Chez les labels fureteurs, des pépites comme Henri Salvador électro

Dans les années 1970, Henri Salvador jongle avec boîtes à rythmes et collages de voix en sorcier des consoles de mixages installées dans son repaire de la place Vendôme, à Paris. (Photo, AFP)
Dans les années 1970, Henri Salvador jongle avec boîtes à rythmes et collages de voix en sorcier des consoles de mixages installées dans son repaire de la place Vendôme, à Paris. (Photo, AFP)
Short Url
Publié le Mardi 28 décembre 2021

Chez les labels fureteurs, des pépites comme Henri Salvador électro

  • Au moment des bilans de 2021, hors des sentiers battus, s'impose la compilation «Homme studio» du label francilien Born Bad Records, d'ordinaire associé au rock-garage
  • Born Bad Records exhume des trésors du passé mais promeut aussi les laborantins fous d'aujourd'hui

PARIS : Henri Salvador version synthés, cocktail techno-musiques orientales ou disciple marocain de James Brown tiré de l'oubli: des labels chercheurs d'or font le bonheur des festivals défricheurs et des oreilles curieuses.

Au moment des bilans de 2021, hors des sentiers battus, s'impose la compilation "Homme studio" du label francilien Born Bad Records, d'ordinaire associé au rock-garage. On y découvre un Henri Salvador méconnu. Dans les années 1970, l'artiste jongle avec boîtes à rythmes et collages de voix en sorcier des consoles de mixages installées dans son repaire de la place Vendôme, à Paris.

"C'est fantastique, j'ai à ma disposition autant de musiciens que je veux et à n'importe quelle heure du jour et de la nuit", relate-t-il à l'époque, cité dans les notes du disque.

En écoutant "Sex Man", pastiche psychédélique de "Batman", "Kissinger, Le Duc Tho", parlé-chanté sur trame politique ou "On l'a dans l'baba" et ses boucles rythmiques, on est bien loin du crooner-amuseur de "Zorro est arrivé".

"On n'a pas fini de redécouvrir Henri Salvador", disait Imany qui a repris un titre ignoré du musicien, "Les Voleurs d'Eau", texte sur le pillage des richesses naturelles, dans son album "Voodoo Cello".

«Touche-à-tout irrépressible»

Born Bad Records exhume des trésors du passé (le 4e volet de "Wizzz!", perles de pop psychédélique française des années 1960-70 est paru en 2021) mais promeut aussi les laborantins fous d'aujourd'hui, comme La Femme. Sans oublier des projets hors norme comme Star Feminine Band, adolescentes béninoises chantant l'émancipation, remarquées aux Trans Musicales de Rennes.

Ce mélange des genres est une philosophie et aussi, parfois, une bouée de sauvetage. "On a un joli catalogue, avec cet éclectisme, ce touche-à-tout irrépressible, et on se rend compte que ne pas dépendre pas d'un seul style musical, ça peut aider à survivre", explique Marc Hollander, fondateur de Crammed Discs, autre label dénicheur, basé à Bruxelles.

Le nom de son bébé peut se traduire par "Disques entassés" mais a une histoire plus drôle. "Je suis d'abord musicien et pour un album de mon groupe (Aksak Maboul, toujours en activité) ça faisait mieux de mettre un nom de label, j'ai pensé à mon prénom à l'envers (Cram), je ne pensais pas en faire un vrai label, sinon je n'aurais pas opté pour un choix aussi mégalo (rires)". Crammed Discs existe depuis 40 ans et, à l'image de son créateur, aime "picorer dans tous les styles".

Parmi ses poulains, Ikoqwe, duo d'Angola, entre hip-hop et musique traditionnelle, échappé d'une soucoupe volante. Aux Trans Musicales ils se sont produits, comme d'habitude, avec leurs visages recouverts de bandages surmontés d'antennes.

Funk égyptien, reggae libyen

Acid Arab, autre spécimen de l'écurie Crammed, illustre aussi l'esprit maison. C'est un beau club de rencontres entre techno et musiques orientales. Le monde est petit: un des cerveaux du groupe, Guido Cesarsky (aussi appelé Guido Minisky), a collecté les raretés d'Henri Salvador pour "Homme Studio".

Enfin, à propos de musiques orientales, il y a les trouvailles épatantes de Habibi Funk. Ce label de Berlin fait briller des bijoux oubliés du monde arabe des années 1970-80. Du funk égyptien au reggae libyen. 

Le volume 2 de la compilation "An eclectic selection from the Arab world" a été diffusé cette année. On découvre Douaa, Marocaine qui, avec "Haditouni", reprend "Parlez-moi de lui", chanté par Dalida (puis par Françoise Hardy ou Cher).

On recroise aussi Fadoul, Marocain imprégné par James Brown, voix-totémique du label. Jannis Stürtz, patron d'Habibi Funk, tombé sur un de ses disques à Casablanca, a mis trois ans à retrouver la famille de ce musicien décédé dans les années 1990, comme il l'explique dans un livret. "Sa famille n'aurait jamais pensé que sa musique attire l'attention en dehors du Maroc et ne l'avait plus écouté depuis 30 ans faute de platine à la maison".


Imane Alaoui, auteure de «Flavors of Morocco Transcended», rejoint E& Beach Canteen pour un cours culinaire en direct ce dimanche

Imane Alaoui, auteure du livre de recettes « Flavors of Morocco Transcended » (fournie)
Imane Alaoui, auteure du livre de recettes « Flavors of Morocco Transcended » (fournie)
Short Url
  • Rejoignez Imane pour un cours de cuisine marocaine à la pittoresque cantine E& Beach, située sur la plage de Jumeirah à Dubaï
  • Imane Alaoui s'est donné pour mission de détruire le mythe selon lequel la cuisine marocaine est trop complexe

DUBAÏ : Imane Alaoui, auteure du livre de recettes « Flavors of Morocco Transcended », invite les aficionados de la cuisine à embarquer pour un voyage culinaire sans précédent.

Rejoignez Imane pour un cours de cuisine marocaine à la pittoresque cantine E& Beach, située sur la plage de Jumeirah à Dubaï.

Au cours de cette expérience immersive, les participants visiteront la cuisine marocaine, découvrant et savourant des recettes exquises adaptées aux palais et aux styles de vie modernes. Au cœur de l'événement se trouve le célèbre tajine marocain, pour s'adapter à l'emploi du temps trépidant des habitants de Dubaï.

Flavors of Morocco Trenscended par Imane Alaoui (fournie)
Flavors of Morocco Transcended par Imane Alaoui (fournie)

Imane Alaoui s'est donné pour mission de détruire le mythe selon lequel la cuisine marocaine est trop complexe, en veillant à ce qu'elle soit accessible à tous ceux qui ont une passion pour la cuisine et un amour pour les saveurs diverses. Grâce à ce cours culinaire, les participants acquerront des connaissances inestimables, des compétences pratiques et une nouvelle appréciation de la riche tapisserie de la gastronomie marocaine.

Pour vous lancer dans cette aventure culinaire, rendez-vous sur : www.breakbread.com/experiences .

À propos d'Imane Alaoui :

Passionnée de cuisine et par le partage de son héritage, Imane Alaoui est connue pour son approche innovante de la cuisine marocaine. Elle cherche à inspirer les autres pour embrasser la richesse et la diversité de la gastronomie marocaine.

À propos de « Flavors of Morocco Transcended » (Les saveurs du Maroc transcendées)

« Les saveurs du Maroc transcendées » est un livre de recettes qui réinvente les plats marocains traditionnels pour un public moderne. Le livre présente un mélange harmonieux de saveurs authentiques et de tournures contemporaines, invitant les lecteurs à un voyage culinaire captivant à travers le paysage culinaire vibrant du Maroc.

 


L'Arabie saoudite annonce la Semaine de la mode de la mer Rouge

Parmi les moments forts, notons la participation de cent marques saoudiennes, une initiative lancée par la Commission de la mode afin de soutenir et de promouvoir les talents locaux émergents. (Photo Arab News).
Parmi les moments forts, notons la participation de cent marques saoudiennes, une initiative lancée par la Commission de la mode afin de soutenir et de promouvoir les talents locaux émergents. (Photo Arab News).
Short Url
  • Organisé par la Commission saoudienne de la mode, cet événement mettra en vedette des créateurs locaux et internationaux
  • L’Arabie saoudite avait accueilli sa première semaine de la mode en 2023 à Riyad

DUBAÏ: Le Royaume s’apprête à accueillir la toute première Semaine de la mode de la mer Rouge. Prévu en bord de mer sur l'île d'Ummahat, cet événement glamour se déroulera du 16 au 18 mai au St. Regis Red Sea Resort. Organisé par la Commission saoudienne de la mode, cet événement mettra en vedette des créateurs locaux et internationaux. Son objectif est de célébrer la fusion entre l'esthétique traditionnelle saoudienne et le design contemporain de pointe.

Parmi les moments forts, notons la participation de cent marques saoudiennes, une initiative lancée par la Commission de la mode afin de soutenir et de promouvoir les talents locaux émergents.

Rappelons que l'Arabie saoudite avait accueilli sa première semaine de la mode en 2023 à Riyad. L'événement, qui s’était déroulé dans le quartier financier du roi Abdallah du 20 au 23 octobre, a jeté les bases de la nouvelle capitale de la mode au Moyen-Orient.

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com


La rappeuse afghane Sonita Alizada, voix des jeunes filles pour la liberté

Sonita Alizada elle-même a failli être vendue à un homme vers l'âge de 10 ans, puis à 14 ans pour 9.000 dollars. (AFP).
Sonita Alizada elle-même a failli être vendue à un homme vers l'âge de 10 ans, puis à 14 ans pour 9.000 dollars. (AFP).
Short Url
  • Non au travail des enfants, aux mariages forcés, au renoncement à ses rêves: à travers le rap, Sonita Alizada (ou Alizadeh) a trouvé un médium parfait pour crier ses combats et raconter son histoire démarrée sous le régime taliban
  • Postée sur internet, la vidéo est vue plus de 8.000 fois le premier jour, tant les mariages forcés sont répandus dans le monde avec 12 millions de mineures mariées chaque année, selon l'Unicef

ARROMANCHES-LES-BAINS: Non au travail des enfants, aux mariages forcés, au renoncement à ses rêves: à travers le rap, Sonita Alizada (ou Alizadeh) a trouvé un médium parfait pour crier ses combats et raconter son histoire démarrée sous le régime taliban.

"Comme toutes les filles, je suis en cage, je ne suis qu'un mouton qu'on élève pour le dévorer", chante-t-elle, en 2014 en Iran, dans "Brides for sale" (Mariées à vendre), en robe de mariée, code-barre et ecchymoses sur le visage. "Relis le Coran! Il ne dit pas que les femmes sont à vendre."

Postée sur internet, la vidéo est vue plus de 8.000 fois le premier jour, tant les mariages forcés sont répandus dans le monde avec 12 millions de mineures mariées chaque année, selon l'Unicef.

Sonita Alizada elle-même a failli être vendue à un homme vers l'âge de 10 ans, puis à 14 ans pour 9.000 dollars.

Repérée par la documentariste iranienne Rokhsareh Ghaem Maghami qui verse 2.000 dollars, elle a droit à six mois de sursis et saisit sa chance lorsqu'une ONG américaine lui propose d'étudier aux Etats-Unis.

Dans l'Utah, les débuts sont difficiles pour celle qui ne sait dire en anglais que "salut, je suis une rappeuse". Elle découvre aussi qu'aux Etats-Unis les mariages de mineures existent.

Elle décide de raconter son histoire dans les écoles, jusqu'au très prisé festival américain du film de Sundance où le documentaire qui lui est consacré, "Sonita", remporte en 2016 le prix du jury.

Ses jeunes années sont marquées par la peur des Talibans et la faim. Née à Herat en 1996, elle a environ cinq ans lorsqu'elle fuit avec ses parents et ses sept frères et sœurs, sans papiers, vers l'Iran.

"On pensait que la vie y serait plus facile, sans guerre mais c'était très difficile de se faire accepter à cause de l'image des Afghans", se rappelle Sonita Alizada, 27 ans, dans un entretien avec l'AFP.

Là aussi, interdiction d'aller à l'école: "Je cirais des chaussures avec mes frères puis je vendais des fleurs." Sa première bonne étoile est une femme qui apprend clandestinement aux filles à lire et à écrire dans une mosquée.

« Toujours en colère »

De retour en Afghanistan, son père, malade, meurt. Son mariage est planifié puis annulé lorsqu'elle retourne en Iran. Sonita y rencontre une association qui lui permet de prendre des cours de guitare en secret... et l'encourage à écrire après avoir remporté un prix de poésie.

Un jour l'artiste en devenir entend le rappeur star Eminem et, sans comprendre les paroles, pense que c'est "probablement la meilleure façon de partager une histoire".

La jeune fille écrit "Brides for sale" même si sa mère, mariée à 12 ans et illettrée, lui interdit de faire du rap. C'est le succès et le départ vers les Etats-Unis.

Devenue sa plus grande admiratrice, sa mère apparaît dans son clip "Run Boy", qui parle des Talibans essayant d'empêcher la scolarisation des filles.

Le 4 juin, elle sera à Caen, dans le nord-ouest de la France, pour le prix Liberté, qu'elle a remporté en 2021. La jeune artiste chantera "Stand up" avec des locaux et le clip de la chanson, filmé sur les plages du Débarquement, sera diffusé devant des vétérans de la Seconde Guerre mondiale.

"Toujours en colère", elle continue de défendre avec le rap et sur les réseaux sociaux la liberté sous toutes ses formes: à l'éducation, à s'exprimer, à choisir son partenaire. Elle a aussi mis en place deux projets en Afghanistan pour aider les enfants et les femmes.

Diplômée l'année dernière en droits humains et en musique à New York, Sonita Alizada veut maintenant étudier la politique à Oxford.

"L'art et la politique vont ensemble. Toute ma musique parle de politique, de faire la différence, de donner de l'espoir, de prendre conscience. Alors j'essaye d'éveiller les consciences à travers la musique", souligne celle qui espère, un jour, pouvoir prendre une part active dans l'avenir de son pays.