Le revirement de Londres sur la réinstallation des Afghans «coûtera des vies», prévient un ancien ambassadeur

Des enfants de réfugiés afghans dans le parking d’un hôtel près de l’aéroport d’Heathrow, à Londres. (Photo, Twitter)
Des enfants de réfugiés afghans dans le parking d’un hôtel près de l’aéroport d’Heathrow, à Londres. (Photo, Twitter)
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Publié le Jeudi 16 décembre 2021

Le revirement de Londres sur la réinstallation des Afghans «coûtera des vies», prévient un ancien ambassadeur

  • Le gouvernement accusé de «claquer la porte» au nez du peuple afghan qui a travaillé avec l’Otan
  • Quatre mois après la chute de Kaboul, le projet visant à offrir un refuge aux Afghans en fuite n’est toujours pas opérationnel

LONDRES: La décision du gouvernement britannique de réduire les critères d’éligibilité des Afghans fuyant le régime taliban «coûtera des vies», selon l’ancien ambassadeur britannique en Afghanistan.

Les changements annoncés mardi signifient que ce programme sera désormais réservé aux personnes ayant travaillé pour ou avec le Royaume-Uni et pouvant prouver qu’elles courent un certain niveau de risque en Afghanistan.

Ceux qui peuvent prouver qu’ils ont apporté une «contribution substantielle et positive» à la réalisation des objectifs militaires ou de sécurité nationale du Royaume-Uni dans le pays resteront également éligibles.

Toutefois, ces changements impliquent que les personnes ayant travaillé avec la Grande-Bretagne pour «promouvoir les droits de l’homme, la bonne gouvernance et la démocratie» et qui n’ont «aucun moyen de se mettre en sécurité au Royaume-Uni» ne pourront plus prétendre à la réinstallation.

Sir Nick Kay, qui a été ambassadeur du Royaume-Uni en Afghanistan de 2017 à 2019, a déclaré à The Independent: «Pour ces personnes courageuses, le programme de réinstallation des citoyens afghans (ACRS) doit commencer maintenant. Les retards entraînent la perte de vies afghanes, provoquent une détresse extrême et sapent la prétention du gouvernement britannique à offrir un passage sûr et un accueil chaleureux à ceux que nous avons abandonnés en août.»

Bien que près de quatre mois se soient écoulés depuis que l’Afghanistan est tombé aux mains des talibans, le programme ACRS n’est pas encore opérationnel, ce qui ne laisse que la Politique d’assistance et de relocalisation des Afghans (ARAP) pour aider les citoyens à s’échapper.

«L’ACRS, qui débutera bientôt, est l’un des programmes les plus généreux de l’histoire de notre pays. Il offrira à 20 000 personnes à risque une nouvelle vie au Royaume-Uni. Nous honorerons les engagements pris envers les individus et les groupes», a affirmé Victoria Atkins, ministre britannique chargée de la réinstallation des Afghans.

Cependant, les défenseurs des droits de l’homme ont condamné les changements apportés aux critères de réinstallation, en particulier à la lumière des commentaires antérieurs du Premier ministre britannique Boris Johnson, dans lesquels il a promis de réserver un «accueil chaleureux» aux Afghans au Royaume-Uni.

Selon Minnie Rahmane, directrice générale par intérim du Conseil mixte pour la protection des immigrants, la limitation de l’ARAP par le Royaume-Uni et son «échec honteux» à lancer le programme de réinstallation des Afghans signifiaient que la situation des Afghans ayant des liens avec le Royaume-Uni irait désormais «de mal en pis».

«Il y a quatre mois, ce gouvernement a promis aux Afghans un accueil chaleureux, mais, encore une fois, nous le voyons claquer la porte au nez du peuple afghan, même à ceux qui ont risqué leur vie en travaillant à nos côtés», a-t-elle déclaré à The Independent.

Elle a ajouté que ces changements laisseraient aux personnes concernées le «choix impossible» de rester en Afghanistan et de «risquer la mort» ou de faire elles-mêmes un voyage périlleux vers la Grande-Bretagne.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Nucléaire: Paris, Berlin et Londres exhortent Téhéran à négocier «au plus vite, sans préconditions»

 Le président du Conseil européen António Costa, le Premier ministre japonais Shigeru Ishiba, le Premier ministre italien Giorgia Meloni, le président français Emmanuel Macron et le Premier ministre canadien Mark Carney arrivent pour une photo de famille lors du sommet du Groupe des Sept (G7) au Kananaskis Country Golf Course à Kananaskis, Alberta, Canada, le 16 juin 2025. (AFP)
Le président du Conseil européen António Costa, le Premier ministre japonais Shigeru Ishiba, le Premier ministre italien Giorgia Meloni, le président français Emmanuel Macron et le Premier ministre canadien Mark Carney arrivent pour une photo de famille lors du sommet du Groupe des Sept (G7) au Kananaskis Country Golf Course à Kananaskis, Alberta, Canada, le 16 juin 2025. (AFP)
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  • Dans la nuit de lundi à mardi, le ministère iranien des Affaires étrangères avait fait état de l'appel entre le chef de la diplomatie iranienne et chef négociateur pour le nucléaire avec ses homologues français, britannique et allemand
  • Jean-Noël Barrot, David Lammy et Johann Wadephul, qui se sont entretenus lundi soir avec la cheffe de la diplomatie de l'Union européenne Kaja Kallas, ont "appelé l'Iran à éviter toute fuite en avant contre les intérêts occidentaux"

PARIS: Les chefs de la diplomatie française, britannique et allemand ont "incité l'Iran à revenir au plus vite, sans préconditions, à la table des négociations" sur le programme nucléaire iranien, selon une source diplomatique française.

Jean-Noël Barrot, David Lammy et Johann Wadephul, qui se sont entretenus lundi soir avec la cheffe de la diplomatie de l'Union européenne Kaja Kallas, ont en outre "appelé l'Iran à éviter toute fuite en avant contre les intérêts occidentaux, toute extension régionale et toute escalade nucléaire" comme la non-coopération avec l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), la sortie du Traité sur la non-prolifération (TNP) ou le franchissement de seuils d'enrichissement, selon la même source.

Dans la nuit de lundi à mardi, le ministère iranien des Affaires étrangères avait fait état de l'appel entre le chef de la diplomatie iranienne et chef négociateur pour le nucléaire avec ses homologues français, britannique et allemand ainsi que Kaja Kallas.

Abbas Araghchi a estimé que les frappes israéliennes contre son pays "portent un coup" à la diplomatie.

"L'agression israélienne contre l'Iran en pleine négociation (sur le nucléaire avec les Etats-Unis, NDLR) porte un coup à la diplomatie", a-t-il déclaré.

La France, l'Allemagne et le Royaume Uni et l'UE sont membres avec la Chine et la Russie d'un accord sur le nucléaire conclu en 2015 et dont les Etats-Unis s'étaient unilatéralement retirés.

Paris, Berlin et Londres, qui forment le groupe E3, avaient entrepris des discussions avec Téhéran l'an passé pour tenter de trouver un nouvel accord sur le nucléaire.

Parallèlement, les Etats-Unis avaient entamé des négociations indirectes en début d'année qui butaient sur la question de l'enrichissement d'uranium iranien.

Un nouveau cycle de négociations devait avoir lieu la semaine dernière avant qu'Israël ne frappe l'Iran.

Les Etats-Unis et leurs alliés occidentaux, ainsi qu'Israël, considéré par des experts comme la seule puissance nucléaire au Moyen-Orient, accusent depuis longtemps la République islamique d'Iran de chercher à se doter de l'arme atomique, ce qu'elle a toujours nié.

Par ailleurs, des messages ont été passés par les ministres français, britannique et allemand à Israël "sur la nécessité de ne pas cibler les autorités, infrastructures et populations civiles", selon la source diplomatique française.

 


Les forces américaines restent «dans une posture défensive» au Moyen-Orient annonce la Maison Blanche

Les forces américaines "sont dans une posture défensive" au Moyen-Orient "et cela n'a pas changé", a indiqué lundi un porte-parole de la Maison Blanche, Alex Pfeiffer, sur X. (AFP)
Les forces américaines "sont dans une posture défensive" au Moyen-Orient "et cela n'a pas changé", a indiqué lundi un porte-parole de la Maison Blanche, Alex Pfeiffer, sur X. (AFP)
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  • "Ce que vous voyez en temps réel, c'est la paix par la force et l'Amérique d'abord. Nous sommes en position défensive dans la région, pour être forts, dans la poursuite d'un accord de paix, et nous espérons certainement que c'est ce qui se passera"
  • "Et le président (Donald) Trump l'a dit clairement, c'est sur la table. La question est de savoir si l'Iran l'acceptera"

WASHINGTON: Les forces américaines "sont dans une posture défensive" au Moyen-Orient "et cela n'a pas changé", a indiqué lundi un porte-parole de la Maison Blanche, Alex Pfeiffer, sur X.

"Nous défendrons les intérêts américains" dans la région, a-t-il ajouté, alors que le conflit entre Israël et l'Iran se poursuit pour la cinquième nuit consécutive.

"Ce que vous voyez en temps réel, c'est la paix par la force et l'Amérique d'abord. Nous sommes en position défensive dans la région, pour être forts, dans la poursuite d'un accord de paix, et nous espérons certainement que c'est ce qui se passera", a déclaré de son côté le ministre de la Défense, Pete Hegseth, interrogé sur la chaîne Fox News.

"Et le président (Donald) Trump l'a dit clairement, c'est sur la table. La question est de savoir si l'Iran l'acceptera", a-t-il ajouté.

Le président américain va écourter sa participation au sommet du G7 au Canada pour rentrer à Washington dans la soirée en raison de la situation au Moyen-Orient, a indiqué la Maison Blanche.

Ces déclarations sur la posture "défensive" des forces américaines surviennent alors que des informations diffusées par des médias israéliens ont fait état d'une supposée participation directe des Américains aux frappes contre l'Iran.

Entretemps, le porte-avions américain Nimitz, qui croisait en mer de Chine méridionale, a mis le cap à l'ouest et prend la direction du Moyen-Orient, a confirmé un responsable du Pentagone.

Il remonte actuellement le détroit de Malacca, entre l'île indonésienne de Sumatra et la Malaisie.

Des sites qui géolocalisent en temps réel les positions des avions dans le monde entier ont identifié pour leur part dans la nuit de dimanche à lundi le mouvement d'une trentaine d'avions ravitailleurs américains, qui ont décollé des Etats-Unis et se sont dirigés vers différentes bases militaires en Europe.

Israël, allié des Etats-Unis, a lancé vendredi une campagne aérienne massive d'une ampleur sans précédent contre l'Iran, en ciblant des centaines de sites militaires et nucléaires, avec l'objectif affiché de l'empêcher de se doter de l'arme nucléaire. L'Iran tire depuis des salves de missiles en riposte.

Le président américain a appelé sur son réseau Truth Social "tout le monde à évacuer Téhéran immédiatement".

"L'Iran aurait dû signer l'+accord+ quand je leur ai dit de signer. Quel dommage et quel gâchis de vies humaines. Pour le dire simplement, L'IRAN NE PEUT PAS AVOIR D'ARME NUCLEAIRE", a-t-il aussi écrit.

Les Etats-Unis aident déjà Israël à intercepter les missiles iraniens visant son territoire.

 

 


Conflit Israël-Iran: Trump quitte prématurément le G7

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  • Le président américain, dont le séjour dans les Rocheuses canadiennes devait se prolonger jusqu'à mardi en fin de journée et se conclure par une conférence de presse, "rentre à Washington pour s'occuper de nombreux sujets importants"
  • Cette annonce vient peu après que Donald Trump a écrit sur son réseau Truth Social: "Tout le monde devrait évacuer Téhéran immédiatement."

KANANASKIS: "A cause de ce qui se passe au Moyen-Orient, le président Trump va partir ce soir après le dîner" avec les autres dirigeants du sommet du G7 au Canada, un jour plus tôt que prévu, a annoncé lundi sa porte-parole Karoline Leavitt sur X.

Le président américain, dont le séjour dans les Rocheuses canadiennes devait se prolonger jusqu'à mardi en fin de journée et se conclure par une conférence de presse, "rentre à Washington pour s'occuper de nombreux sujets importants", a-t-elle déclaré par ailleurs dans un court communiqué.

Cette annonce vient peu après que Donald Trump a écrit sur son réseau Truth Social: "Tout le monde devrait évacuer Téhéran immédiatement."