Double uppercut d'Airbus, qui ravit des clients de longue date à Boeing

Les commandes de Qantas et KLM permet de renforcer Airbus sur le stratégique segment des monocouloirs. (Photo, AFP)
Les commandes de Qantas et KLM permet de renforcer Airbus sur le stratégique segment des monocouloirs. (Photo, AFP)
Les commandes de Qantas et KLM permet de renforcer Airbus sur le stratégique segment des monocouloirs. (Photo, AFP)
Les commandes de Qantas et KLM permet de renforcer Airbus sur le stratégique segment des monocouloirs. (Photo, AFP)
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Publié le Vendredi 17 décembre 2021

Double uppercut d'Airbus, qui ravit des clients de longue date à Boeing

  • En une journée, Airbus a gagné un round contre son éternel concurrent en enregistrant des commandes pour 300 avions pour Qantas et AirFrance-KLM
  • Aucun montant n'a été divulgué, mais chaque A320neo coûte près de $110 millions au prix catalogue théorique, selon le dernier tarif publié par Airbus

KO dans l'aérien: en une journée, Airbus a asséné deux uppercuts massifs à son éternel concurrent Boeing, en lui ravissant des clients de longue date pour quelque 300 avions cumulés, ce qui lui permet de renforcer encore son ascendant sur le stratégique segment des monocouloirs.

Premier round dans la nuit de mercredi à jeudi, quand la compagnie aérienne australienne Qantas révèle qu'elle va remplacer ses Boeing 717 et 737 des lignes intérieures par des A220 et A320neo de l'avionneur européen, pour un total de 134 appareils potentiels.

Devant être finalisé "d'ici la fin 2022" pour des livraisons prévues à partir de 2024, le contrat sera "le plus important jamais passé dans l'histoire de l'aviation australienne", affirme Qantas.

Au-delà de l'aspect financier, cette annonce est symbolique, intervenant trois mois après un coup de froid diplomatique entre l'Australie et la France, lorsque Canberra, Washington et Londres ont torpillé la vente de 12 sous-marins français - qualifiée de "contrat du siècle" - à la Marine australienne.

Deuxième round, moins de 24 heures plus tard: Air France-KLM annonce une commande ferme de 100 appareils de la famille A320neo, qui eux aussi auront vocation à remplacer des moyen-courriers Boeing, au sein des compagnies néerlandaise KLM et "low-cost" Transavia.

Aucun montant n'a été divulgué jeudi, mais chaque A320neo coûte près de 110 millions de dollars au prix catalogue théorique, selon le dernier tarif publié par Airbus en 2018.

Il s'agit d'un effort très important pour le groupe franco-néerlandais qui a subi plus de 10 milliards d'euros de pertes cumulées depuis le début du Covid-19, mais qui a dit vouloir continuer à investir pour préserver sa future compétitivité, en rationalisant ses flottes mais aussi en réduisant ses émissions de CO2.

Cerise sur le gâteau pour Airbus, cette commande historique est assortie de droits d'acquisition pour 60 A320neo supplémentaires et d'une lettre d'intention pour quatre long-courriers A350F Cargo, ainsi que de droits d'acquisition pour quatre autres de ce dernier-né d'Airbus, qui vient lui aussi marcher sur les plate-bandes de Boeing.

"Nous respectons la décision du groupe Air France-KLM, un client majeur de Boeing, et nous continuerons à collaborer étroitement avec les compagnies du Groupe afin de répondre à leurs besoins en matière de flotte et de services", a indiqué la société américaine dans un communiqué.

Mercredi déjà, Singapore Airlines avait annoncé vouloir acquérir sept A350F pour remplacer ses Boeing 747, une commande potentielle de plus de deux milliards de dollars au prix catalogue.

Les accords sur les monocouloirs, en Australie comme en Europe, marquent des bascules d'un constructeur à l'autre par des compagnies de premier plan, des décisions qui peuvent les engager sur plusieurs décennies. En août déjà, la "low-cost" britannique Jet2.com avait révélé avoir commandé 36 A321neo, alors qu'elle ne faisait voler jusqu'ici quasiment que des 737.

Les Airbus ont été notamment préférés par Qantas et Air France-KLM au 737 MAX, dernière version en date du moyen-courrier vedette de la firme de Seattle, mais qui a été clouée au sol en mars 2019 à la suite de deux accidents rapprochés ayant fait 346 morts, avant de reprendre graduellement du service.

La commande de Qantas vient confirmer des "tendances lourdes", avait indiqué Bertrand Mouly-Aigrot, directeur général du cabinet spécialisé Archery Strategy Consulting, avant l'annonce d'Air France-KLM: "la famille 737 de Boeing est très affaiblie face à la famille A320 d'Airbus, et pas seulement à cause des problèmes de sécurité".

En effet, "l'offre moyen-courrier de Boeing est prise en étau, en bas, par l'Airbus A220, plus petit et très performant, et en haut par l'A321XLR, très polyvalent grâce à sa grande autonomie", deux appareils qui "n'ont pas d'équivalent" chez l'Américain, a déclaré cet expert à l'AFP.

Avec cette commande, les A220 (anciennement CSeries de Bombardier) et surtout A320neo s'affirment davantage comme les best-sellers d'Airbus face au 737 MAX, et viennent encore illustrer le redémarrage vigoureux d'Airbus, après le trou d'air de 2020 dû au Covid-19.

Airbus décomptait fin novembre plus de 6.250 appareils monocouloirs (familles A320 et A220) à livrer, tandis que Boeing comptabilisait un peu moins de 3.400 737 dans son carnet de commandes.


France: la pleine puissance du nouveau réacteur nucléaire EPR repoussée à la fin de l'automne

Cette photographie prise le 25 avril 2024 montre la centrale nucléaire de Flamanville, dans le nord-ouest de la France, alors que la centrale nucléaire Flamanville 3 est prête à démarrer. (AFP)
Cette photographie prise le 25 avril 2024 montre la centrale nucléaire de Flamanville, dans le nord-ouest de la France, alors que la centrale nucléaire Flamanville 3 est prête à démarrer. (AFP)
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  • EDF prévoit désormais que son nouveau réacteur EPR de Flamanville, en Normandie dans l'ouest du pays, atteindra sa pleine puissance "avant la fin de l'automne"
  • Le redémarrage du réacteur est désormais prévu au 1er octobre, décalant de fait le passage à 100% de puissance du réacteur

PARIS: Electricité de France (EDF) prévoit désormais que son nouveau réacteur EPR de Flamanville, en Normandie dans l'ouest du pays, atteindra sa pleine puissance "avant la fin de l'automne", alors que le groupe espérait jusqu'à présent pouvoir franchir cette étape d'ici la fin de l'été.

La prolongation d'un arrêt "pour réaliser une opération de contrôle et de maintenance préventive sur une soupape de protection du circuit primaire principal" conduit à modifier "la date d'atteinte de la pleine puissance, désormais prévue avant la fin de l'automne", a indiqué l'électricien public français sur son site internet vendredi.

Alors que le réacteur à eau pressurisée de nouvelle génération était à l'arrêt depuis le 19 juin pour des opérations d'essais de mise en service, classiques pour de nouvelles installations nucléaires, EDF a décidé le 2 juillet de le maintenir à l'arrêt pour intervenir sur des soupapes.

EDF avait en effet constaté pendant les essais que deux des trois soupapes placées au sommet du pressuriseur qui permet de maintenir l'eau du circuit primaire à une pression de 155 bars "n'étaient pas complètement conformes" aux attendus en termes d'"étanchéité".

En raison de ces "aléas", EDF a décidé vendredi de prolonger cet arrêt pour mener une opération de maintenance préventive sur la 3e soupape.

"Les expertises menées sur les deux premières soupapes conduisent EDF, dans une démarche pro-active de sûreté, à étendre les vérifications à la troisième soupape en profitant de la logistique déjà en place et mobilisant les compétences disponibles", a expliqué le groupe.

Le redémarrage du réacteur est désormais prévu au 1er octobre, décalant de fait le passage à 100% de puissance du réacteur.

"Il y a 1.500 critères de sûreté qui sont testés lors d'un premier démarrage" de réacteur, a expliqué à l'AFP une porte-parole d'EDF. Lors de ces phases d'essais et de contrôle, il est parfois nécessaire de "refaire des réglages", selon elle.

Le réacteur de nouvelle génération a été raccordé au réseau électrique le 21 décembre 2024, avec douze ans de retard par rapport à la date prévue. Son coût a explosé par rapport au devis initial de 3,3 milliards d'euros: selon un rapport de la Cour des comptes française publié en,janvier, EDF l'estime aujourd'hui à 22,6 milliards d'euros aux conditions de 2023.


Engie confirme ses perspectives 2025 malgré un contexte "incertain et mouvant"

Cette photographie montre le parc éolien offshore de Yeu-Noirmoutier au large de l'Ile-d'Yeu, dans l'ouest de la France, le 23 juin 2025. (AFP)
Cette photographie montre le parc éolien offshore de Yeu-Noirmoutier au large de l'Ile-d'Yeu, dans l'ouest de la France, le 23 juin 2025. (AFP)
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  • Engie a confirmé vendredi ses perspectives pour 2025 malgré un contexte "incertain" et une baisse des prix qui a pesé sur ses résultats au premier semestre
  • L'énergéticien se dit confiant sur la suite et maintient ses prévisions pour 2025

PARIS: Engie a confirmé vendredi ses perspectives pour 2025 malgré un contexte "incertain" et une baisse des prix qui a pesé sur ses résultats au premier semestre, et se dit désormais plus confiant pour ses projets renouvelables aux Etats-Unis après une période d'incertitude.

Son résultat net récurrent a reculé de 19% à 3,1 milliards d’euros au cours des six premiers mois de l'année. Le résultat opérationnel (Ebit) hors nucléaire est ressorti à 5,1 milliards d'euros, en baisse de 9,4% en raison d'une base de comparaison élevée par rapport au premier semestre 2024 et "dans un contexte de baisse des prix".

Mais l'énergéticien se dit confiant sur la suite et maintient ses prévisions pour 2025.

"Nous abordons les prochains mois avec confiance et nous confirmons notre +guidance+ annuelle", a commenté Catherine MacGregor, sa directrice générale, citée dans le communiqué de résultats.

Elle a néanmoins insisté sur le contexte économique et géopolitique "assez incertain et mouvant", lors d'une conférence téléphonique.

A la Bourse de Paris, Engie cédait 2,45% à 10H53 (8H53 GMT) à 19,15 euros vendredi, après avoir lâché 5% à l'ouverture.

Interrogée sur les Etats-Unis, Catherine MacGregor s'est montrée plus confiante après une période d'incertitude qui a suivi l'entrée en fonction du gouvernement Trump.

"Avec la promulgation du +Big beautifull bill+ (la loi budgétaire de Donald Trump, ndlr) et une première clarification du cadre réglementaire et fiscal qui était attendue, nous nous apprêtons à lancer trois projets pour plus de 1,1 GW de capacité totale, éolien, solaire et batteries qui vont conforter notre croissance jusqu'en 2028", a-t-elle déclaré.

Engie a pour l'heure "juste en dessous de 9 GW en opération aux États-Unis", a-t-elle rappelé.

"Il y avait beaucoup, beaucoup d'incertitudes sur le traitement qui serait donné à ces projets", a-t-elle souligné, mais avec cette nouvelle loi, "on a beaucoup plus de clarté".

"Le marché aux États-Unis reste évidemment très, très porteur", a-t-elle poursuivi. "Les projections de demande d'électricité sont absolument massives et aujourd'hui, il n'y a pas de scénarios (...) sans une grande partie de projets renouvelables", notamment en raison du fort développement des centres de données dans le pays.

Le groupe table sur un résultat net récurrent - qui exclut des coûts de restructuration et la variation de la valeur de ses contrats de couverture - "entre 4,4 et 5,0 milliards d'euros" en 2025.

Engie vise par ailleurs un Ebit hors nucléaire "dans une fourchette indicative de 8,0 à 9,0 milliards d'euros" en 2025.

"Comme prévu, l'Ebit hors nucléaire va atteindre son point bas cette année et le second semestre 2025 sera en hausse par rapport à 2024", a indiqué Catherine MacGregor.

Le bénéfice net en données publiées s'établit à 2,9 milliards d'euros au premier semestre, en hausse de 50%, en raison d'un impact moindre de la variation de la valeur de ses contrats de couverture.

Le chiffre d'affaires a atteint 38,1 milliards d'euros au premier semestre, en croissance de 1,4%.

Engie disposait d'une capacité totale renouvelables et de stockage de 52,7 gigawatts (GW) à fin juin 2025, en hausse de 1,9 GW par rapport à fin 2024. A cela s'ajoutent 95 projets en cours de construction qui représentent une capacité totale de près de 8 GW.

Le groupe dispose d'un portefeuille de projets renouvelables et de batteries en croissance qui atteint 118 GW à fin juin 2025, soit 3 GW de plus qu'à fin décembre 2024.


ArcelorMittal: les taxes douanières américaines érodent la rentabilité au premier semestre

La cokerie d'ArcelorMittal Bremen sur le site de Bottrop est photographiée depuis la plate-forme d'observation Tetraeder à Bottrop, dans l'ouest de l'Allemagne, le 21 juillet 2025. (AFP)
La cokerie d'ArcelorMittal Bremen sur le site de Bottrop est photographiée depuis la plate-forme d'observation Tetraeder à Bottrop, dans l'ouest de l'Allemagne, le 21 juillet 2025. (AFP)
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  • ArcelorMittal a vu sa rentabilité érodée au premier semestre par les taxes douanières de Donald Trump sur les importations d'acier depuis le Canada ou le Mexiqu
  • ArcelorMittal espère la mise en place effective de mesures de soutien à l'acier en Europe d'ici à la fin de l'année

PARIS: ArcelorMittal, qui a vu sa rentabilité érodée au premier semestre par les taxes douanières de Donald Trump sur les importations d'acier depuis le Canada ou le Mexique, espère la mise en place effective de mesures de soutien à l'acier en Europe d'ici à la fin de l'année.

Malgré un résultat net en hausse de 39% au premier semestre 2025, à 2,6 milliards de dollars, le bénéfice avant intérêt, impôt, dépréciation et amortissement (Ebitda) du deuxième fabricant d'acier mondial a reculé de 10%, à 3,4 milliards de dollars, notamment après l'application de droits de douane de 50% sur l'acier importé aux Etats-Unis depuis le Canada et le Mexique à partir du 4 juin, a expliqué le groupe dans un communiqué jeudi.

Le chiffre d'affaires a aussi pâti du recul de 7,5% des prix moyens de l'acier dans le monde: les ventes se sont amoindries de 5,5%, à 30,72 milliards de dollars au premier semestre.

Jeudi à la Bourse de Paris, après ces annonces, le titre ArcelorMittal a terminé la séance en recul de 2,58%, à 27,52 euros.

Le directeur général du groupe, Aditya Mittal, s'est félicité de la reprise à 100% du site de Calvert aux Etats-Unis, qui devient un site d'acier bas carbone grâce à la construction d'un nouveau four à arc électrique.

En Europe, les tendances à l'accroissement des dépenses publiques sur la défense et les infrastructures "sont un encouragement pour l'industrie de l'acier", a jugé M. Mittal.

Néanmoins, alors que le plan d'action annoncé en mars par la Commission européenne a lancé des "signaux clairs" pour défendre la production européenne d'acier, "nous attendons toujours la concrétisation des mesures de sauvegarde (ou quotas sur les importations d'acier en Europe, NDLR) du mécanisme d'ajustement carbone aux frontières et sur les prix de l'énergie", a-t-il souligné.

A condition que ces mesures soient mises en place, le groupe prévoit d'investir 1,2 milliard d'euros pour un four à arc électrique sur son site français de Dunkerque (Nord), a-t-il rappelé.

Au total, ArcelorMittal en exploite 29 dans le monde, pour une capacité de production de 21,5 millions de tonnes d'acier recyclé par an, qui augmentera à 23,4 millions de tonnes en 2026 après la mise en service des deux sites espagnols de Gijon et Sestao.