Beyrouth: Le témoignage poignant de l’écrivaine Caroline Torbey

Caroline Torbey livre un témoignage de vie romancé. Photo fournie : Marguerite Silve-Dautremer.
Caroline Torbey livre un témoignage de vie romancé. Photo fournie : Marguerite Silve-Dautremer.
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Publié le Jeudi 09 décembre 2021

Beyrouth: Le témoignage poignant de l’écrivaine Caroline Torbey

  • «L’idée d’écrire sur la catastrophe de Beyrouth était pour moi avant tout salvatrice»
  • «C’était très important pour moi de montrer à quel point la femme peut être forte dans ce genre de situation sans pour autant parler de résilience, terme que je veux assassiner dans ce livre»

PARIS: Adepte de la résistance culturelle, l’écrivaine Caroline Torbey, dont les contes pour enfants ont été hautement distingués, continue à raconter son Liban. Un Liban vaillant qui ne se ne laisse pas abattre et qui ne tombe pas dans le piège de la vaine résilience mais qui est agonisant. Dans Éclat d’une vie publié aux éditions L’Harmattan, Caroline Torbey a pour la première fois écrit un témoignage de vie qui raconte l’explosion du 4 août à Beyrouth mais aussi les crises qui touchent de plein fouet son pays. Entretien avec Arab News en français.

Un témoignage nécessaire

De nombreux récits exprimant l’horreur, le désespoir, la douleur et surtout l’incompréhension par rapport à ce qui s’est passé à Beyrouth l’été dernier ont déjà été publiés. Dès le début de son livre, Caroline Torbey illustre la nécessité encore persistante de témoigner en écrivant que «la réalité n’existe que si quelqu’un est là pour la raconter». Elle explique à Arab News en français les raisons de cette persistance. «Bien que ce soit le même sujet, la même catastrophe, chacun l’a vécu différemment. L’idée d’écrire sur la catastrophe de Beyrouth était pour moi avant tout salvatrice. C’était la seule façon d’extérioriser le traumatisme vécu et l’angoisse qui est resté fortement ancré. Je voulais aussi raconter ce que nous vivons au Liban au quotidien.»

torbey

Caroline Torbey livre un témoignage de vie romancé.  «Le témoignage est une déclaration de ce que j’ai vécu qui sert à l’établissement de la réalité. Le témoignage est néanmoins romancé à partir d’une tranche de vie. Cette tranche de vie relate des faits tout à fait réels. Tout que j’ai écrit dans le livre est authentique. C’est ma propre expérience.»

L’objectif du livre n’est pas uniquement d’apporter un témoignage. Il y a aussi la volonté de montrer comment surmonter cet événement et par quels moyens. «Le livre expose comment chacun et notamment l’héroïne fait face au traumatisme et comment on arrive à surmonter cela. Chose qui peut paraître impensable face à la violence des images et la réalité de la chose. C’était très important pour moi de montrer à quel point la femme peut être forte dans ce genre de situation sans pour autant parler de résilience, terme que je veux assassiner dans ce livre.»

Résistance culturelle

Bien que le style soit différent de son œuvre et notamment de l’utopie de Si j’avais un cèdre sélectionnée cette année par la prestigieuse fondation Jan Michalski pour l’écriture et la littérature, le récent témoignage de Caroline Torbey rentre pleinement dans une thématique familière de l’auteure, soit la résistance culturelle. Cette résistance est perçue dès le titre de l’ouvrage. «Le titre a une double signification et un double tranchant. J’ai choisi de parler d’éclat car le jour de l’explosion, il y avait des éclats de verre qui jonchaient toute la capitale et qui sont même rentrés à l’intérieur de mon corps. La deuxième signification est plus lumineuse, c’est celle de l’éclat d’une vie.»

L’espoir est toujours présent chez Caroline Torbey, ce qui peut paraître surprenant pour celle qui continue à vivre à Beyrouth. «S’il n’y a plus de gens qui parlent d’espoir, il n’y a plus de Liban. L’espoir s’amincit de jour en jour. Je parle d’espoir parce que je trouve qu’il y a encore des personnes qui valent la peine et qui croient en ce pays. Ce qui fait un pays, c’est son paysage et son Histoire, mais c’est aussi son énergie et les gens qui y habitent et ce qu’ils en font.»

Caroline Torbey ne s’adresse pas uniquement aux lecteurs libanais. Son livre a été édité par une maison d’édition française, L’Harmattan. «Ce livre s’adresse avant tout aux Libanais. Mais il intéressera aussi un lecteur qui n’est pas Libanais en raison de la brutalité de cette catastrophe, notamment pour ceux qui l’ont vécue, et de savoir comment vivre et surmonter ce traumatisme. Nous avons dormi pendant des années sans le savoir à côté d’un stock énorme de nitrate d’ammonium. Ce n’est pas un événement commun.»

Pour nos lecteurs libanais, Caroline Torbey vous attend pour la signature de son ouvrage à la librairie Antoine le 28 décembre!


Kehlani réagit à l'annulation de son concert en raison de sentiments «anti-Israël»

Kehlani, connue pour ses positions pro-palestiniennes, a réagi sur les réseaux sociaux cette semaine à l'annulation de son concert à l'université de Cornell. (Getty Images)
Kehlani, connue pour ses positions pro-palestiniennes, a réagi sur les réseaux sociaux cette semaine à l'annulation de son concert à l'université de Cornell. (Getty Images)
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  • La semaine dernière, le président de Cornell, Michael Kotlikoff, a annoncé qu'il retirait l'invitation de la chanteuse R&B à se produire lors de l'événement en raison de ce qu'il a qualifié de "sentiments antisémites et anti-Israël"
  • "Malheureusement, même si ce n'était pas l'intention, le choix de Kehlani comme tête d'affiche de cette année a semé la division et la discorde au Slope Day", a écrit M. Kotlikoff la semaine dernière, en faisant référence au concert

DUBAI : La chanteuse américaine Kehlani s'est exprimée sur les médias sociaux après l'annulation de sa participation au concert annuel de l'université de Cornell en raison de sa position pro-palestinienne.

La semaine dernière, le président de Cornell, Michael Kotlikoff, a annoncé qu'il retirait l'invitation de la chanteuse R&B à se produire lors de l'événement en raison de ce qu'il a qualifié de "sentiments antisémites et anti-Israël".

"Malheureusement, même si ce n'était pas l'intention, le choix de Kehlani comme tête d'affiche de cette année a semé la division et la discorde au Slope Day", a écrit M. Kotlikoff la semaine dernière, en faisant référence au concert.

"Pour cette raison, j'annule l'invitation de Kehlani et je m'attends à ce qu'une nouvelle programmation pour un grand Slope Day 2025 soit annoncée sous peu".

Il poursuit : "Dans les jours qui ont suivi l'annonce de Kehlani, j'ai entendu de graves préoccupations de la part de notre communauté : beaucoup sont en colère, blessés et confus que le Slope Day présente un artiste qui a épousé des sentiments antisémites et anti-israéliens dans ses spectacles, ses vidéos et sur les médias sociaux. Dans notre pays, tout artiste a le droit d'exprimer des opinions haineuses, mais le Slope Day a pour but d'unir notre communauté, et non de la diviser.

Dans une nouvelle vidéo Instagram réagissant à l'annulation, Kehlani a déclaré : "On me demande et on m'appelle à clarifier et à faire une déclaration encore une fois pour la millionième fois, que je ne suis pas antisémite ni antijuive. Je suis contre le génocide, je suis contre les actions du gouvernement israélien, je suis contre l'extermination d'un peuple entier, je suis contre le bombardement d'enfants innocents, d'hommes, de femmes... c'est ce que je suis contre".

Le jeune homme de 30 ans, qui collabore fréquemment avec le groupe Jewish Voice for Peace, a ajouté une légende : "Je sais que vous avez vu que l'université Cornell a annulé mon spectacle, et maintenant il y a des tentatives d'autres annulations qui s'ajoutent à celles que j'ai déjà subies au cours de l'année écoulée. Si vous voulez me priver d'une opportunité, dites-vous que c'est à cause de votre sionisme. n'en faites pas une question antijuive. c'est un jeu joué. tout cela parce que nous voulons que les gens arrêtent de mourir. J'espère que cela vous aidera.


Comment Netflix fait voyager l'humour français d'Astérix et d'Alain Chabat

En Allemagne, deuxième marché d'Astérix derrière la France et où l'expression "Die spinnen, die Römer!" ("Ils sont fous ces Romains!") est passée dans le langage courant, les lecteurs du "Combat des Chefs" devraient ainsi s'y retrouver. (AFP)
En Allemagne, deuxième marché d'Astérix derrière la France et où l'expression "Die spinnen, die Römer!" ("Ils sont fous ces Romains!") est passée dans le langage courant, les lecteurs du "Combat des Chefs" devraient ainsi s'y retrouver. (AFP)
"C'est très très important que l'humour voyage": doublée dans près de 40 langues et diffusée dans 190 pays sur Netflix, la série animée du réalisateur français Alain Chabat, tirée d'Astérix, a nécessité "un énorme" travail de traduction, en collaboration avec les éditions Albert René. (AFP)
"C'est très très important que l'humour voyage": doublée dans près de 40 langues et diffusée dans 190 pays sur Netflix, la série animée du réalisateur français Alain Chabat, tirée d'Astérix, a nécessité "un énorme" travail de traduction, en collaboration avec les éditions Albert René. (AFP)
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  • Arabe, coréen, croate, hébreu ou encore mandarin... 38 versions seront proposées aux quelque 300 millions d'abonnés de la plateforme, où débarque mercredi "Astérix et Obélix: le combat des chefs", inspiré de l'album éponyme
  • Netflix a "fait un super boulot" pour ne "pas perdre l'humour à la traduction" et adapter les calembours et références indissociables de la saga

PARIS: "C'est très très important que l'humour voyage": doublée dans près de 40 langues et diffusée dans 190 pays sur Netflix, la série animée du réalisateur français Alain Chabat, tirée d'Astérix, a nécessité "un énorme" travail de traduction, en collaboration avec les éditions Albert René.

Arabe, coréen, croate, hébreu ou encore mandarin... 38 versions seront proposées aux quelque 300 millions d'abonnés de la plateforme, où débarque mercredi "Astérix et Obélix: le combat des chefs", inspiré de l'album éponyme.

Netflix a "fait un super boulot" pour ne "pas perdre l'humour à la traduction" et adapter les calembours et références indissociables de la saga, a assuré à l'AFP Céleste Surugue, le directeur général des Editions Albert René, qui détiennent les droits des albums.

Le géant du streaming, qui n'a pas répondu à l'AFP à ce sujet, s'est notamment appuyé sur les traductions existantes de l’œuvre originale, qui ne manquent pas: avec 120 langues et dialectes au compteur, "Astérix" est la bande dessinée la plus traduite au monde.

"On a travaillé main dans la main, que ce soit sur les noms des personnages (...) certaines phrases célèbres", l'éditeur ayant fait "relire et valider" les scripts avec une société spécialisée partenaire et donné accès à ses traducteurs "quand il y avait des interrogations, des difficultés", selon Céleste Surugue.

En Allemagne, deuxième marché d'Astérix derrière la France et où l'expression "Die spinnen, die Römer!" ("Ils sont fous ces Romains!") est passée dans le langage courant, les lecteurs du "Combat des Chefs" devraient ainsi s'y retrouver.

Fastanfurious 

De même, en anglais, Idéfix s'appelle toujours Dogmatix, comme l'a baptisé la traductrice britannique historique d'Astérix Anthea Bell, tout comme Abraracourcix conserve le nom Vitalstatistix.

Quid des ajouts d'Alain Chabat, connu pour son humour ultra-référencé? Sur "un certain nombre d'endroits", le réalisateur et scénariste "est très fidèle, voire très proche dans les dialogues à ce qu'on a dans l'album" sorti en 1966, souligne Céleste Surugue.

Pour les nouveaux personnages, "des noms fonctionnant dans plein de pays" ont souvent été choisis, comme Metadata, Potus (abréviation de "President of the United States") ou encore Fastanfurious (en référence à la franchise centrée sur les voitures).

Quant aux "références culturelles locales", les traducteurs "ont pris soin d'essayer de trouver des équivalents à chaque fois".

Pour autant, certaines blagues semblent impossibles à transposer, comme une allusion au duo français Omar et Fred (Omar Sy et Fred Testot) impliquant... homard et fraises.

Une "problématique" commune aux albums, relève Céleste Surugue, citant l'exemple des Romains "déplaçant des bornes" dans "Astérix et la Transitalique".

Connu dans le monde entier, avec plus de 400 millions d'exemplaires vendus, Astérix "est particulièrement fort en Europe continentale", et est, en langue anglaise, surtout prisé dans "les pays du Commonwealth" comme l'Afrique du Sud, la Nouvelle-Zélande, l'Australie ou l'Inde, selon M. Surugue.

Son adaptation sur Netflix devrait permettre de le faire découvrir à un public plus large que les films dédiés au cinéma, notamment aux Etats-Unis et en Angleterre, où ses aventures sont généralement cantonnées aux salles d'art et essai, en version originale, d'après M. Surugue.

Succès public en France en 2023 avec 4,6 millions d'entrées, le long-métrage de l'acteur et metteur en scène français Guillaume Canet, "L'empire du milieu", doublé dans "une petite trentaine de langues", avait bénéficié d'une sortie dans plus de 50 pays.


Le prince héritier jordanien célèbre le 31e anniversaire de la princesse Rajwa

Le prince héritier de Jordanie, Hussein ben Abdullah, a adressé lundi ses meilleurs vœux à son épouse d'origine saoudienne, la princesse Rajwa Al-Hussein, à l'occasion de son 31e anniversaire (Instagram).
Le prince héritier de Jordanie, Hussein ben Abdullah, a adressé lundi ses meilleurs vœux à son épouse d'origine saoudienne, la princesse Rajwa Al-Hussein, à l'occasion de son 31e anniversaire (Instagram).
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  • La famille royale partage un nouveau portrait officiel de la princesse.
  • La princesse Rajwa a donné naissance à Iman – la première petite-fille du roi Abdallah II de Jordanie et de la reine Rania – en août de l'année dernière

DUBAI : Le prince héritier de Jordanie, Hussein ben Abdullah, a adressé lundi sur les réseaux sociaux ses meilleurs vœux à son épouse d'origine saoudienne, la princesse Rajwa Al-Hussein, à l'occasion de son 31e anniversaire.

"Joyeux anniversaire Rajwa ! Reconnaissant pour l'amour, la gentillesse et la chaleur que tu apportes dans la vie d'Iman et la mienne", a-t-il écrit, faisant référence à leur petite fille, la Princesse Iman.

La princesse Rajwa a donné naissance à Iman – la première petite-fille du roi Abdallah II de Jordanie et de la reine Rania – en août de l'année dernière.

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La famille royale jordanienne a partagé un nouveau portrait officiel de la princesse Rajwa pour célébrer son anniversaire (Instagram).

La famille royale jordanienne a partagé un nouveau portrait officiel de la princesse Rajwa pour célébrer son anniversaire. On la voit porter un ensemble composé d'un haut à col bénitier et d'un pantalon à jambe large de la marque Simkhai, basée à Los Angeles. Elle a accessoirisé son look avec le collier lariat two letters de Joy Jewels, qui reprend les premières lettres arabes des noms du prince héritier et de la princesse Rajwa.