Les enquêtes sur le 6 janvier lèvent le voile sur la fin du mandat Trump

Dans cette photo d'archive prise le 6 janvier 2021, le président américain Donald Trump s'adresse à des partisans de The Ellipse près de la Maison Blanche à Washington, DC.
Dans cette photo d'archive prise le 6 janvier 2021, le président américain Donald Trump s'adresse à des partisans de The Ellipse près de la Maison Blanche à Washington, DC.
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Publié le Lundi 13 décembre 2021

Les enquêtes sur le 6 janvier lèvent le voile sur la fin du mandat Trump

  • Au cours de la semaine écoulée, une cour d'appel de Washington a estimé que Donald Trump ne pouvait invoquer des privilèges présidentiels pour bloquer la transmission à la commission de communications internes à la Maison Blanche
  • Le rejet des résultats du vote du 3 novembre donnant la victoire à Joe Biden n'était pas qu'une coquetterie de mauvais perdant, mais bien la composante essentielle d'une stratégie réfléchie pour garder le pouvoir

WASHINGTON : Plusieurs livres et une commission parlementaire cherchent à faire la lumière sur les dernières semaines de la présidence de Donald Trump et esquissent de plus en plus clairement le tableau d'une démocratie américaine en grand danger.

La commission de la Chambre des représentants qui enquête sur les événements du Capitole le 6 janvier 2021 resserre son emprise sur l'ex-président et ses proches.

Au cours de la semaine écoulée, une cour d'appel de Washington a estimé que Donald Trump ne pouvait invoquer des privilèges présidentiels pour bloquer la transmission à cette commission de communications internes à la Maison Blanche.

Son ex-chef de cabinet, Mark Meadows, comme d'autres anciens collaborateurs sont menacés de poursuites pénales pour refus de coopérer avec cette commission.

Les parlementaires ont déjà interrogé 300 témoins. Au centre de leur enquête, les manœuvres de Donald Trump pour renverser le résultat de l'élection de novembre 2020 et la possibilité qu'elles aient pu constituer une tentative de coup d'Etat.

Voici que l'on sait de ces semaines cruciales.

Trump persuadé de pouvoir rester à la Maison Blanche

Le rejet des résultats du vote du 3 novembre donnant la victoire à Joe Biden n'était pas qu'une coquetterie de mauvais perdant, mais bien la composante essentielle d'une stratégie réfléchie pour garder le pouvoir.

Celle-ci s'est rapidement concentrée sur la cérémonie de certification des résultats de l'élection par le vice-président Mike Pence devant le Congrès, en principe une simple formalité.

Dès la mi-décembre, l'avocat John Eastman élaborait pour Donald Trump un plan précis visant à exploiter les failles de la loi sur le comptage électoral et à bloquer l'accession de Joe Biden à la Maison Blanche.

Sous pression, Mike Pence avait consulté Dan Quayle, l'ancien vice-président de George Bush père, qui lui avait assuré qu'il n'avait aucune marge de manœuvre légale et devait certifier la victoire de Joe Biden.

"Vous n'imaginez pas dans quelle situation je suis", aurait alors dit Mike Pence, selon le livre "Peril" des journalistes Bob Woodward et Robert Costa. "D'autres pensent que j'ai ce pouvoir", aurait-il ajouté.

Dans un palace de Washington, les 5 et 6 janvier, s'est constituée une "war room", une cellule stratégique de conseillers, dont le théoricien d'extrême droite Steve Bannon. Leurs contacts avec la Maison Blanche ont été fréquents.

A la CIA, au Pentagone, la crainte d'un coup d'Etat

Le refus par Donald Trump de reconnaître sa défaite a fait naître la crainte qu'il n'utilise l'armée pour rester au pouvoir.

L'idée qu'il puisse lancer une guerre dans le même but a également donné des sueurs froides aux responsables militaires et du renseignement.

Le livre "Peril" relate une conversation entre la cheffe de la CIA Gina Haspel et le chef d'état-major Mark Milley quelques jours après l'élection du 3 novembre. "Nous allons tout droit vers un coup d'Etat fomenté par la droite. C'est une pure folie", aurait dit la cheffe espionne au plus haut gradé.

Ce dernier avait multiplié les signaux d'inquiétudes dans les jours qui ont précédé le 6 janvier.

La peur d'un conflit

Comme "Peril", le livre "Betrayal" du journaliste de la chaîne ABC Jonathan Karl, évoque des projets de Donald Trump de frapper en Iran dans les dernières semaines de son mandat et la difficulté de ses conseillers et ministres à l'en dissuader, y compris un tout nouveau secrétaire à la Défense, Chris Miller.

La Chine aussi s'inquiétait de l'imprévisibilité du président américain dans ces semaines d'incertitude. Au point que le général Milley décide fin octobre d'appeler son homologue chinois pour le rassurer et éviter que les inquiétudes chinoises ne donnent lieu à un engrenage militaire.

"Je veux vous assurer que le gouvernement américain est stable", a-t-il dit au général Li Zuocheng. "Nous n'allons pas vous attaquer ni mener d'opérations militaires contre vous".

Il renouvellera cet appel deux mois plus tard. "La démocratie, c'est quelquefois brouillon".

Démettre Trump?

Après le choc provoqué par l'attaque du 6 janvier contre le Capitole, plusieurs responsables républicains, y compris des membres du gouvernement, ont exploré les voies constitutionnelles pour démettre Donald Trump.

En vain. Mike Pence avait finalement certifié la victoire de Joe Biden dans la nuit du 6 au 7 janvier une fois les assaillants évacués du Capitole et le calme revenu dans la capitale fédérale. Mais il refusait d'envisager les mécanismes institutionnels qui auraient permis d'écarter le président.

La présidente de la Chambre des représentants, Nancy Pelosi, a alors appelé Mark Milley pour lui demander d'empêcher un "président instable" d'appuyer sur le bouton nucléaire. Conversation qu'elle avait immédiatement rendue publique.

"Les boutons nucléaires sont sécurisés", lui a répondu le général, selon "Peril". "Je peux vous assurer que cela n'arrivera pas".

Puis le général Milley avait convoqué les plus hauts gradés américains. Les regardant dans les yeux, il leur avait demandé que tout ordre émanant de Donald Trump lui soit préalablement soumis.


CIJ: l'impartialité de l'UNRWA suscite de «sérieux doutes» selon les Etats-Unis

En décembre, l'Assemblée générale des Nations unies avait adopté une résolution demandant à la CIJ de rendre un avis consultatif "à titre prioritaire et de toute urgence". (AFP)
En décembre, l'Assemblée générale des Nations unies avait adopté une résolution demandant à la CIJ de rendre un avis consultatif "à titre prioritaire et de toute urgence". (AFP)
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  • La CIJ, située à La Haye (Pays-Bas), a ouvert lundi sa semaine d'audiences plus de 50 jours après l'instauration d'un blocus total sur l'aide entrant dans la bande de Gaza ravagée par la guerre
  • Israël, qui ne participe pas à ces audiences, a dénoncé lundi une "persécution systématique" de la CIJ

LA HAYE: Un représentant des Etats-Unis a fait part mercredi à la Cour internationale de Justice de "sérieux doutes" concernant l'impartialité de l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) lors d'audiences consacrées aux obligations humanitaires d'Israël envers les Palestiniens.

"L'impartialité de l'UNRWA suscite de sérieux doutes, du fait d'informations selon lesquelles le Hamas a utilisé les installations de l'UNRWA et que le personnel de l'UNRWA a participé à l'attentat terroriste du 7 octobre contre Israël", a déclaré Josh Simmons, de l'équipe juridique du département d'État américain.

La CIJ, située à La Haye (Pays-Bas), a ouvert lundi sa semaine d'audiences plus de 50 jours après l'instauration d'un blocus total sur l'aide entrant dans la bande de Gaza ravagée par la guerre.

Israël, qui ne participe pas à ces audiences, a dénoncé lundi une "persécution systématique" de la CIJ.

M. Simmons a déclaré aux juges qu'Israël avait "de nombreuses raisons" de mettre en doute l'impartialité de l'UNRWA.

"Il est clair qu'Israël n'a aucune obligation d'autoriser l'UNRWA à fournir une assistance humanitaire", a-t-il déclaré.

Israël a promulgué une loi interdisant à l'UNRWA, d'opérer sur le sol israélien, après avoir accusé certains membres du personnel d'avoir participé aux attaques du Hamas le 7 octobre 2023, qui a déclenché le conflit.

Une série d'enquêtes, dont l'une menée par l'ancienne ministre française des Affaires étrangères Catherine Colonna, a révélé des "problèmes de neutralité" à l'UNRWA, mais a souligné qu'Israël n'avait pas fourni de preuves de son allégation principale.

Philippe Lazzarini, directeur de l'UNRWA, a déclaré mardi que plus de 50 membres de son personnel à Gaza avaient été maltraités et utilisés comme boucliers humains alors qu'ils étaient détenus par l'armée israélienne.

Lors de sa déposition face à la Cour, Diégo Colas, représentant la France, a appelé Israël à lever "sans délai" son blocage de l'aide vers la bande de Gaza".

"L'ensemble des points de passage doivent être ouverts, le travail des acteurs humanitaires doit être facilité, et le personnel doit être protégé conformément aux droits internationaux", a-t-il déclaré .

"Conséquences mortelles" 

Israël contrôle tous les flux d'aide internationale, vitale pour les 2,4 millions de Palestiniens de la bande de Gaza frappés par une crise humanitaire sans précédent, et les a interrompus le 2 mars dernier, quelques jours avant l'effondrement d'un fragile cessez-le-feu après 15 mois de combats incessants.

"L'interdiction totale de l'aide et des fournitures humanitaires décrétée par les autorités israéliennes depuis le 2 mars a des conséquences mortelles pour les civils de Gaza", a déclaré dans un communiqué Claire Nicolet, responsable de la réponse d'urgence de l'ONG Médecins sans Frontières dans la bande de Gaza.

"Les autorités israéliennes utilisent l'aide non seulement comme une monnaie d'échange, mais aussi comme une arme de guerre et un moyen de punition collective pour plus de 2 millions de personnes vivant dans la bande de Gaza," a-t-elle ajouté.

En décembre, l'Assemblée générale des Nations unies avait adopté une résolution demandant à la CIJ de rendre un avis consultatif "à titre prioritaire et de toute urgence".

La résolution demande à la CIJ de clarifier les obligations d'Israël concernant la présence de l'ONU, de ses agences, d'organisations internationales ou d'États tiers pour "assurer et faciliter l'acheminement sans entrave des fournitures urgentes essentielles à la survie de la population civile palestinienne".

Les avis consultatifs de la CIJ ne sont pas juridiquement contraignants, mais celui-ci devrait accroître la pression diplomatique sur Israël.

En juillet dernier, la CIJ avait aussi rendu un avis consultatif jugeant "illégale" l'occupation israélienne des Territoires palestiniens, exigeant qu'elle cesse dès que possible.


Après la panne géante, les énergies renouvelables sur le banc des accusés en Espagne

Des passagers attendent avant de monter dans leur train à la gare de Sants à Barcelone, le 29 avril 2025, au lendemain d'une panne d'électricité massive qui a touché toute la péninsule ibérique et le sud de la France. (Photo par Josep LAGO / AFP)
Des passagers attendent avant de monter dans leur train à la gare de Sants à Barcelone, le 29 avril 2025, au lendemain d'une panne d'électricité massive qui a touché toute la péninsule ibérique et le sud de la France. (Photo par Josep LAGO / AFP)
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  • Deux jours après la panne géante qui a touché la péninsule, la nature du mix énergétique ibérique est au cœur de vifs débats mercredi en Espagne.
  • Dans le viseur de ces deux quotidiens, mais aussi des partis d'opposition, se trouve la politique énergétique mise en place depuis plusieurs années par le gouvernement du Premier ministre socialiste Pedro Sánchez.

MADRID : L'essor des énergies renouvelables a-t-il fragilisé le réseau électrique espagnol ? Deux jours après la panne géante qui a touché la péninsule, la nature du mix énergétique ibérique est au cœur de vifs débats mercredi en Espagne, malgré les messages rassurants des autorités.

« Le manque de centrales nucléaires et la multiplication par dix des énergies renouvelables ont mis à terre le réseau électrique », assure en une le quotidien conservateur ABC mercredi matin. « Les alertes sur les renouvelables depuis cinq ans » ont été « ignorées », regrette de son côté El Mundo, également classé à droite.

Dans le viseur de ces deux quotidiens, mais aussi des partis d'opposition, se trouve la politique énergétique mise en place depuis plusieurs années par le gouvernement du Premier ministre socialiste Pedro Sánchez, qui a fait de l'Espagne l'un des champions européens de la transition verte.

Selon le gestionnaire du réseau électrique espagnol REE, le solaire et l'éolien ont représenté en 2024 près de 40 % du mix électrique espagnol. C'est près de deux fois plus qu'en 2014, et près du double également de la part du nucléaire, tombée l'an dernier à 20 %. 

Cette évolution est défendue par l'exécutif, qui s'est engagé à fermer toutes les centrales nucléaires d'ici dix ans, mais elle est source de tensions dans le pays, plusieurs rapports ayant pointé ces derniers mois de possibles risques en l'absence de mesures fortes pour adapter le réseau.

- Une énergie « sûre » ?

Dans son document financier annuel publié fin février, Redeia, la maison-mère de REE, avait ainsi mis en garde contre « la forte pénétration de la production renouvelable sans les capacités techniques nécessaires à un comportement adéquat face aux perturbations ».

Cela pourrait « provoquer des coupures de production », qui « pourraient devenir sévères, allant jusqu'à entraîner un déséquilibre entre la production et la demande, ce qui affecterait significativement l'approvisionnement en électricité » de l'Espagne, avait-elle écrit. 

Un message relayé par l'organisme espagnol de la concurrence (CNMC) dans un rapport de janvier. « À certains moments, les tensions du réseau de transport d'électricité ont atteint des valeurs maximales proches des seuils autorisés, dépassant même ces seuils à certains moments », avait écrit l'organisme.

Après la coupure de lundi, certains experts du secteur se sont interrogés sur un éventuel déséquilibre entre production et demande (difficile à corriger dans un réseau où l'éolien et le solaire ont une place prépondérante) qui aurait pu contribuer à l'effondrement du système électrique espagnol.

Dans un entretien accordé mercredi matin à la radio Cadena Ser, Beatriz Corredor, la présidente de Redeia et REE (l'ex-députée socialiste) a cependant assuré que la production d'énergies renouvelables était « sûre ».

« Relier l'incident si grave de lundi à une pénétration des énergies renouvelables n'est pas vrai, ce n'est pas correct », a-t-elle insisté, en assurant que le rapport de février ne faisait que dresser la liste de risques potentiels, comme l'y oblige la législation. 

- « Ignorance » -

Mardi déjà, Pedro Sánchez avait lui aussi défendu le modèle énergétique mis en œuvre par son gouvernement, rappelant que la cause précise de la panne qui a provoqué le chaos au Portugal et en Espagne durant de longues heures lundi n'était toujours pas connue à ce stade.

« Ceux qui lient cet incident au manque de nucléaire mentent franchement ou démontrent leur ignorance », a assuré le dirigeant socialiste.

« Les centrales nucléaires, loin d'être une solution, ont été un problème » durant la panne, car « il a été nécessaire de rediriger vers elles de grandes quantités d'énergie pour maintenir leurs réacteurs stables », a insisté le chef du gouvernement. 

Plusieurs hypothèses ont été avancées pour expliquer la panne depuis deux jours, dont celle d'une cyberattaque. Mardi, la justice espagnole a ouvert une enquête pour déterminer si la panne avait été provoquée par un « sabotage informatique » susceptible d'être qualifié de « délit terroriste ».

REE estime cependant que cette hypothèse est peu crédible. « Au vu des analyses que nous avons pu réaliser avec l'aide notamment du Centre national du renseignement espagnol (CNI), nous pouvons écarter un incident de cybersécurité », a ainsi assuré le gestionnaire.

D'après REE, l'équivalent de 60 % de la consommation électrique de l'Espagne, soit 15 gigawatts, a disparu en l'espace de cinq secondes seulement lors de la panne survenue lundi à 12 h 33 (11 h 33 GMT), un phénomène qualifié d'« inédit » et « totalement extraordinaire ».


Des rapports internes concluent à un climat antisémite et anti-musulman à Harvard

Le rapport exhorte l'université pluricentenaire à "devenir leader dans la lutte contre l'antisémitisme et les positions anti-Israël". (AFP)
Le rapport exhorte l'université pluricentenaire à "devenir leader dans la lutte contre l'antisémitisme et les positions anti-Israël". (AFP)
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  • Harvard, comme d'autres universités américaines de renom, Columbia en particulier, est accusée par le président républicain d'avoir laissé prospérer l'antisémitisme sur son campus pendant les mouvements étudiants contre la guerre à Gaza menée par Israël
  • Un premier groupe de travail sur l'antisémitisme et les positions anti-Israël, composé principalement de membres du corps enseignant mais aussi d'étudiants

NEW YORK: Deux rapports distincts sur Harvard publiés mardi par l'université ont établi qu'un climat antisémite et anti-musulman s'était installé sur le campus de la prestigieuse université américaine, dans le viseur de Donald Trump, et la pressent d'agir pour y remédier.

Ces deux rapports de plusieurs centaines de pages, construits notamment à partir de questionnaires et de centaines de témoignages d'étudiants et d'encadrants menés depuis janvier 2024, sont rendus au moment où l'université implantée près de Boston (nord-est) s'est attiré les foudres de Donald Trump, qui l'a dernièrement dépeinte en "institution antisémite d'extrême gauche", "foutoir progressiste" et "menace pour la démocratie".

Harvard, comme d'autres universités américaines de renom, Columbia en particulier, est accusée par le président républicain d'avoir laissé prospérer l'antisémitisme sur son campus pendant les mouvements étudiants contre la guerre à Gaza menée par Israël après l'attaque du Hamas le 7 octobre 2023.

Un premier groupe de travail sur l'antisémitisme et les positions anti-Israël, composé principalement de membres du corps enseignant mais aussi d'étudiants, a établi que les deux phénomènes "ont été alimentés, pratiqués et tolérés, non seulement à Harvard, mais aussi plus largement dans le monde universitaire".

Le rapport exhorte l'université pluricentenaire à "devenir leader dans la lutte contre l'antisémitisme et les positions anti-Israël".

Un autre groupe de travail distinct, lui consacré aux positions anti-musulmans, anti-arabes et anti-Palestiniens, a conclu à "un sentiment profondément ancré de peur parmi les étudiants, les enseignants et le personnel". Les personnes interrogées décrivent "un sentiment de précarité, d'abandon, de menace et d'isolement, ainsi qu'un climat d'intolérance omniprésent", écrivent ses auteurs.

"Harvard ne peut pas - et ne va pas - tolérer l'intolérance. Nous continuerons à protéger tous les membres de notre communauté et à les préserver du harcèlement", s'engage dans une lettre accompagnant les deux rapports le président de Harvard, Alan Garber, à l'initiative des deux rapports, en promettant de "superviser la mise en oeuvre des recommandations" préconisées.

Harvard, l'université la plus ancienne des Etats-Unis et une des mieux classées au monde, s'est distinguée en étant la première à attaquer en justice l'administration Trump contre un gel de plus de deux milliards de dollars de subventions fédérales, décidé après que la célèbre institution a refusé de se plier à une série d'exigences du président.

Donald Trump, qui reproche aux universités d'être des foyers de contestation progressiste, veut avoir un droit de regard sur les procédures d'admission des étudiants, les embauches d'enseignants ou encore les programmes.

L'accusation d'antisémitisme est fréquemment employée par son administration pour justifier ses mesures contre les établissements d'enseignement supérieur, ainsi que contre certains étudiants étrangers liés aux manifestations contre la guerre à Gaza.