L’histoire de la rencontre de Raymond Depardon et Kamel Daoud à l'IMA

L’Institut du monde arabe (IMA) organise une exposition intitulée «Son œil dans ma main, Algérie 1961-2019», qui a pour thème la rencontre entre Raymond Depardon et Kamel Daoud. Photo Hakima Bedouani
L’Institut du monde arabe (IMA) organise une exposition intitulée «Son œil dans ma main, Algérie 1961-2019», qui a pour thème la rencontre entre Raymond Depardon et Kamel Daoud. Photo Hakima Bedouani
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Publié le Samedi 11 décembre 2021

L’histoire de la rencontre de Raymond Depardon et Kamel Daoud à l'IMA

  • Au mois de septembre 2019, Raymond Depardon photographie la rue algérienne, d’abord à Alger, puis à Oran, où il rejoint Kamel Daoud
  • L’exposition comprend trois sections: Alger 1961; Évian-Bois d’Avault/Oranie 1961; Alger et Oran 2019

PARIS: Dans le cadre de l’année consacrée à l’Algérie, l’Institut du monde arabe (IMA), présidé par Jack Lang, organise une exposition intitulée «Son œil dans ma main, Algérie 1961-2019», qui a pour thème la rencontre entre Raymond Depardon et Kamel Daoud. Elle sera visible du 8 février au 17 juillet 2022.

Cet événement, qui aura lieu peu avant le 60e anniversaire de la signature des accords d’Évian et de l’indépendance de l’Algérie, présente une sélection de photographies de Raymond Depardon réalisées à Alger et à Oran en 1961 et en 2019. Il s’agit d’une première entre ces deux grands artistes: le premier, photographe et cinéaste français, revisite ses photos d’Algérie, et le second, écrivain et journaliste algérien, est né après l’indépendance de son pays.

Initié par le livre d’art coédité par les éditions Barzakh (Alger) et Images Plurielles (Marseille) – ces deux maisons indépendantes accompagnent le projet –, l’exposition vous propose un choix de photographies de Raymond Depardon réalisées à Alger en 1961, avant que l’artiste n'assiste aux premières négociations des accords d’Évian.

«Ce que nous voulons dire par l’édition de livre est que la relation entre la France et l’Algérie, tumultueuse et tourmentée, peut être, par le biais de l’art, que nous incarnons dans ce livre, simple et apaisée», nous confie Selma Hellal, directrice de la maison d’édition Barzakh.

«Ce que nous proposons aux lecteurs, c’est de se débarrasser de tous les a priori politiques et de se laisser pénétrer par la puissance de ces photos, de ces textes. Alors viendra l’évidence que le poétique est plus fort que le politique», explique-t-elle.

«Les photos de 2019 démontrent la présence des femmes dans l’espace public. C’est absolument sidérant, car cela renverse tous les clichés que l’on peut avoir. Qu’elle soit voilée ou non, la femme circule dans la rue, affairée. […] On y découvre l’omniprésence des femmes, qui permettra de revisiter la vision qu’on a de sa présence dans la société algérienne.»

Au mois de septembre 2019, Raymond Depardon photographie la rue algérienne, d’abord à Alger, puis à Oran, où il rejoint Kamel Daoud pour cinq jours.

L’exposition comprend trois sections: Alger 1961; Évian-Bois d’Avault/Oranie 1961; Alger et Oran 2019.

Elle initie un véritable dialogue entre quatre-vingts photographies rares de Raymond Depardon, vingt et un comètes et cinq textes inédits de Kamel Daoud. «La photographie et l’écriture, l’œil et la main dialoguent, se complètent, s’enrichissent mutuellement et nous offrent une ouverture, peut-être une meilleure compréhension de soi et de l’autre», précise l’IMA.

Interrogé par Arab News en français, Raymond Depardon nous confie que sa rencontre avec Kamel Daoud a été sublime. «Les textes de Kamel Daoud sont à la hauteur des photos. […] L’idée est d’exposer les clichés et les textes comme si ces derniers s’échangeaient et se répondaient», nous explique-t-il. «Il est important que les Algériens puissent découvrir les photos de 1961, surtout celles qui ont été prises lors des accords d’Évian. Nous commençons par l’IMA, qui est un carrefour, et l’exposition continuera à circuler en France, en Algérie et ailleurs», ajoute-t-il.

 Sollicité par Arab News en français, Kamel Daoud nous raconte que ce projet est né d’une rencontre avec Raymond Depardon, un photographe qu’il admire. L’écrivain révèle que cette histoire est née d’une balade entre deux amis en Algérie. Elle est aussi liée au retour vers le passé qu’ont suscité les photos réalisées par Raymond Depardon lors des accords d’Évian, un moment considéré comme fondamental et fondateur – l’acte de naissance de l’Algérie indépendante.

«Un rapport intime»

«Le projet est devenu un regard, des textes, une relation humaine et de bienveillance. L’idée est de donner à chacun la liberté de regarder, de voir et de lire les textes selon ce qu’il veut, ce qu’il apporte comme jugement, avec des préjugés ou non. On voudrait qu’il ait un rapport intime entre le lecteur du livre et le visiteur de l’exposition, les photos et les textes», nous raconte Kamel Daoud, qui ajoute: «Nous appartenons à deux pays (l’Algérie et la France) qui sont surchargés d’histoire et qui laissent très peu de place à la fiction, à la littérature, à la poésie et au regard libre. Je suis un enfant de l’indépendance et je voulais écrire des textes indépendants. Je ne suis un archiviste ni un historien, je n’ai pas fait la guerre; j’essaie de trouver une place, un droit de parole par rapport à ces grands ténors de la mémoire, ces vétérans de la guerre ou ces historiens», conclut-il.

Le parcours de l’exposition s’achève par un film de vingt-deux minutes consacré aux deux artistes et réalisé par la cinéaste Claudine Nougaret. «La crise de la Covid-19 nous a permis de mûrir notre réflexion, d’enchaîner les conversations et les échanges. […] Nous avons eu l’idée de réaliser un film sur la rencontre de Kamel et Raymond tourné à l’Institut du monde arabe. Il sera présenté aux visiteurs et leur permettra d’entrer dans l’intimité des deux auteurs de cette exposition. Deux personnes qui ont l’une pour l’autre autant de confiance, de respect que d’amitié», nous confie Claudine Nougaret, la réalisatrice et productrice de l’œuvre. «J’avais envie de faire un film de paix, et il est très important de dire que la paix est possible entre les artistes. C’est un binôme qui va vous raconter leur Algérie. À eux deux, ils inaugurent une nouvelle ère artistique», se réjouit-elle.

Raymond Depardon est photographe, réalisateur, journaliste et scénariste. Son parcours est international. Il a cofondé l’agence photographique de presse Gamma avant de devenir l’une des figures de l’agence Magnum. Multiprimé, il a réalisé des reportages dans le monde entier et a tourné de nombreux films documentaires.

 

Kamel Daoud, est un écrivain, journaliste et chroniqueur. Il collabore à l’hebdomadaire Le Point et écrit régulièrement pour des médias internationaux (Financial Times, New York Times, La Repubblica). Il est auteur de plusieurs ouvrages à succès. Son premier roman, Meursault, contre-enquête (publié en 2013 par les éditions Barzakh puis par Actes Sud en 2014), a été traduit dans plus de trente-cinq langues; il a reçu le prix Goncourt du premier roman en 2015.


Kehlani réagit à l'annulation de son concert en raison de sentiments «anti-Israël»

Kehlani, connue pour ses positions pro-palestiniennes, a réagi sur les réseaux sociaux cette semaine à l'annulation de son concert à l'université de Cornell. (Getty Images)
Kehlani, connue pour ses positions pro-palestiniennes, a réagi sur les réseaux sociaux cette semaine à l'annulation de son concert à l'université de Cornell. (Getty Images)
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  • La semaine dernière, le président de Cornell, Michael Kotlikoff, a annoncé qu'il retirait l'invitation de la chanteuse R&B à se produire lors de l'événement en raison de ce qu'il a qualifié de "sentiments antisémites et anti-Israël"
  • "Malheureusement, même si ce n'était pas l'intention, le choix de Kehlani comme tête d'affiche de cette année a semé la division et la discorde au Slope Day", a écrit M. Kotlikoff la semaine dernière, en faisant référence au concert

DUBAI : La chanteuse américaine Kehlani s'est exprimée sur les médias sociaux après l'annulation de sa participation au concert annuel de l'université de Cornell en raison de sa position pro-palestinienne.

La semaine dernière, le président de Cornell, Michael Kotlikoff, a annoncé qu'il retirait l'invitation de la chanteuse R&B à se produire lors de l'événement en raison de ce qu'il a qualifié de "sentiments antisémites et anti-Israël".

"Malheureusement, même si ce n'était pas l'intention, le choix de Kehlani comme tête d'affiche de cette année a semé la division et la discorde au Slope Day", a écrit M. Kotlikoff la semaine dernière, en faisant référence au concert.

"Pour cette raison, j'annule l'invitation de Kehlani et je m'attends à ce qu'une nouvelle programmation pour un grand Slope Day 2025 soit annoncée sous peu".

Il poursuit : "Dans les jours qui ont suivi l'annonce de Kehlani, j'ai entendu de graves préoccupations de la part de notre communauté : beaucoup sont en colère, blessés et confus que le Slope Day présente un artiste qui a épousé des sentiments antisémites et anti-israéliens dans ses spectacles, ses vidéos et sur les médias sociaux. Dans notre pays, tout artiste a le droit d'exprimer des opinions haineuses, mais le Slope Day a pour but d'unir notre communauté, et non de la diviser.

Dans une nouvelle vidéo Instagram réagissant à l'annulation, Kehlani a déclaré : "On me demande et on m'appelle à clarifier et à faire une déclaration encore une fois pour la millionième fois, que je ne suis pas antisémite ni antijuive. Je suis contre le génocide, je suis contre les actions du gouvernement israélien, je suis contre l'extermination d'un peuple entier, je suis contre le bombardement d'enfants innocents, d'hommes, de femmes... c'est ce que je suis contre".

Le jeune homme de 30 ans, qui collabore fréquemment avec le groupe Jewish Voice for Peace, a ajouté une légende : "Je sais que vous avez vu que l'université Cornell a annulé mon spectacle, et maintenant il y a des tentatives d'autres annulations qui s'ajoutent à celles que j'ai déjà subies au cours de l'année écoulée. Si vous voulez me priver d'une opportunité, dites-vous que c'est à cause de votre sionisme. n'en faites pas une question antijuive. c'est un jeu joué. tout cela parce que nous voulons que les gens arrêtent de mourir. J'espère que cela vous aidera.


Comment Netflix fait voyager l'humour français d'Astérix et d'Alain Chabat

En Allemagne, deuxième marché d'Astérix derrière la France et où l'expression "Die spinnen, die Römer!" ("Ils sont fous ces Romains!") est passée dans le langage courant, les lecteurs du "Combat des Chefs" devraient ainsi s'y retrouver. (AFP)
En Allemagne, deuxième marché d'Astérix derrière la France et où l'expression "Die spinnen, die Römer!" ("Ils sont fous ces Romains!") est passée dans le langage courant, les lecteurs du "Combat des Chefs" devraient ainsi s'y retrouver. (AFP)
"C'est très très important que l'humour voyage": doublée dans près de 40 langues et diffusée dans 190 pays sur Netflix, la série animée du réalisateur français Alain Chabat, tirée d'Astérix, a nécessité "un énorme" travail de traduction, en collaboration avec les éditions Albert René. (AFP)
"C'est très très important que l'humour voyage": doublée dans près de 40 langues et diffusée dans 190 pays sur Netflix, la série animée du réalisateur français Alain Chabat, tirée d'Astérix, a nécessité "un énorme" travail de traduction, en collaboration avec les éditions Albert René. (AFP)
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  • Arabe, coréen, croate, hébreu ou encore mandarin... 38 versions seront proposées aux quelque 300 millions d'abonnés de la plateforme, où débarque mercredi "Astérix et Obélix: le combat des chefs", inspiré de l'album éponyme
  • Netflix a "fait un super boulot" pour ne "pas perdre l'humour à la traduction" et adapter les calembours et références indissociables de la saga

PARIS: "C'est très très important que l'humour voyage": doublée dans près de 40 langues et diffusée dans 190 pays sur Netflix, la série animée du réalisateur français Alain Chabat, tirée d'Astérix, a nécessité "un énorme" travail de traduction, en collaboration avec les éditions Albert René.

Arabe, coréen, croate, hébreu ou encore mandarin... 38 versions seront proposées aux quelque 300 millions d'abonnés de la plateforme, où débarque mercredi "Astérix et Obélix: le combat des chefs", inspiré de l'album éponyme.

Netflix a "fait un super boulot" pour ne "pas perdre l'humour à la traduction" et adapter les calembours et références indissociables de la saga, a assuré à l'AFP Céleste Surugue, le directeur général des Editions Albert René, qui détiennent les droits des albums.

Le géant du streaming, qui n'a pas répondu à l'AFP à ce sujet, s'est notamment appuyé sur les traductions existantes de l’œuvre originale, qui ne manquent pas: avec 120 langues et dialectes au compteur, "Astérix" est la bande dessinée la plus traduite au monde.

"On a travaillé main dans la main, que ce soit sur les noms des personnages (...) certaines phrases célèbres", l'éditeur ayant fait "relire et valider" les scripts avec une société spécialisée partenaire et donné accès à ses traducteurs "quand il y avait des interrogations, des difficultés", selon Céleste Surugue.

En Allemagne, deuxième marché d'Astérix derrière la France et où l'expression "Die spinnen, die Römer!" ("Ils sont fous ces Romains!") est passée dans le langage courant, les lecteurs du "Combat des Chefs" devraient ainsi s'y retrouver.

Fastanfurious 

De même, en anglais, Idéfix s'appelle toujours Dogmatix, comme l'a baptisé la traductrice britannique historique d'Astérix Anthea Bell, tout comme Abraracourcix conserve le nom Vitalstatistix.

Quid des ajouts d'Alain Chabat, connu pour son humour ultra-référencé? Sur "un certain nombre d'endroits", le réalisateur et scénariste "est très fidèle, voire très proche dans les dialogues à ce qu'on a dans l'album" sorti en 1966, souligne Céleste Surugue.

Pour les nouveaux personnages, "des noms fonctionnant dans plein de pays" ont souvent été choisis, comme Metadata, Potus (abréviation de "President of the United States") ou encore Fastanfurious (en référence à la franchise centrée sur les voitures).

Quant aux "références culturelles locales", les traducteurs "ont pris soin d'essayer de trouver des équivalents à chaque fois".

Pour autant, certaines blagues semblent impossibles à transposer, comme une allusion au duo français Omar et Fred (Omar Sy et Fred Testot) impliquant... homard et fraises.

Une "problématique" commune aux albums, relève Céleste Surugue, citant l'exemple des Romains "déplaçant des bornes" dans "Astérix et la Transitalique".

Connu dans le monde entier, avec plus de 400 millions d'exemplaires vendus, Astérix "est particulièrement fort en Europe continentale", et est, en langue anglaise, surtout prisé dans "les pays du Commonwealth" comme l'Afrique du Sud, la Nouvelle-Zélande, l'Australie ou l'Inde, selon M. Surugue.

Son adaptation sur Netflix devrait permettre de le faire découvrir à un public plus large que les films dédiés au cinéma, notamment aux Etats-Unis et en Angleterre, où ses aventures sont généralement cantonnées aux salles d'art et essai, en version originale, d'après M. Surugue.

Succès public en France en 2023 avec 4,6 millions d'entrées, le long-métrage de l'acteur et metteur en scène français Guillaume Canet, "L'empire du milieu", doublé dans "une petite trentaine de langues", avait bénéficié d'une sortie dans plus de 50 pays.


Le prince héritier jordanien célèbre le 31e anniversaire de la princesse Rajwa

Le prince héritier de Jordanie, Hussein ben Abdullah, a adressé lundi ses meilleurs vœux à son épouse d'origine saoudienne, la princesse Rajwa Al-Hussein, à l'occasion de son 31e anniversaire (Instagram).
Le prince héritier de Jordanie, Hussein ben Abdullah, a adressé lundi ses meilleurs vœux à son épouse d'origine saoudienne, la princesse Rajwa Al-Hussein, à l'occasion de son 31e anniversaire (Instagram).
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  • La famille royale partage un nouveau portrait officiel de la princesse.
  • La princesse Rajwa a donné naissance à Iman – la première petite-fille du roi Abdallah II de Jordanie et de la reine Rania – en août de l'année dernière

DUBAI : Le prince héritier de Jordanie, Hussein ben Abdullah, a adressé lundi sur les réseaux sociaux ses meilleurs vœux à son épouse d'origine saoudienne, la princesse Rajwa Al-Hussein, à l'occasion de son 31e anniversaire.

"Joyeux anniversaire Rajwa ! Reconnaissant pour l'amour, la gentillesse et la chaleur que tu apportes dans la vie d'Iman et la mienne", a-t-il écrit, faisant référence à leur petite fille, la Princesse Iman.

La princesse Rajwa a donné naissance à Iman – la première petite-fille du roi Abdallah II de Jordanie et de la reine Rania – en août de l'année dernière.

rajwa
La famille royale jordanienne a partagé un nouveau portrait officiel de la princesse Rajwa pour célébrer son anniversaire (Instagram).

La famille royale jordanienne a partagé un nouveau portrait officiel de la princesse Rajwa pour célébrer son anniversaire. On la voit porter un ensemble composé d'un haut à col bénitier et d'un pantalon à jambe large de la marque Simkhai, basée à Los Angeles. Elle a accessoirisé son look avec le collier lariat two letters de Joy Jewels, qui reprend les premières lettres arabes des noms du prince héritier et de la princesse Rajwa.