En Irak, des factions pro-Iran commémorent un chef de guerre

Des membres et des partisans du Hashd Al-Shaabi, l'ancienne alliance paramilitaire irakienne, ont participé à la manifestation et aux funérailles symboliques du commandant iranien Qassem Soleimani. (Sabah Arar/AFP)
Des membres et des partisans du Hashd Al-Shaabi, l'ancienne alliance paramilitaire irakienne, ont participé à la manifestation et aux funérailles symboliques du commandant iranien Qassem Soleimani. (Sabah Arar/AFP)
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Publié le Dimanche 02 janvier 2022

En Irak, des factions pro-Iran commémorent un chef de guerre

  • Les manifestants ont défilé sur une place de Bagdad en scandant "Mort à l'Amérique" pour rendre hommage au général iranien Qassem Soleimani
  • Qassem Soleimani a été tué dans une frappe de drone que les États-Unis ont menée sur l'aéroport de Bagdad en janvier 2020

BAGDAD/DJEDDAH : Les factions irakiennes armées et soutenues par l'Iran ont rassemblé leurs partisans à Bagdad samedi lors d'une démonstration de force à l'occasion du deuxième anniversaire de la mort du chef de guerre iranien Qassem Soleimani.

Soleimani dirigeait la Force Al-Qods, la branche du Corps des gardiens de la révolution islamique chargée des opérations à l'étranger. Il a été tué dans une attaque de drone menée par les États-Unis sur l'aéroport de Bagdad le 3 janvier 2020.

Le lieutenant irakien Abou Mahdi Al-Muhandis, chef adjoint du groupe paramilitaire Hashd Al-Shaabi, a lui aussi été tué dans cette attaque.

Samedi, des milliers de partisans du Hashd Al-Shaabi, certains accompagnés de leurs enfants, ont scandé « Mort à l'Amérique » en défilant sur une place dans le centre de Bagdad.

Quelques-uns ont brandi de grands drapeaux blancs arborant l'insigne du Hashd, ainsi que le drapeau de l'Irak, tandis que d'autres brandissaient des photos de Soleimani et d'Al-Muhandis.

Selon un haut responsable du Hashd Al-Shaabi, Faleh Al-Fayyad, l'assassinat de Soleimani et d'Al-Muhandis constitue « une atteinte contre la souveraineté de l'Irak », et il a exigé que les États-Unis retirent leurs dernières troupes d'Irak.

FAITS RAPIDES

Le Hashd Al-Shaabi se trouve au pied du mur après que son aile politique, l'alliance du Fatah, a perdu deux tiers de ses sièges lors des élections d'octobre, et que la Cour suprême a rejeté la semaine dernière sa contestation des résultats des élections.

« Il faut mettre fin au terrorisme des États-Unis », pouvait-on lire sur une pancarte dressée lors du rassemblement des partisans du groupe pro-iranien Hashd, qui était autrefois une alliance paramilitaire et qui a été intégrée par la suite aux services de sécurité de l'État irakien.

C'est l'ancien président américain Donald Trump qui a ordonné la frappe qui a tué Soleimani ainsi que son adjoint, le lieutenant irakien, Abou Hamdi Al-Muhandis, près de l'aéroport de Bagdad.

À l'époque, Trump avait qualifié cet assassinat de réponse à la série d'attaques menées contre les intérêts américains en Irak.

L'assassinat de Soleimani, l'architecte de la stratégie militaire de l'Iran au Moyen-Orient, a provoqué une onde de choc dans toute la région suscitant des craintes d'une confrontation militaire directe entre Washington et Téhéran, deux ennemis jurés depuis des décennies.

La République islamique, qui jouit d'une grande influence en Irak voisin, a fait savoir qu'elle vengerait la mort de Soleimani.

Cinq jours après son assassinat, l'Iran a lancé des missiles sur deux bases aériennes américaines, l'une située en Irak et l'autre à Irbil, dans le nord du pays.

Depuis lors, des dizaines de roquettes et de bombes posées en bord de route visent les troupes occidentales ainsi que des sites militaires et diplomatiques à travers l'Irak.

Par ailleurs, les responsables irakiens et occidentaux imputent aux factions extrémistes pro-iraniennes la responsabilité de ces attaques qui n'ont été revendiquées par aucun groupe.

En février de l'année dernière, les États-Unis ont effectué une frappe aérienne contre les Kataëb du Hezbollah, force paramilitaire irakienne parrainée par l'Iran et installée le long de la frontière irako-syrienne. Cette frappe a fait suite à des attaques à la roquette dirigées contre l'ambassade des États-Unis à Bagdad et contre une entreprise militaire américaine située au nord de la capitale.

Le Hashd Al-Shaabi a réclamé à plusieurs reprises le retrait des troupes américaines qui sont déployées en Irak dans le cadre de la coalition multinationale qui combat les jihadistes de Daëch.

Le haut responsable du Hashd, Faleh Al-Fayyad, a renouvelé cet appel samedi. Selon lui, la mort de Soleimani et de Muhandis « porte atteinte à la souveraineté de l'Irak ».

En décembre, l'Irak a annoncé que la coalition dirigée par les États-Unis avait achevé sa « mission de combat » dans le pays contre Daëch.  Néanmoins, près de 2 500 soldats américains et 1 000 soldats de la coalition resteront mobilisés en Irak pour fournir formation, conseils et assistance aux forces du pays.

 

(Avec AFP)

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com

 


Liban: une "série" de frappes israéliennes dans le sud, selon l'agence officielle

Cette photo prise dans la région de Marjeyoun, au sud du Liban, montre la fumée qui s'échappe du site des frappes aériennes israéliennes sur les collines du village de Nabatiyeh, au sud du Liban, le 8 mai 2025. (AFP)
Cette photo prise dans la région de Marjeyoun, au sud du Liban, montre la fumée qui s'échappe du site des frappes aériennes israéliennes sur les collines du village de Nabatiyeh, au sud du Liban, le 8 mai 2025. (AFP)
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  • L'agence de presse officielle libanaise a fait état d'une "série" de frappes israéliennes jeudi dans le sud du Liban, en dépit du cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah

BEYROUTH: L'agence de presse officielle libanaise a fait état d'une "série" de frappes israéliennes jeudi dans le sud du Liban, en dépit du cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah.

"Une série de frappes israéliennes" a visé le secteur de Nabatiyé, à une dizaine de kilomètres de la frontière, a rapporté l'agence Ani.

Des médias locaux ont indiqué que les raids avaient touché des secteurs montagneux éloignés des zones d'habitation.

L'Ani a fait état "d'énormes explosions... ayant résonné dans la plupart des zones de Nabatiyé et du sud", provoquant "terreur et panique" parmi les habitants, qui se sont précipités pour aller chercher leurs enfants à l'école, tandis que des ambulances se dirigeaient vers les zones touchées.

Un photographe de l'AFP a vu de la fumée s'élever des collines de la région.

"On a entendu une forte explosion, environ dix frappes consécutives", a déclaré à l'AFP Jamal Sabbagh, un médecin de 29 ans qui effectuait des examens de santé auprès d'écoliers près de la ville de Nabatiyé.

"Certains enfants ont eu peur et il y avait de la panique, les enseignants étaient aussi effrayés", a-t-il confié.

Mercredi, une frappe israélienne à Saïda, également dans le sud du pays, avait tué un commandant du mouvement islamiste palestinien Hamas, allié du Hezbollah libanais.

Israël est en guerre contre le Hamas depuis que le mouvement palestinien a mené une attaque sans précédent dans le sud d'Israël le 7 octobre 2023, déclenchant une offensive israélienne dévastatrice dans la bande de Gaza.

Le Hezbollah, groupe armé libanais soutenu par l'Iran, avait alors ouvert un front contre Israël en tirant des roquettes à partir du sud du Liban, affirmant agir en soutien aux Palestiniens.

Israël a mené entre septembre et novembre 2024 de violents bombardements sur le Liban, principalement contre les bastions du Hezbollah.

Un cessez-le-feu est entré en vigueur le 27 novembre mais l'armée israélienne mène régulièrement depuis cette date des attaques au Liban, disant viser combattants et infrastructures du Hezbollah, très affaibli par la guerre.

Le Liban presse notamment les Etats-Unis et la France, garants de l'accord de cessez-le-feu, de contraindre Israël à cesser ses attaques et se retirer des cinq positions frontalières dans lesquels il s'est maintenu.

Beyrouth assure respecter ses engagements et accuse Israël de violer le cessez-le-feu.


Trump à Riyad: un forum économique au centre de toutes les attentions

Le président américain Donald Trump devrait arriver à Riyad le 13 mai (Agence de presse saoudienne).
Le président américain Donald Trump devrait arriver à Riyad le 13 mai (Agence de presse saoudienne).
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  • Des magnats de l'économie américaine, des ministres saoudiens et des chefs d'entreprise participeront à un événement sur invitation à Riyad
  • Selon l’invitation, le forum vise à «approfondir l’engagement, ouvrir de nouvelles perspectives d’investissement et réaffirmer le partenariat économique historique

RIYAD: À l’approche de la visite du président américain Donald Trump, l’Arabie saoudite s’apprête à accueillir, le 13 mai prochain, un Forum d’investissement saoudo-américain très attendu, organisé sur invitation uniquement au Ritz-Carlton de Riyad.

Alors que la visite présidentielle attire l’attention internationale, les projecteurs se tournent vers cet événement économique majeur qui réunira quelque 15 ministres et hauts responsables saoudiens, ainsi que les dirigeants de grands projets et entreprises du Royaume. En parallèle, plusieurs figures emblématiques de l’économie américaine y sont attendues, selon des médias américains: Elon Musk, Mark Zuckerberg, Larry Fink, mais aussi Sam Altman (OpenAI), Jane Fraser (Citigroup), Kelly Ortberg (Boeing) et David Sacks, conseiller à la Maison Blanche sur l’IA et les crypto-monnaies.

Selon l’invitation, le forum vise à « approfondir l’engagement, ouvrir de nouvelles perspectives d’investissement et réaffirmer notre partenariat économique historique».

Si la coopération militaire et sécuritaire reste un pilier des relations bilatérales, cette rencontre devrait surtout marquer un tournant vers de nouveaux secteurs de collaboration, dans un esprit d’échanges économiques à double sens.

Des accords seront signés qui couvrent des secteurs tels que l'intelligence artificielle, la technologie et la coopération en matière de soins de santé, et leur valeur atteindra probablement au moins 600 milliards de dollars (1 dollar = 0,88 euro) – un objectif fixé par le prince héritier Mohammed ben Salmane en janvier, lorsqu'il est devenu le premier dirigeant étranger à s'entretenir avec le président Trump après le retour de ce dernier à la Maison-Blanche.

S'exprimant cette semaine depuis l'Institut Milken à Los Angeles, le ministre saoudien de l'Investissement, Khalid al-Falih, a souligné l'importance stratégique des États-Unis pour le Royaume, saluant leur position unique sur la scène mondiale.
«Il n’existe aucun concurrent proche des États-Unis, que ce soit en matière de profondeur des marchés de capitaux, de leur ampleur ou de leur capacité d’innovation», a-t-il déclaré.

Arab News participera aux tables rondes et couvrira en direct les temps forts du forum d’investissement prévu la semaine prochaine à Riyad.

Le président Trump est attendu à Riyad le 13 mai, où il prendra part le lendemain à un sommet avec les dirigeants du Golfe. Il poursuivra ensuite sa tournée régionale en se rendant à Doha le 14 mai, avant de clore son premier déplacement officiel à l’étranger de ce second mandat à Abou Dhabi, le 15 mai.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L’Arabie saoudite condamne fermement le projet israélien d’annexer Gaza

Des Palestiniens récupèrent des effets personnels dans une école servant d’abri à des déplacés, visée à deux reprises par des frappes israéliennes mardi, ayant fait plus de 25 morts. (AP)
Des Palestiniens récupèrent des effets personnels dans une école servant d’abri à des déplacés, visée à deux reprises par des frappes israéliennes mardi, ayant fait plus de 25 morts. (AP)
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  • Les autorités israéliennes ont approuvé lundi des plans visant à prendre le contrôle de territoires et à déplacer de force la population
  • Le ministère des Affaires étrangères du Royaume condamne fermement les violations du droit international par Israël

RIYAD: Le ministère saoudien des Affaires étrangères a «catégoriquement rejeté» les plans d'Israël visant à étendre ses opérations militaires à Gaza et à prendre le contrôle du territoire.

Le ministère a également «condamné fermement les violations israéliennes continues du droit international et du droit humanitaire international».

Les autorités israéliennes ont approuvé, lundi, une nouvelle opération terrestre visant à prendre le contrôle de certaines parties de Gaza, à déplacer de force les Palestiniens dans le sud du territoire et à contrôler la distribution de l'aide humanitaire. L'armée israélienne fait appel à des dizaines de milliers de soldats de réserve.

L'annonce a suscité une large condamnation internationale. Le ministère saoudien des Affaires étrangères a déclaré qu'il s'opposait fermement à toute tentative d'expansion des colonies israéliennes dans les territoires palestiniens occupés et a souligné l'importance de tenir Israël pour responsable de ses manquements aux résolutions internationales.

Le Royaume continue d'apporter «un soutien indéfectible à la cause palestinienne, conformément à la légitimité internationale, à l'initiative de paix arabe et à la création d'un État palestinien indépendant selon les frontières de 1967, avec Jérusalem-Est pour capitale», a ajouté le ministère.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com