Karabakh: au moins 24 morts en une journée, le monde appelle à la fin des combats

Un civil blessé lors d'affrontements dans la région séparatiste du Nagorny Karabakh. (Ministère des Affaires étrangères d'Arménie / Reuters)
Un civil blessé lors d'affrontements dans la région séparatiste du Nagorny Karabakh. (Ministère des Affaires étrangères d'Arménie / Reuters)
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Publié le Lundi 28 septembre 2020

Karabakh: au moins 24 morts en une journée, le monde appelle à la fin des combats

  • Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a également appelé « à cesser immédiatement les combats (...) et revenir sans délai à des négociations significatives »
  • Ilham Aliev a lui dénoncé une « agression » arménienne qu'il a promis de « vaincre »

EREVAN : L'Arménie et l'Azerbaïdjan étaient au bord de la guerre dimanche, de nouveaux combats dans la région séparatiste azerbaïdjanaise du Nagorny Karabakh, soutenue par Erevan, ayant fait au moins 24 morts, une escalade qui suscite l'inquiétude internationale.

Alors que Moscou livre des armes aux deux pays et fait office d'arbitre régional, le président Vladimir Poutine a appelé à « éviter une escalade » et à « mettre fin aux hostilités », les pires dans cette zone disputée depuis avril 2016, lorsque 110 personnes avaient été tuées.

Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a également appelé « à cesser immédiatement les combats (...) et revenir sans délai à des négociations significatives ». 

Il entend s'entretenir avec le président azerbaïdjanais Ilham Aliev et le Premier ministre arménien Nikol Pachinian.

Washington a dans la foulée appelé les deux parties à « cesser immédiatement les hostilités ». De son côté, le président français Emmanuel Macron a fait part dimanche de sa « vive préoccupation » et « a appelé fermement à la cessation immédiate des hostilités ».

Les belligérants se rejettent la responsabilité des combats. Pachinian a accusé son ennemi historique d'avoir « déclaré la guerre au peuple arménien » en attaquant le Nagorny Karabakh, région séparatiste en Azerbaïdjan, peuplée majoritairement d'Arméniens et qui échappe au contrôle de Bakou depuis la chute de l'URSS. 

Ilham Aliev a lui dénoncé une « agression » arménienne qu'il a promis de « vaincre ».

Les deux camps échangent depuis le matin des tirs d'artilleries, ont déployé des blindés et l'Azerbaïdjan a procédé à des bombardements aériens. 

Les autorités du Karabakh ont reconnu avoir perdu 17 soldats et plus d'une centaine d'autres ont été blessés. Deux civils ont également été tués.

Bakou n'a pas publié de bilan pour ses militaires, mais a fait état de la mort d'une famille azerbaïdjanaise de cinq personnes.

Le ministère azerbaïdjanais de la Défense a assuré avoir conquis une demi-douzaine de villages sous contrôle arménien, des informations démenties par Erevan. Bakou a également revendiqué la prise d'une hauteur stratégique.

Le président de la république autoproclamée du Karabakh, Araïk Haroutiounian, a néanmoins admis que « des positions ont été perdues ».

Le ministère arménien de la Défense, a lui assuré qu' « environ 200 militaires azerbaïdjanais sont morts ». Ces affirmations étaient invérifiables de source indépendante. 

Tensions régionales

Un conflit majeur impliquant l'Azerbaïdjan, proche d'Ankara, et l'Arménie, proche de Moscou, pourrait entraîner l'intervention des puissances rivales dans la région du Caucase, la Russie et la Turquie. Les affrontements autour du Nagorny Karabakh nourrissent les tensions régionales depuis plus de trente ans.

Le Premier ministre arménien a dénoncé dès dimanche une « ingérence » turque dans le conflit, le président Recep Tayyip Erdogan ayant promis d'aider Bakou « avec tous (ses) moyens » face à « l'agression » de l'Arménie.

Les séparatistes ont également accusé Ankara d'avoir fourni armes et mercenaires.

Dans la foulée de Moscou, la France, médiatrice du conflit avec la Russie et les Etats-Unis dans le cadre du Groupe de Minsk, a appelé à cesser les hostilités, de même que Bruxelles et Berlin.

Aucun camp n'a donné d'explication détaillée pour cette flambée de violence, chacun affirmant avoir répliqué aux provocations de l'autre.

Les deux camps diffusaient par ailleurs des images des destructions infligées à l'ennemi: chars azerbaïdjanais en feu, missile frappant des engins arméniens...

Les deux pays ont aussi déclaré la loi martiale, Erevan décrétant même la mobilisation générale. A Bakou et dans d'autres grandes villes azerbaïdjanaises, un couvre-feu nocturne a été ordonné. 

Dans le centre de la capitale arménienne, plusieurs dizaines de volontaires se sont rassemblés dimanche après-midi pour partir au front. Les autorités leur remettaient des uniformes avant de les conduire vers la zone de conflit quelque 300 km à l'est.

« Nous nous attendions à ce que l'Azerbaïdjan commence une guerre (...) ils en parlaient tout le temps avec leur rhétorique guerrière. Et nous on s'est rassemblé ici pour aider, aller soutenir notre armée », a raconté l'un des volontaires, Grigor Barekian, 29 ans.

Un « conflit négligé »

Le Nagorny Karabakh a été le théâtre d'une guerre au début des années 1990 qui a fait 30.000 morts. Depuis lors, Bakou veut en reprendre le contrôle, tandis que les pourparlers de paix sont paralysés depuis des années.

Des heurts y éclatent régulièrement mais rarement d'une telle ampleur. En 2016, des heurts avaient failli dégénérer en guerre. 

Des affrontements meurtriers ont aussi opposé en juillet 2020 Arméniens et Azerbaïdjanais. 

Olesya Vartanyan, experte du International Crisis Group, a estimé que cette nouvelle escalade s'expliquait notamment par l'absence de médiation internationale  malgré la crise de l'été.

« Depuis le coronavirus, le conflit a été négligé (...) même après les affrontements de juillet », a-t-elle regretté. 


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
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  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.