Une rentrée scolaire dans le flou face à Omicron

Des élèves travaillent dans la salle de classe d'une école primaire le 2 septembre 2021 à Lyon, le premier jour de l'année scolaire française. (AFP)
Des élèves travaillent dans la salle de classe d'une école primaire le 2 septembre 2021 à Lyon, le premier jour de l'année scolaire française. (AFP)
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Publié le Samedi 01 janvier 2022

Une rentrée scolaire dans le flou face à Omicron

  • La rentrée scolaire se fera donc lundi et sans grande modification du protocole sanitaire en place depuis fin novembre
  • Le quasi statu quo sanitaire a été annoncé jeudi, à l'issue d'une réunion entre les syndicats d'enseignants et le ministère

PARIS : Les élèves retrouvent lundi les bancs de l'école, mais parents et enseignants abordent la rentrée scolaire dans le flou face aux conditions sanitaires et au nombre exponentiel de cas dus au variant Omicron.

"Je n’avais pas envie d’attendre une semaine de plus avant de retourner à l’école, sinon, on aurait été décalé", se réjouit Clémence, élève de CP en région parisienne.

La rentrée scolaire se fera donc lundi et sans grande modification du protocole sanitaire en place depuis fin novembre: le niveau 3 (sur 4) est maintenu dans les écoles élémentaires, comme le niveau 2 dans les collèges et lycées. Tous les cours auront lieu en présentiel.

Les niveaux 2 et 3 du protocole visent à réduire le brassage entre les classes et les niveaux.

Seul changement dans les règles: dans les écoles primaires, si "un enseignant est absent et dans l'attente de son remplacement, les élèves ne peuvent être répartis dans les autres classes", a annoncé vendredi le ministère de l’Éducation nationale sur son site internet. 

Pour Paule, la mère de Clémence, la décision de maintenir les écoles ouvertes évite une situation professionnelle compliquée. "Je n’avais pas envie d’avoir à demander d’être remplacée au travail", dit la trentenaire qui a requis l'anonymat. "Le télétravail avec des enfants reste compliqué !". 

Ce n’est pas pour autant que cette rentrée, sans protocole sanitaire renforcé, la rassure : "On voit des règles de l’extérieur mais on ne peut pas savoir si elles sont respectées".

Le quasi statu quo sanitaire a été annoncé jeudi, à l'issue d'une réunion entre les syndicats d'enseignants et le ministère.

La piste envisagée deux jours plus tôt par le ministre Jean-Michel Blanquer, selon laquelle les élèves pourraient avoir à présenter au moins deux tests négatifs à plusieurs jours d'intervalle, contre un actuellement, "reste en suspens et dépend de l'avis de la Haute autorité de santé" attendu pour la fin de semaine, selon les syndicats.

Pour l'heure donc, la règle reste fixée à un test négatif pour revenir en classe lorsqu'un cas positif y est détecté.

« Déni cosmique »

Les syndicats d'enseignants du primaire réclamaient le retour à la politique de fermeture d'une classe dès le premier cas positif, mesure qui n'est plus en vigueur depuis le 29 novembre. Désormais, il faut trois cas confirmés pour fermer une classe durant sept jours. A la veille des vacances, 3.150 classes étaient fermées en France en raison de l'épidémie.

"Les enseignants ne pourront plus boire leur café debout, mais les autres décisions sécuritaires restent en attente d'arbitrage", déplore Sophie Vénétitay, secrétaire générale du Snes-FSU.

"Reporter la date de la rentrée n’aurait fait que décaler le problème", dit à l'AFP Laurent Zameczkowski, vice-président de la Peep, qui déplore toutefois que "les annonces faites par (le Premier ministre) Jean Castex n’aient pas été précisées depuis le 27 décembre".

Pour la Peep, "un déni cosmique" se fait ressentir en matière de "sécurisation des salles de classe", avec notamment l'absence de capteurs de CO2, que la fédération souhaite rendre obligatoire.

"L'immobilisme de l’Éducation nationale mais aussi des collectivités territoriales" face à la situation d'urgence "consterne" les parents d'élèves, selon M. Zameczkowski.

L’annonce de l’école ouverte est "une belle histoire à laquelle la FCPE ne croit plus", prévient sa coprésidente Carla Dugault.

"L'école ne pourra pas rester ouverte, dit-elle à l'AFP, alors que les élèves cas contact devront télétravailler" et que les enseignants, quand ils ne seront pas eux-mêmes positifs au Covid-19, devront gérer un enseignement distanciel et physique, "ce qui n'est pas possible".

"La continuité pédagogique dont on parle tant n'existe pas sur le terrain", insiste Mme Dugault, qui souligne que les enfants sont "malmenés" depuis le début de la crise sanitaire.

Le juste arbitrage semble difficile à trouver face à la recrudescence de la pandémie de Covid-19.

"Il n'y a aucune prise en compte du variant Omicron, rien ne nous permet de rentrer sereinement lundi", résume Guislaine David, porte-parole et secrétaire générale du SNUipp-FSU.


Macron appelle à un nouveau sursaut de l'Europe, qui peut «mourir»

Le président français Emmanuel Macron prononce un discours sur l'Europe, devant un slogan qui dit "La fin d'une Europe compliquée" dans un amphithéâtre de la Sorbonne à Paris, le 25 avril 2024 (Photo, AFP).
Le président français Emmanuel Macron prononce un discours sur l'Europe, devant un slogan qui dit "La fin d'une Europe compliquée" dans un amphithéâtre de la Sorbonne à Paris, le 25 avril 2024 (Photo, AFP).
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  • Le président français a évoqué une Europe «dans une situation d'encerclement» face aux grandes puissances régionales
  • Dans un contexte géopolitique alourdi par la guerre en Ukraine, il a appelé l'UE à renforcer encore sa défense au sein de l'Otan

PARIS: Emmanuel Macron a dressé jeudi un portrait alarmiste de l'Europe, affirmant qu'elle était "mortelle", en "situation d'encerclement", et qu'elle courait le risque d'être "reléguée" face à la compétition des autres grandes puissances, appelant à un nouveau sursaut des Vingt-Sept à l'horizon 2030.

"Nous devons être lucides aujourd'hui sur le fait que notre Europe est mortelle, elle peut mourir", a-t-il martelé dans un discours sur l'avenir de l'UE, perçu comme son entrée en campagne pour les élections européennes.

"Cela dépend uniquement de nos choix mais ces choix sont à faire maintenant" car "à l'horizon de la prochaine décennie, (...) le risque est immense d'être fragilisé voire relégué", a-t-il asséné devant 500 invités, dont les ambassadeurs des 26 autres Etats-membres de l'UE, des étudiants, des chercheurs et le gouvernement au complet.

Le président français a évoqué une Europe "dans une situation d'encerclement" face aux grandes puissances régionales et jugé que les valeurs de la "démocratie libérale" européennes étaient "de plus en plus critiquées" et "contestées".

"Le risque, c'est que l'Europe connaisse le décrochage et cela, nous commençons déjà à le voir malgré tous nos efforts", a averti le chef de l'Etat, plaidant pour une "Europe puissance", qui "se fait respecter", "assure sa sécurité" et reprend "son autonomie stratégique".

Dans un contexte géopolitique alourdi par la guerre en Ukraine, il a appelé l'UE à renforcer encore sa défense au sein de l'Otan, évoquant au passage la possibilité pour elle de se doter d'un bouclier antimissiles.

Emmanuel Macron a annoncé à cet égard qu'il allait inviter les Européens à bâtir un "concept stratégique" de "défense européenne crédible". Il a aussi appelé l'Europe à renforcer son industrie de défense et plaidé pour un "emprunt européen", sujet tabou notamment en Allemagne, pour investir dans l'armement.

Entrée en campagne 

Au niveau commercial, le président français a demandé une "révision" de la politique commerciale européenne "en défendant nos intérêts", face aux pratiques commerciales chinoises et américaines.

"Ca ne peut pas marcher si on est les seuls au monde à respecter les règles du commerce telles qu'elles avaient été écrites il y a 15 ans, si les Chinois, les Américains, ne les respectent plus en subventionnant les secteurs critiques", a-t-il déclaré.

Un discours largement considéré comme une entrée en campagne du chef de l'Etat français, alors que son camp patine à six semaines des élections européennes du 9 juin, pour lesquelles le Rassemblement national (RN, extrême droite) fait largement course en tête.

Selon un sondage Opinionway sur les élections européennes du 9 juin publié vendredi, la liste de la majorité présidentielle, à 19%, se situait toujours loin derrière celle du RN (29%), mais gardait une nette avance sur celle des socialistes (12%).

En écho au chef de l'Etat, Jordan Bardella, tête de liste du RN aux européennes, tiendra dans l'après-midi une conférence de presse pour présenter son programme et tenter ainsi d'imposer un duel au sommet.

L'Elysée a réfuté pour sa part toute tactique électoraliste, affirmant que M. Macron ambitionnait d'"influer sur l'agenda" de la prochaine Commission européenne à l'issue des élections de juin.

Une légitimité qui sera mesurée à l'aune des réactions européennes. Et au retour des Français qui estiment à 57% que le président n'a pas eu "d'influence réelle" sur l'UE depuis 2017, selon un sondage Elabe publié jeudi.

Dès vendredi, le président prendra aussi la température lors d'un échange avec des étudiants à Strasbourg, où il signera un nouveau contrat triennal pour conforter la stature européenne de la capitale alsacienne.


UE: une majorité de Français doute de l'influence réelle de Macron, selon un sondage

Le président français Emmanuel Macron arrive pour une conférence de presse à la fin du sommet du Conseil européen au siège de l'UE à Bruxelles, le 18 avril 2024. (Photo de Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron arrive pour une conférence de presse à la fin du sommet du Conseil européen au siège de l'UE à Bruxelles, le 18 avril 2024. (Photo de Ludovic MARIN / AFP)
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  • 66% des Français estiment qu'Emmanuel Macron ne doit pas «s'impliquer davantage dans la campagne» car «ce n'est pas son rôle en tant que président de la République»
  • Pour autant 61% des Français jugent qu'une «défaite nette» de la liste Renaissance serait un «échec personnel» pour le président

PARIS: Une majorité de Français (57%) doute de l'influence réelle d'Emmanuel Macron sur le fonctionnement et les décisions prises par l'Union européenne depuis 2017, selon un sondage Elabe publié jeudi pour BFMTV.

Alors qu'Emmanuel Macron va mettre en avant son bilan européen lors d'un discours jeudi matin à la Sorbonne, seuls 42% des Français estiment que le chef de l'État a eu "une influence réelle sur le fonctionnement et les décisions prises par l’Union européenne" depuis 2017.

L'électorat d’Emmanuel Macron porte un regard très positif sur son rôle (70%), alors que la majorité des électeurs de gauche (56%) et d'extrême droite (68%) sont plutôt négatifs.

A un mois et demi des européennes, 66% des Français estiment qu'Emmanuel Macron ne doit pas "s'impliquer davantage dans la campagne" car "ce n'est pas son rôle en tant que président de la République".

Pour autant 61% des Français jugent qu'une "défaite nette" de la liste Renaissance serait un "échec personnel" pour le président.

En cas de large défaite du camp présidentiel, une majorité (61%) souhaite qu'Emmanuel Macron "change significativement d'orientation politique", une opinion partagée par 43% des électeurs du président au premier tour de l'élection présidentielle en 2022.

Pour autant, seule une minorité de Français (46% contre 54%) réclame une dissolution de l’Assemblée nationale et l'organisation d'élections législatives anticipées. Encore moins (39% contre 61%) souhaitent un changement de Premier ministre.

Si 58% des sondés déclarent tenir compte avant tout d'enjeux de politique européenne dans leur décision de vote, 41% concèdent qu'ils feront leur choix avant tout sur des enjeux nationaux, surtout parmi les électeurs RN (61%).

Ce sondage a été réalisé par internet du 23 au 24 avril à partir d'un échantillon de 1.001 personnes, représentatif des résidents de France métropolitaine âgés de 18 ans et plus. Selon les résultats, la marge d'erreur est comprise entre +/- 1,4 point et +/-3,1 points.


Evénements climatiques extrêmes: la Croix-Rouge souhaite un sac d'urgence par Français

Cette photographie prise le 5 avril 2024 montre une enseigne de pharmacie affichant une température de 31 degrés Celsius à Bordeaux, dans le sud-ouest de la France. (AFP)
Cette photographie prise le 5 avril 2024 montre une enseigne de pharmacie affichant une température de 31 degrés Celsius à Bordeaux, dans le sud-ouest de la France. (AFP)
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  • Le dérèglement climatique fait déjà partie du quotidien des Français mais ils ne sont pas prêts y répondre, estime une étude de la Croix-Rouge
  • «75% (des Français) ne se sentent pas préparés face aux inondations, 73% face aux incendies de forêt, 59% face à la canicule», selon un sondage OpinionWay

PARIS: Un "sac d’urgence" pour chaque Français en cas d’évacuation face aux événements climatiques extrêmes: c’est l’une des préconisations de la Croix-Rouge française dans un rapport sur la résilience de la société française, qui fait état d'un manque de préparation.

Canicule, sécheresse, incendies de forêt, inondations: le dérèglement climatique fait déjà partie du quotidien des Français mais ils ne sont pas prêts y répondre, estime une étude de la Croix-Rouge, en collaboration avec le Centre de recherche pour l'étude et l'observation des conditions de vie (Crédoc), publiée jeudi.

"75% (des Français) ne se sentent pas préparés face aux inondations, 73% face aux incendies de forêt, 59% face à la canicule", selon un sondage OpinionWay pour la Croix-Rouge française.

"La préparation face aux crises est l'affaire de tous. Elle concerne bien entendu les pouvoirs publics, mais aussi les acteurs associatifs et privés, ainsi que les citoyens", déclare à l'AFP Philippe Da Costa, président de la Croix-Rouge française.

Pour affronter "l’inévitable", l’association a dix recommandations. Dont la constitution du "Catakit", un sac d'urgence par personne, prêt en cas d'évacuation et comprenant par exemple de la nourriture non périssable, de l'eau, une trousse de secours, des vêtements et une lampe torche, pour attendre l'arrivée de l'aide.

"Seuls 11% des Français disposent d’un sac d’urgence prêt, et moins de la moitié connaît les objets indispensables qu’il faut y glisser", détaille le sondage OpinionWay.

Autre recommandation: la formation aux gestes et aux comportements qui sauvent. "On estime aujourd’hui à seulement 40% le nombre de Français ayant récemment suivi une formation aux gestes qui sauvent, contre 95% Norvège ou 80% en Allemagne", note le rapport.

Or, rappelle la Croix-Rouge, "si les individus sont informés et formés, l’impact des événements climatiques extrêmes sur les populations sera moindre et les dégâts matériels réduits".

L'association suggère que chaque Français ait a minima connaissance des réflexes vitaux: "savoir identifier les alertes sonores, avoir les bons comportements en cas de catastrophes" en plus de la maîtrise des gestes qui sauvent.

"Les événements climatiques extrêmes se manifestent de manière plus fréquente, plus intense, plus longue, et plus étendue géographiquement, rappelle Philippe Da Costa. "Tous les territoires de l'Hexagone et d’Outre-mer sont concernés".

Pour la Croix-Rouge, "il n’y a pas de fatalité". "Se préparer pour savoir comment agir avant les crises et comment réagir pendant les crises" pourra limiter l'impact des évènements climatiques extrêmes sur les populations.