Dans un quartier populaire de Nantes, Royal de Luxe installe l'art dans la durée

Les enfants regardent les acteurs de la compagnie française de théâtre de rue « Royal de Luxe »  lors du spectacle « Cinémascope » sur la façade d'un immeuble à Nantes (Photo, AFP)
Les enfants regardent les acteurs de la compagnie française de théâtre de rue « Royal de Luxe » lors du spectacle « Cinémascope » sur la façade d'un immeuble à Nantes (Photo, AFP)
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Publié le Dimanche 27 septembre 2020

Dans un quartier populaire de Nantes, Royal de Luxe installe l'art dans la durée

  • « Cinémascope » évoquent les questions d'identité et d'immigration
  • « On ne laisse pas une image consumée, terminée. Pour faire rêver les gens, c'est négatif »

NANTES : Un nœud dans un réverbère ou un arbre surgissant d'un appartement: depuis deux ans, des installations poétiques apparaissent dans le quartier Bellevue à Nantes où la compagnie de théâtre Royal de Luxe s'est installée sur le long terme pour amener un changement de regard sur ce territoire.

« Ce n'est pas en faisant un grand spectacle dans le quartier de Bellevue que ça sert à quelque chose, ça va occuper un samedi/dimanche et puis finalement pour les gens qui habitent là-bas (...) c'est fini, on ne s'occupe plus d'eux », explique Jean-Luc Courcoult, le fondateur de Royal de Luxe.

En revanche, « suivre l'évolution d'un quartier et sa transformation à travers le temps" et "habituer les gens, avec des choses tous les trois/quatre mois pendant quatre/cinq ans » va permettre aux œuvres de « s'installer avec la mémoire des gens », poursuit le sexagénaire devenu célèbre avec ses marionnettes de géants présentées un peu partout dans le monde.

Lila, 39 ans, se souvient d'un « Monsieur Bourgogne » dont sa fille lui avait parlé après l'école. Ce personnage est le fil conducteur du projet et fait régulièrement des apparitions dans le quartier.

« Est-ce qu'il peut s'agir de lui? En tout cas, c'est très sympa avec l'arbre à l'intérieur, je pense revenir ce week-end pour voir le spectacle », raconte cette habitante croisée alors qu'elle découvrait par hasard « Cinémascope » en rentrant du travail.

Dans un appartement éventré d'une barre d'immeuble qui doit être bientôt démolie, un arbre avec ses racines et ses feuilles a été installé et une famille y mime le quotidien.

« Cinémascope » est la dernière œuvre en date présentée par Royal de Luxe dans le cadre du projet. A chaque fois, la surprise est au rendez-vous: à l'aube, les habitants découvrent une installation mise en place durant la nuit, avec parfois des acteurs à l'intérieur qui jouent une scène pendant quelques jours.

« changement de regard »

« Les petits s'accrochent à des détails, le côté extraordinaire que nous on voit là, eux ça ne les scotchent pas forcément », analyse Yann Courtil, instituteur, qui a emmené ses élèves de maternelle voir « Cinémascope ».

Certains ont retenu une scène de dispute entre les acteurs et n'ont pas remarqué l'arbre, un autre a aimé la tartine sautant du grille-pain et rattrapée à coup d'épuisette.

Autant d'images drôles et tendres « semées dans la tête des enfants » qui font le succès du projet selon M. Courtil, sollicité par Royal de Luxe pour diffuser des enregistrements de Monsieur Bourgogne en classe et amener dans les cours de récréation une Fiat 500 transformée en tableau d'école.

« Ce projet, ce n'est pas une opération et on s'en va, c'est un projet au long cours », insiste la maire de Nantes, Johanna Rolland. Nantes, Saint-Herblain et Nantes Métropole investissent près de 600.000 euros par an dans cette création.

« Royal de Luxe est une compagnie de rayonnement international ». Sa présence dans ce quartier va attirer des habitants de l'extérieur qui ne le connaissent pas forcément et leur venue permet « d'amener un changement de regard sur nos quartiers populaires », observe-t-elle.

La première œuvre, qui est devenue pérenne, est un réverbère tordu en forme de nœud. Ensuite est venu Monsieur Bourgogne qui a installé une voiture, puis une tente canadienne à la verticale sur une façade d'immeuble.

Le nomadisme du personnage ou encore les racines de l'arbre de « Cinémascope » évoquent les questions d'identité et d'immigration.

Un matin, une voiture percée d'un arbre a créé l'attraction place Mendès-France. L’œuvre, qui devait rester trois jours, attirait beaucoup de monde dans le quartier. Peut-être trop. Ce qui lui a valu d'être brûlée par des jeunes.

« Moi j'écris une histoire pour les enfants des écoles avec un arbre qui a poussé. Bon, ils ont brûlé l'arbre. La voiture aussi. Eh bien dès l'après-midi, on est venu avec des tronçonneuses et on a retiré notre image », se souvient Jean-Luc Courcoult.

« On ne laisse pas une image consumée, terminée. Pour faire rêver les gens, c'est négatif », conclut-il, plutôt amusé par l'incident.


L’art contemporain saoudien s’expose pour la première fois au Musée national de Chine, à Pékin

Art of the Kingdom, la première exposition itinérante d’art contemporain saoudien, visible jusqu’au 30 octobre 2025 au Musée national de Chine. (Photo Fournie)
Art of the Kingdom, la première exposition itinérante d’art contemporain saoudien, visible jusqu’au 30 octobre 2025 au Musée national de Chine. (Photo Fournie)
Art of the Kingdom, la première exposition itinérante d’art contemporain saoudien, visible jusqu’au 30 octobre 2025 au Musée national de Chine. (Photo Fournie)
Art of the Kingdom, la première exposition itinérante d’art contemporain saoudien, visible jusqu’au 30 octobre 2025 au Musée national de Chine. (Photo Fournie)
Art of the Kingdom, la première exposition itinérante d’art contemporain saoudien, visible jusqu’au 30 octobre 2025 au Musée national de Chine. (Photo Fournie)
Art of the Kingdom, la première exposition itinérante d’art contemporain saoudien, visible jusqu’au 30 octobre 2025 au Musée national de Chine. (Photo Fournie)
Art of the Kingdom, la première exposition itinérante d’art contemporain saoudien, visible jusqu’au 30 octobre 2025 au Musée national de Chine. (Photo Fournie)
Art of the Kingdom, la première exposition itinérante d’art contemporain saoudien, visible jusqu’au 30 octobre 2025 au Musée national de Chine. (Photo Fournie)
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  • L’exposition réunit plus de 30 artistes saoudiens de toutes générations autour d’une sélection d’œuvres (peintures, installations, vidéos) qui interrogent les notions d’identité, de mémoire, de tradition et de changement.
  • De La Mecque à l’intimité du vêtement féminin, des palmiers du désert aux structures géométriques du mihrab, l’art saoudien se dévoile sous toutes ses formes.

PEKIN : Après Rio de Janeiro et Riyad, c’est au tour de Pékin d’accueillir Art of the Kingdom, la première exposition itinérante d’art contemporain saoudien, visible jusqu’au 30 octobre 2025 au Musée national de Chine.

Organisée par la Commission des musées du ministère saoudien de la Culture, cette manifestation culturelle majeure s’inscrit dans le cadre de l’Année culturelle saoudo-chinoise et constitue une nouvelle étape dans le dialogue artistique entre les deux pays.

Elle présente une scène contemporaine plurielle et audacieuse.

L’exposition réunit plus de 30 artistes saoudiens de toutes générations autour d’une sélection d’œuvres (peintures, installations, vidéos) qui interrogent les notions d’identité, de mémoire, de tradition et de changement. Le commissariat a été confié à la critique d'art argentine Diana Wechsler, qui propose une lecture sensible et contrastée de la scène contemporaine saoudienne.

De La Mecque à l’intimité du vêtement féminin, des palmiers du désert aux structures géométriques du mihrab, l’art saoudien se dévoile sous toutes ses formes, entre enracinement et modernité, spiritualité et questionnements écologiques.

Une immersion dans les récits et les formes.

Parmi les œuvres majeures exposées, Golden Hour d'Ahmed Mater présente une série de photographies tirées de Desert of Pharan, qui documentent l'évolution fulgurante de La Mecque. À travers ces images, l’artiste capture les tensions entre espace sacré, urbanisation massive et transformation sociale, offrant une nouvelle vision de la ville sainte.

The Silent Press, une installation de Muhannad Shono, se présente sous la forme d'un long rouleau de papier recouvert de signes énigmatiques tracés au charbon. Cette œuvre silencieuse mais vibrante interroge notre manière de lire, d'interpréter et de ressentir les mots et les formes.

Avec Five Women, Filwa Nazer présente des installations textiles inspirées de robes ayant appartenu à des femmes saoudiennes et qui racontent des histoires intimes de transformation, de mémoire et de résilience. L’artiste déconstruit les motifs et les structures vestimentaires pour révéler la charge émotionnelle contenue dans chaque vêtement.

Dans Tracing Lines of Growth, Lina Gazzaz transforme des feuilles de palmier traversées de fil noir en sculptures poétiques qui révèlent les tensions internes du végétal et les traces du temps. Chaque ligne cousue est une méditation sur la croissance, la mémoire et le mouvement.

Simplicity in Multiplicity d’Ahmad Angawi prend la forme d’un mihrab en bois inspiré de la « Fleur de Vie », un symbole ancestral. À travers ses motifs géométriques en expansion, l’œuvre exprime l’unité entre la foi, la nature et la géométrie sacrée, et représente les cinq prières quotidiennes musulmanes.

L’installation vidéo The Desert Keepers d’Ayman Zedani explore l’adaptation des plantes désertiques aux conditions extrêmes, notamment grâce au transfert génétique horizontal. Le désert y devient une mémoire vivante et un espace d'exploration des futurs possibles, dans une narration coécrite avec la poétesse Wided Rihana Khadraoui.

Enfin, Soft Machine / Far Away Engines de Sarah Brahim est une œuvre immersive mêlant performance filmée et installation sonore. À travers le souffle, geste à la fois fragile et fondamental, l’artiste interroge le corps humain, sa présence, sa résonance émotionnelle et son lien au collectif.

Une ouverture sur le monde et les futurs possibles.

Outre la valorisation des artistes contemporains du Royaume, l’exposition met également en lumière les pionniers de l’art moderniste saoudien des années 1960 à 1980, grâce à une sélection d'œuvres issues de la collection du ministère de la Culture. Cette perspective historique offre une lecture enrichie de l’évolution artistique du pays.

L'exposition Art of the Kingdom témoigne ainsi de la volonté de l'Arabie saoudite de soutenir la création artistique, d'élargir les horizons culturels et de tisser des liens durables avec d'autres scènes internationales.


Un programme de formation artisanale lancé dans la région d’Asir

La Banque saoudienne de développement social a lancé un programme de formation à l'artisanat à Asir, en partenariat avec l'école italienne de joaillerie contemporaine Alchimia. (AFP/File).
La Banque saoudienne de développement social a lancé un programme de formation à l'artisanat à Asir, en partenariat avec l'école italienne de joaillerie contemporaine Alchimia. (AFP/File).
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  • Le programme puise son inspiration dans le patrimoine local
  • L’initiative s’inscrit dans les efforts de la banque pour soutenir l’artisanat et les industries créatives

ABHA: La Banque saoudienne de développement social a lancé un programme de formation artisanale dans la région d’Asir, en partenariat avec l’école italienne Alchimia Contemporary Jewellery School.

Cette initiative, qui s’inscrit dans le cadre du programme de formation spécialisée de la banque, propose aux artisans et professionnels indépendants une formation à la création de pièces utilisant le cuivre et la feuille d’or.

Le programme s’inspire du patrimoine local, notamment de l’art Al-Qatt Al-Asiri – inscrit au patrimoine immatériel de l’UNESCO – pour concevoir des produits de qualité, répondant aux exigences du marché et favorisant des opportunités économiques durables.

La cérémonie de lancement a été marquée par la signature d’un accord de coopération stratégique entre la banque et l’école Alchimia. Ce partenariat vise à transférer un savoir-faire international vers le marché local grâce à des formations spécialisées à l’échelle nationale, dans le but de renforcer les compétences des artisans et leur compétitivité.

L’initiative fait partie des actions de la banque pour soutenir l’artisanat et les industries créatives. Depuis son lancement en 2023, le programme de formation spécialisée a bénéficié à plus de 300 participants à travers 15 programmes, donnant naissance à 250 produits uniques.

Par ailleurs, 30 % des participants ont obtenu un financement, et plus de 150 familles actives dans l’artisanat à domicile ont pu développer leurs activités.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


« I like it hot ! » : J. Lo fait sensation à Abou Dhabi

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  • Jennifer Lopez, 56 ans, prouve qu’elle reste l’une des artistes les plus enflammées au monde

ABOU DHABI: De retour à Abou Dhabi après son spectacle magistral en février, Jennifer Lopez a dansé toute la soirée mardi à l’Etihad Arena sur l’île de Yas dans le cadre de sa tournée mondiale « Up All Night ».

En interprétant ses tubes cultes comme « On the Floor », « Ain’t Your Mama » et « Dance Again », Lopez a fait monter la température avec son énergie débordante et ses chorégraphies percutantes.

Même si j’ai regretté que « Jenny From the Block » n’ait pas bénéficié d’un moment à elle, Lopez l’a tout de même interprétée en medley avec « We Will Rock You » de Queen.

Pour célébrer ses 56 ans, elle a chanté « Birthday », le single sorti le 24 juillet, très applaudi par le public.

La superstar a remercié ses fans et les a encouragés à s’aimer les uns les autres et à suivre ce qu’ils aiment.

Elle a également plaisanté sur la chaleur intense des Émirats. « I like it hot ! », a-t-elle lancé en se ventilant.

Avec plusieurs changements de tenues et des plages musicales bien calibrées, le show a alterné entre titres dynamiques, ballades lentes et medleys.

Lopez a rendu hommage à sa culture latino en interprétant quelques-uns de ses succès en espagnol, notamment « Qué Hiciste » et « Si Una Vez ».

Elle a chanté en dansant le flamenco, vêtue d’une tenue inspirée du traje de flamenca, la robe traditionnelle des femmes aux festivals andalous.

L’artiste n’est pas étrangère au Golfe : elle avait déjà fait sensation en avril lors du Grand Prix d’Arabie saoudite de F1 à Djeddah, puis en novembre dernier à Riyad pour l’événement « 1001 Seasons of Elie Saab ».

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com