Al Arabiya harcelée par des Qataris lors de la couverture du procès Fifa

L’un des hommes vu en train de harceler l’équipe a été identifié par Al-Fridhi comme étant possiblement un membre de l’entourage personnel de Khelaifi. (AFP).
L’un des hommes vu en train de harceler l’équipe a été identifié par Al-Fridhi comme étant possiblement un membre de l’entourage personnel de Khelaifi. (AFP).
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Publié le Mercredi 30 septembre 2020

Al Arabiya harcelée par des Qataris lors de la couverture du procès Fifa

  • Le correspondant d’Al Arabiya à Bruxelles Noureddine Al-Fridhi et son équipe ont été victimes d’abus et de harcèlement lors de la couverture du procès pour corruption du président de beIN Sports Nasser Al-Khelaifi
  • L’un des hommes vu en train de harceler l’équipe a été identifié par Al-Fridhi comme étant possiblement un membre de l’entourage personnel de Khelaifi

LONDRES: En 30 ans de carrière en tant que reporter dans le monde entier, Noureddine Al-Fridhi n’a eu recours à des gardes du corps que deux fois pour effectuer son travail ; la première fois était en Afghanistan, pays touché par le conflit, en 2002.

La deuxième fois, c'était la semaine dernière - loin de toute zone de guerre - en Suisse où il se tenait à environ 40 mètres du tribunal où se déroule le procès du président de BeIN Sports, Nasser Al-Khelaifi.

Al-Fridhi, reporter respecté basé à Bruxelles qui travaille avec la chaîne d’information panarabe Al Arabiya, couvrait le procès pour corruption d’Al-Khelaifi qui est accusé de corruption dans l'attribution des droits télévisuels de la Coupe du monde.

Lors de sa couverture en direct, Al-Fridhi est dans l’exercice de ses fonctions, à l'extérieur du tribunal suisse, lorsque deux hommes derrière lui commencent à le prendre en photo et à l’interrompre bruyamment afin de perturber la couverture de la séance.

Ils ont également proféré des insultes, avant de brandir une image de l'émir qatari Tamim Al-Thani sur un écran de téléphone, a expliqué Al-Fridhi.

« J’ai réalisé qu’à Bellinzone, c’est la deuxième fois que je demande d’être accompagné par un garde du corps. La première fois était en Afghanistan après la chute des Taliban en 2002 et la deuxième fois, c'était là », a-t-il raconté à Arab News.

« Vous pouvez imaginer combien de fois j’ai été, depuis 1991, dans les banlieues populaires de Bruxelles et de Paris, couvert toute la question de la migration en Europe et réalisé des reportages depuis le Pakistan, l’Afghanistan, et la Bosnie-Herzégovine pendant la guerre ».

« C’est vraiment en toute humilité que j’ai demandé à être accompagné par un agent de sécurité grâce à qui le garde du corps de la délégation de Nasser Al-Khelaifi a été repoussé ».

Le harcèlement et les perturbations se sont poursuivis tout au long de la couverture du procès, ce qui a incité le journaliste à engager une firme privée pour assurer sa sécurité personnelle, après que la police judiciaire suisse a refusé d’intervenir, puisque les abus avaient eu lieu dans un « espace public».

« Je n’étais pas convaincu par les règles démocratiques qu'ils invoquent ; je n’etais pas convaincu par leurs explications », a indiqué Al-Fridhi avant d’ajouter : « Comment peut-il [Al-Khelaifi]  permettre à son garde du corps de se comporter avec nous de la sorte ? Il est libre de penser ce qu’il veut de notre chaîne, mais nous ne faisons qu’assurer la couverture médiatique ».

Le journaliste chevronné Abdellatif El-Menawy, directeur de l’information à la chaîne de télévision nationale égyptienne jusqu'en 2011 , a pour sa part condamné l'incident. Il a qualifié le recours à toute méthode de harcèlement contre des journalistes dans l'exercice de leur mission d'« inacceptable ».

Il dit à Arab News : « L’attaque sur l’équipe d’Al Arabiya par des personnes affiliées au Qatar et le fait de montrer l’image de l’émir du Qatar constituent une atteinte à la liberté de la presse. La responsabilité du Qatar est claire dans cet incident ».

L’un des hommes vu en train de harceler l’équipe a été identifié par Al-Fridhi comme étant possiblement un membre de l’entourage personnel de Khelaifi.

« Ce détail change la perspective des événements, ce n’est pas le genre de provocation auquel vous faites face dans une banlieue populaire de Bruxelles ou dans une rue bondée, il s’agit là du garde du corps d’un fonctionnaire, d’un ministre d’État. M. Khelaifi est un ministre d’État, c’est un homme d’affaires très riche, il est propriétaire du Paris Saint-Germain (club de football français), il joue un grand rôle dans le football professionnel – affaires et sport ».

Le président du Paris Saint-Germain, Al-Khelaifi, et l'ancien secrétaire général de la FIFA, Jérôme Valcke, jugés en Suisse lundi, sont accusés de corruption dans l'attribution des droits télévisuels de la Coupe du monde.

Les deux hommes risquent chacun jusqu'à cinq ans de prison s'ils sont reconnus coupables.

« Nous savons que la FIFA est une association d’affaires qui génère plus d’un milliard de dollars de revenus par an, en même temps, il y a des centaines de millions – pour ne mentionner que pays arabes – qui aiment le football et aiment regarder le Coupe du monde, mais qui pour une raison quelconque, ne peuvent pas le faire », a expliqué Al-Fridhi.

« Alors, permettez-moi de dire que c’est inacceptable. Le football ne se limite pas aux affaires et aux joueurs sur le stade, le football est un évènement très social, peut-être même l’événement social par excellence dans tous les pays. La Coupe du monde en est l’illustration vivante ».

Al-Khelaifi est accusé d’avoir incité Valcke à commettre « une mauvaise gestion criminelle aggravée ».

Selon l'accusation, l’affaire est liée à une réunion organisée le 24 octobre 2013 au siège français de BeIN, quand Al-Khelaifi aurait promis d'acheter une villa en Sardaigne pour 5 millions d'euros (5,9 millions de dollars), et d’en accorder l’usage exclusif à Valcke.

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com


Un Américain retrouve sa famille saoudienne après 40 ans – larmes de joie

Eid Alsoumani et sa famille ont finalement été réunis le 9 mai. Plusieurs d’entre eux rencontraient pour la première fois leur proche de 42 ans. (Photo fournie)
Eid Alsoumani et sa famille ont finalement été réunis le 9 mai. Plusieurs d’entre eux rencontraient pour la première fois leur proche de 42 ans. (Photo fournie)
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  • Eid Alsoumani, aujourd’hui âgé de 42 ans, avait deux ans au moment des faits
  • La mère américaine de son frère aîné a rompu les liens avec la famille pour des raisons qui n’ont pas été révélées au public

DJEDDAH: Quatre décennies de recherches ont finalement conduit à d’émouvantes retrouvailles entre un citoyen américain et sa famille saoudienne, mettant fin à une période douloureuse d’attente qui semblait vouée à l’échec.

Eid Alsoumani, aujourd’hui âgé de 42 ans, avait deux ans au moment des faits. La mère américaine de son frère aîné a rompu les liens avec la famille pour des raisons qui n’ont pas été révélées au public.

Elle avait rencontré Saoud Alsoumani alors qu’il était étudiant aux États-Unis. Ils se sont mariés et ont eu deux fils.

Eid Alsoumani et sa famille ont finalement été réunis le 9 mai. Plusieurs d’entre eux rencontraient pour la première fois leur proche de 42 ans. (Photo fournie)
Eid Alsoumani et sa famille ont finalement été réunis le 9 mai. Plusieurs d’entre eux rencontraient pour la première fois leur proche de 42 ans. (Photo fournie)

Après son retour en Alabama avec les garçons, la mère de Eid a coupé toute communication entre leur père – qui est retourné en Arabie saoudite – et eux.

«Pendant cette période, qui a duré 40 ans, les membres de la famille cherchaient leurs proches par l’intermédiaire de l’ambassade américaine. Ils ont essayé de rechercher la famille à plusieurs reprises, mais aucune piste ne leur a été a bénéfique», déclare Bander Alsoumani, le cousin de Eid.


Le prince héritier d’Arabie saoudite rencontre Sullivan, conseiller à la sécurité nationale de la Maison-Blanche

Le prince héritier d’Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane (à gauche), a rencontré le conseiller à la sécurité nationale de la Maison-Blanche, Jake Sullivan. (Agence de presse saoudienne/AFP)
Le prince héritier d’Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane (à gauche), a rencontré le conseiller à la sécurité nationale de la Maison-Blanche, Jake Sullivan. (Agence de presse saoudienne/AFP)
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  • Au cours de la réunion, les deux dirigeants ont passé en revue les relations stratégiques entre les deux pays et les moyens de les renforcer dans divers domaines
  • La SPA soutient que les efforts visant à trouver une solution crédible à la question palestinienne ont également été abordés

DHAHRAN: Le prince héritier d’Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane, a rencontré le conseiller à la sécurité nationale de la Maison-Blanche, Jake Sullivan, dans la ville orientale de Dhahran, rapporte dimanche l’Agence de presse saoudienne (SPA).

Au cours de la réunion, les deux dirigeants ont passé en revue les relations stratégiques entre les deux pays et les moyens de les renforcer dans divers domaines, indique la SPA.

L’agence soutient que les efforts visant à trouver une solution crédible à la question palestinienne, y compris un cessez-le-feu durable et l’entrée sans entrave de l’aide humanitaire à Gaza, en vue d’une «solution à deux États qui réponde aux aspirations et aux droits légitimes du peuple palestinien», ont également été abordés.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Libye: retour au calme près de Tripoli après de violents combats

Ces affrontements déclenchés vendredi soir, s'étaient poursuivis le lendemain à Zawiya, à 45 km à l'ouest de Tripoli (Photo, AFP).
Ces affrontements déclenchés vendredi soir, s'étaient poursuivis le lendemain à Zawiya, à 45 km à l'ouest de Tripoli (Photo, AFP).
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  • Samedi, les écoles de Zawiya n'ont pas ouvert et certaines routes menant à la ville ont été fermées
  • La Libye se remet difficilement des années de guerre et de chaos qui ont suivi la révolte de 2011

TRIPOLI: Les violents affrontements qui ont opposé des groupes armés rivaux à Zawiya, près de la capitale libyenne, ont cessé samedi soir grâce à une médiation tribale, a indiqué dimanche à l'AFP un responsable de cette ville de l'ouest libyen.

Ces affrontements déclenchés vendredi soir, s'étaient poursuivis le lendemain à Zawiya, à 45 km à l'ouest de Tripoli, faisant "un mort et plusieurs blessés ainsi que des dégâts aux habitations et sièges publics", a précisé ce responsable de la Direction de sécurité sous couvert de l'anonymat.

Les violences "ont cessé (samedi) soir, grâce à une médiation des notables et chefs tribaux de la ville", a-t-il ajouté, sans donner de précisions sur  les raisons des affrontements.

Samedi, les écoles de Zawiya n'ont pas ouvert et certaines routes menant à la ville ont été fermées.

Routes fermées 

La Mission des Nations unies en Libye (Manul) avait appelé "à la fin immédiate des hostilités", exhortant les autorités à "assurer la protection et la sécurité des civils", selon un communiqué succinct publié sur X.

La Libye se remet difficilement des années de guerre et de chaos qui ont suivi la révolte de 2011. Elle est divisée entre un gouvernement établi à Tripoli, reconnu par l'ONU, et une administration rivale dans l'est du pays.

Malgré un relatif retour au calme observé depuis quelques années, des affrontements se produisent périodiquement entre la myriade de groupes armés présents dans le pays.

Mi-avril, de brefs affrontements ont opposé des groupes armés influents au coeur de la capitale libyenne.

En août 2023, des combats entre deux puissants groupes armés à Tripoli avaient fait 55 morts.