La première « librairie-école » de France séduit les apprentis

Une librairie de Mulhouse, dans l'est de la France, le 11 mai 2020 (Photo, AFP)
Une librairie de Mulhouse, dans l'est de la France, le 11 mai 2020 (Photo, AFP)
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Publié le Lundi 28 septembre 2020

La première « librairie-école » de France séduit les apprentis

  • « Vous pouvez avoir la plus belle librairie du monde, avoir la composition la plus fine du monde, si vous n'êtes pas agréable avec la personne qui rentre, elle ne retiendra que ça »
  • Une vingtaine de jeunes apprentis écoutent attentivement leur formatrice dans les rayons de « La Ruche », la première « librairie-école » de France

MAISON-ALFORT : Sous les regards de Bansky, d'Albert Camus ou encore d'Annie Ernaux juchés sur des étagères blanches flambant neuves, une vingtaine de jeunes apprentis écoutent attentivement leur formatrice dans les rayons de « La Ruche », la première « librairie-école » de France.

« L'accueil est primordial », les met en garde Alexia Dumaine. « Vous pouvez avoir la plus belle librairie du monde, avoir la composition la plus fine du monde, si vous n'êtes pas agréable avec la personne qui rentre, elle ne retiendra que ça ». 

Vieux rêve de la profession, ce lieu imaginé par l'institut national de formation de la librairie (INFL) a ouvert ses portes fin août à Maisons-Alfort (Val-de-Marne) et fait désormais office de vitrine d'un des rares secteurs à reprendre des couleurs dans l'ère post-confinement. 

Terrain de jeu des libraires et futurs libraires le lundi, « la Ruche » fonctionne le reste de la semaine comme une librairie lambda avec romans phares de la rentrée littéraire en vitrine et caisse à l'entrée. 

Au programme ce lundi-là, « posture et attitude pour accueillir un client en librairie ». Du « bonjour » au « je suis là pour vous aider si besoin » en passant par le positionnement au sein de la libraire, la distance à respecter et la tenue, tout est passé en revue. 

« Imaginez que quelqu'un rentre dans la librairie, qu'est-ce que vous feriez? », interroge la formatrice, qui pendant les deux années d'apprentissage « jouera le client » et « demandera des conseils » aux futurs libraires.

« Exercez-vous, n'ayez pas peur de vous planter, il vaut mieux vous planter ici que dans vos librairies ! »

« Librairie taverne »

Au total, 200 apprentis sont accueillis cette année à l'INFL, qui a pris le nom en juillet d' « Ecole de la librairie », pour des cours théoriques et pratiques, un chiffre en progression selon la directrice de la structure. 

« Pour cette rentrée on est complet complet pour les apprentis », indique Caroline Meneghetti, qui impute ce succès à la renommée de l’école et à l'aide financière exceptionnelle à l’embauche d’apprentis de 5.000 à 8.000 euros.

Mais pas seulement. Car au-delà de ces jeunes, l'école accueille également 400 stagiaires en formation continue (vente, animation, gestion, communication...) et en reconversion. 

« C'est un métier qui a toujours fait rêver mais aujourd'hui avec la période qu'on connaît il y a beaucoup de personnes qui se questionnent sur le sens à donner à leur vie professionnelle et on sent un regain d'intérêt, que ce soit pour la reconversion ou pour les jeunes ce qui est très bon signe », relève la directrice.  

Parmi les apprentis présents ce jour-là à la Ruche, Louis Groult, 22 ans, bat en brèche l'image moribonde longtemps associée à une profession passionnante mais réputée difficile, fragile économiquement et peu rémunératrice. 

« J'étais parti pour faire des études d'ingénieur mais j'ai arrêté parce que ça ne me plaisait pas du tout, mes grand-parents ont dit que (libraire) c'était un métier mort, qu'il n'y avait pas de travail, au final c'est faux, j'ai plein d'amis qui sont libraires, on trouve du travail », assure-t-il.

Un optimisme partagé par Florian, 22 ans, qui a déjà une idée bien précise de ce qui est encore à ce stade « un rêve » : ouvrir une librairie-taverne en Bretagne au bord de la mer, spécialisée sur les ouvrages consacrés à la « mer et l'imaginaire ».

« Ceux qui choisissent de devenir libraires ont bien conscience des limites du métier et des difficultés qu'il peut y avoir mais ils veulent ouvrir un lieu d'échange », note Alexia Dumaine.  

Concernant les personnes en reconversion, le profil a également évolué, selon l'INFL, qui évoque des personnes de plus en plus jeunes et désireuses de créer des librairies avec un engagement « sociétal, politique, écologique ou féministe ». 

Pour l'heure, la préoccupation du jour pour les apprentis est plus pratico-pratique : comment percevoir les réactions des clients à travers un masque de protection ? 


La montagne Al-Tharwa de Najran révèle les histoires de l'art islamique primitif

Les rochers conservent de rares inscriptions islamiques qui constituent un témoignage historique du passé ancien et de la richesse de la civilisation islamique. (SPA)
Les rochers conservent de rares inscriptions islamiques qui constituent un témoignage historique du passé ancien et de la richesse de la civilisation islamique. (SPA)
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  • Les rochers conservent des inscriptions islamiques rares

RIYAD : Cachées dans le ruisseau de la montagne Al-Tharwa, au sud du parc du Roi Fahd dans la région de Najran, se trouvent des archives vivantes qui racontent l'histoire de l'art islamique primitif.

Les caractéristiques rocheuses de la montagne regorgent de preuves archéologiques importantes de la calligraphie islamique à ses débuts.

Les rochers conservent de rares inscriptions islamiques qui servent d'archives historiques reflétant le passé ancien et la richesse de la civilisation islamique.

Ces inscriptions témoignent de la précision et de la beauté de l'art et de la calligraphie islamiques à leurs débuts, révélant une phase de transition importante dans l'histoire de l'art et des écritures arabes.

La montagne Al-Tharwa devient ainsi un musée en plein air qui raconte des chapitres des débuts de la civilisation islamique.

Salem ben Ahmad ben Tairan, professeur de langues sémitiques, d'écritures anciennes et d'archéologie à l'Université du Roi Saoud, a déclaré : "Les inscriptions islamiques sont une source importante et fondamentale pour l'étude de l'histoire et de la civilisation islamiques.

Najran regorge d'un grand nombre de ces inscriptions qui remontent au début de la période islamique.

"Grâce à l'étude archéologique des inscriptions et des écrits anciens de la région, plus de 200 inscriptions islamiques coufiques ont été identifiées et documentées sur plusieurs sites, notamment sur la montagne Al-Tharwa à Saqam, au sud du Wadi Najran, où 33 inscriptions islamiques ont été trouvées, dont 26 appartiennent à des membres d'une même famille.

Bien que ces inscriptions ne soient pas datées, le style de l'écriture et les noms des personnes mentionnées indiquent qu'elles remontent aux deuxième et troisième siècles de l'ère chrétienne.

La plupart de ces inscriptions contiennent des phrases religieuses et des prières, exprimant la croyance en la mort, la confiance en Dieu, le monothéisme et les bénédictions sur le Prophète, ainsi que les signatures de leurs auteurs.

Abdullah Al-Suqour, membre du Club touristique de Najran et guide touristique agréé, a expliqué que la montagne Al-Tharwa est considérée comme un site archéologique et touristique important en raison des preuves historiques qu'elle contient, confirmant l'importance des premières inscriptions islamiques qui se distinguent par leur beauté, leur organisation et la précision de leurs structures linguistiques.

Il a noté que parmi ces inscriptions, certaines ont été écrites par des femmes qui ont gravé leur nom sur les rochers de la montagne dans des phrases commémoratives et religieuses, signe d'une période civilisée au cours de laquelle l'éducation s'est répandue dans toutes les sociétés.

M. Al-Suqour a ajouté que la montagne Al-Tharwa est une destination culturelle de premier plan qui renferme un riche patrimoine culturel d'inscriptions islamiques anciennes.

Ces trésors archéologiques ornent la montagne et constituent l'une des preuves les plus rares du développement précoce de la gravure et de la calligraphie islamique dans le sud de la péninsule arabique.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Maya Acra évoque son rêve des Oscars et la place des voix arabes à Hollywood

Maya Akra a passé des années à se faire une place entre Beyrouth et New York. (Fourni)
Maya Akra a passé des années à se faire une place entre Beyrouth et New York. (Fourni)
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  • L'actrice et comédienne libanaise Maya Acra a passé des années à se faire une place à Beyrouth et à New York
  • Cette année, son parcours a franchi une nouvelle étape lorsque le film "Anora", dans lequel elle joue, a remporté cinq Oscars, dont celui du meilleur film

DUBAI : L'actrice et comédienne libanaise Maya Acra a passé des années à se faire une place à Beyrouth et à New York. Cette année, son parcours a franchi une nouvelle étape lorsque le film "Anora", dans lequel elle joue, a remporté cinq Oscars, dont celui du meilleur film.

Mais pour Acra, cette reconnaissance ne représente qu’un chapitre d’une histoire bien plus longue.

« J'ai grandi avec "Comedy Central" (et) ... "The Nanny". Fran Drescher était mon héroïne », a déclaré Acra à Arab News. Son amour précoce pour le spectacle a été éveillé à la maison, où son père, cinéaste, a enregistré d'interminables heures de son enfance sur VHS. "Être devant la caméra est ma réalité depuis que je suis bébé. J'ai des heures d'enregistrement de mon enfance, parfois en train de parler sans fin comme si j'étais l'animatrice de ma propre émission. D'une certaine manière, cet objectif précoce m'a façonnée", a-t-elle déclaré.

Elle a commencé à se produire sur scène dès son plus jeune âge, s'inspirant souvent d'expériences réelles marquées par le chagrin, la résilience et la réinvention. Après avoir construit sa carrière au Liban - en travaillant dans les coulisses de MTV, en jouant dans des films d'étudiants et en diffusant ses sketches humoristiques - Acra s'est installée à New York pour se consacrer à plein temps à la comédie et au stand-up.

Aujourd'hui, elle fait partie de la vibrante scène d'improvisation et de comédie de la ville et s'est produite dans des lieux tels que The Stand, Stand Up NY et Broadway Comedy Club.

Son travail d'actrice comprend des courts métrages, des publicités et du théâtre, souvent centrés sur des histoires d'identité et de migration. "Je suis attirée par les histoires qui mettent en lumière les luttes émotionnelles et culturelles des immigrés arabes", a-t-elle révélé.

Acra est passionnée par le fait de briser le moule des personnages arabes à l'écran. « Les talents arabes gagnent lentement en visibilité dans les médias occidentaux... (mais) l'industrie a encore un long chemin à parcourir. Trop souvent, les rôles proposés aux acteurs arabes se limitent encore à certains tropes, comme le méchant, le terroriste ou la femme opprimée », a-t-elle regretté. 

"Nous avons tant d'histoires non racontées qui reflètent la diversité et la réussite des Arabes en Amérique", s’est-elle félicitée.

Même si "Anora" n'est pas une histoire arabe, le fait de participer à un projet indépendant qui a défié les attentes - et qui a ensuite remporté les Oscars - a été un moment fort pour Acra. Elle avait été invitée à la cérémonie mais ne s'y est pas rendue.

"Je n'ai même pas regardé la cérémonie. Je venais d'emménager dans mon appartement. J'étais très émotive. Je venais de perdre ma tante", se souvient-elle. "Soudain, j'ai reçu un message : « Vous figurez dans le Meilleur film de 2024 ». J'étais abasourdie. C'était complètement surréaliste. J'étais si heureuse et je n'arrêtais pas de sourire."

Pour l’avenir, Acra souhaite continuer à raconter des histoires vraies et nuancées, aussi bien à travers la comédie que le drame. « Je porte le Liban avec moi dans tout ce que j’écris. Un jour, je serai aux Oscars pour y recevoir le mien. C’est une promesse que je me fais », a-t-elle conclu. 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Kehlani réagit à l'annulation de son concert en raison de sentiments «anti-Israël»

Kehlani, connue pour ses positions pro-palestiniennes, a réagi sur les réseaux sociaux cette semaine à l'annulation de son concert à l'université de Cornell. (Getty Images)
Kehlani, connue pour ses positions pro-palestiniennes, a réagi sur les réseaux sociaux cette semaine à l'annulation de son concert à l'université de Cornell. (Getty Images)
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  • La semaine dernière, le président de Cornell, Michael Kotlikoff, a annoncé qu'il retirait l'invitation de la chanteuse R&B à se produire lors de l'événement en raison de ce qu'il a qualifié de "sentiments antisémites et anti-Israël"
  • "Malheureusement, même si ce n'était pas l'intention, le choix de Kehlani comme tête d'affiche de cette année a semé la division et la discorde au Slope Day", a écrit M. Kotlikoff la semaine dernière, en faisant référence au concert

DUBAI : La chanteuse américaine Kehlani s'est exprimée sur les médias sociaux après l'annulation de sa participation au concert annuel de l'université de Cornell en raison de sa position pro-palestinienne.

La semaine dernière, le président de Cornell, Michael Kotlikoff, a annoncé qu'il retirait l'invitation de la chanteuse R&B à se produire lors de l'événement en raison de ce qu'il a qualifié de "sentiments antisémites et anti-Israël".

"Malheureusement, même si ce n'était pas l'intention, le choix de Kehlani comme tête d'affiche de cette année a semé la division et la discorde au Slope Day", a écrit M. Kotlikoff la semaine dernière, en faisant référence au concert.

"Pour cette raison, j'annule l'invitation de Kehlani et je m'attends à ce qu'une nouvelle programmation pour un grand Slope Day 2025 soit annoncée sous peu".

Il poursuit : "Dans les jours qui ont suivi l'annonce de Kehlani, j'ai entendu de graves préoccupations de la part de notre communauté : beaucoup sont en colère, blessés et confus que le Slope Day présente un artiste qui a épousé des sentiments antisémites et anti-israéliens dans ses spectacles, ses vidéos et sur les médias sociaux. Dans notre pays, tout artiste a le droit d'exprimer des opinions haineuses, mais le Slope Day a pour but d'unir notre communauté, et non de la diviser.

Dans une nouvelle vidéo Instagram réagissant à l'annulation, Kehlani a déclaré : "On me demande et on m'appelle à clarifier et à faire une déclaration encore une fois pour la millionième fois, que je ne suis pas antisémite ni antijuive. Je suis contre le génocide, je suis contre les actions du gouvernement israélien, je suis contre l'extermination d'un peuple entier, je suis contre le bombardement d'enfants innocents, d'hommes, de femmes... c'est ce que je suis contre".

Le jeune homme de 30 ans, qui collabore fréquemment avec le groupe Jewish Voice for Peace, a ajouté une légende : "Je sais que vous avez vu que l'université Cornell a annulé mon spectacle, et maintenant il y a des tentatives d'autres annulations qui s'ajoutent à celles que j'ai déjà subies au cours de l'année écoulée. Si vous voulez me priver d'une opportunité, dites-vous que c'est à cause de votre sionisme. n'en faites pas une question antijuive. c'est un jeu joué. tout cela parce que nous voulons que les gens arrêtent de mourir. J'espère que cela vous aidera.