confirmés en France, selon le dernier bilan officiel des autorités sanitaires. Un bilan appelé à évoluer rapidement.

PARIS : Fermeture des discothèques, incitation à limiter les "moments festifs", démarrage de la vaccination des enfants: le gouvernement a annoncé lundi une série de "mesures de vigilance" pour faire face à la flambée épidémique de Covid-19 en écartant les restrictions les plus fortes. 

Un Conseil de défense sanitaire s'est tenu à la mi-journée pour répondre à une situation qui n'a cessé de se dégrader au cours des dernières semaines.

Malgré cette situation, "l'heure n'est pas à des mesures de jauge, de couvre-feu ou de confinement", a dit le Premier ministre Jean Castex, qui tenait une conférence de presse dans la soirée avec le ministre de la Santé Olivier Véran pour en livrer les principales décisions.

Le "bouclier vaccinal" de la France permet d'éviter des mesures trop strictes à trois semaines de Noël, mais il ne suffira pas, a prévenu le Premier ministre. Pour accélérer la vaccination des plus fragiles, le gouvernement va permettre, dès mardi, aux plus de 65 ans d'accéder prioritairement à une dose de rappel, sans avoir besoin d'une prise de rendez-vous.

Alors que le taux d'incidence explose chez les enfants, il renforce les mesures barrières à l'école: à compter de jeudi prochain, le port du masque sera requis dans les cours de récréation et les sports collectifs restreints à partir de lundi. Les brassages devront aussi être limités à la cantine.

Vaccination des enfants facultative

Le gouvernement a ainsi écarté une mesure plus drastique, pourtant sur la table, qui aurait été de fermer les écoles une semaine avant les vacances de Noël.

"On a jamais eu autant de contaminations dans les écoles et là on voit qu'on ne prend pas les mesures qu'il serait nécessaire de prendre", a réagi Guislaine David, secrétaire générale du Snuipp-FSU, le premier syndicat du primaire. Elle souhaiterait "revenir à la fermeture de classe dès le premier cas de Covid".

La vaccination des enfants à risque commencera par ailleurs mi-décembre. Une fois le feu vert obtenu des autorités sanitaires et du conseil national d'éthique, il envisage par ailleurs de l'ouvrir "à tous les enfants" de 5 à 11 ans, "sur la base du volontariat, si possible d'ici à la fin de l'année".

Si les restrictions les plus dures sont écartées, le gouvernement fait une exception pour les discothèques, qui fermeront à compter de vendredi jusque début janvier, car "le port du masque est extrêmement difficile, dans ces établissements". L'Etat promet d'accompagner les entreprises concernées, mais aussi "les secteurs de l'événementiel ou encore des traiteurs" qui verront leur activité impactée par la crise. 

Des représentants de ces secteurs seront reçus mardi à Bercy.

"On discutera avec eux du meilleur moyen pour accompagner soit la fermeture dans le cas des discothèques, soit la baisse de chiffre d'affaires dans celui des métiers de l'événementiel", a indiqué à l'AFP le cabinet de Bruno Le Maire.

A la faveur d'un variant Delta très contagieux et d'une efficacité vaccinale qui s'émousse avec le temps, le nombre de nouveaux cas quotidiens se compte désormais en dizaine de milliers avec près de 43 000 cas en moyenne sur les sept derniers jours.

Plus inquiétant, le nombre de patients hospitalisés est aujourd’hui supérieur à 12 000, le double d'il y a un mois.

Plusieurs hôpitaux ont réactivé leur "plan blanc", mesure qui permet la déprogrammation d'opérations non urgentes et de solliciter des renforts de personnels.

«Lever le pied»

Pour limiter la diffusion du virus, le Premier ministre a également appelé à l'extension du télétravail, "jusqu'à 3 jours" par semaine dans la fonction publique, 2 à 3 jours ailleurs si cela était possible. 

Jean Castex a aussi recommandé aux Français de limiter les "moments de convivialité" en intérieur dans les sphères privées et professionnelles.

"Mon message est très simple: jusqu'aux fêtes de fin d'année, on lève le pied, on arrête, on se protège et on protège ainsi notre capacité à profiter de Noël", a lâché le Premier ministre.

Alors que les rendez-vous pour effectuer une troisième dose de vaccin sont pris d'assaut, le gouvernement promet l'ouverture de nouveaux créneaux. "Pas d'inquiétude, nous avons les doses de vaccin, nous avons les centres et nous avons les libéraux", a assuré Olivier Véran. "Au 30 décembre, plus de 15 millions de Français auront eu un rappel", a-t-il promis.

Pour ne rien arranger, la propagation du variant Omicron pèse comme une épée de Damoclès.

Vingt-cinq cas sont désormais confirmés en France, selon le dernier bilan officiel des autorités sanitaires. Un bilan appelé à évoluer rapidement.

Ce variant est "manifestement plus contagieux, manifestement pas plus dangereux" que le variant Delta, qui reste dominant en France, a dit Olivier Véran. "S'il se mettait à circuler beaucoup, on aurait des contaminations plus importante encore qu'avec le variant actuel", a-t-il mis en garde.


Légion d'honneur, Sarkozy « prend acte », rappelant que la CEDH doit encore examiner son recours

La Cour d'appel a confirmé l'année dernière la condamnation de l'ancien président français Nicolas Sarkozy pour avoir tenté illégalement d'obtenir des faveurs d'un juge et lui a ordonné de porter un bracelet électronique à la cheville au lieu de purger une peine d'un an de prison. (Photo d'archive AFP)
La Cour d'appel a confirmé l'année dernière la condamnation de l'ancien président français Nicolas Sarkozy pour avoir tenté illégalement d'obtenir des faveurs d'un juge et lui a ordonné de porter un bracelet électronique à la cheville au lieu de purger une peine d'un an de prison. (Photo d'archive AFP)
Short Url
  • L'ex-président (2007-2012) a rappelé que son recours devant la CEDH « est toujours pendant ». Il l'avait déposé après sa condamnation devenue définitive en décembre, à un an de prison ferme pour corruption dans l'affaire des écoutes. 
  • Nicolas Sarkozy, déjà exclu de l'ordre national du Mérite, est ainsi devenu le deuxième chef de l'État français privé de cette distinction, après le maréchal Pétain.

PARIS : L'ancien président Nicolas Sarkozy a « pris acte » dimanche de son exclusion de la Légion d'honneur et rappelle que la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) doit encore se prononcer sur son recours dans l'affaire des écoutes, a indiqué son avocat Patrice Spinosi dans une déclaration transmise à l'AFP.

« Nicolas Sarkozy prend acte de la décision prise par le grand chancelier. Il n’a jamais fait de cette question une affaire personnelle », a affirmé Patrice Spinosi, soulignant que si l'ancien chef de l'État « a fait valoir des arguments juridiques, c’était au nom de la fonction même de président de la République ».

L'ex-président (2007-2012) a rappelé que son recours devant la CEDH « est toujours pendant ». Il l'avait déposé après sa condamnation devenue définitive en décembre, à un an de prison ferme pour corruption dans l'affaire des écoutes. 

« La condamnation de la France (par la CEDH) impliquera la révision de la condamnation pénale prononcée à l'encontre de Nicolas Sarkozy, en même temps que l’exclusion de l’ordre de la Légion d’Honneur ; l’une n’étant que la conséquence de l’autre », a assuré Patrice Spinosi.

Nicolas Sarkozy, déjà exclu de l'ordre national du Mérite, est ainsi devenu le deuxième chef de l'État français privé de cette distinction, après le maréchal Pétain, à qui la Légion d'honneur avait été retirée en 1945 pour haute trahison et intelligence avec l'ennemi.

« Ce lien avec le maréchal Pétain est indigne », a déclaré la porte-parole du gouvernement Sophie Primas (LR), prenant « acte » elle aussi de cette décision « automatique qui fait partie du code de la Légion d’Honneur ».

« Le président Sarkozy a été là pour la France à des moments extrêmement compliqués », a-t-elle déclaré, se disant « un peu réservée non pas sur la règle, mais sur ce qu’elle entraîne comme comparaison ».

« C'est une règle, mais c'est aussi une honte », a déploré sur franceinfo Othman Nasrou, le nouveau secrétaire général de LR et proche de Bruno Retailleau, apportant son « soutien et son respect » à l'ex-président.

À gauche, le député écologiste Benjamin Lucas s'est félicité de la décision, appelant sur X à ce que « la République prive de ses privilèges et de son influence institutionnelle celui qui a déshonoré sa fonction et trahi le serment sacré qui lie le peuple à ses élus, celui de la probité ».


Echanges de frappes entre Israël et l'Iran : la France renforce la vigilance sur son territoire

 Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau  (Photo AFP)
Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (Photo AFP)
Short Url
  • « Il convient de porter une vigilance particulière à l'ensemble des sites qui pourraient être ciblés par des actes de terrorisme ou de malveillance de la part d'une puissance étrangère », a-t-il indiqué dans un télégramme
  • Le ministre a appelé à la mobilisation des services de renseignements, des forces de sécurité intérieure, des polices municipales et des élus locaux, ainsi que du dispositif Sentinelle.

PARIS : Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau a appelé les préfets à renforcer la vigilance sur le territoire national. Il a notamment demandé de cibler les lieux de culte, les rassemblements festifs et les intérêts israéliens et américains. Cette demande a été transmise par télégramme. Elle a été envoyée vendredi. Cela fait suite à l'attaque israélienne en Iran.

« Il convient de porter une vigilance particulière à l'ensemble des sites qui pourraient être ciblés par des actes de terrorisme ou de malveillance de la part d'une puissance étrangère », a-t-il indiqué dans un télégramme consulté par l'AFP, alors qu'Israël et l'Iran poursuivaient leurs échanges de frappes meurtrières.

Les hostilités ont été déclenchées par une attaque israélienne massive contre des sites militaires et nucléaires iraniens, à laquelle Téhéran riposte avec des missiles balistiques. 

Dans ce contexte, M. Retailleau demande aux préfets de porter « une attention particulière » à la sécurité des lieux de culte, des établissements scolaires, des établissements publics et institutionnels, ainsi que des sites à forte affluence, notamment au moment des entrées et des sorties, et ce, incluant les « rassemblements festifs, culturels ou cultuels ».

Ces mesures de protection renforcée s'appliquent également aux « intérêts israéliens et américains ainsi qu'aux établissements de la communauté juive ».

Le ministre a appelé à la mobilisation des services de renseignements, des forces de sécurité intérieure, des polices municipales et des élus locaux, ainsi que du dispositif Sentinelle.

Vendredi soir, le président Emmanuel Macron a annoncé un « renforcement » du dispositif Sentinelle, qui déploie des militaires en France, « pour faire face à toutes les potentielles menaces sur le territoire national ».


Selon ManPowerGroup, l'IA pourrait réduire l'importance des « compétences » dans le recrutement

Des visiteurs font le tour des stands du salon VivaTech dédié aux start-ups technologiques et à l'innovation, à Paris Expo Porte de Versailles, à Paris, le 12 juin 2025. (Photo de Thomas SAMSON / AFP)
Des visiteurs font le tour des stands du salon VivaTech dédié aux start-ups technologiques et à l'innovation, à Paris Expo Porte de Versailles, à Paris, le 12 juin 2025. (Photo de Thomas SAMSON / AFP)
Short Url
  • L'irruption de l'intelligence artificielle (IA) bouleverse le marché du travail ainsi que les modes de recrutement et pourrait amener les employeurs à privilégier le « potentiel » des candidats plutôt que leurs « compétences ».
  • « un travailleur sur quatre dans le monde exerce une profession plus ou moins exposée à l'IA générative, mais la plupart des emplois seront transformés au lieu d'être supprimés, car une intervention humaine reste indispensable ».

PARIS : L'irruption de l'intelligence artificielle (IA) bouleverse le marché du travail ainsi que les modes de recrutement et pourrait amener les employeurs à privilégier le « potentiel » des candidats plutôt que leurs « compétences », selon un dirigeant de ManPowerGroup.

En effet, « les compétences pourraient s'avérer obsolètes dans six mois », explique Tomas Chamorro-Premuzic, directeur de l'innovation du géant américain du travail temporaire, rencontré par l'AFP au salon Vivatech, à Paris, qui ferme ses portes samedi.  Selon lui, « il vaut mieux savoir que vous travaillez dur, que vous êtes curieux, que vous avez de bonnes aptitudes relationnelles et ça, l'IA peut vous aider à l'évaluer ».

Selon l'Organisation internationale du travail (OIT), « un travailleur sur quatre dans le monde exerce une profession plus ou moins exposée à l'IA générative, mais la plupart des emplois seront transformés au lieu d'être supprimés, car une intervention humaine reste indispensable ».

Cependant, les tâches informatiques (utilisation d'Internet, messagerie, etc.) pouvant être accomplies de manière autonome par des agents d'IA connaissent une « rapide expansion ». 

Dans ce contexte, les employeurs pourraient rechercher de plus en plus de salariés dotés de compétences hors de portée de l'IA, telles que le jugement éthique, le service client, le management ou la stratégie, comme l'indique une enquête de ManpowerGroup menée auprès de plus de 40 000 employeurs dans 42 pays et publiée cette semaine.

M. Chamorro-Premuzic déplore toutefois que ces compétences ne soient pas encore davantage mises en avant dans la formation. « Pour chaque dollar que vous investissez dans la technologie, vous devez investir huit ou neuf dollars dans les ressources humaines, la transformation culturelle, la gestion du changement », dit-il.

Les craintes d'un chômage de masse provoqué par l'IA restent par ailleurs exagérées à ce stade, estime le dirigeant, malgré certaines prédictions alarmistes.

D'après Dario Amodei, patron de la société d'intelligence artificielle Anthropic, cette technologie pourrait faire disparaître la moitié des emplois de bureau les moins qualifiés d'ici cinq ans. 

« Si l'histoire nous enseigne une chose, c'est que la plupart des prévisions sont fausses », répond M. Chamorro-Premuzic.

Concernant le recrutement, activité principale de ManPowerGroup, le dirigeant ajoute que « les agents d'intelligence artificielle ne deviendront certainement pas le cœur de notre métier dans un futur proche ». Il constate également que l'IA est utilisée par les demandeurs d'emploi.

« Des candidats sont capables d'envoyer 500 candidatures parfaites en une journée, de passer des entretiens avec leurs bots et de déjouer certains éléments des évaluations », énumère-t-il.