Cybersécurité: course contre la montre pour remédier à une vulnérabilité critique

Une course contre la montre s'est engagée pour remédier à une vulnérabilité critique très répandue à travers l'informatique mondiale (Photo, AFP).
Une course contre la montre s'est engagée pour remédier à une vulnérabilité critique très répandue à travers l'informatique mondiale (Photo, AFP).
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Publié le Mardi 14 décembre 2021

Cybersécurité: course contre la montre pour remédier à une vulnérabilité critique

  • Il s'agit «de la plus grande des vulnérabilités de la dernière décennie», selon le directeur général de la société américaine de cybersécurité Tenable
  • Elle permet aux pirates de prendre très facilement le contrôle de la machine qui l'héberge pour y déployer rançongiciels et outils d'espionnage

PARIS: Une course contre la montre s'est engagée pour remédier à une vulnérabilité critique très répandue à travers l'informatique mondiale, découverte jeudi et potentiellement désastreuse si des pirates parviennent à l'exploiter.

Il s'agit "de la plus grande et la plus critique des vulnérabilités de la dernière décennie", a alerté Amit Yoran, directeur général de la société américaine de cybersécurité Tenable.

La vulnérabilité est incluse dans Log4j, un petit module issu de la fondation Apache repris dans de très nombreux logiciels pour des fonctions de "journalisation", c'est-à-dire de relevé de "logs" (événements survenus sur le système).

Dans certaines versions de Log4j, la faille permet de prendre très facilement le contrôle de la machine qui l'héberge.

Le pirate peut alors commencer à essayer de circuler dans le réseau informatique de la victime et y déployer rançongiciels et outils d'espionnage.

"Un étudiant en première année d'informatique, qui a les outils de base" pour développer un site web, est capable d'exploiter cette faille, a indiqué à l'AFP Loïc Guézo, secrétaire général du Clusif, une association française de spécialistes de cybersécurité.

La faille a fait l'objet d'un correctif, mais les pirates informatiques tentent de prendre de vitesse les entreprises qui tardent à l'appliquer. 

"Depuis vendredi, des scanners" utilisés par les pirates "testent les serveurs pour voir s'ils ont la vulnérabilité" et "ça n'a pas arrêté pendant tout le week-end", selon David Grout, l'un des responsables européens de la firme américaine de cybersécurité Mandiant.

Pour l'instant, les cas de compromissions avérés semblent rares ou relativement bénins.

"Nous avons surtout observé des cas d'installation de +cryptominers+", ces programmes de minage de cryptomonnaie qui viennent s'installer sur les machines à l'insu de leur propriétaire, a décrit à l'AFP Philippe Rondel, de la société Checkpoint.

Empilement de composants

Pour ce spécialiste, le pire reste toutefois à venir.

"Les groupes étatiques, les groupes de rançongiciels, vont d'abord chercher à gagner des accès sur d'autres machines", à partir de la première machine, a-t-il expliqué.

"Les attaques visibles", au rançongiciel par exemple, "vont apparaitre d'ici quelques jours ou quelques semaines", a-t-il anticipé.

Du côté des défenseurs informatiques, la difficulté est d'identifier rapidement quels sont les logiciels et applications de l'entreprise qui utilisent ce petit module universellement répandu.

Deux sociétés spécialistes de la vérification du code et de la chasse à la faille, la française YesWeHack et l'américainé HackerOne, ont appelé les entreprises à tirer rapidement les leçons de cette situation.

"Cette vulnérabilité vient nous rappeler que tout système informatique moderne est constitué d'un empilement de centaines ou milliers de composants, et que le risque peut venir du plus inattendu ou inconnu d'entre eux" a estimé YesWeHack.

"En l'occurrence, (c'est) un composant utilisé par presque tous les systèmes, souvent sans même le savoir, pour une fonction anodine (...), qui s'avère aujourd'hui le talon d'Achille d'internet", a-t-elle souligné.

De son côté, HackerOne en a profité pour demander aux entreprises de financer davantage son programme "Internet Bug Bounty", qui permet de rémunérer les hackers éthiques pour les failles qu'ils trouvent dans des programmes en logiciel libre.

"La moyenne des applications utilise 528 composants en logiciel libre", a indiqué la société américaine dans un communiqué, jugeant que "la plupart des organisations n'étaient pas en mesure de corriger facilement les failles" de ces composants lorsqu'elles sont découvertes.


Pakistan: quatre enfants tués dans un attentat-suicide contre un bus scolaire au Baloutchistan 

Le Pakistan, qui sort tout juste de sa pire confrontation avec New Delhi depuis des décennies, accuse régulièrement son grand rival de soutenir, d'armer et de financer les rebelles baloutches. (AFP)
Le Pakistan, qui sort tout juste de sa pire confrontation avec New Delhi depuis des décennies, accuse régulièrement son grand rival de soutenir, d'armer et de financer les rebelles baloutches. (AFP)
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  • Le Premier ministre Shehbaz Sharif a exprimé sa "tristesse" face à l"attaque d'enfants innocents et de leurs enseignants", assurant que les "responsables seraient retrouvés et sévèrement punis"
  • Ces derniers jours, quatre civils et quatre paramilitaires ont ainsi été tués par des bombes au Baloutchistan

QUETTA: Au moins quatre enfants ont été tués et 30 autres blessés mercredi dans un attentat-suicide contre leur bus scolaire au Baloutchistan, région du sud-ouest du Pakistan en proie à une hausse des violences, ont indiqué des responsables locaux à l'AFP.

"Le bus d'une école réservée aux enfants de militaires a été ciblé", a déclaré Yasir Iqbal Dashti, haut responsable de l'administration locale. "Selon les premiers résultats de l'enquête, il s'agissait d'un attentat-suicide", a-t-il ajouté.

De son côté, l'armée a fait part d'au moins "trois enfants, deux adultes tués, et plusieurs enfants blessés", pointant du doigt "des affidés de l'Inde au Baloutchistan", bien que l'attaque n'ait pas jusqu'ici été revendiquée.

Le Pakistan, qui sort tout juste de sa pire confrontation avec New Delhi depuis des décennies, accuse régulièrement son grand rival de soutenir, d'armer et de financer les rebelles baloutches.

Ces dernières semaines, il a attribué de nombreuses attaques dans l'ouest de son territoire à des assaillants agissant pour le compte de "leurs maîtres étrangers" ou à des "supplétifs de l'Inde", notamment la spectaculaire prise d'otages dans un train au Baloutchistan en mars.

Régulièrement, l'armée de libération du Balouchistan (BLA) et la branche régionale du groupe Etat islamique (EI-K) revendiquent des attentats dans cette province.

Le Premier ministre Shehbaz Sharif a exprimé sa "tristesse" face à l"attaque d'enfants innocents et de leurs enseignants", assurant que les "responsables seraient retrouvés et sévèrement punis".

Ces derniers jours, quatre civils et quatre paramilitaires ont ainsi été tués par des bombes au Baloutchistan.

Les violences se sont multipliées dans l'ouest du Pakistan, frontalier de l'Afghanistan, depuis le retour au pouvoir des talibans à Kaboul à l'été 2021.

Islamabad accuse son voisin de ne pas déloger les rebelles qui utilisent son sol pour attaquer le Pakistan, ce que l'Afghanistan dément.

L'année 2024 a été la plus meurtrière en près d'une décennie au Pakistan, avec plus de 1.600 morts, pour près de la moitié des soldats et policiers, selon le Centre pour la recherche et les études sur la sécurité d'Islamabad.

Au total, depuis le 1er janvier, selon un décompte de l'AFP, plus de de 260 personnes, en majorité membres des forces de sécurité, ont été tuées dans des violences menées par des groupes armés en lutte contre l'Etat, au Baloutchistan comme dans la province voisine du Khyber-Pakhtunkhwa.

En 2014, cette dernière province avait été endeuillée par une attaque des talibans pakistanais contre une école militaire de Peshawar, qui avait tué plus de 150 personnes, en grande majorité des enfants.


Finlande: trois blessés lors d'une attaque au couteau, le suspect arrêté

 Trois élèves d'une école de Pirkkala (sud-ouest) en Finlande ont été blessés lors d'une attaque au couteau et le suspect, un élève de l'établissement, a été arrêté, a annoncé la police. (Photo d'illustration AFP)
Trois élèves d'une école de Pirkkala (sud-ouest) en Finlande ont été blessés lors d'une attaque au couteau et le suspect, un élève de l'établissement, a été arrêté, a annoncé la police. (Photo d'illustration AFP)
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  • La police enquête sur des informations de presse selon lesquelles l'élève aurait ciblé des filles lors de l'attaque, a-t-elle ajouté
  • L'établissement scolaire concerné regroupe une école primaire et un collège. Des secours y ont été dépêchés, a précisé la police sur son site

HELSINKI: Trois élèves d'une école de Pirkkala (sud-ouest) en Finlande ont été blessés lors d'une attaque au couteau et le suspect, un élève de l'établissement, a été arrêté, a annoncé la police.

Les trois blessés n'ont pas subi de blessures mettant leur vie en danger, a déclaré à l'AFP la porte-parole de la police, Nina Juurakko.

La police enquête sur des informations de presse selon lesquelles l'élève aurait ciblé des filles lors de l'attaque, a-t-elle ajouté.

L'établissement scolaire concerné regroupe une école primaire et un collège. Des secours y ont été dépêchés, a précisé la police sur son site.

Le suspect aurait envoyé un "manifeste" aux médias finlandais mardi matin, dans lequel il affirmait prévoir de poignarder des filles, avant de se rendre à la police.

Il a également écrit qu'il avait planifié l'attaque pendant six mois, selon les médias locaux.

La police a été alertée de l'attaque à 10H42 locales (07H42 GMT).

 


Lufthansa prolonge la suspension de ses vols vers Tel-Aviv jusqu'au 8 juin

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  • Les autorités de la bande de Gaza ont comptabilisé mardi 44 morts dans de nouveaux bombardements
  • Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a affirmé lundi qu'Israël prendra "le contrôle de tout le territoire", après avoir autorisé qu'une quantité limitée d'aide humanitaire parvienne à la bande de Gaza après plus de deux mois et demi d'un blocus complet

FRANCFORT: Le premier groupe de transport aérien européen Lufthansa a annoncé mardi prolonger la suspension de ses liaisons avec Tel-Aviv jusqu'au 8 juin, dans un contexte d'intensification de l'offensive israélienne dans la bande de Gaza.

"En raison de la situation actuelle, le groupe Lufthansa suspendra ses vols au départ et à destination de Tel Aviv jusqu'au dimanche 8 juin inclus", a déclaré le groupe allemand dans un communiqué, au lieu du 25 mai comme annoncé précédemment.

Les autorités de la bande de Gaza ont comptabilisé mardi 44 morts dans de nouveaux bombardements.

Israël a lancé depuis samedi une offensive élargie sur l'ensemble de la bande de Gaza, dans le but affiché d'anéantir le Hamas et de récupérer les otages enlevés au premier jour de la guerre, le 7 octobre 2023, lors de l'attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien.

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a affirmé lundi qu'Israël prendra "le contrôle de tout le territoire", après avoir autorisé qu'une quantité limitée d'aide humanitaire parvienne à la bande de Gaza après plus de deux mois et demi d'un blocus complet du petit territoire palestinien en proie à une situation humanitaire catastrophique.

Le groupe Lufthansa, qui compte également les compagnies Swiss, Austrian Airlines, Brussels Airlines et désormais ITA Airlines, a plusieurs fois modifié son programme de vols depuis le début de la guerre dans la bande de Gaza, comme l'ont fait d'autres compagnies aériennes.