Georgie: l'ex-président Saakachvili «torturé», souffre de troubles neurologiques, selon des docteurs

À 53 ans, Mikheil Saakachvili, un réformateur pro-occidental, à la tête de son pays de 2004 à 2013, a recommencé à s'alimenter après avoir été transféré le 20 novembre vers un hôpital militaire à Gori (est), à la suite des inquiétudes exprimées par des médecins qui assuraient que sa vie était en danger. (Photo, AFP)
À 53 ans, Mikheil Saakachvili, un réformateur pro-occidental, à la tête de son pays de 2004 à 2013, a recommencé à s'alimenter après avoir été transféré le 20 novembre vers un hôpital militaire à Gori (est), à la suite des inquiétudes exprimées par des médecins qui assuraient que sa vie était en danger. (Photo, AFP)
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Publié le Dimanche 19 décembre 2021

Georgie: l'ex-président Saakachvili «torturé», souffre de troubles neurologiques, selon des docteurs

  • Arrêté le 1er octobre à son retour de huit ans d'exil en Ukraine, Saakachvili a refusé de s'alimenter pendant 50 jours afin de protester contre son incarcération
  • Pour Amnesty International, le traitement infligé à l'ancien président relève «non pas seulement de la justice sélective mais de la vengeance politique selon toute apparence»

TBILISSI : L'ex-président emprisonné de la Géorgie Mikheil Saakachvili souffre de graves troubles neurologiques, conséquence des tortures et des mauvais traitements subis en détention, a affirmé un conseil indépendant de médecins samedi, recommandant des soins appropriés.

Arrêté le 1er octobre à son retour de huit ans d'exil en Ukraine, M. Saakachvili a refusé de s'alimenter pendant 50 jours afin de protester contre son incarcération pour une condamnation pour abus de pouvoir dont il dénonce le caractère politique. 

À 53 ans, ce réformateur pro-occidental, à la tête de son pays de 2004 à 2013, a recommencé à s'alimenter après avoir été transféré le 20 novembre vers un hôpital militaire à Gori (est), à la suite des inquiétudes exprimées par des médecins qui assuraient que sa vie était en danger.

Il a développé un certain nombre de pathologies neurologiques qui sont "le résultat de tortures, de mauvais traitements, de soins médicaux inadéquats et d'une grève de la faim prolongée", a conclu le groupe de médecins allés l'ausculter en détention.

Plus précisément, on peut lire dans leur communiqué qu'ils ont notamment diagnostiqué une encéphalopathie de Wernicke, potentiellement mortelle, et un stress post-traumatique.

L'un des docteurs, la psychiatre Mariam Jichkariani, a dit que son état, "qui résulte des tortures psychologiques que Saakachvili a subies en prison, pouvait conduire à une incapacité s'il ne recevait pas de traitement médical approprié".

M. Saakachvili s'est vu "prescrire de façon erronée des médicaments antipsychotiques dont il n'avait pas besoin et qui pourrait endommager davantage son état de santé. Cela peut relever de la torture pharmaceutique", a-t-elle ajouté.

«Vengeance politique»

Fin novembre, au moment de sa comparution devant un tribunal de la capitale Tbilissi, l'ancien président avait lui-même dénoncé les tortures psychologiques subies en détention, privation de sommeil ou menaces. 

"Tout le monde sait que je ne devrais pas être en prison, parce que toutes les accusations contre moi sont montées de toutes pièces et répondent à des considérations politiques", avait-il lancé, le visage pâle.

"J'ai été torturé, j'ai été traité de manière inhumaine, frappé et humilié" en détention, avait-il affirmé. Il a perdu environ 20 kilos pendant sa grève de la faim. 

Le service géorgien d'inspection d'Etat a révélé dans un communiqué la semaine dernière "avoir ouvert une enquête sur ces allégations de traitement inhumain". 

Selon la chaîne de télévision indépendante Pirveli TV, des détenus ont hurlé des menaces et des insultes à l'adresse de M. Saakachvili, qui a lutté contre le crime organisé pendant sa présidence. 

Ce dernier estime que c'était "orchestré par l'administration de la prison" et a raconté qu'aucun gardien ne s'était manifesté quand il a appelé à l'aide un jour qu'il était "seul et persuadé que des criminels allaient venir le tuer".

Pour Amnesty International, le traitement infligé à l'ancien président relève "non pas seulement de la justice sélective mais de la vengeance politique selon toute apparence".

L'arrestation de cette éminente figure de l'opposition a exacerbé la crise politique issue des législatives de l'an dernier en Géorgie, marquées par des fraudes selon l'opposition, et elle a aussi déclenché les plus importantes manifestations antigouvernementales en dix ans.

Les défenseurs des droits de l'homme accusent le gouvernement géorgien d'user des poursuites pénales pour sanctionner les opposants politiques et les médias critiques.

Le Premier ministre Irakli Garibachvili a récemment fait polémique en déclarant que le gouvernement n'avait pas eu d'autres choix que d'arrêter M. Saakachvili parce qu'il refusait de quitter la vie politique.


Le Royaume-Uni, la France et l'Arabie saoudite discutent de la création d'un État palestinien

Un garçon palestinien tient un livre alors qu'il est assis dans les décombres d'une maison, suite aux frappes israéliennes de la nuit. (AFP)
Un garçon palestinien tient un livre alors qu'il est assis dans les décombres d'une maison, suite aux frappes israéliennes de la nuit. (AFP)
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  • David Lammy, ministre des affaires étrangères : des discussions sont en cours avant la conférence de l'ONU en juin
  • "Il est inacceptable qu'un groupe de personnes, quel qu'il soit, ait vécu sans État pendant plus longtemps que je n'ai vécu"

LONDRES : Le gouvernement britannique est en pourparlers avec ses homologues français et saoudien au sujet de la reconnaissance officielle d'un État palestinien, a révélé le ministre britannique des affaires étrangères, David Lammy.

Les discussions devraient avoir lieu lors d'une conférence aux Nations unies en juin, a rapporté The Guardian.

Jusqu'à présent, 160 pays reconnaissent la Palestine, dont récemment l'Espagne, la Norvège et l'Irlande. Si un accord peut être conclu, cela signifierait l'ajout de deux membres permanents du Conseil de sécurité des Nations unies - et alliés clés d'Israël - à cette liste.

M. Lammy a déclaré à la commission des relations internationales de la Chambre des Lords que la reconnaissance de la Palestine par les pays de l'UE n'avait fait que peu ou pas de différence dans la progression vers la création d'un État, et que le Royaume-Uni souhaitait faire plus qu'un geste symbolique.

"Il est inacceptable qu'un groupe de personnes, quel qu'il soit, vive sans État depuis plus longtemps que moi", a-t-il déclaré à la commission.

"Nous avons toujours dit que la reconnaissance n'était pas une fin en soi et que nous préférerions qu'elle fasse partie d'un processus menant à deux États.

"Le président (français) Emmanuel Macron a eu beaucoup à dire à ce sujet, tout récemment, aux côtés des Saoudiens, et nous sommes bien sûr en discussion avec eux en ce moment".

M. Lammy a déclaré qu'un État viable ne pouvait pas inclure le maintien du Hamas au pouvoir à Gaza, et qu'un processus de démilitarisation complète de l'enclave devrait être entrepris.

Il a ajouté que l'expansion des colonies israéliennes en Cisjordanie constituait une menace pour une solution à deux États et que la violence des colons contre les Palestiniens était "choquante".

Il s'en est également pris à Israël qui continue d'empêcher l'aide d'entrer dans la bande de Gaza : "Le blocus de l'aide nécessaire à Gaza est épouvantable, les souffrances sont terribles, les besoins sont immenses, les pertes en vies humaines sont extrêmes.

Le 9 avril, M. Macron a déclaré que la France reconnaîtrait probablement un État palestinien lors de la conférence de juin, à la suite d'une visite officielle en Égypte.

Il a ensuite déclaré que cette décision, qui serait le premier acte de reconnaissance d'un État du G7, visait à "déclencher une série d'autres reconnaissances [...], y compris la reconnaissance d'Israël par des États qui ne le font pas actuellement".

Michel Duclos, conseiller spécial à l'Institut Montaigne, un groupe de réflexion basé à Paris, a déclaré au Guardian que le résultat de la conférence de juin "pourrait n'être rien de plus qu'une feuille de route ou un ensemble de propositions".

Il a ajouté : "Le dilemme pour la France pourrait bientôt devenir plus difficile : peut-elle continuer à reporter sa reconnaissance de la Palestine en attendant une véritable dynamique de deux États ? Ou bien un nouveau report nuirait-il à sa crédibilité ?".

L'Arabie saoudite a clairement indiqué que la normalisation des liens avec Israël était subordonnée à la recherche d'une solution à deux États.


Le président russe Vladimir Poutine reçoit le ministre de l'intérieur des Émirats arabes unis 

Le président russe Vladimir Poutine a reçu le cheikh Saif bin Zayed Al-Nahyan, vice-premier ministre et ministre de l'intérieur des Émirats arabes unis. (WAM)
Le président russe Vladimir Poutine a reçu le cheikh Saif bin Zayed Al-Nahyan, vice-premier ministre et ministre de l'intérieur des Émirats arabes unis. (WAM)
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  • Les deux parties discutent d'initiatives conjointes dans les domaines de la sécurité et de la police
  • Elles ont également examiné des initiatives conjointes dans les domaines de la sécurité et de la police

DUBAI : Le président russe Vladimir Poutine a reçu le cheikh Saif bin Zayed Al-Nahyan, vice-premier ministre et ministre de l'Intérieur des Émirats arabes unis, lors d'une réunion officielle, a rapporté jeudi l'Agence de presse des Émirats.

Les deux parties ont discuté des relations bilatérales, soulignant leur engagement commun à promouvoir la paix et la coopération mondiale.

Elles ont également examiné des initiatives conjointes dans les domaines de la sécurité et de la police, notamment les progrès réalisés dans le cadre du dialogue stratégique entre les services de police, les programmes de formation en matière de protection de l'enfance et d'autres efforts de collaboration.

Mohammed Ahmed Al-Jaber, ambassadeur des Émirats arabes unis auprès de la Fédération de Russie.


Ukraine: 7 morts après une frappe ukrainienne sur une ville occupée par Moscou

 Une frappe de drones ukrainiens a tué jeudi au moins sept personnes et fait plus de 20 blessés dans la ville sous contrôle russe d'Olechky, dans la région de Kherson située dans le sud de l'Ukraine, a affirmé un responsable russe local. (AFP)
Une frappe de drones ukrainiens a tué jeudi au moins sept personnes et fait plus de 20 blessés dans la ville sous contrôle russe d'Olechky, dans la région de Kherson située dans le sud de l'Ukraine, a affirmé un responsable russe local. (AFP)
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  • La ville d'Olechky, qui comptait environ 20.000 habitants avant l'offensive russe à grande échelle en Ukraine lancée en 2022, se trouve sur la rive orientale du fleuve Dnipro, qui est occupée dans ce secteur par Moscou
  • Elle est située à quelques kilomètres à l'est de Kherson, la capitale régionale, qui avait été également conquise par Moscou avant d'être reprise à l'automne 2022 par l'armée ukrainienne

MOSCOU: Une frappe de drones ukrainiens a tué jeudi au moins sept personnes et fait plus de 20 blessés dans la ville sous contrôle russe d'Olechky, dans la région de Kherson située dans le sud de l'Ukraine, a affirmé un responsable russe local.

"Vers 09H30, à Olechky, dans la zone du marché central, des soldats ukrainiens ont mené une frappe massive de drones (...) sur des civils. Beaucoup de gens se trouvaient au marché au moment de l'attaque", a affirmé sur Telegram Vladimir Saldo, le dirigeant régional nommé par Moscou.

"Selon des données préléminaires, il y a au moins sept morts et plus de 20 blessés", a-t-il ajouté.

Dans un message distinct, toujours sur Telegram, il a accusé l'armée ukrainienne d'avoir envoyé de nouveaux drones après la première vague de l'attaque pour "achever les survivants" sur place.

Il a publié une vidéo présumée des lieux de l'attaque, filmée depuis les airs et non authentifiée, montrant des volutes de fumée s'échappant de petits batîments.

La ville d'Olechky, qui comptait environ 20.000 habitants avant l'offensive russe à grande échelle en Ukraine lancée en 2022, se trouve sur la rive orientale du fleuve Dnipro, qui est occupée dans ce secteur par Moscou.

Elle est située à quelques kilomètres à l'est de Kherson, la capitale régionale, qui avait été également conquise par Moscou avant d'être reprise à l'automne 2022 par l'armée ukrainienne.

Le fleuve Dnipro marque dans cette zone la ligne de front et les attaques de drones, de part et d'autre, sont constantes et font très régulièrement des victimes civiles.