TOURS : L'équipementier aéronautique Mecachrome a entamé lundi les négociations d'un plan de sauvegarde de l'emploi (PSE) portant sur 306 suppressions de postes sur 950 au sein de sa branche française, a indiqué son président Christian Cornille.
Ce PSE implique la suppression de 160 postes sur 500 au sein de l'usine d'Aubigny-sur-Nère (Cher), la fermeture de celle de Vibraye (Sarthe), qui emploie près de 80 salariés, et la suppression de 108 emplois à Amboise (Indre-et-Loire).
Le transfert du siège social d'Amboise à Toulouse est aussi prévu.
Le syndicat FO, majoritaire, espère convaincre la direction de prolonger l'activité partielle de longue durée. Les syndicats CFDT et CFTC, minoritaires, misent sur des accords de compétitivité, portant sur des abandons de congés, ou des baisses ponctuelles de salaires. Ils espèrent sauver une quarantaine de postes durant les négociations qui vont s'étaler jusqu'à fin décembre.
La direction, elle, espère que la restructuration sera mise en oeuvre mi-2021.
Ce plan social ne concerne que la branche « historique » de Mecachrome, qui regroupe quatre des treize sites de l'entreprise. Les usines acquises par l'industriel, notamment celle de Sablé-sur-Sarthe (Sarthe), qui fournit les aubes du moteur Leap de Safran, et celles situées en Occitanie (Toulouse, Pamiers) et au Portugal (Setubal et Evora) ne sont pas concernées.
« Malgré quelques signaux positifs venant d'Airbus, qui remonte à 40 A320 par mois, notre activité est en recul de 40% par rapport à 2019 », a expliqué Christian Cornille.
Sur les sites au Canada, en Tunisie et au Maroc, Mecachrome a déjà réduit les effectifs d'environ 40%, si bien que cette entreprise qui employait 3.000 permanents en 2019 affiche un effectif de 2.500 personnes, avant le PSE annoncé aujourd'hui.
Pour traverser la crise du secteur aéronautique entamée avec l'arrêt de production du Boeing737 Max et la fin de l'A380, Mecachrome a reçu le soutien de ses trois actionnaires fin mai.
Le fonds d'investissement ACE Management, filiale de Tikehau, le Fonds de solidarité des travailleurs du Québec et Bpi France, avaient apporté 50 millions d'euros en fonds propres, que Mecachrome avait complété par 60 millions d'euros de prêts garantis par l'Etat.