Birmanie: au moins quatre morts, des dizaines de disparus dans une mine de jade illégale

Cette photo prise et reçue via une source anonyme le 22 décembre 2021 montre des spectateurs regardant les responsables des secours rechercher des personnes disparues après un glissement de terrain dans une mine de jade à Hpakant, dans l'État de Kachin.(AFP)
Cette photo prise et reçue via une source anonyme le 22 décembre 2021 montre des spectateurs regardant les responsables des secours rechercher des personnes disparues après un glissement de terrain dans une mine de jade à Hpakant, dans l'État de Kachin.(AFP)
Short Url
Publié le Jeudi 23 décembre 2021

Birmanie: au moins quatre morts, des dizaines de disparus dans une mine de jade illégale

  • Un glissement de terrain dans une mine de jade illégale du nord de la Birmanie a fait au moins quatre morts
  • Des dizaines de personnes meurent chaque année en travaillant dans le commerce lucratif et mal réglementé du jade

RANGOUN : Un glissement de terrain dans une mine de jade illégale du nord de la Birmanie a fait au moins quatre morts, selon un nouveau bilan jeudi soir, les sauveteurs craignant qu'il n'y ait aucun survivant parmi les dizaines de personnes portées disparues.

Des dizaines de personnes meurent chaque année en travaillant dans le commerce lucratif et mal réglementé du jade, où des travailleurs mal payés, venus d'autres régions de Birmanie, extraient des pierres très convoitées en Chine.

Après une première victime retrouvée mercredi, trois autres corps ont été repêchés jeudi dans un lac en contrebas d'une colline qui s'est effondrée à Hpakant, près de la frontière chinoise, haut lieu de l'extraction du jade, une industrie opaque, peu réglementée et dangereuse.

Deux des hommes retrouvés morts jeudi venaient de Yinmar Pin, dans le centre du pays, à des centaines de kilomètres de là. Le troisième était originaire de l'Etat Rakhine, dans le sud-ouest de la Birmanie.

Les secouristes qui fouillent le lac et les décombres à la recherche de survivants ont d'abord déclaré qu'au moins 70 personnes étaient portées disparues, sans pouvoir confirmer ce chiffre.

A la nuit tombante, faute de visibilité, ils ont dû interrompre leurs recherches ralenties au départ par les pluies et le brouillard, a déclaré à l'AFP Ko Jack, de l'Organisation des secours birmans.

30 milliards de dollars par an

Ils ont prévu de revenir vendredi pour une troisième et dernière journée de recherches, après quoi ils ne reviendront que pour repêcher des corps "s'ils apparaissent dans l'eau", a expliqué Ko Jack.

"Si les cadavres ne flottent pas aujourd'hui, ils apparaîtront les jours suivants, c'est la nature", a souligné Ko Nyi, un autre sauveteur.

Selon un activiste local, des centaines de travailleurs sont retournés à Hpakant pendant la saison des pluies pour prospecter dans les mines à ciel ouvert, malgré l'interdiction imposée jusqu'en mars 2022 par la junte au pouvoir.

La pression accrue exercée par le poids de la terre et des rochers déversés a entraîné le bas de la colline vers le lac voisin, a expliqué un sauveteur à l'AFP.

En 2020, de fortes pluies de mousson avaient provoqué le pire drame de cette nature, avec 300 mineurs ensevelis après un glissement de terrain dans le même massif de Hpakant.

Le jade et d'autres ressources naturelles abondantes dans le nord de la Birmanie, notamment le bois, l'or et l'ambre, ont contribué à financer les deux camps d'une guerre civile qui dure depuis des décennies entre les insurgés de l'ethnie Kachin et les militaires.

Le commerce du jade génère plus de 30 milliards de dollars par an, près de la moitié du Produit intérieur brut de la Birmanie.

«Les mineurs paient le prix ultime»

Une très faible partie de cette manne financière finit dans les caisses de l'Etat birman, la plupart du jade de qualité étant passé en contrebande en Chine où la demande pour cette pierre, censée symboliser la prospérité, semble insatiable.

Ce commerce draine en revanche des fortunes pour les militaires qui contrôlent l'accès à la région de Hpakant depuis le début des années 1990 et détiennent de nombreuses concessions minières.

Autre acteur incontournable: l'Armée de l'indépendance Kachin (KIA), une faction rebelle en lutte depuis des décennies avec les militaires pour le contrôle des mines et des revenus qu'elles génèrent.

Le coup d'Etat de février dernier a anéanti toute chance d'aboutir à une réforme du secteur entamée sous le gouvernement d'Aung San Suu Kyi, a jugé l'organisme de surveillance Global Witness dans un rapport paru en 2021.

"La catastrophe d'aujourd'hui est un rappel obsédant que les vies passent trop souvent après le profit dans les mines de jade de Hpakant", a déclaré à l'AFP Hanna Hindstrom, chargée de campagne en Birmanie.

"Une fois de plus, les mineurs paient le prix ultime."

Mercredi, un marché aux pierres de jade organisé par la junte pendant cinq jours "a été un succès", selon le journal official Global new light of Myanmar, qui affirme que toutes les pierres mises en vente ont trouvé preneurs dans le pays ou à l'étranger.


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
Short Url
  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
Short Url
  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Short Url
  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.