Attaque au hachoir à Paris: le principal suspect visait Charlie Hebdo

Mandi Bahauddin, du Pakistan, « assume son acte qu'il situe dans le contexte de la republication des caricatures qu'il n'a pas supportée » (AFP)
Mandi Bahauddin, du Pakistan, « assume son acte qu'il situe dans le contexte de la republication des caricatures qu'il n'a pas supportée » (AFP)
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Publié le Dimanche 27 septembre 2020

Attaque au hachoir à Paris: le principal suspect visait Charlie Hebdo

  • Le jeune homme, arrêté vendredi midi près de la place de la Bastille, n'était pas fiché pour radicalisation et parle un peu français, "tout laisse à penser qu'il a agi seul" indique une source proche du dossier
  • Le suspect pensait que l'hebdomadaire Charlie Hebdo, dont il dit "ne pas avoir supporté la republication des caricatures du prophète"se trouvait toujours dans les locaux du XIe arrondissement

PARIS : Il visait Charlie Hebdo, furieux de la republication des caricatures du prophète Mahomet. Au lendemain de l'attaque au hachoir qui a fait deux blessés devant les anciens locaux du journal satirique ciblés il y a cinq ans, le principal suspect de l'attaque a « assumé son acte » en garde à vue.

En plein procès de l'attentat meurtrier contre "Charlie" en janvier 2015, Hassan A., 18 ans, né à Mandi Bahauddin au Pakistan, « assume son acte qu'il situe dans le contexte de la republication des caricatures qu'il n'a pas supportée », a indiqué une source proche de l'enquête. Le suspect pensait que l'hebdomadaire se trouvait toujours dans les locaux du XIè arrondissement, selon cette source.

« Tout laisse à penser qu'il a agi seul », a précisé une source proche du dossier. Le jeune homme, arrêté vendredi midi près de la place de la Bastille, n'était pas fiché pour radicalisation et parle un peu français» , a-t-elle ajouté.

Huit autres personnes étaient toujours en garde à vue samedi en début de soirée dans le cadre de l'enquête ouverte par le parquet national antiterroriste (Pnat): le petit frère du suspect, une connaissance, cinq hommes qui se trouvaient dans l'un de ses domiciles présumés à Pantin (Seine-Saint-Denis) et un ancien colocataire à Cergy (Val-d'Oise).

Peu après l'attaque, un Algérien de 33 ans avait également été interpellé près des lieux et placé en garde à vue avant d'être relâché dans la soirée de vendredi car « mis hors de cause », selon une source judiciaire.

Son avocate, Me Lucie Simon, a évoqué un "jeune homme héroïque" qui a tenté, en lui courant après, d'arrêter l'assaillant qui venait de s'en prendre à un homme et une femme, salariés de l'agence de presse Premières Lignes en pause cigarette, devant leur immeuble rue Nicolas Appert (XIe arrondissement).

Grièvement blessés, leurs jours ne sont plus en danger, avait annoncé sur place vendredi le Premier ministre Jean Castex.

Des employés de la société de production avaient déjà été les témoins impuissants de l'attaque de janvier 2015.

« Quelqu'un de très poli »

Pour le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, l'attaque était « manifestement (...) un acte de terrorisme islamiste », a-t-il estimé vendredi sur France 2.

Ali H. était arrivé en France encore mineur, il y a trois ans. Pris en charge par l'aide sociale à l'enfance dans le Val-d'Oise jusqu'à sa majorité en août dernier, il ne présentait « aucun signe de radicalisation », a assuré le conseil départemental.

De source proche de l'enquête, il envisageait de se lancer dans une formation aux métiers du bâtiment.

Deux des domiciles présumés du principal suspect, présenté comme « itinérant », de sources concordantes, ont été perquisitionnés vendredi, un hôtel social situé à Cergy (Val-d'Oise) et un deux-pièces à Pantin (Seine-Saint-Denis) meublé de plusieurs lits superposés.

« C'est quelqu'un de très poli. Je le voyais souvent assis sur le palier avec son téléphone. Il m'aidait à porter mes courses », a raconté à l'AFP Josiane, une voisine.

« Menace sous-évaluée »

L'enquête a suscité une petite passe d'armes entre le ministre de l'intérieur et la Préfecture de police. Gérald Darmanin a jugé que la menace contre la rue Nicolas-Appert avait été « sous-évaluée » et a demandé « pourquoi » au Préfet de Police.

« Il y a eu un attentat, quand il y a eu un attentat, c'est que manifestement on aurait pu faire mieux », a fait valoir le ministre de l'Intérieur, tout en précisant que la rédaction de Charlie Hebdo était partie depuis "quatre ans" et que la rue en question n'avait fait l'objet d'"aucune menace" explicite.

Samedi, la préfecture de police a répondu que l'immeuble en question « ne faisait l'objet d'aucune menace connue » mais que l'actuel siège de Charlie Hebdo, dont l'adresse est tenue secrète, bénéficie « d'une sécurisation renforcée avec garde statique depuis le début de l'ouverture du procès » des attentats de janvier 2015, début septembre.

« Depuis le démarrage du procès de Charlie Hebdo, il n'y a eu absolument aucune sécurisation de cette rue et de cet immeuble symboliques », a pourtant critiqué Luc Hermann, co-dirigeant de Premières Lignes, dont deux collaborateurs ont été grièvement blessés.

Samedi, l’Élysée a indiqué avoir « pris contact avec les familles des victimes » pour leur « exprimer soutien et solidarité ». En revanche, le président Emmanuel Macron n'entend pas s'exprimer au sujet de l'attaque.


Macron et von der Leyen inciteront lundi les chercheurs étrangers à choisir l'Europe

Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques »
  • « Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

PARIS : À Paris, le président Emmanuel Macron et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen participeront lundi à une conférence pour vanter les mérites de l'Europe auprès des chercheurs étrangers, notamment américains, confrontés à « un certain nombre de menaces », a annoncé l'Élysée mercredi.

Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques », ont affirmé ses services à la presse.

Le message de cette rencontre sera « très clair » : « Choose Science, Choose Europe ».

Selon son entourage, il s'agit de dire, « dans un moment où les libertés académiques connaissent un certain nombre de reculs ou de menaces, que l'Europe est un continent attractif et que l'innovation, l'attractivité, la science et la recherche sont des éléments essentiels pour la croissance européenne ».

Le chef de l'État aura à cette occasion un entretien avec la présidente de la Commission européenne, qui participera à la conférence. 

Le 18 avril, Emmanuel Macron avait donné rendez-vous le 5 mai aux chercheurs « du monde entier ». Sur le réseau X, il les avait invités à « choisir la France et l'Europe », dans une tentative d'attirer les chercheurs américains menacés par la politique de Donald Trump.

« Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

Parallèlement, le gouvernement a lancé une plateforme baptisée « Choose France for Science », présentée comme « une première étape pour préparer l'accueil des chercheurs internationaux ».

Depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche en janvier, chercheurs et universités sont dans le collimateur de son gouvernement et redoutent pour leur avenir, entre libertés académiques et de recherche menacées et financements réduits.

De plus en plus de chercheurs ou d'aspirants chercheurs réfléchissent donc à quitter le pays, considéré jusqu'ici comme le paradis de la recherche dans nombre de domaines.

En France, dès début mars, le ministre chargé de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Philippe Baptiste, a demandé aux universités de réfléchir à des moyens de les accueillir. 


« La France ne se définit ni par une race, ni par une religion », affirme Macron

Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • « La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République.
  • Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

AUBAGNE, FRANCE : lors d'une cérémonie militaire commémorant la bataille de Camerone, à Aubagne, où est basé le commandement de la Légion étrangère, Emmanuel Macron a affirmé  mercredi que « la France ne se définit ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée ».

« La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République devant plusieurs dizaines de légionnaires réunis pour commémorer la bataille de Camerone, qui s'est déroulée le 30 avril 1863 au Mexique.

« La France se définit par une volonté chaque jour recommencée d'accomplir de grandes choses avec une poignée de notre terre dans la main. Un rêve d'universel, un idéal, cette solidarité, cette fidélité à la patrie », a poursuivi M. Macron, qui s'est déplacé à Aubagne (Bouches-du-Rhône) pour commémorer cet événement fondateur de la Légion étrangère, célébré chaque année par tous les régiments. 

M. Macron a prononcé ce discours après avoir reçu mardi des représentants d'institutions musulmanes qui ont dénoncé le « climat islamophobe ambiant » et demandé au président de la République des « actes concrets » pour protéger les musulmans, après le meurtre d'un fidèle dans une mosquée du Gard.

À Aubagne, le président a passé en revue les troupes de la Légion étrangère, la force combattante de l'armée de terre qui compte plus de 9 500 hommes.

Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

L'hymne national a été joué et deux avions Rafale ont survolé la cérémonie à laquelle ont assisté les élus locaux et plusieurs centaines de spectateurs.

La cérémonie de Camerone, qui est une fête de la Légion, commémore une bataille survenue à Camerone, dans l'État de Veracruz, dans l'est du Mexique, au cours de laquelle 62 légionnaires français ont résisté à 2 000 soldats mexicains lors de l'expédition française au Mexique. 

Le président Macron a décrit la bataille menée par une « poignée de légionnaires assiégés par 2 000 ennemis » qui ont « tenu une position pendant 11 heures », saluant une « histoire de courage insensé ».

Chargés de protéger le passage d'un convoi de ravitaillement pour les troupes françaises assiégeant la ville de Puebla, les légionnaires retranchés dans une hacienda du village de Camaron de Tejeda avaient fait le serment de se battre jusqu'à la mort.

Après une journée d'affrontement, les derniers encore en état de combattre refusèrent de se rendre et chargèrent les Mexicains à la baïonnette. 


Panneaux solaires, spatial, pharmacie : neuf projets d'usines reçoivent des subventions France 2030

Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
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  • Neuf nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.
  • Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines ».

PARIS : La giga-usine Holosolis de cellules photovoltaïques en Moselle, ainsi qu'un site de chimie verte en Martinique : 9 nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.

Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines », destiné à soutenir les projets d'ouverture d'usines des start-up et PME industrielles innovantes, indique un communiqué.

À l'exception d'un projet de ferme aquacole écoresponsable « Mangrove » en Bretagne et d'un projet de chimie verte SHB Biotech en Martinique pour la production d'ingrédients naturels à partir de co-produits agricoles, les projets retenus s'inscrivent géographiquement dans la moitié est de la France. 

L'usine de la société française Holosolis, annoncée en grande pompe lors du sommet Choose France de 2023 pour produire des cellules et modules photovoltaïques à Hambach en Moselle, figure sur la liste. Le montant de l'aide n'a pas été divulgué.

Holosolis, dont l'actionnaire principal est InnoEnergy (institut européen d'innovation et de technologie), est un consortium européen de partenaires engagés dans la transition énergétique et la réindustrialisation. Il réunit la société d'investissement immobilier Idec, l'industriel breton Armor Group, le spécialiste français de l'agrivoltaïsme TSE et le groupe allemand Heraeus. Son usine, un investissement de 851 millions d'euros susceptible de générer 1 700 emplois, a obtenu un permis de construire en janvier.

Autre projet soutenu : celui du groupe Bordet en Bourgogne Franche-Comté qui se lance dans la production de carbone végétal pour remplacer les matières fossiles dans l'industrie chimique ou la cimenterie, grâce à un procédé de pyrolyse. 

Un autre projet de chimie est soutenu : Separative (SEP30), une société auvergnate bardée de brevets qui propose des solutions innovantes pour réduire la consommation d'énergie et l'empreinte carbone de l'industrie pharmaceutique.

Dans le secteur de la santé, InBrain Pharma, également aidée, est basée dans les Hauts-de-France et développe une technologie de perfusion cérébrale (Percepar) permettant l'administration ciblée de médicaments pour corriger les troubles des maladies neurologiques. En Île-de-France, Vertikale propose une solution qui miniaturise les bioprocédés et simplifie la production de médicaments biologiques.

Dans le secteur spatial, France 2030 a accordé une subvention à la société Latitude, basée dans le Grand Est, qui développe un micro-lanceur (Zephyr).

Enfin, dans l'agroalimentaire, l'entreprise de biotechnologie Mycophyto, située à Grasse, qui développe des solutions biologiques (biostimulants, bio-intrants) pour tous types de cultures, reçoit également une subvention.