La 11e édition de Takreem remet Beyrouth au cœur du monde arabe

Les lauréats du prix Takreem 2021 (fournie)
Les lauréats du prix Takreem 2021 (fournie)
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Publié le Samedi 18 décembre 2021

La 11e édition de Takreem remet Beyrouth au cœur du monde arabe

  • Le concept de Takreem, une organisation à but non lucratif dont l’objectif est de mettre en avant l’excellence arabe, a été établi par le journaliste Ricardo Karam
  • A longueur d’année, Takreem organise par ailleurs des panels et des conférences

BEYROUTH: Takreem, ce sont 9 prix d’excellence, dans 9 catégories, attribués chaque année depuis 2010 à des personnalités du monde arabe qui se sont distinguées par leurs initiatives et leurs talents. A l’issue des pré-sélections, délibérations et nominations, les lauréats sont célébrés dans le cadre d’une cérémonie prestigieuse. Partie de Beyrouth, la cérémonie Takreem s’est ensuite successivement posée à Doha, Manama, Paris, Marrakech, Dubaï, Le Caire, Amman et Koweït pour enfin revenir à Beyrouth en 2019 et reconfirmer sa présence dans la capitale libanaise le 3 décembre 2021, plus précisément au Casino du Liban, après une cérémonie virtuelle en 2020 en raison de la pandémie de Covid-19.

Le concept de Takreem, une organisation à but non lucratif dont l’objectif est de mettre en avant l’excellence arabe, a été établi par le journaliste Ricardo Karam. A travers son talk-show, Ma3 Ricardo Karam, le fondateur et président de Takreem constate le nombre grandissant de personnalités arabes influentes dans tous les domaines. De là vient son idée de donner aux jeunes du monde arabe des modèles à suivre issus de leurs propres environnements et cultures. A longueur d’année, Takreem organise par ailleurs des panels et des conférences.

Ouvrant la cérémonie, Ricardo Karam reprend les mots de l’écrivain Rabih Jaber pour accueillir les invités : « Bienvenue dans cette ville, la mienne, la vôtre et la ville du monde ». C’est ensuite la présentatrice irakienne Laila Al-Shaikhly qui endosse le rôle de maitresse de cérémonie.

Le journaliste et fondateur du prix,Ricardo Karam, ouvrant la 11e cérémonie Takreem (fournie)
Le journaliste et fondateur du prix, Ricardo Karam, ouvrant la 11e cérémonie Takreem (fournie)

La 11e cérémonie de Takreem s’ouvre avec le prix du Jeune entrepreneur arabe. Celui-ci est attribué à Omar Itany, fondateur de FabricAid, une startup dédiée à la collecte et au recyclage de vêtements usagés. En recevant son trophée, le jeune homme adresse notamment ses remerciements aux 82 membres de son équipe « qui construisent ensemble quelque chose qui les dépasse de loin ».

Le prix de la Réalisation scientifique et technologique est attribué au Tunisien Mohamed Slim Alouini, chercheur et titulaire de brevets d’invention dans le domaine des technologies des télécommunications visuelles sans fil et de l’application de ces technologies à l’amélioration de la production alimentaire dans les zones rurales à travers la digitalisation. Alouini souligne qu’il considère ce prix comme « un message et un hommage à tous les chercheurs et professeurs d’université du monde arabe qui ont choisi de rester et de travailler dans leurs pays respectifs ».

Le prix des Services humanitaires et civiques est attribué à deux lauréats ex-aequo. La Women’s Programs Association, et le jeune libyen Ousama El Temni. Fondée en 1953,  à la suite d’un programme de l’Unrwa dédié à la formation des femmes dans les camps palestiniens. Women’s Programs Association organise conférences, débats, campagnes d’éveil et formations pour améliorer la condition des femmes, notamment à travers le programme Soufra, un service traiteur doublé d’ateliers de conserves qui leur génèrent un revenu régulier. Recevant le trophée au nom de WPA, la directrice exécutive de l’association, Layla Al-Qaissi, souligne que « ce prix vient récompenser de longues années de travail social dans les camps palestiniens au Liban. Il représente surtout une reconnaissance du droit de chaque Palestinien au Liban à vivre digne et libre, loin de toute discrimination ».

Le co-lauréat de ce même prix, le trentenaire Ousama El Temni a dédié plusieurs années de sa vie à assurer éducation et soins aux populations des régions les plus pauvres de son pays, tant sur le terrain qu’en alertant sur leurs souffrances à travers les réseaux sociaux. Ayant réclamé de tenir un drapeau libyen en même temps que son trophée, le jeune homme serre sa bannière en attirant l’attention sur l’isolement dans lequel se trouve son pays, ce qui rend ce prix d’autant plus précieux.

Le prix de l’Innovation dans le domaine de l’éducation est attribué à Wise, le congrès international et multi-disciplinaire, caractérisé par sa diversité, créé par la Qatar Foundation et dédié à l’innovation dans l’enseignement. Son action principale consiste à contribuer à élever le niveau de l’enseignement à l’échelle mondiale et adapter l’enseignement aux besoins du monde du travail. C’est Ali Al Matawea, agent responsable à l’ambassade du Qatar à Beyrouth, qui réceptionne le trophée au nom de Wise.

Le prix du Développement environnemental et de la durabilité est attribué à deux lauréats ex-aequo. Bkerzai est un éco-village créé au Liban en réaction à cinquante ans de détériorations tant au niveau du pays en général et de l’environnement en particulier. Il est entouré d’une forêt transformée en réserve ; les deux tiers de son électricité proviennent de l’énergie solaire et ses eaux usées sont recyclées pour l’arrosage. C’est le fondateur de Bkerzay, Ramzy Salmane, qui reçoit le trophée.

Vue du public au Casino du Liban lors de la 11e cérémonie de Takreem (fournie)
Vue du public au Casino du Liban lors de la 11e cérémonie de Takreem (fournie)

Le prix du Développement environnemental et de la durabilité est également attribué à l’architecte irakienne basée à New York, Raia Alani, conceptrice, entre autres, du pavillon de l’Irak à l’Exposition universelle 2020 de Dubaï. En recevant son prix, elle évoque son enfance et son adolescence en Irak et l’injustice qui a replongé son pays, émergeant à peine de huit ans de guerre avec l’Iran, dans la Guerre du Golfe. Elle mesure le chemin parcouru de la jeune femme sans espoir qu’elle fut alors et dont elle réalise les rêves aujourd’hui.

Le prix de l’innovation culturelle est attribué à Cheikha Hoor bint Sultan Al-Qasimi, présidente de la Sharjah Art Foundation et directrice de la Biennale de l’émirat de Sharjah qui envoie son message de remerciement par enregistrement vidéo.

Le prix de la femme arabe pionnière est attribué à la Soudanaise Dr Blaghis Badri. Sa thèse de doctorat portait déjà sur le pouvoir marital. C’est à partir de cette recherche qu’elle se lance, en 1979, dans un projet de sensibilisation et de formation dans le milieu rural soudanais, notamment à travers une action contre l’excision. Grâce à son action, aujourd’hui, l’élément féminin dans les universités soudanaises représente 52% des effectifs.

Le prix du Leadership est attribué à Carl Boustany, directeur général de Sabis, un réseau d’établissements scolaires fondé à partir d’une petite école créée à Choueifat, au Liban, en 1886, et qui compte aujourd’hui plus de 900 spécialistes dans plus de vingt pays, et plus de 70 000 élèves.

Enfin, le prix attribué à la réalisation d’une vie va à l’architecte et activiste Palestinienne Suad Amry, fondatrice en 1991 du centre de préservation de l’architecture populaire Riwaq, auteure de plusieurs ouvrages et romans sur la vie palestinienne. En recevant son trophée, Amry précise qu’elle n’a pas l’intention de prendre sa retraite. « J’ai encore beaucoup à donner», dit-elle, avant d’annoncer : «je vais faire du théâtre, un one woman show ! ». Elle conclut en confiant que son arrivée à Beyrouth de Amman en 1970 a été plus impressionnante pour elle que sa découverte de New York. « Beyrouth, tu as été et tu restes la plus belle » lance-t-elle avant de quitter la scène.


Un an après la chute d’Assad, les Syriens affichent un fort soutien à al-Chareh

Des citoyens syriens brandissent leurs drapeaux nationaux lors des célébrations marquant le premier anniversaire du renversement de l'ancien président Bachar al-Assad à Damas, lundi. (AP)
Des citoyens syriens brandissent leurs drapeaux nationaux lors des célébrations marquant le premier anniversaire du renversement de l'ancien président Bachar al-Assad à Damas, lundi. (AP)
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  • Un sondage révèle un optimisme croissant et un large soutien aux progrès du gouvernement après la chute d’Assad
  • L’Arabie saoudite apparaît comme le pays étranger le plus populaire, Trump reçoit également un soutien marqué

LONDRES : Alors que les Syriens ont célébré cette semaine le premier anniversaire de la chute de Bachar Al-Assad, une enquête menée dans le pays révèle un soutien massif au nouveau président et place l’Arabie saoudite comme principal partenaire international apprécié.

L’ancien président avait fui le pays le 8 décembre 2024, après une offensive éclair de l’opposition jusqu’à Damas, mettant fin à 14 ans de guerre civile.

La campagne était menée par Ahmad al-Chareh, aujourd’hui président du pays, qui s’efforce de stabiliser la Syrie et de rétablir des relations avec ses partenaires internationaux.

Ces efforts ont été salués dans un sondage récemment publié, montrant que 81 % des personnes interrogées ont confiance dans le président et 71 % dans le gouvernement national.

Les institutions clés bénéficient également d’un fort soutien : plus de 70 % pour l’armée et 62 % pour les tribunaux et le système judiciaire.

L’enquête a été menée en octobre et novembre par Arab Barometer, un réseau de recherche américain à but non lucratif.

Plus de 1 200 adultes sélectionnés aléatoirement ont été interrogés en personne à travers le pays sur une large gamme de sujets, notamment la performance du gouvernement, l’économie et la sécurité.

Le large soutien exprimé envers al-Chareh atteint un niveau enviable pour de nombreux gouvernements occidentaux, alors même que la Syrie fait face à de profondes difficultés.

Le coût de la reconstruction dépasse les 200 milliards de dollars selon la Banque mondiale, l’économie est dévastée et le pays connaît encore des épisodes de violence sectaire.

Al-Chareh s’efforce de mettre fin à l’isolement international de la Syrie, cherchant l’appui de pays de la région et obtenant un allègement des sanctions américaines.

Un soutien clé est venu d’Arabie saoudite, qui a offert une aide politique et économique. Le sondage place le Royaume comme le pays étranger le plus populaire, avec 90 % d’opinions favorables.

Le Qatar recueille lui aussi une forte popularité (plus de 80 %), suivi de la Turquie (73 %).

La majorité des personnes interrogées — 66 % — expriment également une opinion favorable envers les États-Unis, saluant la décision du président Donald Trump d’assouplir les sanctions et l’impact attendu sur leur vie quotidienne.

Après sa rencontre avec al-Chareh à Washington le mois dernier, Trump a annoncé une suspension partielle des sanctions, après en avoir déjà assoupli plusieurs volets.

Le sondage montre que 61 % des Syriens ont une opinion positive de Trump — un niveau supérieur à celui observé dans une grande partie du Moyen-Orient.

En revanche, l’enthousiasme est bien moindre concernant les efforts américains pour normaliser les relations entre la Syrie et Israël.

Seuls 14 % soutiennent cette démarche, et à peine 4 % disent avoir une opinion favorable d’Israël.

Lors du chaos provoqué par la chute d’Assad, l’armée israélienne a occupé de nouveaux territoires dans le sud de la Syrie et a mené de fréquentes attaques au cours de l’année écoulée.

Plus de 90 % des Syriens considèrent l’occupation israélienne des territoires palestiniens et les frappes contre l’Iran, le Liban et la Syrie comme des menaces critiques pour leur sécurité.

Dans Foreign Policy, Salma Al-Shami et Michael Robbins (Arab Barometer) écrivent que les résultats de l’enquête donnent des raisons d’être optimiste.

« Nous avons constaté que la population est pleine d’espoir, favorable à la démocratie et ouverte à l’aide étrangère », disent-ils. « Elle approuve et fait confiance à son gouvernement actuel. »

Mais ils notent aussi plusieurs sources d’inquiétude, notamment l’état de l’économie et la sécurité interne.

Le soutien au gouvernement chute nettement dans les régions majoritairement alaouites.

La dynastie Assad, au pouvoir pendant plus de 50 ans, était issue de la minorité alaouite, dont les membres occupaient de nombreux postes clés.

L’économie reste la principale préoccupation : seuls 17 % se disent satisfaits de sa performance, et beaucoup s’inquiètent de l’inflation, du chômage et de la pauvreté.

Quelque 86 % déclarent que leurs revenus ne couvrent pas leurs dépenses, et 65 % affirment avoir eu du mal à acheter de la nourriture le mois précédent.

La sécurité préoccupe aussi : 74 % soutiennent les efforts du gouvernement pour collecter les armes des groupes armés et 63 % considèrent l’enlèvement comme une menace critique.

À l’occasion de l’anniversaire de la chute d’Assad, lundi, al-Chareh a affirmé que le gouvernement œuvrait à construire une Syrie forte, à consolider sa stabilité et à préserver sa souveraineté.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Israël mène une série de frappes contre le Hezbollah au Liban

Des soldats libanais debout sur un véhicule militaire à Alma Al-Shaab, près de la frontière avec Israël, dans le sud du Liban. (AFP)
Des soldats libanais debout sur un véhicule militaire à Alma Al-Shaab, près de la frontière avec Israël, dans le sud du Liban. (AFP)
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  • Israël a frappé vendredi plusieurs sites du Hezbollah au sud et à l’est du Liban, ciblant notamment un camp d’entraînement de sa force d’élite al-Radwan, malgré le cessez-le-feu conclu en novembre 2024
  • Ces raids interviennent alors que l’armée libanaise doit achever le démantèlement des infrastructures militaires du Hezbollah le long de la frontière israélienne d’ici le 31 décembre

BEYROUTH: Israël a mené une série de frappes aériennes contre le sud et l'est du Liban vendredi matin, selon les médias officiels, l'armée israélienne affirmant viser des objectifs du Hezbollah pro-iranien dont un camp d'entrainement.

Malgré un cessez-le-feu conclu en novembre 2024 avec le groupe islamiste libanais, Israël continue de mener des attaques régulières contre le Hezbollah, l'accusant de se réarmer.

Selon l'Agence nationale d'information (Ani), les raids de vendredi, qualifiés en partie de "violents", ont visé une dizaine de lieux, certains situés à une trentaine de km de la frontière avec Israël.

Dans un communiqué, l'armée israélienne a affirmé avoir "frappé un complexe d'entrainement" de la force d'élite du Hezbollah, al-Radwan, où des membres de la formation chiite apprenaient "l'utilisation de différents types d'armes", devant servir dans "des attentats terroristes".

L'armée israélienne a également "frappé des infrastructures militaires supplémentaires du Hezbollah dans plusieurs régions du sud du Liban", a-t-elle ajouté.

L'aviation israélienne avait déjà visé certains des mêmes sites en début de semaine.

Ces frappes interviennent alors que l'armée libanaise doit achever le démantèlement le 31 décembre des infrastructures militaires du Hezbollah entre la frontière israélienne et le fleuve Litani, situé à une trentaine de km plus au nord, conformément à l'accord de cessez-le-feu.

Les zones visées vendredi se trouvent pour la plupart au nord du fleuve.

Le Hezbollah a été très affaibli par la guerre, avec notamment l'assassinat de son chef historique, Hassan Nasrallah, par une frappe israélienne en septembre 2024 à Beyrouth.

Depuis, les Etats-Unis ont accru la pression sur les autorités libanaises pour désarmer le groupe.


Pluies diluviennes et vents puissants ajoutent au chaos qui frappe Gaza

Sous des trombes d'eau, l'océan de toile et de bâches s'est transformé en marécage. Tous les auvents dégoulinent à grosses gouttes. (AFP)
Sous des trombes d'eau, l'océan de toile et de bâches s'est transformé en marécage. Tous les auvents dégoulinent à grosses gouttes. (AFP)
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  • A al-Zawaida, dans le centre de la bande de Gaza, des mares forcent les gens à marcher dans l'eau stagnante, qui leur arrive aux chevilles, ou à sauter d'un îlot de sable émergé à un autre
  • Selon un rapport de l'ONU, 761 sites, abritant environ 850.000 déplacés, présentent un risque élevé d'inondation dans la bande de Gaza

GAZA: Pelle à la main, des Palestiniens portant des sandales en plastique et des pulls fins creusent des tranchées autour de leurs tentes dans le quartier de Zeitoun, à Gaza-ville, rempart dérisoire face aux pluies torrentielles qui s'abattent depuis des heures.

Dès mercredi soir, la tempête Byron a balayé le territoire palestinien, bordé par la mer Méditerranée, inondant les campements de fortune et ajoutant à la détresse de la population, déplacée en masse depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas, le 7 octobre 2023.

A Zeitoun, le campement planté au milieu des décombres a des allures cauchemardesques, sous un ciel chargé de gros nuages gris et blancs.

Sous des trombes d'eau, l'océan de toile et de bâches s'est transformé en marécage. Tous les auvents dégoulinent à grosses gouttes.

Accroupis sur des briques posées dans la boue, un groupe d'enfants mangent à même des faitouts en métal devant l'ouverture d'un petit abri en plastique, en regardant le ciel s'abattre sur le quartier.

"Nous ne savions pas où aller" 

A al-Zawaida, dans le centre de la bande de Gaza, des mares forcent les gens à marcher dans l'eau stagnante, qui leur arrive aux chevilles, ou à sauter d'un îlot de sable émergé à un autre.

"La nuit dernière a été terrible pour nous et pour nos enfants à cause des fortes pluies et du froid, les enfants ont été trempés, les couvertures et les matelas aussi. Nous ne savions pas où aller", raconte à l'AFP Souad Mouslim, qui vit sous une tente avec sa famille.

"Donnez-nous une tente décente, des couvertures pour nos enfants, des vêtements à porter, je le jure, ils ont les pieds nus, ils n'ont pas de chaussures", implore-t-elle.

"Jusqu'à quand allons-nous rester comme ça? C'est injuste", dit-elle en élevant la voix pour couvrir le bruit des gouttes frappant la toile.

Selon un rapport de l'ONU, 761 sites, abritant environ 850.000 déplacés, présentent un risque élevé d'inondation dans la bande de Gaza.

Le territoire connait généralement un épisode de fortes pluies en fin d'automne et en hiver, mais la dévastation massive due à la guerre l'a rendu plus vulnérable.

"La situation est désespérée", résume Chourouk Mouslim, une déplacée originaire de Beit Lahia, dans le nord de Gaza, elle aussi sous une tente à al-Zawaida.

"Nous ne pouvons même pas sortir pour allumer un feu" pour cuisiner ou se chauffer, déplore-t-elle, avant d'ajouter qu'elle n'a de toutes les manières ni bois, ni gaz.

Dans ce territoire dont les frontières sont fermées, où l'aide humanitaire arrive en quantité insuffisante selon l'ONU, malgré l'entrée en vigueur d'une trêve le 10 octobre, les pénuries empêchent une population déjà démunie de faire face à ce nouveau problème.

Lointaine reconstruction 

Sous les tentes, les plus chanceux bâchent le sol ou le recouvrent de briques pour empêcher que le sable humide ne détrempe leurs affaires. Dans les zones où le bitume n'a pas été arraché, des bulldozers continuent de déblayer les décombres des bâtiments détruits.

Beaucoup de gens restent debout, à l'entrée des abris, plutôt que de s'asseoir une surface mouillée.

"La tempête a eu un impact grave sur la population, des bâtiments se sont effondrés et une grande partie des infrastructures étant détruite, elles ne permettent plus d'absorber cet important volume de pluie", note Mahmoud Bassal, le porte-parole de la Défense civile de Gaza.

Cette organisation, qui dispense des premiers secours sous l'autorité du Hamas, a affirmé que la tempête avait causé la mort d'une personne, écrasée par un mur ayant cédé. Elle a ajouté que ses équipes étaient intervenues après l'effondrement partiel de trois maisons durant les fortes pluies.

La Défense civile a averti les habitants restés dans des logements partiellement détruits ou fragilisés par les bombardements qu'ils se mettaient en danger.

"Les tentes, c'est inacceptable", estime M. Bassal, "ce qui doit être fourni maintenant, ce sont des abris qu'on peut déplacer, équipés de panneaux solaires, avec deux pièces, une salle de bain et toutes les installations nécessaires pour les habitants. Seulement à ce moment-là, la reconstruction pourra commencer".