Joe Biden embourbé dans la gestion du Covid-19

Le président américain Joe Biden écoute lors d'un appel vidéo avec l'équipe d'intervention Covid-19 de la Maison Blanche et la National Governors Association dans l'auditorium de la Cour sud de l'Eisenhower Executive Office Building le 27 décembre 2021 à Washington, DC.(AFP)
Le président américain Joe Biden écoute lors d'un appel vidéo avec l'équipe d'intervention Covid-19 de la Maison Blanche et la National Governors Association dans l'auditorium de la Cour sud de l'Eisenhower Executive Office Building le 27 décembre 2021 à Washington, DC.(AFP)
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Publié le Jeudi 30 décembre 2021

Joe Biden embourbé dans la gestion du Covid-19

  • Les données publiées mercredi montrant un nouveau record d'infections
  • A son investiture en janvier 2021, Joe Biden avait promis de juguler l'épidémie après des mois de gestion erratique par son prédécesseur

WASHINGTON : Après sa victoire face à Donald Trump, Joe Biden avait promis de "suivre la science" pour sortir les Etats-Unis de la pandémie de coronavirus: un an plus tard, le message présidentiel s'est embourbé avec la flambée des contaminations, une pénurie de kits de dépistage et une résistance acharnée à la vaccination d'une partie des Américains.

Les données publiées mercredi montrant un nouveau record d'infections - 265.427 cas quotidiens sur une moyenne de sept jours - soulignent l'incapacité du gouvernement à contrôler ce virus, dont le variant Omicron est devenu dominant dans le pays.

La bonne nouvelle est qu'Omicron, quoique plus contagieux, semble provoquer des symptômes moins sévères que son prédécesseur Delta, avec seulement 11% d'augmentation des hospitalisations.

Ces données sont "encourageantes" mais il faut éviter la "complaisance" car le système hospitalier pourrait malgré tout être mis sous tension, a mis en garde mercredi Anthony Fauci, conseiller de la Maison Blanche sur la crise sanitaire.

La rapidité de la propagation du variant Omicron a déjà semé un certain chaos et fait des dégâts politiques pour l'administration Biden et le parti démocrate.

Le boom des contaminations a cloué des milliers d'avions au sol en pleine saison des fêtes, perturbé la restauration et les grands championnats sportifs, ou annulé des spectacles.

A son investiture en janvier 2021, Joe Biden avait promis de juguler l'épidémie après des mois de gestion erratique par son prédécesseur. Après avoir lancé avec succès une campagne de vaccination massive, il avait même été jusqu'à assurer le 4 juillet, jour de la fête nationale américaine, que le pays était "proche de déclarer son indépendance face au virus".  

Mais, plombé par l'apparition du variant Delta cet été, puis d'Omicron cet hiver, le démocrate est critiqué de toutes parts et son taux de popularité s'est effondré, à 43% seulement.

Degré de tolérance 

Le New York Post, l'un des plus virulents détracteurs de la Maison Blanche, ne rejette pas la faute du Covid-19 sur le président, mais fustige sa stratégie pour endiguer l'épidémie.

"L'équipe Biden, avec son battage médiatique, son incompétence, son hypocrisie et ses mensonges flagrants, n'inspire pas la confiance", affirmait mardi le quotidien dans son éditorial.

"Vous vous rappelez que la campagne des démocrates était fondée sur le fait qu'ils viendraient rapidement et facilement à bout du virus chinois? Toute leur campagne était un mensonge", a renchéri mercredi dans un communiqué l'ex-président Donald Trump, qui avait pourtant minimisé la pandémie pendant son mandat. 

Beaucoup de critiques visent notamment le manque de kits d'auto-tests rapides alors que les centres de dépistage sont pris d'assaut en cette fin d'année.

"Nous avons encore du travail à faire", a admis lundi Joe Biden, citant l'augmentation du nombre de sites de dépistage et la distribution gratuite de 500 millions de kits à partir de janvier. 

Mercredi, le gouvernement a aussi autorisé la mise sur le marché de deux nouveaux auto-tests et signé un contrat de 137 millions de dollars pour l'approvisionnement en matériaux nécessaires à la production de tests rapides. 

Howard Forman, professeur de santé publique à l'université de Yale, estime que le dépistage régulier des populations à risque est "essentiel" pour soigner la maladie avant l'apparition de complications graves.

"Pour chaque catégorie à haut risque, je ferais des tests le plus tôt possible", dit-il à l'AFP.

Mais la meilleure défense contre le virus reste la vaccination, avec un taux de mortalité 14 fois plus important pour les non-vaccinés, selon les Centres de prévention et de lutte contre les maladies (CDC). 

Là aussi, Joe Biden fait face au refus obstiné d'une partie de la population de se faire immuniser, souvent dans les Etats à majorité républicaine. Malgré une intense campagne de vaccination et la facilité d'accès aux injections, seulement 62% des Américains sont entièrement vaccinés et 33% ont reçu une dose de rappel.

Cette semaine, les CDC ont réduit de moitié la durée de la quarantaine pour les cas positifs asymptomatiques, à cinq jours, afin de limiter les absences, un geste qui ne fait pourtant pas l'unanimité dans le monde du travail.

Cette décision illustre la difficulté pour le gouvernement de contenter tout le monde, en même temps.

Et Rochelle Walensky, la directrice des CDC, a reconnu mercredi que les autorités de santé s'étaient appuyées sur des bases scientifiques, mais aussi sur des facteurs humains et politiques pour prendre leur décision.

"Cela avait vraiment beaucoup à voir avec ce que nous pensons être le degré de tolérance des gens", a-t-elle dit sur CNN.


Islamabad assure que le cessez-le-feu avec l'Afghanistan «tient»

Le cessez-le-feu entre Islamabad et Kaboul, prolongé jeudi à l'issue d'un cycle de négociations en Turquie "tient", a affirmé le ministère pakistanais des Affaires étrangères. (AFP)
Le cessez-le-feu entre Islamabad et Kaboul, prolongé jeudi à l'issue d'un cycle de négociations en Turquie "tient", a affirmé le ministère pakistanais des Affaires étrangères. (AFP)
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  • "Le cessez-le-feu tient mais toute provocation entraînera une riposte adaptée à la nature de la violation du cessez-le-feu"
  • Un nouveau cycle de discussions est prévu à Istanbul le 6 novembre pour tenter d'instaurer une trêve durable à la frontière entre les deux pays après des affrontements d'une ampleur inédite

ISLAMABAD: Le cessez-le-feu entre Islamabad et Kaboul, prolongé jeudi à l'issue d'un cycle de négociations en Turquie "tient", a affirmé le ministère pakistanais des Affaires étrangères.

"Le cessez-le-feu tient mais toute provocation entraînera une riposte adaptée à la nature de la violation du cessez-le-feu", a assuré Tahir Andrabi, porte-parole de ce ministère. Un nouveau cycle de discussions est prévu à Istanbul le 6 novembre pour tenter d'instaurer une trêve durable à la frontière entre les deux pays après des affrontements d'une ampleur inédite.

 


Soudan: le Conseil de sécurité de l'ONU condamne «l'assaut» des paramilitaires sur El-Facher

Le Conseil de sécurité de l'ONU a condamné jeudi "l'assaut" des paramilitaires soudanais sur la ville d'El-Facher, au Darfour, et ses "impacts dévastateurs sur les civils". (AFP)
Le Conseil de sécurité de l'ONU a condamné jeudi "l'assaut" des paramilitaires soudanais sur la ville d'El-Facher, au Darfour, et ses "impacts dévastateurs sur les civils". (AFP)
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  • Dans cette déclaration, le Conseil exprime sa "profonde inquiétude concernant l'escalade de la violence dans et autour d'El-Facher"
  • El-Facher, dernière grande ville du Darfour qui échappait au contrôle des Forces de soutien rapide (FSR), "déjà le théâtre de niveaux catastrophiques de souffrance humaine, a plongé dans un enfer encore plus noir"

NATIONS-UNIES: Le Conseil de sécurité de l'ONU a condamné jeudi "l'assaut" des paramilitaires soudanais sur la ville d'El-Facher, au Darfour, et ses "impacts dévastateurs sur les civils".

Dans cette déclaration, le Conseil exprime sa "profonde inquiétude concernant l'escalade de la violence dans et autour d'El-Facher", dont les paramilitaires des Forces de soutien rapide viennent de prendre le contrôle, et condamne les "atrocités qu'auraient commises les FSR contre la population civile, y compris exécutions sommaires et détentions arbitraires".

El-Facher, dernière grande ville du Darfour qui échappait au contrôle des Forces de soutien rapide (FSR), "déjà le théâtre de niveaux catastrophiques de souffrance humaine, a plongé dans un enfer encore plus noir, avec des informations crédibles d'exécutions de masse" après l'entrée des paramilitaires, a dénoncé devant le Conseil de sécurité le chef des opérations humanitaires de l'ONU, Tom Fletcher.

"Nous ne pouvons pas entendre les cris, mais pendant que nous sommes assis ici, l'horreur se poursuit. Des femmes et des filles sont violées, des gens mutilés et tués, en toute impunité", a-t-il ajouté.

Mais "la tuerie n'est pas limitée au Darfour", a-t-il alerté, s'inquiétant notamment de la situation dans le Kordofan voisin.

"Des combats féroces au Kordofan-Nord provoquent de nouvelles vagues de déplacement et menacent la réponse humanitaire, y compris autour de la capitale El-Obeid".

Des informations font état "d'atrocités à large échelle commises par les Forces de soutien rapide à Bara, dans le Kordofan-Nord, après la récente prise de la ville", a également dénoncé Martha Ama Akyaa Pobee, sous-secrétaire générale de l'ONU chargée de l'Afrique.

"Cela inclut des représailles contre des soi-disant collaborateurs, souvent ethniquement motivées", a-t-elle déploré.

"Au moins 50 civils ont été tués ces derniers jours à Bara, à cause des combats et par des exécutions sommaires. Cela inclut l'exécution sommaire de cinq bénévoles du Croissant rouge", a-t-elle indiqué.

Le Kordofan "est probablement le prochain théâtre d'opérations militaires pour les belligérants", a-t-elle mis en garde.

"Des attaques de drones de la part des deux parties touchent de nouveaux territoires et de nouvelles cibles. Cela inclut le Nil Bleu, Khartoum, Sennar, le Kordofan-Sud et le Darfour-Ouest, ce qui laisse penser que la portée territoriale du conflit s'élargit", a ajouté la responsable onusienne.

Décrivant la situation "chaotique" à El-Facher où "personne n'est à l'abri", elle a d'autre part noté qu'il était difficile d'y estimer le nombre de victimes.

La guerre au Soudan a fait des dizaines de milliers de morts, des millions de déplacés et provoqué la pire crise humanitaire actuelle, selon l'ONU.

Elle a été déclenchée en avril 2023 par une lutte de pouvoir entre deux anciens alliés: le général Abdel Fattah al-Burhane, commandant de l'armée et dirigeant de facto du Soudan depuis le coup d'Etat de 2021, et le général Mohamed Daglo, à la tête des FSR.


Ouragan Melissa: près de 50 morts dans les Caraïbes, l'aide afflue

Un homme passe devant les débris d'une maison endommagée après le passage de l'ouragan Melissa dans le village de Boca de Dos Rios, province de Santiago de Cuba, Cuba, le 30 octobre 2025. (AFP)
Un homme passe devant les débris d'une maison endommagée après le passage de l'ouragan Melissa dans le village de Boca de Dos Rios, province de Santiago de Cuba, Cuba, le 30 octobre 2025. (AFP)
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  • L’ouragan Melissa, le plus puissant à frapper la Jamaïque en près de 90 ans, a fait près de 50 morts en Haïti et en Jamaïque, laissant derrière lui des destructions massives et des centaines de milliers de sinistrés
  • L’aide internationale afflue vers les Caraïbes, avec des secours venus des États-Unis, du Venezuela, de la France et du Royaume-Uni, alors que les experts rappellent le rôle du réchauffement climatique dans l’intensification de ces catastrophes

CUBA: L'aide internationale afflue vendredi vers les Caraïbes dévastées par le passage de l'ouragan Melissa qui a fait près de 50 morts en Haïti et en Jamaïque.

Habitations en ruines, quartiers inondés et communications coupées... L'heure est à l'évaluation des dégâts causés par Melissa qui devrait désormais faiblir au dessus dans l'Atlantique nord après avoir passé les Bermudes.

Selon le Centre national américain des ouragans (NHC), les inondations devraient s'atténuer aux Bahamas, mais les crues pourraient demeurer à un niveau élevé à Cuba, en Jamaïque, en Haïti et en République dominicaine voisine.

Rendu plus destructeur par le réchauffement climatique, l'ouragan a été le plus puissant à toucher terre en 90 ans lorsqu'il a frappé la Jamaïque mardi en catégorie 5, la plus élevée sur l'échelle Saffir-Simpson, avec des vents d'environ 300 km/h.

"Le bilan confirmé est désormais de 19 morts" dont neuf à l'extrémité ouest de l'île, a déclaré jeudi soir la ministre jamaïcaine de l'Information Dana Morris Dixon, citée par les médias locaux.

De nombreux habitants n'ont toujours pas pu contacter leurs proches, ont expliqué les autorités. L'armée jamaïcaine s'emploie à dégager les routes bloquées, selon le gouvernement.

"Il y a eu une destruction immense, sans précédent, des infrastructures, des propriétés, des routes, des réseaux de communication et d'énergie", a déclaré depuis Kingston Dennis Zulu, coordinateur pour l'ONU dans plusieurs pays des Caraïbes. "Nos évaluations préliminaires montrent que le pays a été dévasté à des niveaux jamais vus auparavant".

- Melissa "nous a tués" -

A Haïti, pas directement touché par l'ouragan mais victime de fortes pluies, au moins 30 personnes, dont dix enfants, sont mortes, et 20 portées disparues, selon le dernier bilan des autorités communiqué jeudi. Vingt-trois de ces décès sont dus à la crue d'une rivière dans le sud-ouest du pays.

A Cuba, les communications téléphoniques et routières restent largement erratiques.

A El Cobre, dans le sud-ouest de l'île communiste, le son des marteaux résonne sous le soleil revenu: ceux dont le toit s'est envolé s'efforcent de réparer avec l'aide d'amis et de voisins, a constaté l'AFP.

Melissa "nous a tués, en nous laissant ainsi dévastés", a déclaré à l'AFP Felicia Correa, qui vit dans le sud de Cuba, près d'El Cobre. "Nous traversions déjà d'énormes difficultés. Maintenant, évidement, notre situation est bien pire."

Quelques 735.000 personnes avaient été évacuées, selon les autorités cubaines.

- Secouristes -

L'aide promise à l'internationale s'achemine dans la zone dévastée.

Les États-Unis ont mobilisé des équipes de secours en République dominicaine, en Jamaïque et aux Bahamas, selon un responsable du département d'État. Des équipes étaient également en route vers Haïti.

Le secrétaire d'État Marco Rubio a également indiqué que Cuba, ennemi idéologique, est inclus dans le dispositif américain.

Le Venezuela a envoyé 26.000 tonnes d'aide humanitaire à son allié cubain.

Le président du Salvador Nayib Bukele a annoncé sur X envoyer vendredi "trois avions d'aide humanitaire en Jamaïque" avec "plus de 300 secouristes" et "50 tonnes" de produits vitaux.

Kits de première nécessité, unités de traitement de l'eau: la France prévoit de livrer "dans les prochains jours" par voie maritime une cargaison d'aide humanitaire d'urgence en Jamaïque, selon le ministère des Affaires étrangères.

Le Royaume-Uni a débloqué une aide financière d'urgence de 2,5 millions de livres (2,8 millions d'euros) pour les pays touchés.

Le changement climatique causé par les activités humaines a rendu l'ouragan plus puissant et destructeur, selon une étude publiée mardi par des climatologues de l'Imperial College de Londres.

"Chaque désastre climatique est un rappel tragique de l'urgence de limiter chaque fraction de degré de réchauffement, principalement causé par la combustion de quantités excessives de charbon, de pétrole et de gaz", a déclaré Simon Stiell, secrétaire exécutif de l'ONU chargé du changement climatique, alors que la grande conférence climatique des Nations unies COP30 s'ouvre dans quelques jours au Brésil.

Avec le réchauffement de la surface des océans, la fréquence des cyclones (ou ouragans ou typhons), les plus intenses augmente, mais pas leur nombre total, selon le groupe d'experts du climat mandatés par l'ONU, le Giec.