Héritage nazi: un musée d'art suisse crée la polémique

Cette photo non datée fournie le 11 octobre 2010 par le musée Kunsthaus de Zurich montre un tableau intitulé "Madame La Suire" du peintre suisse Albert von Keller. Un tableau volé à une famille juive de Berlin a été retrouvé par les autorités américaines au musée Kunsthaus de Zurich.(AFP)
Cette photo non datée fournie le 11 octobre 2010 par le musée Kunsthaus de Zurich montre un tableau intitulé "Madame La Suire" du peintre suisse Albert von Keller. Un tableau volé à une famille juive de Berlin a été retrouvé par les autorités américaines au musée Kunsthaus de Zurich.(AFP)
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Publié le Jeudi 16 décembre 2021

Héritage nazi: un musée d'art suisse crée la polémique

  • La provenance douteuse des oeuvres de la Collection Bührle, crée la polémique en Suisse poussant le musée Kunsthaus Zürich qui les expose à faire appel à des experts
  • Le musée avait pourtant pris ses précautions en commandant, sur ordre des autorités, une étude historique auprès de l'université de Zürich

GENEVE : La provenance douteuse des oeuvres de la Collection Bührle, qui s'est enrichi en vendant des armes au Troisième Reich, crée la polémique en Suisse, poussant le musée Kunsthaus Zürich qui les expose à faire appel à des experts pour lever les doutes.

D'origine allemande, puis naturalisé Suisse en 1937, le marchand d'armes Emil Bührle (1890-1956) a fait fortune pendant la Seconde Guerre mondiale. Il a constitué une collection d'art dont il a dû restituer ou racheter certaines oeuvres en raison de leur provenance suspecte.

L'origine de la Collection Bührle, gérée par une fondation, fait débat depuis longtemps, mais a refait surface suite au déménagement des tableaux. Jusqu'en 2015, ils étaient visible dans un musée très confidentiel à Zurich.

Le musée avait été cambriolé en 2010 par des hommes armés, qui avaient dérobé 4 chefs d'oeuvre, dont "Le garçon au gilet rouge" de Cézanne. La Fondation Bührle a décidé depuis de déplacer la Collection au Kunsthaus Zürich.

L'ouverture en octobre de l'extension du Kunsthaus Zürich, conçue par l'architecte britannique David Chipperfield pour abriter de façon permanente la Collection Bührle, a permis à l'instance culturelle de devenir le "plus grand musée d'art de Suisse".

Mais la décision d'exposer la Collection Bührle a été attaquée, notamment dans un récent ouvrage de l'historien Erich Keller, "Das kontaminierte Museum" (en français, Le musée contaminé). L'origine douteuse des tableaux et le manque de contextualisation de la collection font débat.

Le musée avait pourtant pris ses précautions en commandant, sur ordre des autorités, une étude historique auprès de l'université de Zürich.

Face aux critiques persistantes, le musée a annoncé mercredi qu'un "comité d'experts indépendants (...) vérifiera la pertinence de la méthodologie et de la procédure suivies" par les responsables de la collection "ainsi que l'exactitude de la présentation des résultats".

Collection d'art nazie?

Selon, l'Office du tourisme suisse, environ 200 oeuvres sont exposées, dont certaines connues de Manet, Degas, Cézanne, Monet, Renoir, Gauguin, van Gogh, Picasso et Braque, à travers un parcours qui renseigne sur le contexte historique dans lequel Bührle a oeuvré.

Sur un site en ligne, le musée présente également longuement le parcours du marchand d'armes, sans omettre ses liens avec les nazis.

Il y est indiqué que Bührle a commencé à acheter des oeuvres d'art en 1936, un fois qu'il a gagné son premier million avec l'expansion des exportations d'armes, et était en possession à la fin de sa vie d'une collection regroupant environ 600 oeuvres.

Toujours selon ce site, il a été en contact dès 1938 avec la galerie de Theodor Fischer à Lucerne qui vendait pour le régime nazi des oeuvres confisquées aux musées allemands et considérées comme "dégénérées".

Dans les années qui suivent, Fischer vend également des oeuvres provenant de collections privées qui ont été pillées par les nazis en France. "Bührle achète onze de ces tableaux à Fischer pendant les années de guerre", selon le Kunsthaus Zürich.

S'il a fait des affaires pendant la Seconde Guerre Mondiale, "il ne nous a pas légué, pour autant, une collection d'art nazie", a souligné mercredi face aux médias le directeur de la Collection Bührle, Lukas Gloor, a rapporté l'agence de presse suisse ATS.

En 1945, sous la pression des Alliés, la Suisse crée au sein du tribunal fédéral une chambre des biens spoliés. Suivent alors des enquêtes judiciaires, au cours desquelles 77 oeuvres d'art ayant abouti dans des collections suisses sont identifiées comme des biens spoliés à leurs propriétaires. 

Parmi celles-ci, 13 sont en possession de Bührle, qui doit les restituer. Il en acquiert 9 une seconde fois au prix du marché.

Parmi les tableaux que Bührle a acquis auprès de Fischer et qu'il doit restituer par la suite figure "La Liseuse" de Jean-Baptiste Camille Corot. L'oeuvre avait été volée au galeriste juif Paul Rosenberg en 1940, alors qu'il fuyait la France.

Bührle l'a acquise en 1942 à la galerie Fischer pour 70.000 francs. En 1948, il doit la rendre à Rosenberg. Moins d'un mois plus tard, il l'acquiert pour la somme de 80.000 francs à la galerie Rosenberg de New York.


Quatre chanteuses pour une diva: Céline Dion au coeur d'un nouveau spectacle hommage

Céline Dion se bat depuis 2022 contre le syndrome de la personne raide, une maladie neurologique incurable.  Après quatre ans sans se produire en public, elle était réapparue à la tour Eiffel lors de la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques de Paris 2024, pour interpréter en mondovision l'intemporel "Hymne à l'amour" d'Édith Piaf. (AFP)
Céline Dion se bat depuis 2022 contre le syndrome de la personne raide, une maladie neurologique incurable. Après quatre ans sans se produire en public, elle était réapparue à la tour Eiffel lors de la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques de Paris 2024, pour interpréter en mondovision l'intemporel "Hymne à l'amour" d'Édith Piaf. (AFP)
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  • Pour interpréter les plus grands tubes de Céline Dion, dont les fans espèrent le retour, quatre chanteuses se partagent l'affiche de "Génération Céline", spectacle hommage piloté par Erick Benzi, fidèle arrangeur de la star québécoise
  • Pour "Génération Céline", qui démarre vendredi à Beauvais (Oise) avant Paris ce week-end puis une tournée en 2026, il a écouté les maquettes de plus de 200 chanteuses avant de retenir une vingtaine de candidates pour les castings

PARIS: Pour interpréter les plus grands tubes de Céline Dion, dont les fans espèrent le retour, quatre chanteuses se partagent l'affiche de "Génération Céline", spectacle hommage piloté par Erick Benzi, fidèle arrangeur de la star québécoise.

"Il y a une vraie attente de se retrouver tous ensemble, de chanter, de danser sur les chansons qu'on connaît. Et je pense que Céline, elle incarne ça", s'enthousiasme Erick Benzi, aux manettes de ce "tribute", ou spectacle hommage, un format qui rencontre un vif succès en France comme à l'étranger.

Pour "Génération Céline", qui démarre vendredi à Beauvais (Oise) avant Paris ce week-end puis une tournée en 2026, il a écouté les maquettes de plus de 200 chanteuses avant de retenir une vingtaine de candidates pour les castings.

"D'abord, est-ce qu'on est capable de chanter +All by myself+ ? Il y a des chansons comme ça qui sont des espèces de couperets", lance Benzi, en référence au standard d'Eric Carmen repris par Céline Dion en 1996.

Quatre chanteuses ont été sélectionnées pour interpréter des tubes en français et en anglais, tels que "On ne change pas", "I'm alive" ou "My heart will go on", le thème du "Titanic" de James Cameron. Catherine Pearson - chanteuse québecoise qui officie déjà dans le spectacle "Passion Céline" au Canada -, Magali Ponsada, Chiara Nova et Virginie Rohart unissent leurs voix, aux ressemblances troublantes avec celle de leur idole.

Plutôt que de faire incarner la star par une seule artiste, il a préféré opter pour "le fun d'une soirée" où "on raconte sa vie musicale" comme "un groupe de fans", explique le directeur de ce show produit par Richard Walter, l'un des spécialistes des "tributes" (Queen, Pink Floyd).

"Populaire" 

"Je connais bien Céline, parce que j'ai fait quatre albums avec elle, donc je sais un peu comment raconter cette histoire-là sans la trahir, sans mettre quoi que ce soit en péril", assure Erick Benzi, qui a notamment œuvré sur son album culte "D'Eux", avec Jean-Jacques Goldman.

Mais "il faut être bien conscient qu'on ne peut pas remplacer Céline: ce n'est pas qu'une des cinq meilleures chanteuses du monde - déjà ça, c'est difficile à trouver - mais c'est aussi une icône de mode, un conte de fées", s'exalte celui qui fut aussi proche de son mari et mentor René Angélil, décédé en 2016.

Céline Dion se bat depuis 2022 contre le syndrome de la personne raide, une maladie neurologique incurable.

Après quatre ans sans se produire en public, elle était réapparue à la tour Eiffel lors de la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques de Paris 2024, pour interpréter en mondovision l'intemporel "Hymne à l'amour" d'Édith Piaf.

L'amour du public tient en partie à sa musique, "à la fois très exigeante au niveau vocal et en même temps très populaire", relève Erick Benzi.

"Tribute to Céline Dion", "Entre-D'eux", "Destin": les spectacles-hommages à la star sont légion, portés par un répertoire qui reste une valeur sûre et la demande d'un public jamais rassasié.

D'autant que son éventuel retour, en concert ou à travers un nouvel album studio, alimente les rumeurs mais reste hypothétique à ce stade.

Les fans se consolent avec l'anniversaire de l'album "D'eux", sorti il y a 30 ans avec des chansons ("Pour que tu m'aimes encore", "Je sais pas") écrites par Goldman et devenues cultes. Il est encore le disque francophone le plus vendu au monde, à environ 10 millions d'exemplaires.

"Quand je serai plus là", déclarait la chanteuse de 57 ans dans un documentaire diffusé fin août sur M6, "je pense sincèrement qu'il sera encore joué et qu'il sera encore chanté".

 


Diriyah: écrin d’histoire, une exposition qui transporte les parisiens au cœur de l’Arabie Saoudite

D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle. Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale. (Photo Arlette Khouri)
D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle. Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale. (Photo Arlette Khouri)
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  • D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle
  • Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale

PARIS: À peine franchi le seuil du Grand Palais Immersif à Paris, le visiteur de l’exposition « Diriyah : un écrin d’histoire » quitte le tumulte parisien pour se retrouver transporté au cœur de l’Arabie saoudite.
Le parcours débute par un long couloir aux murs sobres, délicatement éclairés, recouverts de tapis tissés artisanalement et ponctués de chants d’oiseaux.
À son terme, une porte massive en bois brut, sculptée selon la tradition ancestrale de Diriyah : l’immersion commence, dans une atmosphère d’apaisement et de sérénité.

D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle. Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale.
Plus loin, un salon inspiré des habitations traditionnelles accueille les visiteurs. Assis au son apaisant du oud, ils dégustent café et figues, un goûter authentique qui évoque l’hospitalité saoudienne.

L’exposition déroule ensuite une série d’images monumentales retraçant la vie quotidienne d’autrefois : cavalerie, danses, vannerie et artisanats. Mais le point d’orgue du parcours est une immersion totale d’environ quatre minutes dans les rues de Diriyah.
Le spectateur se retrouve au milieu des habitants, partagé entre marchés animés, activités agricoles et scènes de fête : une expérience surprenante, qui donne l’impression de voyager sans quitter Paris.

Diriyah ne se limite pas à son passé. Située aux portes de Riyad, elle est aujourd’hui au cœur de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite, un vaste plan de développement qui fait du patrimoine et de la culture des leviers de rayonnement international.

Cette exposition n’est pas seulement une prouesse visuelle : elle incarne l’esprit d’une cité majeure de l’histoire saoudienne. Diriyah, berceau de l’État saoudien, est en effet le lieu où la dynastie Al Saoud a vu le jour au XVIIIᵉ siècle, au sein du site d’At-Turaif.
Inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO, At-Turaif est un ensemble exceptionnel de palais et de demeures en briques de terre crue, restaurés avec soin et visités aujourd’hui par des millions de personnes. Il permet de revivre les origines politiques et culturelles du Royaume.

Mais Diriyah ne se limite pas à son passé. Située aux portes de Riyad, elle est aujourd’hui au cœur de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite, un vaste plan de développement qui fait du patrimoine et de la culture des leviers de rayonnement international.
Diriyah s’étend sur 11,7 km² et se compose de quartiers mêlant espaces résidentiels, commerciaux et culturels. Le projet de développement prévoit plus de 30 hôtels, des parcs, des zones de loisirs, ainsi que la création de 178 000 emplois.

Depuis son ouverture au public en 2022, Diriyah a déjà attiré plus de trois millions de visiteurs.

Parmi ses joyaux contemporains, les terrasses de Bujairi séduisent par leurs restaurants raffinés et leurs boutiques, tandis que le wadi Hanifa, une vallée verdoyante transformée en oasis moderne, invite à la promenade entre arbres nouvellement plantés, pistes cyclables et sentiers équestres.
Ce mélange de patrimoine et de modernité fait de Diriyah une destination unique, alliant mémoire historique, innovation et respect de l’environnement.

« Nous voulons que les visiteurs s’imprègnent pleinement de la vie de Diriyah, qu’ils ressentent son passé, son présent et son avenir », explique Saeed Abdulrahman Metwali, directeur général de la stratégie d’orientation touristique et du design.
Selon lui, l’expérience immersive proposée à Paris est une manière de donner un avant-goût de la richesse culturelle et humaine que Diriyah réserve à ses visiteurs : « À travers ces images, on découvre les habitants, les marchés, les maisons et l’âme de la cité. L’idée est d’offrir une perception vivante et authentique, qui incite à venir découvrir Diriyah sur place. »

Les chiffres confirment d’ailleurs cet engouement : depuis son ouverture au public en 2022, Diriyah a déjà attiré plus de trois millions de visiteurs.
L’objectif est ambitieux : en accueillir 50 millions d’ici 2030, grâce à une offre hôtelière et culturelle sans cesse enrichie.

L’exposition parisienne, de courte durée (du 12 au 14 septembre), illustre la volonté de Diriyah de s’ouvrir à l’international et témoigne de sa stratégie visant à se positionner comme un lieu mondial du tourisme culturel, où se conjuguent tradition et modernité.


Un documentaire met en lumière le patrimoine environnemental des monts Al-Arma

La chaîne de montagnes Al-Arma est située dans la réserve royale du roi Khalid, au nord-est de Riyad. (SPA)
La chaîne de montagnes Al-Arma est située dans la réserve royale du roi Khalid, au nord-est de Riyad. (SPA)
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  • Le film présente de superbes images panoramiques des montagnes d'Al-Arma
  • Le film sera diffusé sur la chaîne Thaqafiya et disponible sur la plateforme Shahid

RIYAD: L'Autorité de développement de la réserve royale Imam Abdulaziz bin Mohammed a annoncé la production d'un nouveau film documentaire sur les monts Al-Arma, un point de repère environnemental situé dans la réserve royale du roi Khalid, au nord-est de Riyad.

Sami Al-Harbi, directeur de la communication de l'autorité, a déclaré que le film présente des images panoramiques époustouflantes des monts Al-Arma, ainsi que des points de vue d'experts et de chercheurs qui discutent de leur importance environnementale et historique particulière.

Il a ajouté que le film sera diffusé sur la chaîne Thaqafiya et disponible sur la plateforme Shahid.

M. Al-Harbi a déclaré que cette production médiatique s'inscrivait dans le cadre des efforts déployés par l'autorité pour sensibiliser à l'environnement et promouvoir l'écotourisme durable, conformément aux objectifs de la Saudi Vision 2030.