Le plan de réformes sociales de Biden pourrait avoir reçu un coup fatal

Le gigantesque plan de réformes sociales de Joe Biden pourrait avoir reçu dimanche un coup fatal avec l'annonce par le sénateur démocrate Joe Manchin qu'il n'approuverait pas ce programme crucial. (AFP)
Le gigantesque plan de réformes sociales de Joe Biden pourrait avoir reçu dimanche un coup fatal avec l'annonce par le sénateur démocrate Joe Manchin qu'il n'approuverait pas ce programme crucial. (AFP)
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Publié le Dimanche 19 décembre 2021

Le plan de réformes sociales de Biden pourrait avoir reçu un coup fatal

  • Visiblement prise de court, la Maison Blanche a aussitôt critiqué ce «revirement inexplicable et soudain», tout en affirmant qu'elle continuerait à tenter de le convaincre de voter en faveur du projet
  • «Build Back Better», le plan prévoit de faire baisser le coût de la garde d'enfants et des médicaments, des crédits d'impôts pour les foyers américains et des investissements conséquents pour réduire les émissions de gaz à effet de serre

WASHINGTON: Le gigantesque plan de réformes sociales de Joe Biden pourrait avoir reçu dimanche un coup fatal avec l'annonce par le sénateur démocrate Joe Manchin qu'il n'approuverait pas ce programme crucial pour le mandat du président américain, le jugeant trop dispendieux en période d'inflation.

Visiblement prise de court, la Maison Blanche a aussitôt critiqué ce "revirement inexplicable et soudain", tout en affirmant qu'elle continuerait à tenter de le convaincre de voter en faveur du projet.

L'élu de Virginie-Occidentale a choisi la chaîne Fox News, très critique du président Biden, pour faire son annonce.

"Je ne peux pas aller plus loin", a lancé M. Manchin, qui est depuis des semaines l'un des principaux obstacles à ce programme de réformes sociales et écologiques qui ambitionne de transformer l'Amérique.

"Je ne peux pas voter pour ça", a ajouté M. Manchin, invoquant notamment la hausse des prix et l'ampleur de la dette. "Je ne peux tout simplement pas. J'ai essayé tout ce qui était humainement possible, je ne peux pas", a-t-il répété. "C'est non".

Baptisé "Build Back Better" (Reconstruire en mieux), le plan de 1 750 milliards de dollars prévoit notamment de faire baisser le coût de la garde d'enfants et des médicaments, des crédits d'impôts pour les foyers américains et des investissements conséquents pour réduire les émissions de gaz à effet de serre.

Après un premier vote en novembre à la Chambre des représentants, où les démocrates avaient surmonté leurs différends internes entre centristes, inquiets de l'effet sur la dette, et l'aile gauche, qui voulait aller plus loin dans les dépenses, son adoption au Sénat a été repoussée.


Le Sénat étant divisé (50 élus pour chaque camp), tout démocrate ou affilié a dans les faits ce qui s'apparente à un droit de veto sur tout projet de loi si les républicains serrent les rangs.


Les déclarations du sénateur Manchin "sont en contradiction avec ses discussions cette semaine avec le président, avec le personnel de la Maison Blanche et avec son propres déclarations publiques", a affirmé la porte-parole de l'exécutif, Jen Psaki, dans un long communiqué où transparaissait une frustration certaine.


"Si ses commentaires sur Fox et son communiqué indiquent la fin de ces tentatives (de parvenir à une entente, ndlr), alors ils représentent un revirement soudain et inexplicable de sa position et une violation de ses engagements envers le président", a-t-elle ajouté.


Jeudi, M. Biden avait reconnu qu'il ne pourrait certainement pas faire adopter ce projet aussi rapidement qu'il le voudrait, en faisant référence à de difficiles discussions avec M. Manchin.


«Pas de cran»
Le sénateur a expliqué dans un communiqué pourquoi il s'opposait à cette loi "colossale".


"Mes collègues démocrates à Washington sont déterminés à remanier profondément notre société d'une façon qui rend notre société encore plus vulnérable aux menaces auxquelles nous sommes confrontés", indique-t-il. "Je ne peux pas prendre ce risque, avec une dette publique pharamineuse de 29.000 milliards de dollars et une inflation qui est réelle et qui nuit à tous les Américains".


L'inflation a atteint 6,8% en novembre en glissement annuel, du jamais vu depuis juin 1982.


M. Biden affirme que ce plan "va réduire le déficit de plus de 100 milliards de dollars sur dix ans" et qu'il permettra de "baisser les coûts, créer des emplois et reconstruire notre économie".


Questionné dimanche sur CNN sur les déclarations de M. Manchin, le sénateur Bernie Sanders, figure de l'aile gauche du parti démocrate, l'a accusé de manquer de "cran".


"Il va falloir qu'il explique à la population de la Virginie-Occidentale pourquoi il n'a pas le courage de s'opposer aux groupes pharmaceutiques pour faire baisser les prix des médicaments, pourquoi il n'est pas prêt à étendre la couverture sociale", a déclaré M. Sanders, appelant à organiser malgré tout un vote au Sénat "dès que possible".


"Cela fait des mois que ça dure avec M. Manchin", a-t-il ajouté. "S'il n'a pas le courage de faire ce qu'il faut pour les familles de Virginie-Occidentale et de l'Amérique, qu'il vote non face au monde entier".


Islamabad assure que le cessez-le-feu avec l'Afghanistan «tient»

Le cessez-le-feu entre Islamabad et Kaboul, prolongé jeudi à l'issue d'un cycle de négociations en Turquie "tient", a affirmé le ministère pakistanais des Affaires étrangères. (AFP)
Le cessez-le-feu entre Islamabad et Kaboul, prolongé jeudi à l'issue d'un cycle de négociations en Turquie "tient", a affirmé le ministère pakistanais des Affaires étrangères. (AFP)
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  • "Le cessez-le-feu tient mais toute provocation entraînera une riposte adaptée à la nature de la violation du cessez-le-feu"
  • Un nouveau cycle de discussions est prévu à Istanbul le 6 novembre pour tenter d'instaurer une trêve durable à la frontière entre les deux pays après des affrontements d'une ampleur inédite

ISLAMABAD: Le cessez-le-feu entre Islamabad et Kaboul, prolongé jeudi à l'issue d'un cycle de négociations en Turquie "tient", a affirmé le ministère pakistanais des Affaires étrangères.

"Le cessez-le-feu tient mais toute provocation entraînera une riposte adaptée à la nature de la violation du cessez-le-feu", a assuré Tahir Andrabi, porte-parole de ce ministère. Un nouveau cycle de discussions est prévu à Istanbul le 6 novembre pour tenter d'instaurer une trêve durable à la frontière entre les deux pays après des affrontements d'une ampleur inédite.

 


Soudan: le Conseil de sécurité de l'ONU condamne «l'assaut» des paramilitaires sur El-Facher

Le Conseil de sécurité de l'ONU a condamné jeudi "l'assaut" des paramilitaires soudanais sur la ville d'El-Facher, au Darfour, et ses "impacts dévastateurs sur les civils". (AFP)
Le Conseil de sécurité de l'ONU a condamné jeudi "l'assaut" des paramilitaires soudanais sur la ville d'El-Facher, au Darfour, et ses "impacts dévastateurs sur les civils". (AFP)
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  • Dans cette déclaration, le Conseil exprime sa "profonde inquiétude concernant l'escalade de la violence dans et autour d'El-Facher"
  • El-Facher, dernière grande ville du Darfour qui échappait au contrôle des Forces de soutien rapide (FSR), "déjà le théâtre de niveaux catastrophiques de souffrance humaine, a plongé dans un enfer encore plus noir"

NATIONS-UNIES: Le Conseil de sécurité de l'ONU a condamné jeudi "l'assaut" des paramilitaires soudanais sur la ville d'El-Facher, au Darfour, et ses "impacts dévastateurs sur les civils".

Dans cette déclaration, le Conseil exprime sa "profonde inquiétude concernant l'escalade de la violence dans et autour d'El-Facher", dont les paramilitaires des Forces de soutien rapide viennent de prendre le contrôle, et condamne les "atrocités qu'auraient commises les FSR contre la population civile, y compris exécutions sommaires et détentions arbitraires".

El-Facher, dernière grande ville du Darfour qui échappait au contrôle des Forces de soutien rapide (FSR), "déjà le théâtre de niveaux catastrophiques de souffrance humaine, a plongé dans un enfer encore plus noir, avec des informations crédibles d'exécutions de masse" après l'entrée des paramilitaires, a dénoncé devant le Conseil de sécurité le chef des opérations humanitaires de l'ONU, Tom Fletcher.

"Nous ne pouvons pas entendre les cris, mais pendant que nous sommes assis ici, l'horreur se poursuit. Des femmes et des filles sont violées, des gens mutilés et tués, en toute impunité", a-t-il ajouté.

Mais "la tuerie n'est pas limitée au Darfour", a-t-il alerté, s'inquiétant notamment de la situation dans le Kordofan voisin.

"Des combats féroces au Kordofan-Nord provoquent de nouvelles vagues de déplacement et menacent la réponse humanitaire, y compris autour de la capitale El-Obeid".

Des informations font état "d'atrocités à large échelle commises par les Forces de soutien rapide à Bara, dans le Kordofan-Nord, après la récente prise de la ville", a également dénoncé Martha Ama Akyaa Pobee, sous-secrétaire générale de l'ONU chargée de l'Afrique.

"Cela inclut des représailles contre des soi-disant collaborateurs, souvent ethniquement motivées", a-t-elle déploré.

"Au moins 50 civils ont été tués ces derniers jours à Bara, à cause des combats et par des exécutions sommaires. Cela inclut l'exécution sommaire de cinq bénévoles du Croissant rouge", a-t-elle indiqué.

Le Kordofan "est probablement le prochain théâtre d'opérations militaires pour les belligérants", a-t-elle mis en garde.

"Des attaques de drones de la part des deux parties touchent de nouveaux territoires et de nouvelles cibles. Cela inclut le Nil Bleu, Khartoum, Sennar, le Kordofan-Sud et le Darfour-Ouest, ce qui laisse penser que la portée territoriale du conflit s'élargit", a ajouté la responsable onusienne.

Décrivant la situation "chaotique" à El-Facher où "personne n'est à l'abri", elle a d'autre part noté qu'il était difficile d'y estimer le nombre de victimes.

La guerre au Soudan a fait des dizaines de milliers de morts, des millions de déplacés et provoqué la pire crise humanitaire actuelle, selon l'ONU.

Elle a été déclenchée en avril 2023 par une lutte de pouvoir entre deux anciens alliés: le général Abdel Fattah al-Burhane, commandant de l'armée et dirigeant de facto du Soudan depuis le coup d'Etat de 2021, et le général Mohamed Daglo, à la tête des FSR.


Ouragan Melissa: près de 50 morts dans les Caraïbes, l'aide afflue

Un homme passe devant les débris d'une maison endommagée après le passage de l'ouragan Melissa dans le village de Boca de Dos Rios, province de Santiago de Cuba, Cuba, le 30 octobre 2025. (AFP)
Un homme passe devant les débris d'une maison endommagée après le passage de l'ouragan Melissa dans le village de Boca de Dos Rios, province de Santiago de Cuba, Cuba, le 30 octobre 2025. (AFP)
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  • L’ouragan Melissa, le plus puissant à frapper la Jamaïque en près de 90 ans, a fait près de 50 morts en Haïti et en Jamaïque, laissant derrière lui des destructions massives et des centaines de milliers de sinistrés
  • L’aide internationale afflue vers les Caraïbes, avec des secours venus des États-Unis, du Venezuela, de la France et du Royaume-Uni, alors que les experts rappellent le rôle du réchauffement climatique dans l’intensification de ces catastrophes

CUBA: L'aide internationale afflue vendredi vers les Caraïbes dévastées par le passage de l'ouragan Melissa qui a fait près de 50 morts en Haïti et en Jamaïque.

Habitations en ruines, quartiers inondés et communications coupées... L'heure est à l'évaluation des dégâts causés par Melissa qui devrait désormais faiblir au dessus dans l'Atlantique nord après avoir passé les Bermudes.

Selon le Centre national américain des ouragans (NHC), les inondations devraient s'atténuer aux Bahamas, mais les crues pourraient demeurer à un niveau élevé à Cuba, en Jamaïque, en Haïti et en République dominicaine voisine.

Rendu plus destructeur par le réchauffement climatique, l'ouragan a été le plus puissant à toucher terre en 90 ans lorsqu'il a frappé la Jamaïque mardi en catégorie 5, la plus élevée sur l'échelle Saffir-Simpson, avec des vents d'environ 300 km/h.

"Le bilan confirmé est désormais de 19 morts" dont neuf à l'extrémité ouest de l'île, a déclaré jeudi soir la ministre jamaïcaine de l'Information Dana Morris Dixon, citée par les médias locaux.

De nombreux habitants n'ont toujours pas pu contacter leurs proches, ont expliqué les autorités. L'armée jamaïcaine s'emploie à dégager les routes bloquées, selon le gouvernement.

"Il y a eu une destruction immense, sans précédent, des infrastructures, des propriétés, des routes, des réseaux de communication et d'énergie", a déclaré depuis Kingston Dennis Zulu, coordinateur pour l'ONU dans plusieurs pays des Caraïbes. "Nos évaluations préliminaires montrent que le pays a été dévasté à des niveaux jamais vus auparavant".

- Melissa "nous a tués" -

A Haïti, pas directement touché par l'ouragan mais victime de fortes pluies, au moins 30 personnes, dont dix enfants, sont mortes, et 20 portées disparues, selon le dernier bilan des autorités communiqué jeudi. Vingt-trois de ces décès sont dus à la crue d'une rivière dans le sud-ouest du pays.

A Cuba, les communications téléphoniques et routières restent largement erratiques.

A El Cobre, dans le sud-ouest de l'île communiste, le son des marteaux résonne sous le soleil revenu: ceux dont le toit s'est envolé s'efforcent de réparer avec l'aide d'amis et de voisins, a constaté l'AFP.

Melissa "nous a tués, en nous laissant ainsi dévastés", a déclaré à l'AFP Felicia Correa, qui vit dans le sud de Cuba, près d'El Cobre. "Nous traversions déjà d'énormes difficultés. Maintenant, évidement, notre situation est bien pire."

Quelques 735.000 personnes avaient été évacuées, selon les autorités cubaines.

- Secouristes -

L'aide promise à l'internationale s'achemine dans la zone dévastée.

Les États-Unis ont mobilisé des équipes de secours en République dominicaine, en Jamaïque et aux Bahamas, selon un responsable du département d'État. Des équipes étaient également en route vers Haïti.

Le secrétaire d'État Marco Rubio a également indiqué que Cuba, ennemi idéologique, est inclus dans le dispositif américain.

Le Venezuela a envoyé 26.000 tonnes d'aide humanitaire à son allié cubain.

Le président du Salvador Nayib Bukele a annoncé sur X envoyer vendredi "trois avions d'aide humanitaire en Jamaïque" avec "plus de 300 secouristes" et "50 tonnes" de produits vitaux.

Kits de première nécessité, unités de traitement de l'eau: la France prévoit de livrer "dans les prochains jours" par voie maritime une cargaison d'aide humanitaire d'urgence en Jamaïque, selon le ministère des Affaires étrangères.

Le Royaume-Uni a débloqué une aide financière d'urgence de 2,5 millions de livres (2,8 millions d'euros) pour les pays touchés.

Le changement climatique causé par les activités humaines a rendu l'ouragan plus puissant et destructeur, selon une étude publiée mardi par des climatologues de l'Imperial College de Londres.

"Chaque désastre climatique est un rappel tragique de l'urgence de limiter chaque fraction de degré de réchauffement, principalement causé par la combustion de quantités excessives de charbon, de pétrole et de gaz", a déclaré Simon Stiell, secrétaire exécutif de l'ONU chargé du changement climatique, alors que la grande conférence climatique des Nations unies COP30 s'ouvre dans quelques jours au Brésil.

Avec le réchauffement de la surface des océans, la fréquence des cyclones (ou ouragans ou typhons), les plus intenses augmente, mais pas leur nombre total, selon le groupe d'experts du climat mandatés par l'ONU, le Giec.