Blinken appelle la Chine à cesser les «actes agressifs» dans la région indopacifique

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Publié le Mardi 14 décembre 2021

Blinken appelle la Chine à cesser les «actes agressifs» dans la région indopacifique

  • Le chef de la diplomatie US entame sa tournée asiatique en mettant l'accent sur cette région au cœur de la politique étrangère de Joe Biden
  • La région vit une montée des tensions en mer de Chine méridionale alors que Pékin revendique la quasi-totalité de cette zone clé

Le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken a appelé mardi à Jakarta la Chine à cesser ses "actes agressifs" dans l'Indopacifique, dans l'espoir de remettre l'accent sur cette région au cœur de la politique étrangère de Joe Biden, parasitée par une multitude d'autres crises.

"Nous sommes déterminés à garantir la liberté de navigation en mer de Chine méridionale, où les actes agressifs de Pékin menacent des échanges commerciaux pour un montant de plus de 3000 milliards de dollars chaque année", a-t-il lancé dans un discours prononcé sur le campus verdoyant de l'Université d'Indonésie.

Lors de sa première tournée en Asie du Sud-Est, qui doit aussi le mener en Malaisie et en Thaïlande, il a aussi réaffirmé l'attachement de Washington à "la paix et la stabilité dans le détroit de Taïwan", plus que jamais au cœur de tensions extrêmes entre les deux premières économies mondiales.

Le secrétaire d'Etat, insistant sur sa volonté de renforcer les alliances avec les Etats de la région, s'est engagé à "protéger le droit de tous les pays à choisir leur propre voie, libre de toute pression ou intimidation".

"Il ne s'agit pas d'une compétition entre une région américano-centrée ou sino-centrée", a-t-il plaidé, avant de toutefois critiquer frontalement l'attitude chinoise.

"Il y a beaucoup de préoccupation, de l'Asie du Nord-Est à l'Asie du Sud-Est, et du fleuve Mékong aux îles du Pacifique, au sujet des actes agressifs de Pékin", a-t-il martelé.

Il a accusé la Chine de "revendiquer des mers ouvertes comme son propre territoire", de "fausser des marchés ouverts à travers de subventions à ses entreprises étatiques", ou encore de "refuser des exportations ou abroger des accords avec des pays dont elle conteste les politiques".

"Les pays de la région veulent que ce comportement change. Nous aussi", a-t-il insisté.

Selon lui, la politique américaine de dissuasion vise à "éviter que la compétition" américano-chinoise "ne dégénère en conflit", car ce serait "catastrophique pour tout le monde".

La région voit une montée des tensions en mer de Chine méridionale alors que Pékin revendique la quasi-totalité de cette zone clé pour les échanges commerciaux, également revendiquée par Brunei, la Malaisie, les Philippines, Taïwan et le Vietnam.

Hasard du calendrier ou manifestation de la compétition féroce entre grandes puissances dans cette région? La visite d’Antony Blinken à Jakarta coïncide avec celle de l’influent chef du Conseil de sécurité russe Nikolaï Patrouchev.

"Les Etats-Unis comme la Russie sont de bons partenaires pour l'Indonésie", a déclaré lundi la ministre indonésienne des Affaires étrangères Retno Marsudi.

Moscou se rappelle donc au bon souvenir des Etats-Unis jusqu’en Asie du Sud-Est, où le chef de la diplomatie américaine espérait pourtant se concentrer sur sa priorité numéro un: la confrontation avec la Chine.

Antony Blinken a érigé l'ambition grandissante de Pékin sur la scène mondiale en "plus grand défi géopolitique du XXIe siècle" et recherche le bon équilibre entre compétition et confrontation.

Mais depuis l'été, la crise afghane, l'impasse dans les négociations sur le nucléaire iranien et plus récemment les tensions avec la Russie au sujet de l'Ukraine ne cessent d'accaparer le président Biden.

La stratégie du président démocrate ne diffère pas fondamentalement de celle en vigueur sous l'ex-président républicain de Donald Trump: il s'agit d'insister pour que cette région indopacifique demeure "libre et ouverte", débarrassée des "intimidations" chinoises.

Comme l'a réaffirmé Antony Blinken mardi, l'équipe Biden tente de mettre davantage l'accent sur la force de ses alliances -- non sans quelques couacs comme l'a montré l'affaire des sous-marins nucléaires promis à l'Australie, qui lui a valu la colère de la France pour avoir perdu un énorme contrat avec Canberra.

Le secrétaire d'Etat a aussi insisté sur la nécessité de garantir un "internet fiable" et "sûr" face aux régimes autoritaires qui veulent en restreindre ou contrôler l'accès, et sur la volonté de Washington de favoriser la "prospérité" de la région.

"Nous allons travailler avec les pays de la région pour fournir des infrastructures de grande qualité", a-t-il promis, dans une autre critique à peine voilée aux projets chinois considérés peu favorable à l'emploi local et à l'environnement, mais néfastes pour l'endettement des Etats qui en bénéficient.


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
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  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.