La 5G constitue-t-elle une menace pour la sécurité aérienne?

Une équipe contractuelle de Verizon installe des équipements de télécommunications 5G sur une tour à Orem, Utah, États-Unis, le 3 décembre 2019. (Photo, Reuters)
Une équipe contractuelle de Verizon installe des équipements de télécommunications 5G sur une tour à Orem, Utah, États-Unis, le 3 décembre 2019. (Photo, Reuters)
Un avion-cargo de China Airlines atterrit à l'aéroport international John F. Kennedy, le samedi 14 mars 2020, à New York. (Photo, AP)
Un avion-cargo de China Airlines atterrit à l'aéroport international John F. Kennedy, le samedi 14 mars 2020, à New York. (Photo, AP)
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Publié le Mercredi 05 janvier 2022

La 5G constitue-t-elle une menace pour la sécurité aérienne?

  • Les entreprises ont subi des pressions de la part de la Maison Blanche, des compagnies aériennes et des syndicats de l'aviation pour retarder le déploiement de la 5G à cause des inquiétudes concernant ses interférences potentielles avec les équipements é
  • Actuellement, des stations sans fil de communication mobile 5G fonctionnent à proximité des aéroports, mais aucun problème n'a été signalé

WASHINGTON: Les entreprises de télécommunications et les compagnies aériennes américaines se battent depuis des semaines sur l'impact potentiel des services sans fil 5G sur les avions, ce qui contraste fortement avec le déploiement de services de nouvelle génération ailleurs, qui s'est globalement déroulé sans soulever de nouveaux problèmes de sécurité.

Voici quelques informations sur le différend, dans lequel Verizon Communications et AT&T sont convenus lundi d'un délai de deux semaines https://www.reuters.com/business/aerospace-defense/talks-continue-near-d... pour l’utilisation du spectre sans fil nouvellement acquis, s’éloignant ainsi d'une impasse qui menaçait de perturber les vols. L'accord promet d'éviter la plupart, mais pas la totalité, des perturbations potentielles du trafic aérien liées au déploiement de la 5G.

Quel est le problème ?

Les États-Unis ont mis aux enchères la bande passante 5G de milieu de gamme aux sociétés de téléphonie mobile début 2021 dans la gamme 3,7-3,98 GHz du spectre, connue sous le nom de bande C, pour environ 80 milliards de dollars (1 dollar américain = 0,86 euro).

Ces derniers mois, les groupes de l'industrie aéronautique américaine ont intensifié leurs inquiétudes et la Federal Aviation Administration (FAA) a émis un avertissement officiel en novembre sur le risque d'interférence avec les équipements de vol.

Dans le secteur de l’aviation, les altimètres radars, qui mesurent l'altitude, fonctionnent dans la gamme 4,2-4,4 GHz et l'on craint qu'il n'y ait pas une marge suffisante par rapport aux fréquences qui seront utilisées par les sociétés de télécommunications.

Les entreprises ont subi des pressions de la part de la Maison Blanche, des compagnies aériennes et des syndicats de l'aviation pour retarder le déploiement de la 5G à cause des inquiétudes concernant les interférences potentielles de la 5G avec les appareils électroniques sensibles des avions comme les radioaltimètres.

Pourquoi est-ce potentiellement important pour l'aviation ?

Les radioaltimètres aident à minimiser les risques d'accidents ou de collisions en donnant une lecture précise de la proximité du sol. Ces relevés sont également utilisés afin de faciliter les atterrissages automatisés et pour aider à détecter les courants dangereux appelés cisaillement du vent.

Quelle différence la fréquence fait-elle ?

En bref, plus la fréquence est élevée dans le spectre, plus le service est rapide. Ainsi, afin de tirer pleinement parti de la 5G, les opérateurs souhaitent opérer à des fréquences plus élevées.

Une partie du spectre de la bande C mise aux enchères aux États-Unis avait été utilisée pour la radio par satellite, mais la transition vers la 5G signifie qu'il y aura beaucoup plus de trafic.

Est-ce un problème ailleurs ?

 

Après des années de discussions internationales, l'Union européenne a établi en 2019 des normes pour les fréquences 5G de milieu de gamme dans la gamme 3,4-3,8 GHz.

Elles ont été mises aux enchères et mises en service dans un grand nombre des 27 États membres du bloc jusqu'à présent sans problème.

L'Agence de la sécurité aérienne de l'Union européenne (EASA), qui supervise 31 États, a déclaré le 17 décembre que les dernières discussions étaient spécifiques à l'espace aérien américain. «À ce stade, aucun risque d'interférence dangereuse n'a été identifié en Europe», a-t-elle expliqué.

AT&T et Verizon ont accepté d'adopter des zones d'exclusion autour de nombreux aéroports américains similaires à celles utilisées en France pendant six mois.

Les responsables de la FAA ont remarqué que le spectre utilisé par la France (3,6-3,8 GHz) est plus éloigné du spectre (4,2-4,4 GHz) utilisé pour les radioaltimètres qu'aux États-Unis et que le niveau de puissance de la France pour la 5G est également bien inférieur à ce qui est autorisé aux États Unis.

Mais Verizon a affirmé qu'il n'utilisera pas de spectre aussi proche que celui utilisé par la France pendant plusieurs années.

En Corée du Sud, la fréquence de communication mobile 5G est la bande 3,42-3,7 GHz et il n'y a eu aucun rapport d'interférence avec les ondes radio depuis la commercialisation de la 5G en avril 2019.

Actuellement, des stations sans fil de communication mobile 5G sont en service à proximité des aéroports, mais aucun problème n'a été signalé.

La CTIA, un groupe commercial américain spécialisé dans les communications sans fil aux États-Unis, a déclaré dans un document auprès de la FAA que «les opérateurs sans fil de près de 40 pays d'Europe et d'Asie utilisent désormais la bande C pour la 5G, sans qu’aucun effet n’ait été signalé sur les radioaltimètres qui fonctionnent dans la même bande 4,2-4,4 GHz désignée internationalement.»

Elle a ajouté que «chaque jour, des avions américains, transportant des milliers de citoyens américains, atterrissent dans ces pays sans incident et sans que la FAA ou les régulateurs étrangers de l’aviation n’expriment leur inquiétude. Les lois de la physique ne sont pas différentes aux États-Unis qu'en Europe ou en Asie».

Les compagnies aériennes avaient pourtant prévenu que, sans accord, les mesures de sécurité pourraient perturber jusqu'à 4% des vols quotidiens. Un groupe de compagnies aériennes a déclaré que le problème avait le potentiel «de détourner ou d'annuler des milliers de vols chaque jour, perturbant ainsi des millions de réservations de passagers, causant des perturbations substantielles».

Le directeur général de United Airlines, Scott Kirby, a révélé le mois dernier que si le problème d’interférences n'était pas résolu, cela signifierait que dans les principaux aéroports américains, en cas de mauvais temps, de couverture nuageuse ou même de smog important, «on ne pourrait essentiellement effectuer que des approches à vue».

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Fin des restrictions dans l'espace aérien américain, retour à la normale attendu lundi

Le régulateur américain de l'aviation (FAA) a annoncé dimanche soir mettre fin, à compter de lundi, aux réductions de vols décidées lors de la paralysie budgétaire pour pallier l'absence de contrôleurs aériens. (AFP)
Le régulateur américain de l'aviation (FAA) a annoncé dimanche soir mettre fin, à compter de lundi, aux réductions de vols décidées lors de la paralysie budgétaire pour pallier l'absence de contrôleurs aériens. (AFP)
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  • Malgré la fin du plus long "shutdown" de l'histoire des Etats-Unis mercredi, le seuil des réductions était encore fixé à 3% ce weekend
  • Mais la FAA a expliqué dimanche avoir observé des compagnies aériennes n'ayant pas respecté ces quotas

WASHINGTON: Le régulateur américain de l'aviation (FAA) a annoncé dimanche soir mettre fin, à compter de lundi, aux réductions de vols décidées lors de la paralysie budgétaire pour pallier l'absence de contrôleurs aériens.

"Cela signifie que les opérations normales peuvent reprendre dans l'ensemble de l'espace aérien national" à partir de 6H00 lundi à Washington (10H00 GMT), a écrit la FAA dans un communiqué.

Le 7 novembre, une réduction de 10% des vols domestiques dans 40 des aéroports les plus fréquentés du pays avait été imposée face au manque de personnel dans les tours de contrôle. En pleine paralysie budgétaire, il était demandé à ces fonctionnaires de travailler sans être payé.

Plusieurs milliers de vols avaient été annulés avant que les restrictions ne soient allégées progressivement.

Malgré la fin du plus long "shutdown" de l'histoire des Etats-Unis mercredi, le seuil des réductions était encore fixé à 3% ce weekend. Mais la FAA a expliqué dimanche avoir observé des compagnies aériennes n'ayant pas respecté ces quotas.

Grâce à la fin de ces limitations, "nous pouvons désormais recentrer nos efforts sur le recrutement massif de contrôleurs et la mise en place du tout nouveau système de contrôle du trafic aérien", a dit le ministre américain des Transports Sean Duffy, cité dans le communiqué.

Le retour à la normale va intervenir juste avant les grands départs pour les festivités de Thanksgiving, rendez-vous familial incontournable des Américains le 27 novembre. Un record de passagers aériens est attendu


Royal Mansour Marrakech propulse le Maroc parmi l’élite mondiale de l’hôtellerie

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  • L’annonce a été faite lors d’une cérémonie rassemblant à Londres les plus grands acteurs de l’industrie du voyage et de l’hôtellerie, au cœur du site emblématique de l’Old Billingsgate sur les rives de la Tamise
  • Cette troisième édition du classement, couvrant six continents, met en lumière les expériences hôtelières les plus innovantes et inspirantes au monde

DUBAI:  Le Royal Mansour Marrakech confirme son statut d’icône de l’hospitalité de luxe en se hissant à la 13ᵉ place du classement mondial des World’s 50 Best Hotels 2025, dévoilé cette semaine à Londres. L’établissement marocain signe ainsi une progression spectaculaire de 25 places par rapport à 2024 et s’impose comme le meilleur hôtel d’Afrique, tout en décrochant le prestigieux prix de la Plus Forte Progression de l’année.

L’annonce a été faite lors d’une cérémonie rassemblant à Londres les plus grands acteurs de l’industrie du voyage et de l’hôtellerie, au cœur du site emblématique de l’Old Billingsgate sur les rives de la Tamise. Cette troisième édition du classement, couvrant six continents, met en lumière les expériences hôtelières les plus innovantes et inspirantes au monde.

Une reconnaissance mondiale pour le savoir-faire marocain

Conçu par 1 500 artisans marocains, le Royal Mansour Marrakech incarne la quintessence du raffinement et du patrimoine architectural du royaume. À deux pas de la médina, le palace s’étend à travers des jardins luxuriants et des riads privatifs, offrant à ses hôtes une immersion dans l’art de vivre marocain.

Son spa de 2 500 m², baigné de lumière naturelle, est une référence mondiale du bien-être, tandis que son offre gastronomique — signée par des chefs de renom tels que Hélène Darroze et Massimiliano Alajmo — positionne l’établissement au carrefour de la haute cuisine internationale et des traditions marocaines.

Pour Jean-Claude Messant, Directeur général de la Royal Mansour Collection, cette distinction « consacre la vision d’excellence et d’authenticité du groupe ». Il ajoute :« Être reconnu parmi les 15 meilleurs hôtels du monde est une immense fierté pour nos équipes et pour le Maroc. Ces prix reflètent la passion et la rigueur de nos collaborateurs, qui portent haut les valeurs de l’hospitalité marocaine sur la scène internationale. »

Le Maroc, acteur majeur du tourisme haut de gamme

Ce succès s’inscrit dans la dynamique de montée en gamme du secteur hôtelier marocain, qui attire de plus en plus d’investissements internationaux. Marrakech, déjà reconnue comme l’une des capitales mondiales du tourisme de luxe, renforce ainsi sa position face à des destinations emblématiques comme Paris, Dubaï ou Tokyo.

Selon les organisateurs de The World’s 50 Best Hotels, qui reposent sur les votes de 800 experts internationaux issus de l’industrie du voyage, le classement 2025 « illustre l’évolution des attentes des voyageurs vers des expériences culturelles fortes, authentiques et respectueuses du patrimoine local ».

Pour Emma Sleight, Directrice de contenu du classement,« Chaque hôtel de cette liste incarne une approche unique de l’hospitalité. Le Royal Mansour Marrakech, par sa singularité et son attachement à l’artisanat marocain, symbolise cette quête d’exception. »

Une vitrine du savoir-faire marocain à l’international

Avec cette triple distinction — 13ᵉ mondial, meilleur hôtel d’Afrique et plus forte progression — le Royal Mansour Marrakech s’impose comme un ambassadeur du tourisme de luxe marocain, contribuant à renforcer l’image du royaume sur la scène internationale.

Alors que le Maroc ambitionne de doubler ses recettes touristiques à l’horizon 2030, cette reconnaissance mondiale confirme que l’hôtellerie marocaine, entre tradition et innovation, s’impose comme un moteur stratégique de croissance économique et d’attractivité internationale.


France: la famille Saadé étend son empire, devient 2e actionnaire de Carrefour

 Après les médias et le cinéma, la grande distribution: Rodolphe Saadé, le PDG de l'armateur français CMA CGM, et sa famille se sont invités au capital de Carrefour, devenant le deuxième actionnaire du géant français de la distribution. (AFP)
Après les médias et le cinéma, la grande distribution: Rodolphe Saadé, le PDG de l'armateur français CMA CGM, et sa famille se sont invités au capital de Carrefour, devenant le deuxième actionnaire du géant français de la distribution. (AFP)
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  • Rodolphe Saadé remplacera Eduardo Rossi, qui représentait l'actionnaire Peninsula, holding de la famille du milliardaire brésilien Abilio Diniz décédé en février 2024
  • Devenue première actionnaire de Carrefour en mars 2024, Peninsula était récemment repassée en deuxième position avec une participation de 8,5%, qu'elle a finalement cédée

PARIS: Après les médias et le cinéma, la grande distribution: Rodolphe Saadé, le PDG de l'armateur français CMA CGM, et sa famille se sont invités au capital de Carrefour, devenant le deuxième actionnaire du géant français de la distribution.

Carrefour a annoncé mercredi que la famille Saadé avait pris une participation de 4% - un investissement de quelque 400 millions d'euros - de son capital et que Rodolphe Saadé entrerait à son conseil d'administration dès le 1er décembre.

Il y remplacera Eduardo Rossi, qui représentait l'actionnaire Peninsula, holding de la famille du milliardaire brésilien Abilio Diniz décédé en février 2024.

Devenue première actionnaire de Carrefour en mars 2024, Peninsula était récemment repassée en deuxième position avec une participation de 8,5%, qu'elle a finalement cédée.

La société Galfa, détenue par la famille Moulin-Houzé - propriétaire des grands magasins Galeries Lafayette -, reste le premier actionnaire de Carrefour, à hauteur d'environ 9,5%.

"En intégrant son conseil d'administration, je souhaite (...) accompagner le développement du groupe dans la durée", a assuré le dirigeant franco-libanais, enrichi par l'explosion des profits du transport maritime pendant la crise sanitaire.

"L'engagement, la vision et l'expérience de Rodolphe Saadé apporteront une contribution majeure à notre gouvernance, au développement de notre groupe et à sa création de valeur", a commenté le PDG de Carrefour, Alexandre Bompard.

Il s'agit de la première incursion de la famille Saadé dans la grande distribution. En mai, elle avait fait son entrée au capital du groupe de cinéma Pathé, avec pour ambition d'accélérer à l'international dans la production de films et de séries.

Rassurer les marchés 

Rodolphe Saadé a également racheté en 2022 le journal régional La Provence - basé à Marseille dans le sud de la France, où CMA CGM a son siège -, posant ainsi la première pierre d'un groupe de médias français qui compte depuis les journaux La Tribune et La Tribune Dimanche, mais aussi BFMTV, RMC et Brut.

Avec ce nouvel investissement patrimonial dans une multinationale française, qu'elle n'exclut pas de renforcer à l'avenir, la famille Saadé s'associe aussi à un groupe fort au Brésil, l'un des principaux marchés de Carrefour avec la France et l'Espagne.

En septembre 2024, CMA CGM avait annoncé l'acquisition du plus gros opérateur portuaire du pays, Santos Brasil.

"C'est un pays à très fort potentiel où la croissance est au rendez-vous", avait assuré Rodolphe Saadé pour justifier cet investissement, réalisé sur fonds propres.

De son côté, Carrefour va pouvoir rassurer les marchés quant à la stabilité de son actionnariat en compensant partiellement le départ de Peninsula, qui était attendu, quatre ans après celui du milliardaire français Bernard Arnault après 14 années de présence au capital.

En octobre, Carrefour a publié un chiffre d'affaires de 22,6 milliards d'euros pour le troisième trimestre, en recul de 1,5% car pénalisé par l'évolution des changes en Amérique latine. Mais les ventes du distributeur ont résisté à données comparables, notamment en France en dépit des "incertitudes politiques".

Dirigé depuis 2017 par Alexandre Bompard - dont le mandat a été renouvelé cet été pour trois ans après 2026 -, Carrefour a entamé une "revue de portefeuille" en début d'année pour dégager davantage de rentabilité, et requinquer un cours de Bourse mis sous pression l'an dernier.

Dévoilée cet été, la cession de Carrefour Italie doit être effective d'ici à la fin de l'année.

Carrefour fait également évoluer son modèle pour exploiter de plus en plus largement des magasins en franchise et en location-gérance, une variante de la franchise où le distributeur reste propriétaire du fonds de commerce.