Omicron: les restrictions de voyage se multiplient, l'UE se coordonne

Le Maroc va aussi refermer prochainement ses frontières face à la propagation «fulgurante» du nouveau variant et l'apparition d'un premier cas d'Omicron dans le pays. (AFP)
Le Maroc va aussi refermer prochainement ses frontières face à la propagation «fulgurante» du nouveau variant et l'apparition d'un premier cas d'Omicron dans le pays. (AFP)
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Publié le Jeudi 16 décembre 2021

Omicron: les restrictions de voyage se multiplient, l'UE se coordonne

  • L'objectif de ces restrictions est de «ralentir au maximum l'arrivée de cas de variant Omicron sur notre sol, le temps qu'on vaccine avec des doses de rappel», dit Attal
  • Certains pays comme l'Irlande, le Portugal, l'Italie et la Grèce imposent déjà aux voyageurs européens, même vaccinés, de présenter un test négatif pour pouvoir entrer sur leur territoire

PARIS: Du Canada au Maroc, de l'Irlande à la France, les restrictions de voyage se multiplient pour contenir la propagation alarmante du variant Omicron, face à laquelle les dirigeants européens ont souligné jeudi l'urgence d'accélérer la vaccination.


A l'approche des fêtes de fin d'année, la France va rétablir à partir de samedi l'obligation de justifier de "motifs impérieux" pour les voyageurs en provenance et à destination du Royaume-Uni, où les contaminations ont atteint jeudi un nouveau record, avec 88 000 cas de Covid-19 en 24 heures.


Cette flambée épidémique liée au variant Omicron a poussé les Britanniques à bouleverser leurs plans pour les fêtes de Noël: "Christmas parties" d'entreprises ou spectacles annulés dans le quartier de West End, à Londres, projets de voyage en France qui tombent à l'eau.


La reine Elizabeth II, âgée de 95 ans, a elle aussi renoncé à sa traditionnelle réunion de famille, qui devait rassembler une cinquantaine de personnes mardi au château de Windsor. 


La validité des tests au départ du Royaume-Uni a été réduite de 48 à 24 heures et un système d'isolement à l'arrivée en France est également instauré, a annoncé le gouvernement français, tout en appelant tous les voyageurs à "reporter leur voyage" au Royaume-Uni.


L'objectif de ces restrictions est de "ralentir au maximum l'arrivée de cas de variant Omicron sur notre sol, le temps qu'on vaccine avec des doses de rappel", selon le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal.


Il a indiqué que 240 cas du variant Omicron avaient été détectés, mais estimé qu'"il y en a probablement plus" en France. Près de 3.000 patients sont actuellement en réanimation dans le pays et le chiffre devrait atteindre 4.000 au moment des fêtes de fin d'année, selon lui.


Un conseil de défense sanitaire doit se tenir vendredi, à l'heure où de nouvelles mesures sanitaires sont sur la table.

«Course contre la montre»
A Bruxelles, la difficile coordination face à la progression du nouveau variant était au coeur du sommet des dirigeants des Vingt-Sept jeudi, alors qu'Omicron pourrait devenir dominant en Europe d'ici mi-janvier, selon la Commission européenne.


Certains pays comme l'Irlande, le Portugal, l'Italie et la Grèce imposent déjà aux voyageurs européens, même vaccinés, de présenter un test négatif pour pouvoir entrer sur leur territoire.


"L'extension de la vaccination à tous et l'administration des doses de rappel sont cruciales et urgentes", ont indiqué les leaders à l'issue d'un débat sur la propagation du nouveau variant.


"C'est une course contre la montre", a commenté le Premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis. Quelque 67% de la population européenne est pleinement vaccinée mais ce taux est inférieur à 50% dans trois pays (Bulgarie, Roumanie, Slovaquie).


La question de la vaccination obligatoire, que se préparent à imposer l'Autriche et l'Allemagne, devait aussi être abordée, même si le sujet relève du choix de chaque Etat. 


Le Danemark est pour sa part devenu jeudi le premier pays de l'UE à autoriser le traitement anti-Covid molnupiravir du laboratoire américain Merck, pour les patients à risque présentant des symptômes.


Parallèlement, l'Agence européenne des médicaments (EMA) a approuvé deux nouveaux traitements contre le Covid-19, le traitement par anticorps monoclonal de GlaxoSmithKline ainsi qu'un médicament immunosuppresseur déjà autorisé dans l'UE pour le traitement de diverses affections inflammatoires. 


Le traitement de GSK "réduit considérablement" les hospitalisations chez les patients à risque, selon l'EMA. Quant au traitement Kineret du Suédois Sobi, il peut "empêcher le développement d'une insuffisance respiratoire sévère chez les patients atteints du Covid-19".


L'agence a par ailleurs approuvé l'utilisation en cas d'urgence dans l'UE de la pilule anti-Covid de Pfizer, qui n'a pas encore reçu une autorisation complète de mise sur le marché. 

Le Canada déconseille les voyages 


Outre-Atlantique, le gouvernement canadien a déconseillé mercredi les voyages non essentiels à l'étranger et va renforcer les contrôles aux frontières.


Le Maroc va aussi refermer prochainement ses frontières face à la propagation "fulgurante" du nouveau variant et l'apparition d'un premier cas d'Omicron dans le pays.


Les autorités ont décidé de mettre fin à partir du 23 décembre au dispositif mis en place pour permettre aux Marocains bloqués à l’étranger de regagner leur pays.


La Corée du Sud a quant à elle rétabli des heures de fermeture obligatoire pour les cafés, restaurants, cinémas et autres lieux publics, et de la limitation des rassemblements à quatre personnes.


Seule la Chine reste sereine: elle a indiqué jeudi avoir atteint un total d'exactement 100 000 malades du Covid-19 depuis le début de la pandémie, deux ans après son apparition dans le centre du pays.


Depuis, la pandémie a fait au moins 5  328 762 morts dans le monde, selon un bilan établi par l'AFP à partir de sources officielles.


Islamabad assure que le cessez-le-feu avec l'Afghanistan «tient»

Le cessez-le-feu entre Islamabad et Kaboul, prolongé jeudi à l'issue d'un cycle de négociations en Turquie "tient", a affirmé le ministère pakistanais des Affaires étrangères. (AFP)
Le cessez-le-feu entre Islamabad et Kaboul, prolongé jeudi à l'issue d'un cycle de négociations en Turquie "tient", a affirmé le ministère pakistanais des Affaires étrangères. (AFP)
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  • "Le cessez-le-feu tient mais toute provocation entraînera une riposte adaptée à la nature de la violation du cessez-le-feu"
  • Un nouveau cycle de discussions est prévu à Istanbul le 6 novembre pour tenter d'instaurer une trêve durable à la frontière entre les deux pays après des affrontements d'une ampleur inédite

ISLAMABAD: Le cessez-le-feu entre Islamabad et Kaboul, prolongé jeudi à l'issue d'un cycle de négociations en Turquie "tient", a affirmé le ministère pakistanais des Affaires étrangères.

"Le cessez-le-feu tient mais toute provocation entraînera une riposte adaptée à la nature de la violation du cessez-le-feu", a assuré Tahir Andrabi, porte-parole de ce ministère. Un nouveau cycle de discussions est prévu à Istanbul le 6 novembre pour tenter d'instaurer une trêve durable à la frontière entre les deux pays après des affrontements d'une ampleur inédite.

 


Soudan: le Conseil de sécurité de l'ONU condamne «l'assaut» des paramilitaires sur El-Facher

Le Conseil de sécurité de l'ONU a condamné jeudi "l'assaut" des paramilitaires soudanais sur la ville d'El-Facher, au Darfour, et ses "impacts dévastateurs sur les civils". (AFP)
Le Conseil de sécurité de l'ONU a condamné jeudi "l'assaut" des paramilitaires soudanais sur la ville d'El-Facher, au Darfour, et ses "impacts dévastateurs sur les civils". (AFP)
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  • Dans cette déclaration, le Conseil exprime sa "profonde inquiétude concernant l'escalade de la violence dans et autour d'El-Facher"
  • El-Facher, dernière grande ville du Darfour qui échappait au contrôle des Forces de soutien rapide (FSR), "déjà le théâtre de niveaux catastrophiques de souffrance humaine, a plongé dans un enfer encore plus noir"

NATIONS-UNIES: Le Conseil de sécurité de l'ONU a condamné jeudi "l'assaut" des paramilitaires soudanais sur la ville d'El-Facher, au Darfour, et ses "impacts dévastateurs sur les civils".

Dans cette déclaration, le Conseil exprime sa "profonde inquiétude concernant l'escalade de la violence dans et autour d'El-Facher", dont les paramilitaires des Forces de soutien rapide viennent de prendre le contrôle, et condamne les "atrocités qu'auraient commises les FSR contre la population civile, y compris exécutions sommaires et détentions arbitraires".

El-Facher, dernière grande ville du Darfour qui échappait au contrôle des Forces de soutien rapide (FSR), "déjà le théâtre de niveaux catastrophiques de souffrance humaine, a plongé dans un enfer encore plus noir, avec des informations crédibles d'exécutions de masse" après l'entrée des paramilitaires, a dénoncé devant le Conseil de sécurité le chef des opérations humanitaires de l'ONU, Tom Fletcher.

"Nous ne pouvons pas entendre les cris, mais pendant que nous sommes assis ici, l'horreur se poursuit. Des femmes et des filles sont violées, des gens mutilés et tués, en toute impunité", a-t-il ajouté.

Mais "la tuerie n'est pas limitée au Darfour", a-t-il alerté, s'inquiétant notamment de la situation dans le Kordofan voisin.

"Des combats féroces au Kordofan-Nord provoquent de nouvelles vagues de déplacement et menacent la réponse humanitaire, y compris autour de la capitale El-Obeid".

Des informations font état "d'atrocités à large échelle commises par les Forces de soutien rapide à Bara, dans le Kordofan-Nord, après la récente prise de la ville", a également dénoncé Martha Ama Akyaa Pobee, sous-secrétaire générale de l'ONU chargée de l'Afrique.

"Cela inclut des représailles contre des soi-disant collaborateurs, souvent ethniquement motivées", a-t-elle déploré.

"Au moins 50 civils ont été tués ces derniers jours à Bara, à cause des combats et par des exécutions sommaires. Cela inclut l'exécution sommaire de cinq bénévoles du Croissant rouge", a-t-elle indiqué.

Le Kordofan "est probablement le prochain théâtre d'opérations militaires pour les belligérants", a-t-elle mis en garde.

"Des attaques de drones de la part des deux parties touchent de nouveaux territoires et de nouvelles cibles. Cela inclut le Nil Bleu, Khartoum, Sennar, le Kordofan-Sud et le Darfour-Ouest, ce qui laisse penser que la portée territoriale du conflit s'élargit", a ajouté la responsable onusienne.

Décrivant la situation "chaotique" à El-Facher où "personne n'est à l'abri", elle a d'autre part noté qu'il était difficile d'y estimer le nombre de victimes.

La guerre au Soudan a fait des dizaines de milliers de morts, des millions de déplacés et provoqué la pire crise humanitaire actuelle, selon l'ONU.

Elle a été déclenchée en avril 2023 par une lutte de pouvoir entre deux anciens alliés: le général Abdel Fattah al-Burhane, commandant de l'armée et dirigeant de facto du Soudan depuis le coup d'Etat de 2021, et le général Mohamed Daglo, à la tête des FSR.


Ouragan Melissa: près de 50 morts dans les Caraïbes, l'aide afflue

Un homme passe devant les débris d'une maison endommagée après le passage de l'ouragan Melissa dans le village de Boca de Dos Rios, province de Santiago de Cuba, Cuba, le 30 octobre 2025. (AFP)
Un homme passe devant les débris d'une maison endommagée après le passage de l'ouragan Melissa dans le village de Boca de Dos Rios, province de Santiago de Cuba, Cuba, le 30 octobre 2025. (AFP)
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  • L’ouragan Melissa, le plus puissant à frapper la Jamaïque en près de 90 ans, a fait près de 50 morts en Haïti et en Jamaïque, laissant derrière lui des destructions massives et des centaines de milliers de sinistrés
  • L’aide internationale afflue vers les Caraïbes, avec des secours venus des États-Unis, du Venezuela, de la France et du Royaume-Uni, alors que les experts rappellent le rôle du réchauffement climatique dans l’intensification de ces catastrophes

CUBA: L'aide internationale afflue vendredi vers les Caraïbes dévastées par le passage de l'ouragan Melissa qui a fait près de 50 morts en Haïti et en Jamaïque.

Habitations en ruines, quartiers inondés et communications coupées... L'heure est à l'évaluation des dégâts causés par Melissa qui devrait désormais faiblir au dessus dans l'Atlantique nord après avoir passé les Bermudes.

Selon le Centre national américain des ouragans (NHC), les inondations devraient s'atténuer aux Bahamas, mais les crues pourraient demeurer à un niveau élevé à Cuba, en Jamaïque, en Haïti et en République dominicaine voisine.

Rendu plus destructeur par le réchauffement climatique, l'ouragan a été le plus puissant à toucher terre en 90 ans lorsqu'il a frappé la Jamaïque mardi en catégorie 5, la plus élevée sur l'échelle Saffir-Simpson, avec des vents d'environ 300 km/h.

"Le bilan confirmé est désormais de 19 morts" dont neuf à l'extrémité ouest de l'île, a déclaré jeudi soir la ministre jamaïcaine de l'Information Dana Morris Dixon, citée par les médias locaux.

De nombreux habitants n'ont toujours pas pu contacter leurs proches, ont expliqué les autorités. L'armée jamaïcaine s'emploie à dégager les routes bloquées, selon le gouvernement.

"Il y a eu une destruction immense, sans précédent, des infrastructures, des propriétés, des routes, des réseaux de communication et d'énergie", a déclaré depuis Kingston Dennis Zulu, coordinateur pour l'ONU dans plusieurs pays des Caraïbes. "Nos évaluations préliminaires montrent que le pays a été dévasté à des niveaux jamais vus auparavant".

- Melissa "nous a tués" -

A Haïti, pas directement touché par l'ouragan mais victime de fortes pluies, au moins 30 personnes, dont dix enfants, sont mortes, et 20 portées disparues, selon le dernier bilan des autorités communiqué jeudi. Vingt-trois de ces décès sont dus à la crue d'une rivière dans le sud-ouest du pays.

A Cuba, les communications téléphoniques et routières restent largement erratiques.

A El Cobre, dans le sud-ouest de l'île communiste, le son des marteaux résonne sous le soleil revenu: ceux dont le toit s'est envolé s'efforcent de réparer avec l'aide d'amis et de voisins, a constaté l'AFP.

Melissa "nous a tués, en nous laissant ainsi dévastés", a déclaré à l'AFP Felicia Correa, qui vit dans le sud de Cuba, près d'El Cobre. "Nous traversions déjà d'énormes difficultés. Maintenant, évidement, notre situation est bien pire."

Quelques 735.000 personnes avaient été évacuées, selon les autorités cubaines.

- Secouristes -

L'aide promise à l'internationale s'achemine dans la zone dévastée.

Les États-Unis ont mobilisé des équipes de secours en République dominicaine, en Jamaïque et aux Bahamas, selon un responsable du département d'État. Des équipes étaient également en route vers Haïti.

Le secrétaire d'État Marco Rubio a également indiqué que Cuba, ennemi idéologique, est inclus dans le dispositif américain.

Le Venezuela a envoyé 26.000 tonnes d'aide humanitaire à son allié cubain.

Le président du Salvador Nayib Bukele a annoncé sur X envoyer vendredi "trois avions d'aide humanitaire en Jamaïque" avec "plus de 300 secouristes" et "50 tonnes" de produits vitaux.

Kits de première nécessité, unités de traitement de l'eau: la France prévoit de livrer "dans les prochains jours" par voie maritime une cargaison d'aide humanitaire d'urgence en Jamaïque, selon le ministère des Affaires étrangères.

Le Royaume-Uni a débloqué une aide financière d'urgence de 2,5 millions de livres (2,8 millions d'euros) pour les pays touchés.

Le changement climatique causé par les activités humaines a rendu l'ouragan plus puissant et destructeur, selon une étude publiée mardi par des climatologues de l'Imperial College de Londres.

"Chaque désastre climatique est un rappel tragique de l'urgence de limiter chaque fraction de degré de réchauffement, principalement causé par la combustion de quantités excessives de charbon, de pétrole et de gaz", a déclaré Simon Stiell, secrétaire exécutif de l'ONU chargé du changement climatique, alors que la grande conférence climatique des Nations unies COP30 s'ouvre dans quelques jours au Brésil.

Avec le réchauffement de la surface des océans, la fréquence des cyclones (ou ouragans ou typhons), les plus intenses augmente, mais pas leur nombre total, selon le groupe d'experts du climat mandatés par l'ONU, le Giec.