L'Égypte tempère après la chute de roquettes du Hamas défectueuses en Méditerranée

Deux roquettes tirées de Gaza tôt samedi sont tombées dans la mer Méditerranée au large de Tel-Aviv, a annoncé l'armée israélienne. (Dossier/AFP)
Deux roquettes tirées de Gaza tôt samedi sont tombées dans la mer Méditerranée au large de Tel-Aviv, a annoncé l'armée israélienne. (Dossier/AFP)
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Publié le Dimanche 02 janvier 2022

L'Égypte tempère après la chute de roquettes du Hamas défectueuses en Méditerranée

  • Le Hamas et Israël ont échangé des messages indirects via l'Égypte pour éviter que la situation ne se détériore
  • Des sources militaires du Hamas ont déclaré que le lancement n'était pas délibéré et qu'il avait été causé par un dysfonctionnement dû au mauvais temps

GAZA CITY : Deux roquettes tirées depuis Gaza tôt samedi sont tombées dans la mer Méditerranée au large de Tel-Aviv, a indiqué l'armée israélienne, sans faire de blessés.

Le Hamas et Israël ont échangé des messages indirects via l'Égypte pour éviter que la situation ne se détériore.

Des sources militaires du Hamas ont indiqué que le lancement n'était pas délibéré et qu'il avait été causé par un dysfonctionnement dû au mauvais temps.

L'armée israélienne a déclaré que deux roquettes avaient été lancées depuis Gaza vers la mer au large de Tel-Aviv, mais les sirènes ne se sont pas déclenchées, pas plus que le système Iron Dome n'a lancé de missiles pour intercepter les roquettes.

La police israélienne a reçu des rapports de citoyens faisant état d'une explosion, mais aucun dégât ou blessure n'a été signalé, selon le communiqué de l'armée israélienne.

Les médias palestiniens et israéliens ont déclaré que l'Égypte s'était immédiatement avancée pour servir de médiateur entre les deux parties afin d'empêcher une escalade à Gaza.

Un site Internet proche des Brigades Ezz El Din Al-Qassam, la branche militaire du Hamas, a cité une source anonyme affirmant que les deux missiles avaient été tirés en raison des conditions météorologiques et qu'il n'y avait pas eu d'essais de missiles.

Les derniers jours, des tirs de roquettes expérimentales du Hamas vers la mer se sont intensifiés.

Le médiateur égyptien a fait savoir au Hamas qu'« Israël n'est pas convaincu par ces vieux arguments. Ils ont fourni la preuve que les roquettes ont été lancées à cause du temps », a rapporté la Treizième chaîne israélienne.

C'est la première fois qu'Israël annonce la détection de roquettes en provenance de Gaza au large de Tel-Aviv depuis la dernière guerre en mai 2021.

Au cours de l'hiver de l'année dernière, un incident similaire s'est produit lorsque des roquettes ont été lancées depuis Gaza, que le Hamas a également justifié comme étant dû au mauvais temps.

La situation sécuritaire était tendue mercredi dernier après que des chars israéliens ont bombardé des postes du Hamas dans le nord de Gaza, Israël ayant annoncé qu'un Israélien avait été blessé par des tirs en provenance de Gaza.

Après la chute des deux missiles, les services de la sécurité et de l'armée d'Israël ont organisé une « séance d'évaluation de la sécurité » et, selon le correspondant militaire du site Web israélien Walla Amir Bukhbut, « certaines autorités de sécurité israéliennes croient au récit du Hamas, mais la réponse limitée d'Israël montrera sa faiblesse, alors qu’une réponse forte peut entraîner d’autres répercussions. »

Aucune faction palestinienne n'a revendiqué la responsabilité du tir des deux roquettes.

La chaîne israélienne Channel 14 a déclaré : « Il s’agit d’un test pour le gouvernement Bennett (du Premier ministre israélien Naftali). Soit il répond, soit il continue d'ignorer, comme ce fut le cas lors de l'incident du tireur d'élite la semaine dernière ».

Les observateurs palestiniens ont souligné que si Israël décidait de répondre, sa réponse serait limitée.

Ibrahim Abrash, professeur de sciences politiques à l'Université Al-Azhar à Gaza, a déclaré qu'il serait difficile pour le gouvernement israélien de « riposter sérieusement » à la lumière de la poursuite des pourparlers pour parvenir à une trêve et en l'absence de l’aval de Washington pour toute escalade à Gaza.

Il a déclaré qu'Israël trouverait dans l'échec d'une faction palestinienne à assumer la responsabilité des roquettes une justification convaincante devant son peuple pour ne pas avoir réagi vigoureusement. D'un autre côté, les factions à Gaza ont réalisé que « le coût d'une nouvelle guerre serait très élevé ».

Cet incident coïncide avec la colère du Hamas et de son allié le Jihad islamique sur les questions liées au siège et au processus de reconstruction, ainsi que les prisonniers dans les geôles israéliennes.

Depuis la fin de la dernière guerre, le processus de reconstruction de la bande de Gaza vacille, ce qui a augmenté la fréquence des menaces du Hamas et du Jihad islamique pour tenter de faire pression sur Israël et les pays donateurs pour accélérer le processus de reconstruction.

 

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com


Soudan : attaque de drones sur la capitale Khartoum pour la troisième journée consécutive

Entrée dans sa troisième année, la guerre au Soudan a tué des dizaines de milliers de personnes, déplacé près de 12 millions d'habitants et provoqué ce que l'ONU qualifie de "pire crise humanitaire au monde". (AFP)
Entrée dans sa troisième année, la guerre au Soudan a tué des dizaines de milliers de personnes, déplacé près de 12 millions d'habitants et provoqué ce que l'ONU qualifie de "pire crise humanitaire au monde". (AFP)
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  • "À quatre heures du matin, j'ai entendu le bruit de deux drones passer au-dessus de nous, et peu de temps après, j'ai entendu le son de tirs de défense aérienne près de la Brigade militaire et l'unité médicale", a relaté un témoin du sud d'Omdourman
  • Un autre témoin dans le sud de la capitale a rapporté avoir vu des drones se diriger vers l'aéroport, cible d'attaques depuis trois jours consécutifs

KHARTOUM: Des drones ont visé jeudi la capitale soudanaise Khartoum et son aéroport, tenus par l'armée, pour la troisième journée consécutive, ont rapporté à l'AFP des témoins.

"À quatre heures du matin, j'ai entendu le bruit de deux drones passer au-dessus de nous, et peu de temps après, j'ai entendu le son de tirs de défense aérienne près de la Brigade militaire et l'unité médicale", a relaté un témoin du sud d'Omdourman.

Un autre témoin dans le sud de la capitale a rapporté avoir vu des drones se diriger vers l'aéroport, cible d'attaques depuis trois jours consécutifs.

"Après quatre heures, le bruit des drones était fort. Je les ai vus se diriger vers l'aéroport et j'ai entendu des explosions", a-t-il indiqué.

Depuis mardi, l'aéroport de la capitale, hors service depuis deux ans et sur le point de rouvrir, est en proie à des attaques de drones attribuées aux paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR), engagées depuis avril 2023 dans une guerre pour le pouvoir contre l'armée régulière.

Sa réouverture, initialement prévue mercredi" a été suspendue "jusqu'à nouvel ordre, a déclaré à l'AFP un responsable de l'aéroport sous couvert d’anonymat.

Malgré la reprise de Khartoum par l'armée au printemps, la ville demeure largement dévastée, marquée par des coupures d'électricité récurrentes et des frappes de drones des FSR.

Plus d'un million de personnes déplacées y sont retournées au cours des dix derniers mois, selon l'agence des migrations de l'ONU.

Depuis quelques semaines, le gouvernement s'efforce d'y rétablir les services, dont l'aéroport, afin de relocaliser des institutions clés depuis Port-Soudan, port de la Mer Rouge, devenue capitale de facto depuis le début de la guerre.

Entrée dans sa troisième année, la guerre au Soudan a tué des dizaines de milliers de personnes, déplacé près de 12 millions d'habitants et provoqué ce que l'ONU qualifie de "pire crise humanitaire au monde".


Israël expulse 32 militants étrangers venus en Cisjordanie pour la récolte des olives

Le ministre israélien de la Justice a indiqué mercredi avoir ordonné l'expulsion de 32 militants étrangers venus assister des Palestiniens à récolter des olives en Cisjordanie occupée, au motif qu'ils avaient enfreint un ordre militaire. (AFP)
Le ministre israélien de la Justice a indiqué mercredi avoir ordonné l'expulsion de 32 militants étrangers venus assister des Palestiniens à récolter des olives en Cisjordanie occupée, au motif qu'ils avaient enfreint un ordre militaire. (AFP)
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  • La récolte des olives est cette année particulièrement violente, avec plusieurs actes de vandalisme et d'attaques de colons israéliens, ont constaté des journalistes de l'AFP
  • Les militants étrangers estiment que leur présence est dissuasive contre ce genre d'incidents dans les zones rurales de Cisjordanie

RAMALLAH: Le ministre israélien de la Justice a indiqué mercredi avoir ordonné l'expulsion de 32 militants étrangers venus assister des Palestiniens à récolter des olives en Cisjordanie occupée, au motif qu'ils avaient enfreint un ordre militaire.

L'ordre d'expulsion signé par le ministre, Yariv Levin, fait suite à une plainte déposée par le président du conseil des colonies du nord de la Cisjordanie, Yossi Dagan, contre les "provocations" d'"anarchistes".

Rudy Schulkind, un Britannique de 30 ans, figure parmi les personnes expulsées. Joint par téléphone, il a indiqué à l'AFP être venu en Cisjordanie pour apporter son soutien à des agriculteurs palestiniens.

La récolte des olives est cette année particulièrement violente, avec plusieurs actes de vandalisme et d'attaques de colons israéliens, ont constaté des journalistes de l'AFP.

Les militants étrangers estiment que leur présence est dissuasive contre ce genre d'incidents dans les zones rurales de Cisjordanie.

Rudy Schulkin a raconté à l'AFP avoir été détenu pendant 72 heures avant d'être expulsé le 19 octobre.

"Nous avons été arrêtés après que la zone où nous récoltions a été déclarée zone militaire", a-t-il expliqué, décrivant une tactique selon lui courante contre les Palestiniens.

Il a ajouté que les 32 bénévoles internationaux avaient tous été arrêtés dans une oliveraie près de la ville de Naplouse, dans le nord de la Cisjordanie.

Rudy Schulkin a ajouté qu'ils "n'avaient jamais été présentés devant un juge".

Le ministre israélien de la Justice a déclaré que l'expulsion avait été cosignée par le ministre de la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir, et a accusé les militants d'avoir violé "un ordre du commandant militaire" et d'appartenir à l'UAWC, l'Union des comités de travail agricole.

L'UAWC est une organisation palestinienne à but non lucratif dédiée au développement agricole. Israël l'a qualifiée d'organisation terroriste en 2021, ainsi que cinq autres ONG, dans une décision condamnée par l'ONU.

M. Schulkind n'a pas révélé le nom de l'organisation dont il était membre, mais Fouad Abou Seif, directeur général de l'UAWC, a déclaré à l'AFP que les volontaires participaient à une "campagne nationale" organisée par de nombreuses ONG palestiniennes et le ministère palestinien de l'Agriculture.

Fouad Abou Seif a précisé que l'UAWC était membre de cette campagne, mais n'en était pas l'organisateur. De son côté, le ministère palestinien des Affaires étrangères a condamné ces arrestations.


Israël: la Knesset vote pour l'examen de projets de loi visant à annexer la Cisjordanie

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  • "Je ne permettrai pas à Israël d'annexer la Cisjordanie", a déclaré Trump aux journalistes à la Maison Blanche le 26 septembre. "Non, je ne le permettrai pas. Cela n'arrivera pas."
  • Les députés israéliens se sont prononcés sur deux projets de loi en lecture préliminaire, un vote destiné à autoriser l'examen en première lecture des projets de loi

JERUSALEM: Le Parlement israélien (Knesset) s'est prononcé mercredi pour l'examen de deux projets de loi visant à étendre la souveraineté israélienne en Cisjordanie occupée, en pleine visite du vice-président américain JD Vance en Israël.

Le président américain Donald Trump, allié d'Israël dans sa guerre contre le mouvement islamiste Hamas, s'est prononcé contre toute annexion de la Cisjordanie par Israël, que soutient l'extrême droite israélienne.

"Je ne permettrai pas à Israël d'annexer la Cisjordanie", a déclaré Trump aux journalistes à la Maison Blanche le 26 septembre. "Non, je ne le permettrai pas. Cela n'arrivera pas."

Les députés israéliens se sont prononcés sur deux projets de loi en lecture préliminaire, un vote destiné à autoriser l'examen en première lecture des projets de loi.

Le premier texte, proposé par le chef du parti nationaliste Israël Beiteinou (opposition), Avigdor Lieberman, visant à étendre la souveraineté israélienne à Maalé Adumim, une colonie de plus de 40.000 habitants située juste à l'est de Jérusalem, a été adopté par 32 députés contre 9.

Le deuxième projet de loi, proposé par le député d'extrême-droite Avi Maoz, lui aussi dans l'opposition, visant à appliquer la souveraineté israélienne sur l'ensemble de la Cisjordanie, a été adopté en lecture préliminaire par 25 députés pour et 24 contre.

Selon les médias, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu avait ordonné aux députés de son parti, le Likoud, de s'abstenir pendant les votes.

Le Likoud a qualifié les votes de "provocation de l'opposition visant à nuire à nos relations avec les États-Unis et aux grandes réalisations d'Israël" dans la guerre déclenchée le 7 octobre 2023 par le Hamas, dans un communiqué.

"La véritable souveraineté ne s'obtient pas par une loi symbolique (...) mais par un travail efficace sur le terrain et par la création des conditions politiques propices à la reconnaissance de notre souveraineté, comme cela a été fait dans le Golan et à Jérusalem", ajoute le texte.

Israël a approuvé en août un projet clé de construction de 3.400 logements en Cisjordanie, dénoncé par l'ONU et plusieurs dirigeants étrangers.

Selon ses détracteurs, ce projet, baptisé E1, couperait la Cisjordanie en deux et empêcherait définitivement la création d'un éventuel Etat palestinien.

Lors d'un événement organisé à Maalé Adoumim le 11 septembre, M. Netanyahu avait affirmé qu"il "n'y aura pas d'Etat palestinien" et dit vouloir "doubler la population de la ville".

Hors Jérusalem-est, occupée et annexée par Israël, quelque trois millions de Palestiniens vivent en Cisjordanie, aux côtés d'environ 500.000 Israéliens installés dans des colonies que l'ONU juge illégales au regard du droit international.

La colonisation de la Cisjordanie, frontalière de la Jordanie, s'est poursuivie sous tous les gouvernements israéliens, de gauche comme de droite, depuis 1967.

Ces derniers mois, plusieurs ministres israéliens d’extrême droite ont appelé ouvertement à l'annexion de la Cisjordanie.

Mercredi dans un communiqué, le ministère jordanien des Affaires étrangères a dit "condamner fermement" ces votes qu'il qualifie de "violation flagrante du droit international et d'atteinte grave à la solution à deux Etats".

De son côté, le ministère palestinien des Affaires étrangères, basé à Ramallah, a condamné le vote de la Knesset, déclarant qu'il "rejette fermement les tentatives de la Knesset d'annexer des terres palestiniennes ".

"Le ministère a souligné que les territoires palestiniens occupés en Cisjordanie, y compris à Jérusalem, et la bande de Gaza, constituent une seule et même unité géographique sur laquelle Israël n'a aucune souveraineté", a-t-il déclaré, selon l'agence de presse officielle palestinienne Wafa.